Hello tout le monde ! Bienvenue sur ce nouveau billet qui portera sur les films Jurassic Park et Jurassic World. Comme certaines personnes le savent, je suis une fan inconditionnelle de cette licence (malgré ses défauts) et si la dernière trilogie Jurassic World a été agréable à voir pour moi, je sais que ce n'a pas été le cas pour tout le monde et que de mauvaises critiques tombent déjà à propos de ce film. Avant de commencer, sachez que j'ai adoréééé la première trilogie (indétrônable à mes yeux), et même le troisième opus qui – on va pas se mentir – était bourré d'incohérences, sans pour autant cracher sur la nouvelle trilogie, dont le premier film est sorti en 2015. Soit 22 ans après le premier Jurassic Park, sorti en 1993. Carrément 5 ans avant ma naissance, wow !! Avec cet article, je vais vous expliquer en quoi je trouve ces 6 films à la fois différents, complémentaires et empreints de courants de pensée propres à leurs époques de création. Attention absolument TOUS les films – Jurassic Park et Jurassic World compris – sont spoilés au sein de cet article. Si vous n'avez pas encore vu l'un d'entre eux, dont Jurassic World : Dominion, je vous invite à revenir plus tard. Si vous continuez, c'est que vous avez l'intention de vous spoiler en toute conscience. Dans tous les cas, d'avance merci de me lire ! La naissance d'un parc légendaire Dans Jurassic Park I, nous découvrons l'idée extraordinaire d'Hammond qui est de vouloir cloner des dinosaures pour créer un parc. Il dit lui-même avoir dépensé sans compter. Et comme Malcolm l'avait prédit, la Nature reprend toujours ses droits. C'est bien ce que nous montre ce premier film impressionnant tant dans ses effets spéciaux (pour l'époque) que dans sa réflexion sur la société. Pour autant, alors que certaines personnes se plaisent à le dire, Jurassic World I n'est en rien un copier-coller de son prédécesseur. Au final, leur seul point commun est de s'être basé sur la conception d'un parc. Et la nuance entre les deux films est là : dans le premier film, le parc n'ouvre jamais ses portes, alors que dans la seconde trilogie, le souhait d'Hammond a été exaucé sur l'île d'Isla Nublar même, où un autre homme riche a dépensé sans compter pour lui. Là où Jurassic Park I s'inscrit dans une période d'or pour la création des parcs d'attractions (Disneyland aux USA en 1955, le Parc Astérix en 1989, etc), suscitant ainsi l'émerveillement, Jurassic World I évoque surtout la lassitude de l'humain face à l'inimaginable. Dans JW, les dinosaures font partie du quotidiens, et ce n'est pas en cherchant à être authentique que l'on souhaite faire rêver les humains, c'est en essayant de créer le plus gros des dinosaures : l'Indominus Rex, qui est finalement une mutation d'autres espèces. Steven Spielberg a honoré l'introduction du clonage sur d'autres créatures au cinéma avec un soupçon de scènes horrifiques. Rappelons qu'à l'époque où le film est sorti, nous ne connaissions pas toutes les avancées que nous avons aujourd'hui. Ce que les gens semblent oublier, lorsqu'ils pensent à la nouvelle trilogie, c'est que les enjeux, ne serait-ce que du premier film, ne sont pas du tout identiques mais se complètent plutôt bien : — JP propose le rêve qu'un riche souhaite réaliser, avorté par la cupidité d'un seul homme dans son équipe qui manque d'honnêteté et désirant partager ce projet ailleurs, aux dépens de la vie d'autrui / JW propose le rêve réalisé, où toutes les suppositions sont devenues vraies, et ce qui fait tomber le projet cette fois n'est pas la cupidité d'un homme mais l'insatiabilité d'une société née dans la surconsommation et la banalisation des zoos. — JP montre que, à l'échelle des grosses créatures qui nous ont précédé, l'Homme n'est qu'une infime partie sur Terre, de passage, et ça pousse à la réflexion sur notre place dans l'Univers / JW pose les mêmes réflexions mais avec une connotation de « retour de bâton » car l'Indominus Rex, une véritable machine à tuer, est un peu TROP comme l'humain le voulait, biaisé par sa soif de pouvoir. → Les deux films reviennent sur les thématique de l'argent, du pouvoir mais pas de la même manière et pas avec le même type de personnages ! — Dans JP, Alan Grant et Ellie Sattler sont des scientifiques (Alan est paléontologue et Ellie paléobotaniste) qui sont invités par John Hammond pour donner leur avis sur le parc et, en gros, donner le « feu vert » en tant que connaisseurs dans leur domaine. — Dans JW, on suit Owen Grady et Claire Dearing qui ne sont pas des scientifiques, encore moins à la découverte d'un parc dont ils connaissent à peu près tous les secrets (surtout Claire). → Le point commun entre les films est qu'on assiste à la naissance d'une romance entre deux personnages aux personnalités atypiques ET opposées. En-dehors de ça, rien qu'en sachant la place de chaque individu dans leurs scénarios respectifs, on peut considérer que si quelqu'un crie au « copier-coller », ce sera de la mauvaise foi. Il est intéressant de constater également que les personnages sont le reflet de ce que ressent le spectateur ou la spectatrice. Avec Alan Grant et Ellie Sattler, on découvre le parc en même temps qu'eux, nous nous retrouvons impressionnés, émerveillés, émus, avec l'envie d'en voir plus. En suivant Claire Dearing et Owen Grady, le réalisateur part du principe que les fans connaissent bien les dinosaures au cinéma depuis des années, ainsi que les effets spéciaux, et tout ce qui s'ensuit. Le but, en suivant ces personnages et les neveux de Claire, est de susciter de la peur et du stress malgré le fait qu'il s'agisse d'une zone de confort pour les deux protagonistes, bien à l'aise dans leur environnement. On peut alors dire qu'Owen et Claire 'mais surtout Claire) représentent la banalisation, là où Alan Grant et Ellie Sattler ont d'abord illustré la découverte. Seul Malcolm prend une place « omnisciente » en disant dès le début avec la suffisance qu'on lui connaît que « Sortir des dinosaures de cette île est la pire idée, dans la longue et triste histoire des mauvaises idées, et je vais être là quand vous l’apprendrez. ». N'a-t-il pas dit aussi qu'il en avait marre d'avoir toujours raison ? Les dinos en voyage On peut se poser la question suivante : OK, peut-être bien que ces deux premiers films ne sont pas aussi identiques que ce que je croyais, hormis le sauvetage des enfants qui revient dans les deux, mais alors... que dire de Jurassic Park II et Jurassic World : Fallen Kingdom ? Eh bien, je vais vous répondre simplement : juste, regardez le titre. Le monde perdu et Fallen Kingdom (Royaume déchu) n'ont pas la même connotation. « Perdu », dans ce cas-ci, fait selon moi référence au fait que l'histoire se base sur Isla Sorna, l'île employée comme site B pour les dinosaures. C'est à cet endroit que les dinosaures créés par InGen attendaient en cage d'être transportés sur Isla Nublar, à Jurassic Park. Suite au passage de l'ouragan Clarissa, tout a été détruit et les scientifiques présents ont fui en laissant les dinosaures survivre dans un écosystème rien que pour eux. Par après, quand Jurassic World a été mis en place, les dinosaures d'Isla Sorna ont été recherchés, traqués et enfermés pour devenir malgré tout une attraction. « Perdu » évoque donc la perte, le fait que le monde soit perdu. Mais quel monde ? Celui des dinosaures qui sont libres de vivre sur leur île, loin de toute attraction, ou le nôtre où des humains souhaitent encore exploiter le filon d'or jusqu'à ce sa destruction ? Dans Fallen Kingdom, le terme « Déchu » semble faire référence aux humains, très clairement, qui souhaitent s'emparer des dinosaures pour en faire des arme, ce qui n'est pas le même objectif que dans Jurassic Park II. En vrai, ce ne sont que des réflexions personnelles. Dans tous les cas, il y a une dégradation (ou évolution selon les visions) car le monde perdu devient un royaume déchu. Dans Jurassic Park II, Ian Malcolm (qui a accompagné Alan et Ellie dans le premier film) tente de se remettre de ce qu'il a vécu 4 ans plus tôt. Mais c'est sans compter sur Hammond qui refuse d'admettre son échec. Il réussit à le faire retourner sur l'île en lui annonçant que sa petite-amie, Sarah, y est. À nouveau, le thème de sauvetage d'enfant revient dans cette histoire, ainsi que dans Fallen Kingdom mais 1) pas au même moment et 2) pas sous la même forme. Dans Le Monde perdu, on se rend compte que le côté horrifique prend le dessus par rapport au premier opus, et les 3/4 du film se déroulant sur l'île se passent surtout la nuit, lorsque les personnages découvrent une chasse au T-Rex de la part d'une équipe de chasseurs. Leur but ? Apporter le dinosaure sur la terre ferme pour inaugurer un nouveau parc touristique légendaire. Le motif de l'antagoniste ? La cupidité et la soif de pouvoir : un peu comme celui du premier film. Dans Fallen Kingdom, c'est différent. Les 1/4 du film, voire le tiers, se déroulent sur l'île, en plein jour, et les personnages se font trahir par leur propre équipe. Il n'y a que dans le Manoir que ça se passe en pleine nuit, ce qui équivaut à presque tout le film qui a remis en avant aussi ici son côté horrifique. Les chasseurs envoyés avec les protagonistes ne sont pas seulement là pour les aider à sauver les dinosaures d'un volcan en éruption sur Isla Nublar ; ils viennent pour récupérer certaines espèces de dinosaures et les ramener dans le Manoir de Benjamin Lockwood, un vieil ami de John Hammond. Dans Jurassic World II, on comprend assez vite que l'employé de confiance de Lockwood est un traître. L'histoire prend un réel tournant au Manoir, où nous rencontrons Maisie, l'enfant de cet opus. Et ces deux enfants ont chacune une particularité différente, à mon sens : — Kelly = permettre une certaine inclusion avec un personnage noir qui ne meurt pas (comme dans le premier film) et qui choisit clandestinement de venir sur l'île avec son père, Ian Malcolm. — Maisie = introduire la thématique du clonage à plus grande échelle, c'est-à-dire sur l'être humain aussi, avec une petite fille qui, contrairement à Kelly, n'a rien demandé et se retrouve accidentellement au mauvais endroit, au mauvais moment. → Toutes les deux feront face à deux gros dinosaures carnivores et devront déployer un énorme sang-froid pour leur âge afin de ne pas se laisser submerger par leurs émotions. En quoi ces films sont différents et comment se complètent-ils alors, Sherlock ? Tout simplement par : leur impact. Il est différent d'un film à l'autre et semble complet lorsqu'on regarde les films les uns après les autres. Dans Jurassic Park I, on rêve du parc comme Hammond (avouez, c'est un fantasme qu'on a eu, de le voir naître, ce parc !) et Jurassic World I nous l'offre. Dans Jurassic Park II, on a eu un goût de « trop peu » en voyant la T-Rex déambuler dans le centre-ville, totalement perdue (et vénère) et Jurassic World : Fallen Kingdom nous apporte les dinosaures sur nos terres. C'est à se demander encore une fois quel royaume est déchu : le leur ou le nôtre ? Et c'est pour suivre cette logique, j'imagine, que Jurassic World : Dominion a comme parti pris pour son film : la cohabitation. La précédente trilogie n'a eu de cesse de se battre pour ne pas que l'impensable se produise, et finalement tout s'est déroulé comme certains le craignaient... Alors à quoi bon lutter contre le progrès ? Il est très probable que c'est ce qui a déplu à la plupart des fans qui ressortent du cinéma déçus. En effet, Jurassic World : Dominion, comme ses prédécesseurs, remet en avant le fait de sauver un enfant – mais genre vraiment CHERCHER et SAUVER l'enfant, comme dans Jurassic Park III, sauf que ce n'est pas sur une île mais chez les humains (là où la nuance se place est que Maisie n'est pas un gosse débile de parents débiles qui laissent leur progéniture se balader en parachute au-dessus d'une île dite dangereuse !). Ceci dit, il est très intéressant d'analyser les thèmes de ce film, différents des autres. Par exemple, l'ampleur que prend la société Biosyn, une société de génétique comparable à InGen, symbolisant « l'après ». D'emblée, cette société ressemble à l'antagoniste du premier film : vol d'idées, cupidité, sabotage, etc. Elle fait penser à une sorte de secte dictée par un gourou hors de la réalité, et j'ai bien aimé cette allusion aux gens qui se pensent « éveillés » sur la société, alors qu'ils restent enfermés entre quatre murs à étudier les recherches scientifiques d'autres individus, sans forcément apporter de véritables inventions, hormis peut-être les libellules géantes qui ont été modifiées génétiquement pour que l'on n'utilise QUE des produits Biosyn. En effet, lorsqu'Ellie Sattler est appelée pour constater l'origine de ce phénomène, apportant de vrais désastres écologiques, elle comprend assez vite que le problème vient de Biosyn. Je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir une moquerie destinée aux gens de pouvoir, noyés dans leur argent, qui causent des catastrophes écologiques à l'échelle mondiale et qui ont la sensation d'avoir, tout au plus, simplement écrasé une mouche. Il y a un tel dédain de la part du concerné que ça en devient ridicule, et beaucoup de personnes ont reproché à l'antagoniste de manquer de charisme. Il est vrai qu'il en manque, mais n'est-ce pas là une bonne façon d'illustrer l'indifférence générale quant au réchauffement climatique et cet amour du pouvoir inconditionnel, stimulant n'importe qui prenant des décisions en appuyant sur un simple bouton ? Des explications sur le clonage sont apportées, et on en vient aussi à parler de mère solo, tombant enceinte par ses propres moyens. Un autre sujet d'actualité que nous n'aurions pas imaginé dans les premiers films, à l'époque, puisqu'il s'agit d'une avancée technologique propre au 21ème siècle. Il est évident que les Jurassic World offrent une nouvelle réflexion de notre société, plus fraîche et moderne, que les premiers films, puisqu'ils sont directement concernés par ce qui se passe à notre époque actuelle. Je pense notamment à la scène du marché noir où nous voyons des dinosaures combattre contre leur gré pour le plaisir morbide des humains. Les pires dérives humaines, d'actualité aujourd'hui, sont retranscrites et poussent à remettre notre place en question. Même avec tout le recul du monde, je ne peux pas m'empêcher d'aimer ces films, ce qu'ils véhiculent, ce qu'ils cachent au fond d'eux. Oui, les JW ont des défauts, mais les gens semblent oublier que les JP aussi ! Rien que l'explication du clonage par le moustique est scientifiquement impossible, rien n'explique pourquoi Hammond a réussi à reconstituer une végétation d'il y a 65 millions d'années dans son parc, certains designs de dinosaures ont été modifiés, voire améliorés, pour que ça rende mieux au cinéma, sans respecter la vérité scientifique, et j'en passe. Donc bien sûr qu'il existera encore et toujours des incohérences dans des films ou jeux tirés de cette licence mais il faut les voir comme des films fantastiques de science-fiction, et pas autrement. Les Jurassic Park et Jurassic World existent selon moi pour faire passer un moment divertissant, devant des effets spéciaux de plus en plus grandioses, mais aussi pour faire réfléchir sur notre société. Jurassic Park I, II et III traînent derrière eux les stigmates d'une société qui se cherche encore, entre 1993 et 2001, où l'invention montait encore sans avoir atteint son apogée. C'était l'époque où les parcs d'attractions de grande taille commençaient à faire rêver, où l'on désirait de l'horreur et l'envie de frissonner au cinéma ! Et même si le troisième opus était très condensé et bourré de scènes parfois très incohérentes, il a laissé comme les autres un goût de « trop peu » en ce qui me concerne. Je vois Jurassic World : Dominion comme la conclusion que Jurassic Park III n'a pas su faire comme il se doit, la rencontre entre deux mondes (celui de l'ancienne génération et la nouvelle, plus moderne, dont je fais partie). Dans les Jurassic World, l'inclusion est présente entre des personnages d'ethnies et cultures différentes, mais aussi d'orientations sexuelles ou identités de genre qui, même si elles ne sont pas mises en avant, sont facilement comprises (Zia qui est queer mais dont a scène l'indiquant a été coupée, Kayla qui semble « aimer les rousses » aussi, etc). On y voit des idéologies propres à l'évolution de notre société, avec une mise en avant tant du côté positif de l'Homme que de son côté négatif et autodestructeur. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une critique un peu moins binaire que les autres. Pour conclure... Vous l'aurez compris, ça ne sert à rien de cracher sur une trilogie au profit d'une autre car les deux ont leurs défauts et leurs qualités, mais surtout elles se complètent malgré leurs différences. Et finalement, je me demande si notre banalisation du cinéma à l'heure d'aujourd'hui ne serait pas similaire à l'indifférence des Hommes qui sont habitués à tout avoir vite, bien, absolument dans leurs attentes ? N'est-ce pas un fléau de notre surconsommation, à toujours demander plus grand, plus beau, plus incroyable ? Et n'est-ce pas ce qui a causé la perte du seul parc jurassique ayant existé – fictivement, heureusement – cette envie de toujours plus sans voir ce que nous possédons déjà de beau ? Et si jamais vous vous posez la question, je vous confirme que l'aspect nostalgie passe super bien dans Dominion, que les scènes « clins d'œil » sont bien intégrées et que chaque personnage, de la première à la dernière trilogie, est mis en avant avec ses particularités singulières. Colin Trevorrow s'est très bien débrouillé avec l'univers que Steven Spielberg souhaitait laisser après Le Monde perdu, et je doute qu'il ait fait pire que Joe Johnston avec Jurassic Park III. Jurassic Park ouvre le monde des dinosaures au cinéma, avec les thématiques de l'argent et de la cupidité qui reviennent surtout dans le deuxième opus, là où Jurassic World parle de mutations génétiques, de menaces d'écosystèmes, d'espèces en voie de disparition et des dérives humaines telles que les guerres et les marchés noirs, pour ne citer qu'eux. Au final, JW n'est pas un copier-coller de JP ; ils illustrent tous deux notre sociétés et partent, de ce fait, de la même base d'exploitation. Difficile de faire plus original quand l'Homme est ce qu'il est, vous ne trouvez pas ? Pour un canari, un chat est un monstre. Nous sommes habitués à être le chat. Jurassic world, Dr. Henry Wu. © Alicia Alvarez
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L’histoire d’Arcane prend place dans la région de Piltover ainsi que dans le district de Zaun situé en contrebas de la ville. Piltover est une ville progressiste qui base principalement ses recherches sur une source d’énergie nommée l’Hextech. Les habitants vivent dans l’opulence. Tout le contraire de Zaun qui est constitué de quartiers mal famés et pollués mais où la technologie et les recherches scientifiques n’ont pas grand-chose à envier à leur voisin. En effet, de nombreux scientifiques de Piltover se sont réfugiés à Zaun pour bénéficier de plus de liberté dans leurs recherches. Lors de l’épopée Arcane, vous aurez l’occasion de suivre de nombreux personnages ayant des origines, des buts ainsi que des moralités complètement différentes. Nous allons ici nous concentrer sur trois personnages : Powder (Jinx), Vi et Caitlyn. La naissance de trois légendes On commence à suivre l’histoire de Jinx lorsqu’elle est encore enfant. D’abord nommée Powder, elle vit avec sa sœur Vi dans les profondeurs de Zaun. C’est une gentille petite fille qui a peur de décevoir les autres. Elle idolâtre sa sœur, désire plus que tout devenir comme elle : forte et courageuse. Un évènement tragique va la transformer. Elle va progressivement se détacher du nom de Powder pour devenir Jinx (qui peut être traduit par « poisse » en anglais). Elle va sombrer peu à peu dans la folie au fil de l’histoire. Jinx se bat avec un minigun et un lance-roquette. Elle utilise également des grenades qu’elle fabrique elle-même. Vi est le diminutif de « Violet ». Comme sa sœur Powder, ce personnage vit dans les bas-fonds de Zaun. Elle est forte, intrépide et courageuse. Elle constitue un modèle pour sa sœur mais aussi pour d’autres personnages de la série, considérée comme la leadeuse du groupe d’amis dans lequel se trouvent sa sœur et deux autres enfants. Elle est déterminée à protéger sa sœur. Emprisonnée sur une île, elle rencontre Caitlyn, une jeune fille de Piltover, et noue une amitié avec elle. Vi se bat avec des gants de boxe imprégnés de l’énergie Hextech. Caitlyn provient d’une famille de marchands aisée et influente de Piltover. Elle possède le grade d’officière, désireuse de devenir shérif. Elle est l'exact opposé de Vi : elle n’a pas dû vivre dans la violence ou la pauvreté mais bien dans l’opulence et le confort. Elle s’associe néanmoins à elle. Une amitié improbable naît entre les deux femmes. Vi la surnomme « Cupcake » en référence au nom d’un des sorts du personnage dans le jeu vidéo League of Legends. Caitlyn se bat avec un fusil Hextech qu’on pourrait qualifier de sniper. On découvre assez rapidement que l’on va suivre des personnages jeunes, principalement ces deux sœurs qui ont perdu leurs parents (Powder et Vi). Jinx est considérée comme la Harley Quinn de l’univers de League of Legends. Du coup, ça a étonné plus d’une personne qu’une série soit créée en partie autour d’elle. Et quelle surprise ! Nous explorons lore du jeu-vidéo sous un autre format, afin de nous focaliser sur les personnages, les relations qu’ils entretiennent, dans un contexte de guerre où l’on utilise les jeunes en première ligne pour résoudre les problèmes des ancêtres. Ce n’est pas sans rappeler certaines œuvres du même genre, notamment Hunger Games où ce schéma se répète ; nous suivons des troupes de jeunes tentant de survivre dans un conflit d’adultes. Ce n’est pas toujours évident, et il y a de quoi devenir fou ou folle… Dans le cas de Powder (Jinx), il est intéressant de constater qu’elle a d’abord le rôle de la petite sœur surprotégée par Vi, au point que cette dernière confronte Mylo – un membre de leur groupe, au début de l’histoire – dès qu’il dit que « Powder jinx toujours tout » dans leurs missions, un mot subtil employé pour dire que Powder gâche toujours tout. Elle est petite, naïve et pleine de bonne volonté. Malgré tout cela, elle reste maladroite, dans son monde à elle et n’a pas conscience de ce dont elle est capable, ce qui la rend dangereuse pour ses compagnons. On sent en elle cette énorme blessure d’abandon (de ses parents morts, puis de sa sœur) et cette blessure de rejet (de la part de ses compagnons, du monde dans lequel elle grandit tant bien que mal, de la société), ce qui la renforce à devenir plus forte, plus indépendante. C’est sans compter la folie qui débarque dans son esprit pour lui faire perdre pied. Qui est-elle vraiment ? Powder ou Jinx ? Au final, l’arc de Jinx est complexe et montre à quel point il est difficile de se trouver soi-même, en tant que femme, dans une société régie par d’anciens principes. Elle cherche à se démarquer mais d’une façon créant beaucoup de douleurs autour d’elle. À mesure que l’histoire avance, Powder prend doucement le nom de Jinx pour narguer tous ceux qui ont osé prétendre qu’elle « jinx toujours tout » ; finalement, elle souhaite leur donner raison en créant des armes bien plus puissantes, bien plus explosives. Il existe en elle une force mentale surpuissante et destructrice la poussant à affronter cette société emplie de rejet pour les personnes différentes comme elle. C’est sa façon à elle d’y trouver sa place. Piltover VS Zaun Dans Arcane, deux sociétés très différentes sont dépeintes. D’un côté Piltover, une ville lumineuse à la pointe de la technologie, servant de relais marchant pour le reste du continent (Valoran). De l’autre, Zaun, un district situé en contrebas qui, autrefois, ne faisait qu’un avec Piltover. Zaun est constitué de nombreux quartiers pauvres où la violence occupe une place importante. Piltover ignore la détresse des habitants de Zaun ce qui attise, peu à peu, la haine des citoyens du district. Il suffit d’une étincelle pour allumer la mèche, c’est ce que Silco (le dirigeant de Zaun) a bien compris en revendiquant l’indépendance de Zaun. Il alimente davantage la haine de son peuple envers Piltover. Plongeon glacé dans la psychologie détraquée des champions de LoL Arcane opte pour une narration inscrite dans la focalisation interne. En d’autres termes, il existe un lien fort entre le spectateur de la série et les personnages. Vu qu’il y a une grande partie des personnages principaux qui sont féminins, cela favorise l’identification et le partage des émotions de ceux-ci. On peut sans mal déduire que Powder (Jinx) souffre d’une forte blessure d’abandon et de rejet, tandis que sa sœur, Vi, sera plutôt représentée par le mot « trahison » et Caitlyn incarne sans mal la « justice ». Tout au long des neuf épisodes, on se laisse emporter par le parcours de chacun des personnages, et le sort de Jinx, Vi et Caitlyn est parfois entrecoupé d’événements politiques, se déroulant au Conseil. Nous découvrons les rouages politiques d’une société ancrée dans le capitalisme extrême, où un fossé existe entre la haute-ville et la basse-ville, ce qui n’empêche toutefois pas le progrès de certaines inventions. Par le biais des différents points de vue, l’audience permet à la fois d’être sensibilisé par le sort de Powder (Jinx), de Vi, de Caitlyn ou encore Mel, qui occupe une place importante au Conseil. Et cela ouvre de riches possibilités de ressentis et d’identification. Par exemple, cette focalisation à la fois interne et omnisciente nous permet de comprendre entièrement le ressenti de Powder lorsqu’elle croit que sa sœur la rejette alors que nous, en tant que spectateur, nous comprenons ce qui se cache derrière ce quiproquo, sans pour autant diminuer le sentiment de rejet et d’abandon qu’éprouve Powder. Ce quiproquo amène de la frustration aux spectateurs car ceux-ci se doutent que la suite de l’histoire prendra d’énormes proportions. Arcane joue divinement avec le malentendu comme outil de construction de scénario. Une autre scène qui illustre bien cette mécanique est celle où Jayce, un ami de Caitlyn, monte au Conseil et souhaite « l’enfermer » dans un bureau pour la protéger. On comprend les intentions de Jayce parce qu’il agit à la suite d’un accident qui aurait pu coûter la vie à son amie mais, du fait de suivre également Caitlyn, nous pouvons ressentir de l’injustice, une forme de trahison. Peut-être même que durant cette scène, certaines personnes y verraient de la protection, de l’amour, quand d’autres y verront un enchaînement du personnage à la cheville d’un homme dans une société où il est difficile de trouver sa place. Dans tous les cas, cette focalisation à la fois interne et omnisciente provoque un tas d’émotions contradictoires, incitant ainsi à aimer et détester en même temps certains personnages ou encore certaines situations… Des messages, de l’émotion… un subtil mélange explosif ! La série joue sur l’émotion de son audience, notamment par des flash-backs de la part de Powder (Jinx) où l’on va voir celle-ci retracer les événements qui l’ont conduite là où elle en est aujourd’hui. Un combat interne, psychologique, se lance dans son esprit. Elle ne sait plus qui elle est. Powder, la petite sœur maladroite qui voulait faire de son mieux, ou Jinx, qui entend des voix, crée des explosions et paraît totalement folle ? Une quête initiatique s’impose à elle ; une quête durant laquelle elle doit trier dans ses pensées et émotions pour y voir plus clair. Ces flashs prennent de l’importance quand Powder et Vi sont séparées, parce que l’une comme l’autre se sera construit une pensée par rapport à leurs perceptions respectives, lesquelles ne seront pas toujours la réalité pour l’une comme pour l’autre. Powder se sentira rejetée, abandonnée… alors que Vi était juste dans l’incapacité de la retrouver. Une sorte d’énigme à résoudre, où il faut démêler le vrai du faux. Nous, en tant que spectateur, nous savons, mais par nos propres ressentis à nous, pas les leurs. Alors, notre réalité est-elle plus légitime ? De plus, la plupart des flash-backs interviennent dans des moments-clés, avec une certaine vivacité. Ils bousculent, perturbent, secouent. Par exemple, quand Powder décide de s’entraîner à taper des poings sur l’ancien exercice d’entraînement de sa sœur, on y voit l’apparition du spectre de Vi en train de s’exercer sur celui de Powder (Jinx) en train de se défouler. Cela représente aussi, d’une certaine façon, la force brute et féminine ; le fait qu’on associe des coups de poings à des personnages féminins, non pas masculins, alors qu’à côté les personnages masculins sont plus réservés (notamment Jayce, Viktor, Ekko, etc) par rapport à cette approche du combat. Amitié, amour, haine… Il est intéressant de remarquer les différents liens qui se créent dans l’histoire. Nous avons, d’une part, Caitlyn et Jayce, deux amis de la haute-ville qui souhaitent le meilleur pour leur génération. Ils ne se rendent pas forcément compte de ce qu’implique réellement une guerre, ni comment se sentent les gens de la basse-ville… À la suite de sa rencontre avec Vi, Caitlyn ouvre un peu plus les yeux, et une relation plus qu’amicale se profile entre les deux femmes. D’un côté, nous avons Vi et son austérité, ses coups de poings, son allure de garçon manqué, et de l’autre la douce Caitlyn, enrôlée chez les pacifieurs, douce fleur ayant vécu dans un palais doré. Une sorte de dualité force/douceur, impulsivité/réflexion, attaque/diplomatie, ce qui permet à l’une comme l’autre d’en apprendre plus sur cet énorme conflit qui règne au-dessus de leurs têtes. Leur entrée au Conseil pour exprimer leur avis est mémorable car, à leur façon, ce sont des femmes fortes et déterminées à changer les choses. D’ailleurs, on sent bien une blessure d’injustice profondément ancrée chez Caitlyn, l’incitant à prendre des décisions à risque. Son sentiment de justice est plus fort que la raison ; elle est capable de se mettre en danger pour défendre ses valeurs et tente, du mieux qu’elle peut, de tenir tête aux hommes désireux de brider sa parole. Avant de tomber sur Caitlyn, cependant, Vi a toujours été très proche de sa sœur Powder (Jinx), et c’est même le cas jusqu’au bout. Elle est sensible à ce que vit sa sœur et essaye de tout son cœur de l’aider, malgré les démons qu’a celle-ci. Peu importe ce que Powder (Jinx) fait, Vi semble incapable de la détester, de la rejeter. Elle veut l’aimer de toutes ses forces. Il est intéressant de constater que, petites, Powder et Vi avaient le même père spirituel, nommé Vander. Il s’occupait de la basse-ville et tenait fort à ces deux demoiselles. Lorsqu’il y a eu une cassure entre Vi et Powder, cette dernière s’est trouvé un nouveau père spirituel : Silco. Considéré comme un méchant, il est normal de se questionner sur ce choix mais l’on se rend compte assez rapidement que malgré tous ses défauts, Silco est le seul être capable d’apporter à Powder (Jinx) ce qu’elle recherche réellement : être aimée sans condition, comme elle est, sans abandon et sans rejet. Depuis le début, Silco l’accepte telle qu’elle est et peut-être même se voit-il en elle. Il va faire de son mieux pour qu’elle s’épanouisse, mettant à profit toutes les richesses qu’elle peut apporter, malgré le danger qu’elle représente. Une vraie relation paternelle s’instaure dans l’instabilité la plus totale, instabilité suffisant à faire évoluer Powder en Jinx. Une véritable fracture existe dans cette série, séparant l’avant de l’après. Nous constatons également que certains hommes s’inspirent de femmes pour se développer. Jayce réussit à prouver ce dont il est capable grâce à l’aide de Mel ; petit, Ekko voit Vi comme son modèle et se sert de cette image pour devenir la meilleure version de lui-même ; Vander n’infantilise jamais Vi et, quelque part, il s’inspire d’elle pour être aussi une bonne personne ; Silco semble également vouloir suivre Jinx, la pousser à se trouver elle-même pour affronter de grandes choses, reprendre ce qu’il a lui-même initié… On se rend compte qu’il y a un lien fort entre les personnages et que, bien souvent, les femmes jouent un rôle très important dans l’histoire. Évidemment, les hommes aussi, mais d’une autre façon. Il est d’ailleurs intéressant de constater comment Arcane brise les codes longtemps utilisés dans les histoires jusqu’à présent, rien qu’en ayant réfléchi aux personnages indépendamment de leurs sexes et leurs genres. Par exemple, Vi serait capable de contrer n’importe quel molosse à l’aide de ses poings, ne flanche pas devant la mort ou la douleur, alors que Jayce est un petit précieux n’osant pas sortir de chez lui pour affronter la dure réalité de la guerre ; deux personnages qui s’opposent aux normes établies par notre société. Un design original duquel ressort une grande précision... Fortiche, le studio français derrière Arcane, a décidé de mettre la barre à la hauteur de nos attentes en ce qui concerne le charadesign.
En effet, comme expliqué précédemment, le personnage de Vi, au style « garçon manqué » se sert de ses poings et a une hargne farouche à revendre. Cela se voit à travers les vêtements qu’elle porte, mais aussi sa coupe de cheveux très courte (de couleur rose) et l’énorme gant métallique qu’elle met sur ses mains pour davantage de puissance. Elle est habillée simplement avec un haut, un pantalon ceinturé et une veste en cuir rouge de « rebelle ». De son côté, sa sœur Powder (Jinx) garde un visage enfantin, malgré son physique de « femme fatale » lorsqu’elle grandit. Il y a un subtil mélange de dangerosité et d’innocence à la fois qui ressort de son physique. Elle est très mince, avec de longues tresses bleues, et un visage expressif. Ses yeux deviennent roses, car naturellement ils ne le sont pas. Elle porte des vêtements bruns, sombres, laissant entrevoir ses épaules fines, ses bras longs et son ventre mince. Il se dégage d’elle à la fois la douceur, le danger et l’instabilité. Elle a une arme jetant des explosions, puisque sa passion étant petite était de transformer des petites figurines en véritable piège mortel. Dans le jeu, l’une des répliques-clés de Jinx est « Les explosifs sont les meilleurs amis des femmes ! ». Elle est d’ailleurs décrite comme hystérique et criminelle ; ce que le design parvient sans mal à représenter. Caitlyn, quant à elle, est une pacifieuse, supposée faire le bien à Piltover, alors on la voit souvent avec l’uniforme des pacifieurs : le costume, le chapeau… Cela lui donne un air de « shérif » et caractérise davantage son besoin inextinguible de justice. Au cours de la série, on la voir sous diverses tenues, comme celles-ci-dessus, où elle attache ses cheveux, s’habille dans une tenue plus civile – mais avec un air steampunk – et s’arme de son sniper. Malgré tout, elle a un visage très doux et féminin, avec des airs de riches, comme pour rappeler d’où elle vient. Elle n’a rien d’une dure, comme Vi, ni d’une criminelle, comme Jinx. Dans League of Legends, Caitlyn est considérée comme la gardienne de la paix à Piltover. On peut dire que, par rapport aux personnages du jeu, la série a su faire ressortir les traits de caractère des personnages dans le visuel, que cela soit par le charadesign ou les tenues. Bien entendu, il y a plein de personnages à analyser mais nous nous concentrons ici sur les trois figures féminines emblématiques de la première saison. Vi et Caitlyn représentent l’union entre la haute société et la basse société ; Jinx, quant à elle, représente le chaos et agrandit cette cassure entre les deux. … sans parler de la bande-son magistrale ! Au niveau du générique, on se retrouve avec la musique Enemy de Imagine Dragons x J.I.D., spécialement conçue pour la série. Rien que le titre annonce la couleur et dévoile un élément important de l’histoire : l’ennemi. Qui est-il ? Qui se bat pour le bien, qui se bat pour le mal ? Les choses sont, en vérité, bien plus nuancées que ça… Nous sommes tous l’ennemi de quelqu’un. Finalement, Jinx devient l’ennemie numéro un de Piltover, ainsi que de sa sœur et d’elle-même, finalement. De son côté, Silco, représente le chef de Zaun (la basse-ville) et donc l’ennemi de Piltover également mais, si l’on suit l’histoire de son point de vue, le véritable ennemi s’avère être le Conseil, la haute-ville, les pacifieurs… Il est difficile de se positionner. Avec toute sa verve, la musique du générique est accompagnée d’une animation splendide où l’on voit défiler les personnages sous forme de statuettes, un peu comme les pions d’une guerre qui dépasse tout le monde. Un mélange de force et de poésie se dégage des dessins, tandis que la musique, rythmées, nous plonge déjà dans cet univers aussi explosif que le personnage de Jinx. Mais ce n’est pas tout ! Plusieurs artistes ayant une grande notoriété ont participé à la bande son d’Arcane. On peut notamment citer Woodkid, Bea Miller, Denzel Curry ou encore Sting. Nous avons choisi de réaliser une brève analyse des paroles de What Could Have Been de Sting en featuring avec Ray Chen. Cette musique intervient à un moment important du récit et capture parfaitement l’essence de ce moment. Accompagné par Ray Chen au piano, Sting nous conte l’histoire de Jinx à travers les pensées du personnage. « I am the monster you created » (Je suis le monstre que tu as créé). C’est la première ligne et elle est déjà lourde de sens. On se met à la place de Jinx, de ce qu’elle a vécu. Les ressentiments à son égard l’ont transformée, et sa folie qui en résulte est telle qu’elle se sent monstrueuse. « I gotta kill the part of me that saw » (Je dois tuer la partie de moi qui est vue). Cette ligne fait échos à son ancienne identité, Powder. Jinx est dans un perpétuel conflit avec elle-même. Elle ne sait pas qui elle est vraiment. Elle doit arrêter de resasser le passé et s’accepter comme elle est, devenir Jinx pour de bon. Au début de la musique, Jinx est sûr d’elle, elle sait qu’elle doit se débarrasser de Powder. Elle se qualifie également de monstre. Le refrain, quant à lui, nous montre la profondeur de sa tourmente, de sa souffrance. Bien que présent durant le début de la musique, le piano est rejoint, dans le refrain, par un violon qui apporte de la mélancolie au morceau. « What could have been » (Qu’est ce qui se serait passé si). Si le drame n’était pas arrivé, elle aurait probablement été différente. Sa relation avec Vi serait peut-être la même aujourd’hui que lorsqu’elles étaient plus jeunes. Ses amis qui ont perdu la vie lors du drame seraient probablement toujours ses amis aujourd’hui. « Why don’t you love who I am ? » (Pourquoi n’aime-tu pas la personne que je suis ?). Dans son conflit intérieur, Jinx se demande pourquoi Vi ne l’aime pas telle qu’elle est. Elle se sent seule et incomprise depuis que Vi l’a quitté. « What we could have been » (Qu’aurions-nous pu être). La nuance est très importante car le “we” est rajouté par rapport à plus tôt dans la chanson. Jinx parle ici plus intimement à Vi de leur relation de sœur. Auraient-elles pu rester ensemble si tout ça n’était pas arrivé ? En conclusion, Arcane est une histoire complexe dans laquelle des conflits politiques interfèrent dans la santé mentale et physique des personnages. Si certains s’élèvent pour devenir des légendes, des champions comme on les connait dans le jeu League of Legends, d’autres se servent de leurs blessures pour survivre. On peut se questionner sur le ressenti qu’éprouvent l’entièreté des protagonistes et antagonistes, toutefois ce serait beaucoup trop long. Rien qu’en nous basant sur ce que ressentent les femmes de la série – et en ne parlant que de Jinx, Vi et Caitlyn –, il y a beaucoup à explorer. Une chose est sûre : la série a su brillamment mettre en avant la douceur et la violence, par le biais de divers personnages masculins et féminins, dans une société particulière. Arcane, ou quand les femmes explosent le game pour évoluer vers une meilleure – ou pire – version d’elles-mêmes ! © Papillon Voyageur (Alicia Alvarez) & David Heins
Depeche Mode, un groupe britannique de new wave et rock alternatif, s'est formé en 1980. Il apparaît au sein du courant de la synthpop et devient rapidement influent et populaire à l’international. Il tient son nom d’un magazine français : Dépêche Mode. D’abord repéré par l’agent de Soft Cell, Depeche Mode est dirigé ensuite par Daniel Miller qui le fait signer sur son label Mute Records en 1981. Leur titre Just Can’t Get Enought (Je ne peux pas en avoir assez) leur fait connaître leur premier succès en Europe à partir du mois de septembre 1981, puis aux États-Unis en 1984-1985 avec Peope Are People (Les gens sont les gens). En ce qui me concerne, je connais ce groupe depuis que je suis toute petite, puisque mon père avait interprété Enjoy the silence à la TV lorsque j'avais 4 ans. J'ai été bercée par leurs sons durant mon enfance et mon adolescence, surtout dans la voiture de mon papa. Et comme nous avions beaucoup de trajets ensemble, on peut dire que nous avons saigné pas mal d'artistes bien ancrés dans le monde musical, notamment Depeche Mode. Depeche Mode s’inscrit dans la new wave, et toutes les caractéristiques sont là pour le confirmer. En effet, c’est l’arrivée des rockers diversifiés et peu conventionnels. Dans ce cas-ci, on peut observer, rien que dans le style vestimentaire et l’allure du groupe, qu’il s’agit d’artistes grunges, voire décontractés. Le groupe est composé de Martin L. Gore (guitare électrique, synthétiseur, chant, chœurs), de Dave Gahan (chant depuis 1980), d'Andrew Fletcher (synthétiseur, guitare basse, depuis 1980) et, avant, d'Alan Wilder (synthétiseur, piano, batterie, de 1982 à 1995, engagé après le départ de Vince Clarke). Cet article tournera autour de l'album Music for the masses, sorti en 1987. Daniel Miller, qui avait produit l’album précédent, s’est volontairement retiré des tâches de production de cet album (tension croissante en studio depuis l’enregistrement de Black Celebration). Avec l’approbation de Miller, le groupe a coproduit l’album avec David Bascombe (qui avait auparavant travaillé comme ingénieur du son avec Tears for Fears et Peter Gabriel. Il y a une distance émotionnelle avec la chanson, notamment avec l’insertion d’instruments synthé qui bouleversent un peu ce que l’on connaissait jusqu’à présent. Même dans le chant, nous sentons un certain mur entre l’artiste et l’émotion supposée être procurée par le chant. D’ailleurs, dans Strangelove, le chanteur est réservé sur son ressenti, l’émotionnel, le personnel ; pourtant, les paroles écrites ont tout pour créer de l’émotion. Ce choix rend le titre brut, violent ; une autre caractéristique du new wave. Strangelove Étrange amour Strange highs and strange lows Des hauts et des bas étranges Strangelove Étrange amour That's how my love goes C'est comme ça qu'est mon amour Strangelove Étrange amour Will you give it to me Me le donneras-tu ? Will you take the pain Prendras-tu la douleur que I will give to you Je te donnerai ? Again and again Encore et encore And will you return it Et la reprendras-tu ? En fait, la musique est déshumanisée, électronique, mécanique. Un mélange de noirceur et de provocation, même si Depeche Mode n’est pas le groupe qui plonge le plus là-dedans. Les thèmes abordés sont durs, sombres, dérangeants. Quand on y pense, Never Let Me Again est une sorte d’allégorie à la mort, au fait que le chanteur rejoint son ami dans le ciel, où les étoiles brillent de mille feux, et la répétition du « Ne me laisse plus jamais tomber » appuie cette hypothèse. La musique se clôture par un « Tout va bien ce soir », parce qu’après la mort, tout va pour le mieux ; on ne sent plus rien, aucune émotion. Rien. Juste le néant. We're flying high Nous volons haut We're watching the world pass us by Nous regardons le monde nous ignorer Never want to come down Je ne veux plus jamais redescendre Never want to put my feet back down Je ne veux plus jamais poser mes pieds On the ground Sur le sol En revanche, dans Sacred, c’est le thème de la religion qui y est abordé. Elle évoque le devoir de partager aux gens des nouvelles saintes, se mettre à genoux et d’être un fervent croyant. Dans Behind the Wheel, il y a un partage de la volonté de ne plus être aux commandes – de sa propre vie ? – à une douce petite fille, représentant l’innocence. On peut y voir un appel à l’aide, de détresse, le besoin que l’on prenne soin de nous, qu’on nous protège de la douleur du monde, de ne pas être – pour une fois – en train de conduire et diriger notre vie. Juste pouvoir mettre sur pause. I Want You Now, assez original et ensorcelant en quelque sorte, est l’une de ses créations. Une réalisation laissant parfois exprimer de l’angoisse, non sans être accompagné d’un certain climat de tension. Un titre que l’on pourrait écouter dans le noir. De manière évidente, le groupe s’inspire de la scène industrielle allemande, notamment de Kraftwerk. Il y a beaucoup de synthé, les titres semblent réalisés pour le dance floor, tout en œuvrant dans une sorte d’onirisme lyrique en hommage à Martin L. Gore. Bien que touché par la toxicomanie, Dave Gahan offre une voix puissante à cet album, grâce au travail de Gore, même si la construction de cet opus repose entièrement sur les épaules d’Alan Wilder. Mais alors... est-ce un album conçu pour « les masses » ? Qu'entendons-nous par « masses » pour commencer ? Dans ce cas-ci, cela concerne la majorité de la société, les personnes que l'on considère comme étant dans la « norme » établie. À cette époque, la musique se voulait rebelle, prête à bousculer les mœurs. Andrew Fletcher et Martin L. Gore ont expliqué que le titre de l’album avait été conçu comme une blague car tout le monde leur a répété qu’ils devraient faire plus de musique commerciale ; en fait cet album est tout sauf de la musique pour les masses ! Le mégaphone (ou sa représentation iconique) sur la pochette, réalisée par Martyn Atkins, a été utilisé durant toute la durée de la sortie de l’album ; lors d’événements de presse, sur les pochettes des singles de l’album et lors de la tournée. Le but ? Placer un orateur dans un cadre non propice aux masses, pour rester dans l’ironie engendrée par le titre et l'idée même de l'album ; nous retrouvons donc ces mégaphones au milieu d’un décor qui ne leur convient pas. Grosso modo, ils 'agit d'un album onirique, à l’apogée de la mélancolie, où la frontière entre le silence, le chant brut et l’angoisse ne tient parfois qu’à un fil. Music for the masses peut convenir à diverses profils d’amateurs et amatrices de musique, des plus décontractés aux rockers. La version Deluxe ne fait qu’accentuer cela, puisqu’elle permet l’ajout de titres plus atypiques les uns que les autres. Malgré cette particularité quelque peu déstabilisante, certains titres plus génériques de l’album, tels que Nothing et Strangelove, ont traversé les boîtes et les discothèques – d’ailleurs, je connaissais déjà Strangelove avant l’écoute de l’album ! –, ce qui a permis au groupe de gagner davantage en popularité. Toutefois, même si « les masses » peuvent apprécier, rappelons que l'album n'avait pas été conçu pour elles à l'origine. D'ailleurs, cet album ne conviendra pas à tout le monde ; il faut un minimum apprécier l'électronique, la new wave ou le rock alternatif (ou tout simplement le dance floor pour certains titres). Un album qui a bien vieilli, avec un son remarquable. Hello les butterflies ! On se retrouve aujourd'hui pour un article dédié à Noël... Mais principalement aux films de Noël que je vous recommande ! Pour plus d'informations à propos de la fête de Noël et de ses origines, ainsi que quelques anecdotes sur ma vie, cliquez sur ce lien pour regarder ma nouvelle vidéo. Pour faire simple, cet article contient six œuvres cinématographiques, dont une série, que j'ai adorées et portant sur Noël. Cette merveilleuse fête, aux origines païennes, devenue une tradition chrétienne dédiée à la distribution de cadeaux, aux repas de famille, à la décoration de maisons et de sapins, mais aussi aux chocolats (chauds ou froids), aux musiques de Mariah Carey et Ariana Grande et... aux indétrônables films de Noweeeeeel !!! 1. L'étonnant Love Actually « Si vous cherchez bien, j’ai la désagréable impression que vous constaterez qu’en définitive, nous sommes cernés par l’amour. » Une très grande surprise. En effet, lorsque j'ai découvert Love Actually l'année dernière, je ne m'attendais pas à apprécier autant. Je voyais beaucoup de gens en parler, ne parvenant pas à comprendre la hype autour et en quoi ce film était culte. Quand il s'est arrêté et que j'ai vu les crédits s'afficher, j'ai compris. Cette œuvre, inscrite dans une ambiance festive propre au fantasme de Noël que nous avons tous, offre un message porteur d'amour, de bienveillance, de douceur. Il est un peu comme le chocolat chaud que l'on tient entre nos mains, dehors, en attendant notre taxi ou notre bus pour rentrer d'une balade dans le froid mordant de l'hiver. J'ai été touchée par chacune des histoires. Certaines plus que d'autres, bien entendu, mais celles qui retiennent encore mon attention aujourd'hui, un an après le visionnage, est celle de Daniel (Liam Neeson) et Sam (Thomas Brodie-Sangster), de Mark (Andrew Lincoln) que je suis habituée à voir dans The Walking Dead et David, le premier ministre (Hugh Grant) et Natalie (Martine McCutcheon). J'ai adoré la sensibilité et l'authenticité qui se dégageaient de la relation paternelle Daniel/Sam, l'amour sincère et innocent du point de vue de Mark, ainsi que la romance à l'aspect politique du côté de David et Natalie. Et puis... la fameuse scène culte des pancartes ne m'a, bien entendu, pas laissée indifférente ! Si vous êtes en carences d'amour, je vous recommande ce film les yeux fermés (oui, parce que je crois qu'il existe encore des gens qui ne l'ont pas encore vu mais je vous rassure, il est super !). 2. Toute mon enfance : Maman, j'ai raté l'avion « – Dis bonsoir, Kevin. – Bonsoir Kevin. » Dès l'enfance, chaque Noël a été pour moi l'occasion de regarder ce film encore et encore (ainsi que ses nombreuses suites). Il est, selon moi, un indétrônable. Je m'identifiais beaucoup à Kévin, me sentant à l'écart même dans ma propre famille. Forcément, son sort me touchait, et les péripéties loufoques qui lui arrivent me faisaient rêver. Je désirais plus que tout pouvoir être aussi « badass » que lui dans de telles situations, étant petite. Le fait de pouvoir avoir la maison pour soi, sans famille et sans responsabilité, c'est quand même une perspective qui attire tous les enfants de cet âge ! L'aspect Noël représenté dans le film émerveille aussi, à l'instar des films du même genre. Avec subtilité, l'histoire parvient à mettre de l'humour et de l'absurde dans une situation qui, quand on y pense, paraît de prime abord dramatique. Un cambriolage, ce n'est pas rien, et ça peut traumatiser des gens... L'histoire de Kévin nous emporte dans une suite de péripéties rocambolesques par lesquelles on prend conscience de la chance que l'on a d'être entouré pendant les fêtes. Un film que j'ai aimé voir et revoir sans me lasser ! 3. Le cultissime Jim Car... Euh Le Grinch ! « Le culot de ces Choux ! Ils m’invitent chez eux, ils préviennent à la dernière minute… Même si j’avais voulu mon agenda est déjà plein de rendez-vous ! 16h : pleuricher sur mon sort, 16h30 : angoisse et dépression, 17h : trouver comment vaincre la famine ; ne donner l’idée à personne, 17h30 : danse du ventre, 18h30 : diner avec moi, il est hors de question que j’annule encore une fois ! 19h30 : lutter contre le dégout de moi-même… J’suis booké. Bon bien sûr j’pourrais repousser le dégout à 21h et finir à temps pour aller me coucher, compter les montons et plonger gentiment dans la folie… mais j’ai rien à me mettre ! » Lorsque j'écris cet article, il faut que vous sachiez : je viens de découvrir Le Grinch. En effet, avant cette année, je ne l'avais jamais vu. J'en avais seulement entendu parler. Ce n'était pas une histoire de Noël qui me tentait... mais on ne peut nier qu'il s'agit d'un classique du genre, cultissime qui plus est. Je l'ai lancé en me disant « Bon, pour Jim Carrey ! ». De fait : j'ai adoré voir cet acteur jouer le Grinch. Le personnage lui allait si bien et, effectivement, des répliques du film (principalement les siennes) sont ultra cultes. Par contre, on ne va pas se mentir, c'est aussi lui qui fait toute la saveur du film. J'ai conscience de la critique sociétale que souhaite nous partager l'histoire, où l'on met en avant cette concurrence dans la décoration, les cadeaux, les repas, et j'en passe, toutefois le film s'avère assez plat en-dehors de ça. Peut-être aurais-je dû le visionner enfant, il m'aurait sûrement fait davantage rêver ! J'ai trouvé les Choux assez cringe, sans parler du Grinch au physique particulier. Bien que kitsch – je vous avoue que j'ai un faible pour ce qui est kitsch –, ce film a malgré tout su m'emporter jusqu'à la fin. J'ai quand même rigolé ; Jim Carrey est une pépite du cinéma selon moi. Cet acteur a une personnalité singulière, une façon bien à lui de jouer un personnage, à tel point que sans lui, je ne pense pas que j'aurais passé un aussi bon moment devant Le Grinch, même si la fin balayée m'a fait lever les yeux au ciel. Je dirais, avec des pincettes, que je le recommande aux fans de Jim Carrey et de films kitsch – des gens comme moi, en somme (ahah). 4. Les Chroniques de Noël, la cutitude incarnée « Tu n’as pas besoin d’être un elfe pour réaliser que fuir ne résout pas tous tes problèmes. » Découvert l'an dernier, le film Les Chroniques de Noël avait tout pour me plaire et... il a été à la hauteur de mes attentes. Je ne connaissais pas spécialement le casting, toutefois on ne va pas se mentir, Papa Noël que nous voyons ici sur l'affiche a une certaine classe, doublée d'un certain charisme. Nous suivons l'histoire de Teddy et Kate Pierce, frère et sœur, bien décidés à filmer le Père Noël le jour du réveillon pour avoir la preuve de son existence. Bien entendu, ça ne se passe pas comme prévu et, suite à un accident, le traîneau fini cassé et Noël... potentiellement gâché. Nous suivons alors les péripéties de Teddy et Kate qui, du mieux qu'ils peuvent – et accompagnés de ce Père Noël déjanté – tenteront de réparer leurs erreurs. J'ai bien aimé les messages transmis par le film, notamment sur les liens fraternels, mais aussi sur le deuil, le passage de l'enfance à l'âge ado/adulte, sous un aspect enfantin et coloré. Même du haut de mes 22 ans, j'ai passé un excellent moment ; cette histoire met du baume au cœur, étire le sourire, fait rêver et véhicule des valeurs pleines de douceur. Les Chroniques de Noël aborde les fêtes de fin d'année par un scénario cliché de prime abord mais surprend par ses personnages bien construits et l'émotion transmise de bout en bout. Je conseille les yeux fermés cette aventure pour les fêtes, ainsi que le second opus qui m'a fait tout autant voyager. 5. La nouveauté de cette année : Love Hard « Est-ce que t'as gardé tes anciennes photos de profil : une clé à molette, une hache et maintenant une corde ? » Mon coup de cœur de Noël de cette année (et à la fois mon autre découverte, avec Le Grinch). J'ai conscience que le scénario peut sembler simple (une femme qui veut rencontrer l'amour de sa vie par le biais d'une application de rencontre), toutefois la tournure que prennent les événements est à mourir de rire ! Avec une certaine légèreté, le film amène des messages bienveillants qui font déjà partie de mon quotidien. En les voyant véhiculés ainsi dans un film, je n'ai pu m'empêcher de ressentir une vague d'émotion positive monter en moi durant le visionnage. Je crois même qu'à un moment, j'avais les larmes aux yeux de joie devant une scène touchante. Je n'avais pas intention qu'il y avait Nina Dobrev en tête d'affiche, ceci dit, j'ai trouvé l'actrice excellente tout au long du film. Elle a assuré en tant que Natalie, d'autant qu'il s'agit d'une comédie romantique (et que j'ai été habituée à la voir dans The Vampire Diaries, pas le même délire). Même si le film est assez court pour exploiter les personnages secondaires, je ne me sens pas déçue parce que Natalie et Josh (Jimmy O. Yang), notamment, ont été très bien approfondis. Je trouve l'histoire touchante, pleine de surprises, avec ce qu'il faut d'humour et de Noël. On suit quand même l'aventure d'une femme qui traverse New-York pour rencontrer l'homme avec qui elle parle depuis un moment en vrai pour les fêtes. Assez cocasse, non ? Mon âme en recherche de love story a été comblée, alors que je ne suis pas très romance à la base... Me laisserais-je contaminer ? En tout cas, ce film est mon coup de cœur dans la case « film de Noël » pour cette année. Si vous hésitez encore, essayez-le, vous n'y perdrez rien ! Et je salue les références à certaines œuvres dedans, notamment Love Actually (argh, ils m'ont eue comme ça, j'avoue tout !). 6. En bonus : la série Dash & Lily « C'est dans des moments comme ceux-là, lorsqu'on a le plus besoin de quelqu'un, que notre univers semble le plus petit. » (citation du livre) L'année passée, je n'ai pas seulement découvert Love Actually ou encore Les Chroniques de Noël... J'ai aussi mangé presque en un coup la série Dash & Lily sur Netflix ! Mea culpa... À première vue, le début ne m'avait pas interpellée tant que ça. Mais, voyant que c'était tiré d'un livre et que ma coloc semblait apprécier, j'ai retenté et j'ai finalement été convaincue. Vu que je n'ai pas lu le roman, je ne saurais dire s'il respecte assez bien ce qui a été inventé à l'origine. Toutefois, je peux dire que j'ai été conquise par l'histoire de Dash (Austin Abrams) et Lily (Midori Francis), même si j'ai davantage été touchée par Lily tout court. Déjà, chapeau à l'actrice qui est incroyable. Son jeu d'acteur m'a convaincue de A à Z mais ce n'est pas tout : l'originalité du personnage, oh my god. À la fois si mignonne, si mystérieuse, avec une personnalité atypique, un style vestimentaire singulier... Je trouve que c'est une fille géniale, à tel point que j'aurais vraiment voulu l'avoir comme amie. Il m'a fallu du temps pour accepter le fait qu'elle soit si seule de manière générale (même si, on va pas se mentir, gros big up à son frère !). De son côté, Dash était chouette aussi et je trouve l'aventure qu'il vit avec Lily, par le biais d'un carnet, très intéressante. Aussi, la série aborde des thématiques comme l'homosexualité, les relations amoureuses qui nous apprennent sur nous-mêmes, la réflexion émotionnelle et d'autres concepts encore, toujours sous les grelots de Noël et la neige tombante. Une série très « ado », capable de plaire aux plus grands aussi, que je ne regrette pas d'avoir découverte. J'ai passé un agréable moment – plus long qu'un film ! – durant ce visionnage, à tel point que je vous invite fortement à vous lancer aussi. Et voici ma sélection de films pour cette année 2021 qui se termine en beauté... J'espère que vous avez apprécié ce type de contenu. N'hésitez pas à me dire par commentaire ce que vous avez visionné, parmi cette liste, et – pourquoi pas ? – me proposer d'autres histoires de Noël à découvrir d'ici la fin de cette année (ou pour l'an prochain !). Je vous souhaite de joyeuses fêtes ! ♥ Il y a deux ans, je découvrais Sorcière de Chair, un roman d'urban-fantasy policier et horrifique écrit par Sarah Buschmann, une autrice francophone de talent à la plume douce et difficile à la fois. Un an plus tard, soit le 11 septembre 2019, je publiais une interview de cette autrice à propos de Sorcière de Chair, justement, roman publié et trouvable chez Noir d'Absinthe depuis sa sortie en 2018. Aujourd'hui, je reviens vous parler de l'histoire d'Arabella à l'occasion de la sortie de Chair Morte, le second tome de cette histoire de sorcières torturées, qui sort le 28 novembre 2020, c'est-à-dire... dans quelques jours ! /!!!\ PRÉSENCE DE SPOILERS SUR LE PREMIER TOME SORCIÈRE DE CHAIR /!!!\ Que raconte Chair Morte ? Australie, 2016. Un mois après les meurtres de Melbourne, Chiara Adamo rejoint la célèbre Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières à Sydney. Très vite, elle constate une recrudescence de Sorcellerie de Chair, dans l’outback australien. Pourquoi cette activité soudaine ? Que préparent les sorcières ? Commence alors une difficile traque, où chaque faux pas peut être fatal. Au milieu du désert, dans la prison souterraine de Simpson, 313, sorcière condamnée à perpétuité, purge sa peine. Dans ce lieu de non droit où les Enfers prennent chair, 313 devra lutter pour ne pas sombrer dans la folie. Deux âmes tourmentées, qui plongent toujours plus profondément dans l’abîme. Jusqu’où iront-elles, avant de réaliser qu’il n’y a plus aucun espoir ? Qui est l'autrice ? Book-trotteuse, Sarah Buschmann aime voyager à travers les livres et dans le monde, avec une pile de romans dans son sac à dos. Grande amatrice de fantastique, son appétit littéraire s’est peu à peu élargi à tous les mauvais genres, avec une prédilection pour les romans sombres et dérangeants. Ses différents penchants se sont rencontrés dans Sorcière de Chair et Chair Morte. L'autrice se confie à l'approche de la sortie du second tome... Lundi 24 novembre 2020, Sarah Buschmann a accepté de se faire interviewer en appel vidéo durant une bonne heure ! Questions et réponses intéressantes, anecdotes croustillantes et quelques infos exclusives sur Chair Morte ; Sarah Buschmann se confie ! Et, encore une fois, elle a de fabuleuses choses à raconter... « Je suis contente d’avoir fini, de voir ce roman sortir, mais je suis aussi très nerveuse. » En effet, la date de sortie approche, et Sarah Buschmann se questionne beaucoup : est-ce bien ? est-ce à la hauteur du premier tome ? comment cette suite va-t-elle être reçue par le public ? « J’ai pas mal de doutes. Et j’en ai eu vraiment beaucoup pendant l’écriture du second tome, j’avais peur que les gens qui ont apprécié le premier soient déçus. » admet-elle. « J’ai envoyé le texte aux beta-lecteurs avant le travail éditorial, et les retours étaient vraiment positifs, même si une beta-lectrice m’a avoué que cela dépassait ses limites en termes d’horreur. Chair Morte est un peu plus violent que le premier tome. Pour certaines personnes, la violence sera peut-être trop importante. Après, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Disons que mes craintes parlent à l’heure actuelle. Mais les premiers retours ont été encourageants, espérons que ça continue ainsi ! » Quelques mots sur Chair Morte : Lors de notre échange, j'ai posé quelques questions à l'autrice afin d'en savoir un peu plus sur la trame de ce second opus. En effet, la fin du premier nous avait tous et toutes laissé sur notre faim, surtout si nous avions un minimum accroché à l'histoire d'Arabella. Il est évident que la sortie de cette suite rend impatient et intrigue également : que nous promet Chair Morte ? En quelques mots : beaucoup plus de violence, un développement plus approfondi des personnages, des aspects de l'Australie que nous ne connaissions peut-être pas et... beaucoup... beaucoup... beaucoup de couloirs ! Voici une petite interview de Sarah Buschmann à propos du second tome de Sorcière de chair : 1 — Au vu de la fin de Sorcière de Chair dans laquelle Chiara, la sœur d'Arabella, accusait sa sœur de ses propres crimes, on voit Arabella se faire incarcérer dans la prison du désert. Peux-tu nous parler de la place de la prison dans ton récit ? Est-ce que tu as dû beaucoup te renseigner sur le sujet ? Je me suis renseignée sur les effets psychologiques causés par l’enfermement, quels sentiments l'on peut éprouver dans ce genre de situation. Pour la construction de la prison, mon compagnon qui est architecte a créé le plan, que l'on retrouve au début de l'ouvrage. Il s’est basé sur ce que je souhaitais et sur la manière dont je l’imaginais. Il y a une partie de l’histoire qui se déroule dans la partie du désert, et l’autre du côté de Chiara avec la Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières (BTAS). Une série de meurtres se déroule au sein même de la prison. Comme Arabella est policière, on va lui demander d’enquêter. C’est dur pour elle de mener cette investigation. À travers son investigation, nous allons découvrir comment la prison fonctionne, ce qu’il s’y passe… 2 — Le lecteur va suivre deux narrations, alors : Celle d'Arabella et celle de Chiara, en parallèle. Ont-elles un lien entre elles ? Une grosse partie du développement se déroule en parallèle. Chiara est responsable des meurtres du premier tome et accuse Arabella, ce qui mène cette dernière en prison ; on va plonger dans leurs ressentis suite aux révélations qui ont été faites. On suit le parcours de Chiara, la méchante du premier tome, qui est un personnage que j’aime beaucoup et que je voulais davantage développer. Son histoire est plus sombre que celle de sa sœur. Cette double narration permet de voir ce qui se passe dans la prison, ainsi qu’à l’extérieur où des événements vont se dérouler avec les sorcières, mais je n'en dis pas plus ! 3 — En parlant de sorcières... As-tu apporté de nouvelles perspectives en rapport avec les neurosciences dans ce nouvel opus ? J’ai essayé de développer de nouvelles notions. Je fais un rappel du fonctionnement suite au premier tome, puis je réutilise le pouvoir sans décrire le processus à chaque fois. J’ai aussi amené une nouvelle manière d’utiliser le pouvoir et je me suis basée sur de nouvelles hypothèses sur le fonctionnement du cerveau. Dans Chair Morte, j’ai essayé d’explorer de nouveaux axes sur les neurosciences. 4 — Quels messages souhaites-tu faire passer avec cette nouvelle histoire ? Le message de Chair Morte s'inscrit dans la même ligne de conduite que celle de Sorcière de Chair. Une musique de Svedaliza m’a beaucoup inspirée et dans le clip, on voit danser une femme centaure. La voix chante « je suis juste une humaine, je suis faite de chair, d’os, de sang » et c’est l’idée que j’ai eu envie d’explorer avec le livre. Les sorcières apparaissent cruelles dans Sorcière de Chair. Ici, elles le sont encore, mais pas toujours. Et les humains peuvent se montrer cruels eux aussi… J’ai voulu nuancer le propos que j’avais essayé de faire passer avec Sorcière de Chair, en tentant de l’accentuer un peu plus encore. Et j'ai, notamment, à travers la cruauté observée chez les humains, étudié la question des personnes aborigènes en Australie. Lors de mon voyage là-bas, J'ai été marquée par la gentillesse et l’accueil des Australiens ; c’est le monde des Bisounours. Puis j’ai commencé à découvrir comment les personnes aborigènes sont traitées là-bas. En bref, c’est un pays merveilleux mais pas quand tu es une personne aborigène. J’ai plus été en contact avec les Australiens blancs. Beaucoup d’aborigènes vivent en communauté, à l’écart de la population. Ceux dans les villes sont souvent dans la misère, la pauvreté. L’image que l’on peut percevoir, ce n’est pas forcément une image positive, car quand on entend parler d’eux, c’est via les Australiens blancs qui les considèrent comme des « assistés », « au crochet de l’état », etc... Durant ce voyage, on a essayé de découvrir un peu ce qui se passait, sans être pour autant dans une démarche journalistique. Quand je suis rentrée, j’ai eu envie de comprendre, je me suis questionnée sur le sujet. Je ne l’ai pas développé dans le premier tome, car on suit des personnages dans des grandes villes où il y a peu de personnes aborigènes ; le contexte ne le favorisait pas trop. Ce n’est pas forcément le thème principal de l’histoire de Chair Morte mais c’est forcément quelque chose qui va transparaître. 5 — Wahou, c'est vraiment intéressant comme exploitation... Et, durant l'écriture de cette suite, as-tu une anecdote à nous raconter ? Mon copain trouve que les écrivains ont beaucoup trop tendance à ajouter des couloirs inutiles dans leurs romans. Quand il a commencé à dessiner le plan de la prison, j’avais déjà écrit le début de Chair Morte et, quand il a lu, il a dit que j’avais mis beaucoup trop de couloirs et que ça n’avait aucun sens. Selon ses dires d'architecte, dans une prison comme ça, il n’y en avait pas besoin d’autant. Cela l’avait agacé de devoir en ajouter tant. Maintenant, quand je lis un roman, je traque la présence des couloirs. C’est devenu un sujet de discussion avec lui, d'ailleurs. [sourire] Durant le travail éditorial, Morgane, mon éditrice, a souligné toutes les mentions de couloirs lors des corrections. C’était pour taquiner bien sûr, je ne les ai pas tous enlevés ! [rire] (D'ailleurs, cette conversation sur les couloirs a mené Sarah à parler de la Maison Winchester... Si vous ne connaissez pas ce mythe, je vous conseille d'aller vous renseigner dessus ; il s'agit d'un fait historique très intéressant !) 6 — Une ultime bafouille ? ♥ Je te remercie pour l’interview, mais aussi d’avoir autant soutenu mon premier tome, d’en avoir autant parlé, d’avoir transmis cet enthousiasme autour de Sorcière de Chair. Cela m’a beaucoup encouragée à écrire ce second tome, ça me fait plaisir de commencer cette nouvelle aventure en en parlant avec toi. Et moi ? Qu'est-ce que je ressens à l'égard de cette sortie ? Beaucoup trop d'excitation ! Le premier tome avait été un énorme coup de foudre, une claque phénoménale. Il est évident que cette sortie Noir d'Absinthe est la plus attendue pour ma part, même si j'apprécie beaucoup ce que la maison d'édition fait en général. Sorcière de Chair m'a chamboulée, m'a bousculée dans ma façon de percevoir la douleur, les blessures profondes de l'âme... Bref, ce livre a changé ma vie. Forcément, je suis curieuse de pouvoir découvrir la suite de l'histoire d'Arabella et Chiara, deux personnages cruels et brisés. J'avais eu la chance de débuter l'histoire en beta-lecture, et j'aurais pu continuer si des problèmes personnels n'avaient pas envahi mon espace vital à l'époque. J'ai été happée dès les premières lignes ; ce second tome sera probablement dévoré, tout comme le premier. Personnellement, si je peux te dire une chose, Sarah, c'est de ne pas douter. Je sens que ce roman sera clairement à la hauteur de mes attentes et je ne suis probablement pas la seule à penser ça ! Aie confiance en tout ce que tu as insufflé dans ce récit, parce que je suis sûre qu'il touchera autant les lecteurs et lectrices que Sorcière de Chair, voire davantage. Je suis tellement heureuse à l'idée de pouvoir replonger dans cet univers qui m'a tant manqué ! Où suivre l'autrice ? Comment se procurer ce nouvel opus ? Date officielle de sortie de Chair Morte : 28 novembre 2020.
Dans le cadre de mes études de communication à l'HEPL (Haute École de la Province de Liège), située à Jemeppe, nous avons eu l'occasion de rencontrer l'autrice Katia Lanero Zamora, après lecture de son roman Les Ombres d'Esver ! Une femme vraiment inspirante avec qui parler de son livre s'avère enrichissant, notamment aussi concernant le monde de l'écriture (et pas que le côté lecture !). Bref, je suis ressortie de cet après-midi sur un petit nuage ! Cet article est dédié à cette autrice, mais aussi à mes camarades de classe, grâce à qui ce rendez-vous fut très animé. En revanche, il contient des spoilers sur Les Ombres d'Esver, alors si vous ne souhaitez pas être spoilé, je vous conseille de ne pas aller plus loin. Pour les autres... Bonne lecture ! Voici la rencontre en intégralité : Juliette : On dit souvent que les écrivains s’inspirent de ce qu’ils connaissent ? Katia Lanero Zamora : Une autrice libère en elle des expériences qui provoquent des émotions, un parcours personnel face à des épreuves que l’on fait. Il ne faut pas avoir fait de la botanique dans un Manoir pour écrire Les Ombres d’Esver, mais il y a des thématiques, des relations entre les personnages, de façon inconsciente. Je ne suis pas experte en botanique, je n’ai pas la même maladie qu’Amaryllis, mais concernant la thématique du livre, les obstacles qu’elle traverse, il y a quelque chose de personnel, quelque chose qui ressort de ma relation avec ma mère lorsque j’étais ado. On s’entend bien, ce n’est qu’une fiction. Mais j'ai eu une période de ma vie où je me suis retrouvée dans une situation de harcèlement psychologique dans mon couple, où je m’en suis sortie en devenant un dragon. Je m’en suis rendu compte par après, il y a beaucoup de moi dans Gersande. Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion d’avoir des questions sur ce roman, alors en parler avec vous me permet de prendre du recul. Jeanne : Est-ce que vous avez tout de suite voulu être autrice ? Katia Lanero Zamora : Dès que j’ai su que c’était quelque chose qui me plaisait tellement que je ne voyais pas ma vie sans, je savais que ça allait être dur, mais si je ne le fais pas pour moi, personne ne va le faire. Suite à mes études de romance, j’ai aimé puisé dans la langue, dans les mythes fondateurs, donc ça résonne. Emeline : Qualifieriez-vous votre livre, Les Ombres d'Esver, de fantastique ? Katia Lanero Zamora : C’est du fantastique. C’est un genre où le surnaturel surgit dans le réel. Cela met le personnage dans le doute, l’incertitude, Les Ombres d’Esver est plus proche du fantastique proche du gothique. Après, il y a des avatars recréés dans l’imaginaire d’Amaryllis, mais ça reste dans le domaine du fantastique. Léo : L’atmosphère gothique s’est-elle créée elle-même ? Katia Lanero Zamora : Cette image qui s’est imposée à moi a dicté son propre décor, avec tous ses éléments, quand le Manoir est devenu une sorte de serre dans mon imagination. Tout est devenu froid, austère, c’était encore pire que ce que j’avais imaginé au début. J’ai infusé des lectures que j’avais lues, comme Les hauts de Hurle-Vent, Le jardin secret, avec cette prégnance d’une grande bâtisse éloignée de tout avec très peu de personnes, une espèce de huis-clos dans une nature sauvage. Lorsque j’avais fini la première version, des comédiennes ont lu des extraits de Les Ombres d’Esver, et on m’a dit « Je ne savais pas que tu écrivais un roman gothique ! », je ne le savais pas non plus. Quelqu’un me l’a dit, et quand je l'ai su, je m’en suis servie pour mieux exploiter les ingrédients du gothique. Emeline : Pourquoi ne pas avoir choisi entre psychologique et fantastique ? Katia Lanero Zamora : C’est la puissance du trauma d’Amaryllis qui fait en sorte de créer cet univers, mais il n’en est pas moins réel parce qu’il sort de sa tête. Quand Harry demande : « Mais est-ce que tout cela est réel ou est-ce que c’est dans ma tête ? », Dumbledore répond « Mais pourquoi ce ne serait pas réel si c’est dans ta tête ? ». Léo : Cet univers existe-t-il que pour Amaryllis ? Katia Lanero Zamora : Son imaginaire est tellement puissant. Quand vient le moment de choisir entre sa mère et son père, son rêve devient réel ; c’est de l’imaginaire. Tom : Est-ce que ce mal d’Esver qu’Amaryllis combat, c’est ce traumatisme ? Katia Lanero Zamora : C’est la souffrance de cette petite fille qui n’a jamais été consolée, qui n’a jamais pu faire son deuil, et qui a grandi en elle. Elle n’est jamais sortie d’Esver, c’est comme si elle laissait tout en plan. Elle envoie une horde de cauchemars, elle a juste besoin d’être consolée, de se remettre de « l’abandon » de son frère. Avez-vous remarqué que le père n’a pas d’avatar dans Esver ? Ce serait facile que ce soit lui le coupable, il est déjà l’acte manqué, il n’existe pas dans l’imaginaire d’Amaryllis. En découvrant que cette petite fille n’avait jamais pu exprimer son deuil, jamais été consolée (toutes les attentions se sont concentrées sur la mort de son frère et de leur abandon), et par loyauté pour le parent, l’enfant n’aborde pas ce qui s’est passé et va occulter ses souvenirs. Je me suis renseignée auprès d’une psychologue de l’enfance, et c’est totalement possible. Alors, elle a recréé des personnages suite à cela. Amélia : Dans les personnages fantastiques, y a-t-il à chaque fois une raison derrière ? Katia Lanero Zamora : Le tout premier que j’ai vu, c’était Féroce. J’étais en Camargue, dans une résidence chez une maison d’édition, où l’on peut écrire de façon isolée. On a le temps de se plonger dans ce qu’on est en train d’écrire. En restant un mois là-bas, j’ai écrit la première version. Ma première question a été : Comment ont-elles survécu toutes les deux, toutes seules ? Comment avaient-elles à manger ? Comment la nourriture rentrait-elle ? Peut-être que quand elle était enfant, Amaryllis aurait eu des amis imaginaire... Tout de suite, j’ai vu Féroce en centaure (je regardais Game of Thrones, j’ai un peu fusionné Khal Drogo et son cheval) [rire]. On m’a dit « Pourquoi pas un bucentaure ? », et je trouvais ça chouette, surtout qu’il pourrait en avoir marre qu’on le confonde avec un centaure. Je suis tombée sur un tableau représentant un bucentaure dans une bataille navale ; c’est un navire qui a résisté le plus longtemps jusqu’au lever du soleil. Le père d'Amaryllis, c’est un commercial, un marin, donc c’est comme ça qu’elle connaît le mot bucentaure ! Mais qui est Féroce dans la vraie vie alors ? Contrairement au bucentaure qui était plutôt fort, viril, Horace était un petit homme, plein d’imagination, et Amaryllis le voyait comme un grand homme, contrairement à son père qui n’existe même pas dans son imaginaire. Par rapport à Rouage, c’était évident que son frère en chaise roulante soit un bonhomme un peu steampunk. La grand-mère, la gorgone, était une femme sur laquelle reposait toute la réputation de la famille, ça peut glacer d’un seul coup. Juliette : Vous avez parlez d’Harry Potter… Avez-vous puisé votre inspiration dans ce genre d’histoire, comme par exemple, La Belle et la Bête ? Katia Lanero Zamora : Je n’ai pas conscience que je mobilise telle ou telle image quand j’écris, je me rends compte qu’après coup… Ce sont souvent des images, des références visuelles, et ça me vient très fort de ma culture ciné de quand j’étais gamine. Jeanne : À quelle époque se situe l’histoire ? Katia Lanero Zamora : Début 20ème siècle, à peu près. Léo : Est-ce que ce roman est une quête initiatique ? Katia Lanero Zamora : Oui, c’est un cheminement propre aux contes, où le personnage se croit être d’une certaine manière et finit grandi à la fin de l’histoire. De façon inconsciente, j’ai créé une structure de conte avec trois épreuves. Amélia : Abordez-vous l’émancipation de la femme ? Katia Lanero Zamora : Par rapport aux thématiques qui traversent le livre, j’ai pu retirer : Mais qu’est-ce qu’on devient, lorsqu’on nous empêche d’être qui on est vraiment ? Tous les personnages vont traverser cette question et vont trouver des réponses, et celle qui a le plus de mal avec cette question, c’est Amaryllis. Les embranchements de ses parents ne lui conviennent pas, alors elle va réfléchir à ce qu’elle veut devenir. On a empêché sa mère d’être ce qu’elle voulait être, donc en tant que mère, elle a l’impression que c’est le meilleur pour sa fille, la vie de botaniste, que le destin qu’elle fantasme sera celui qui rendra sa fille heureuse. Dans son esprit, elle se charge de préparer un avenir pour sa fille avec une projection d’elle-même. Célestine : Est-ce que L’Aeternalis a un lien avec des recherches existantes ? Katia Lanero Zamora : Pour moi, c’était la cristallisation de tout le paradoxe de Gersande. Elle sait qu’il y a un cycle aux choses. Elle est paradoxale, par rapport à la mort aussi. Elle a une obsession de garder l’Aeternalis immortelle, cela voudrait dire dans le même stade le plus longtemps possible. Son envie de garder sa fille le plus longtemps possible, comme l’Aeternalis reste figée. Les changements de la plante correspondent aux changements d’Amaryllis. L'Aeternalis finit par repousser, lorsqu’elle fait moins attention à elle. Cette renaissance sur le fumier/compost, c’est la renaissance d’Amaryllis. Elle s’épanouit dans le grand bordel, dans le moins glamour. Cette fleur périt avec les flammes. Mais elles ont gardé les vingt-ans de travail sur la plante avec elles. Amélia : Pouvez-vous nous parler du parallèle entre le Manoir et la prison ? Katia Lanero Zamora : C’est le paradoxe de la zone de confort. Rester dans une zone qui nous est confortable et où on est en sécurité nous est positif, car on peut être soi-même, souffler, avoir les mêmes mécanismes. Sa relation avec sa mère, elle la connaît par cœur, le Manoir et ses ombres, elle les connaît. Cela fait plus peur de sortir, car ça peut être pire. Le Manoir est une prison dorée, une sécurité, au sens où « je sais ce qui m’attend ici, je ne sais pas ce qui m’attend dehors ». Alicia (moi) : Pourquoi Amaryllis et Gersande comme prénoms ? Quelle signification ? Katia Lanero Zamora : Les Ombres d’Esver, c’était d'abord une petite graine. J’étais, en 2012, en réunion pour le boulot, mais ça tournait en rond. Et quand je m’ennuie, je pars dans mon imagination (trait commun avec Amaryllis). Il y avait une maison, un Manoir, habité uniquement par une mère et sa fille. C’était la première cellule de ma construction de ce bouquin. Et ça m’a provoqué des interrogations : que font-elles là ? Qui a une maison pareille dans notre société ? Si elles sont seules, c’est qu’elles sont abandonnées ? Mais pourquoi ? Étaient-elles nobles ? Elles doivent avoir des noms recherchés, donc j’ai commencé une fiche de personnages avec cette idée principale. La mère et la fille, qui sont-elles ? La mère est un peu âpre, passionnée de botanique. Si elle est passionnée, alors pourquoi ne pas nommer sa fille avec le nom d’une fleur ? Je suis tombée sur Amaryllis qui, tout de suite, en le lisant me roulait sur la langue, je le trouvais très élégant. Sa signification : on l’offre en signe de victoire, on les cultive pour les offrir comme des fleurs de Noël, elles sont belles, robustes, et quand on m’en a offert, alors que je travaillais sur le roman, je me suis rendu compte en taillant la tige, qu’en fait la tige était creuse et que c’était rouge à l’intérieur. Il y a eu comme des gouttes de sang qui coulaient dans le vase quand je l’ai coupée : c’est une plante robuste qui saigne à l’intérieur. C’était parfait pour mon personnage. Quant à Gersande, j’avais envie d’une femme austère, psychorigide, avec une sécheresse visible et émotionnelle en elle, puis sa caste… Je trouvais que le prénom avait quelque chose de noble et d’âpre, et que ce n’était pas courant. Ça m’est apparu comme le bon prénom. Et là, je commence à avoir une vision de mes personnages, c’est comme s’ils prenaient vie. Ma question principale a toujours été, au début : que s’est-il passé ? J’essaie de creuser pour savoir ce que l’histoire va raconter. Elle s’appelle la méthode du flocon, je ne l’ai découvert que récemment. Célestine : On a compris qu’Esver signifie Rêves : pouvez-vous nous en dire plus ? Quel est le rapport entre les deux ? Katia Lanero Zamora : Oui, c’est un anagramme, mais c’est aussi le mot « rêves » dans l’ancien français. Jeanne : Avez-vous trouvé le titre au début ou à la fin ? Katia Lanero Zamora : Déjà, il me faut un titre de travail, pour que mes proches sachent sur quoi je travaille. Ma première version s’appelait Amaryllis. La deuxième version s’appelait La Vouivre, parce que cette créature m’a toujours fascinée. Et ça a été son titre, jusqu’à la veille de l’envoi chez l’imprimeur. Parce qu’il fallait signer le BAT (= Bon À Tirer), et l’éditeur m’a appelé pour me dire qu’il fallait changer le titre parce qu’il était pris, ça aurait été bête de créer un amalgame. Du coup, le maquettiste devait changer la couverture, etc. On a dû brainstormer assez rapidement, on est arrivé sur la piste « Mais pourquoi tu avais choisi La Vouivre ? », « Mais est-ce que tu crois que c’est vraiment le plus important ? », ah oui le plus important, c’est qu’elle doit consoler la petite fille de ses ombres. Les Ombres d’Esver a été proposé, j’en ai parlé à mon mari, et ça a été pris. Le livre La Vouivre m’a vraiment plu, il parle du mythe de la vouivre avec un rubis. Ça raconte l’histoire d’une nymphe qui se fait violer en route, elle appelle tous les serpents pour qu’ils tuent le gars qui lui a pris son diadème, elle le récupère et reprend sa vie. Cela concernait bien Gersande. Alicia (moi) : Quand Gersande détruit les objets de navigation d’Amaryllis, c’est parce qu’elle n’aime pas qu’elle ait la même passion pour elle ou parce qu’elle a peur pour sa fille ? Katia Lanero Zamora : Un peu des deux. Gersande comprend qu’Amaryllis a la même passion que son père, et elle déteste son père, elle déteste les hommes de par son expérience matrimoniale. Elle trouve que ce serait le pire destin pour sa fille de finir comme elle. Célestine : Quel est le lien entre les deux grands repas (quand elle était enfant, puis plus âgée) ? Katia Lanero Zamora : Oui, c’était important pour moi, pour aller au bout du bout du pire qu’il pouvait arriver au personnage : c’était de recréer la même situation. Remettre Gersande dans cette même situation d’humiliation, pour que la boucle soit bouclée, que la malédiction soit levée. Pour que l’horloge se remette à avancer. Nathan F. : Pourquoi 20h44 ? Katia Lanero Zamora : Parce que sur le planning d’un dîner mondain, je me suis dit que c’était le bon moment. J’avais envie d’une sonnerie à 8h44 qui sonne le matin quand le monde est éveillé et à 20h44 quand le monde devient noir en hiver. J’ai essayé de trouver le bon compromis pour que la nuit de Gersande se finisse à une heure acceptable, et qu’Amaryllis ne puisse pas voir sa transformation. Léo : Combien de temps vous a pris l’écriture du livre ? Katia Lanero Zamora : Entre le premier jet et la sortie, il y a eu 6 ans, mais j’ai travaillé sur 3 romans. J’ai dû travailler en tout et pour tout un an et demi sur Les Ombres d’Esver. J’ai besoin d’avoir une grande lucidité sur ce que je suis en train de faire, de jeter des parties, de trouver de la joie sur ma façon de travailler. Nathan F. : Avez-vous fait face au syndrome de la page blanche ? Katia Lanero Zamora : Je ne l’ai pas eu, en étant devant ma feuille, sans savoir quoi écrire. Mais plutôt, comment l’écrire, comment le mettre en valeur. Je pense à une scène fantasmée et je m’y accroche, je l’appelle la « scène hameçon ». Ma question n’est pas « quoi » mais plutôt « comment ». C’est très prenant, car on réfléchit à chaque réaction, chaque personnage. On est collé à eux, on voit leurs ressentis. Tom : Avez-vous un rythme particulier ? Katia Lanero Zamora : Chaque œuvre dicte son rythme, cela prend du temps à déterminer. Quelle est la meilleure façon de raconter une histoire ? Par exemple, ce qui prend le temps dans Le Seigneur des Anneaux, c’est d’expliquer les repères aux lecteurs pour qu’ils se retrouvent dans l’histoire. Ce que je voulais dans ce début lent, c’était la lenteur de la vie d’Amaryllis, l’ennuie qui en découle, prendre le temps d’installer. Une fois que ça part, ça part vraiment, et il faut attacher sa ceinture. Plus rien n’est comme avant après la mort de Rouage, ça s’accélère, après avoir montré les pièces du puzzle, il ne reste plus qu’à tout emboîter. Il faut installer correctement les éléments. C’est manipuler le lecteur pour lui donner des éléments qui ne sait pas à quel point ils sont précieux, afin que la révélation fonctionne et de donner des émotions. Être lucide sur ce que je suis en train de faire, parce que je ne veux pas ennuyer mon lecteur. Célestine : Vous dites que vous aimez être lucide quand vous écrivez, c’est par rapport à quoi ? Katia Lanero Zamora : Par rapport à ce que je suis en train de faire, de la même manière qu’un garagiste qui veut rénover une voiture. « Mais ça, si je le remplace, il y aura ça comme effet, mais si je change cela, ce sera tel effet ». Lucide sur mon personnage : s’il fait ça, il se montrera comme ça. Mais il ne peut pas faire certains trucs, s’il ne réagit pas de ce genre habituellement, etc. Alicia (moi) : Comment gérez-vous le « show, don’t tell » ? Comment avez-vous travaillé votre style ? Katia Lanero Zamora : C’est un style que j’ai. C’est important de l’éviter dans l’audiovisuel. En littérature, c’est beaucoup moins strict. J’ai une écriture très visuelle parce que j’ai été abreuvée de films, de séries, j’ai vite eu conscience de ce qu’était une scène, une séquence dramaturgique intuitive. Comment est-ce qu’on raconte une histoire ? Comment raconte-t-on le parcours d’un héros positif ? Comment raconter la corruption ? J’ai commencé à les appliquer à mon écriture littéraire, et maintenant avec les scénaristes que je suis, c’est important qu’ils apprennent à planter un personnage, pour que l’on ait une intuition de sa justesse. Nathan F. : La fin a-t-elle été pensée avant ? Katia Lanero Zamora : Pour moi, le climax a toujours été le moment du 20h44, quand plus rien n’est comme avant. Je savais que j’avais cette scène-là, c’était tous mes dominos que je pouvais mettre sur le chemin du lecteur pour qu’ils comprennent tous les enjeux, pour ne plus avoir de questions, et juste se demander « que va-t-il se passer ? ». La résolution, je voulais que ce soit positif, je ne voulais pas d’un drame en plus, je voulais que ces pauvres femmes s’en sortent. J’ai un épilogue, qui va sortir sur le site de l’éditeur, où je m’exprime 10 ans après à mes personnages. Juliette : Vous n’avez jamais pensé à faire une fin avortée ? Katia Lanero Zamora : Non. D’ailleurs, c’était drôle, parce que j’ai donné le livre à un ami lecteur, et j’avais imprimé juste les 2/3, il n’avait pas compris qu’il avait les 2/3. Et ça s’arrête au moment où elle saute de la tour, que sa mère se transforme pour la sauver, et qu’elle découvre que sa mère est la vouivre. Il finit, puis il me dit « C’est quoi ça ? Je suis déçu », j’ai dit « Il reste 60 pages, ne t’en fais pas ! » et il était soulagé. [rires]. Jeanne : Est-ce que la mère part avec Amaryllis à la fin ? Katia Lanero Zamora : Elles partent toutes les deux. Célestine : Moi j’ai compris qu’elles ne partaient pas. Katia Lanero Zamora : C’est intéressant, pourquoi ? Célestine : Je pensais que la mère restait en vouivre pour défendre son royaume. Katia Lanero Zamora : Les avatars restent sur place, ils voient l’avatar de Gersande, le monde imaginaire est fermé, tout est rentré dans l’ordre, mais Gersande et Amaryllis partent. Les avatars sont figés à Esver, il y a d’autres histoires qui se créent. J’ai fait du fantastique, où le réel est envahi par l’irréel, ce n’est pas un fantastique de passage, le concept est très différent. Léo : Est-ce que ça vous intéresserait un projet cinématographique sur Les Ombres d’Esver ? Katia Lanero Zamora : Complètement ! Je travaille pour la télévision, j’ai écrit un roman-nouvelle, pour une vague de fictions sonores en podcasts. Ce sont des fictions où l’on écoute des histoires, il y a des bruits de portes, des bruits de pas, ça nous entre dans une certaine immersion. Je travaille pour des scénaristes, je suis « script-doctor », je suis le docteur des scénarios. Je lis un scénario et je dis ce qui ne va pas, voilà les symptômes, si tu retravaillais ceci et cela, tu pourrais resserrer l’intrigue. On travaille avec des humains, c’est difficile de manière psychologique de dire à un auteur que quelque chose ne va pas. Léo : Avez-vous déjà pensé à une adaptation ou vous l’a-t-on proposé ? Katia Lanero Zamora : C’est difficile de faire du fantastique dans le monde francophone, car le monde anglo-saxon l’a bien développé avant nous, avec un savoir-faire et des techniques qui font que leurs films de SF, de fantasy et de fantastique sont bétonnés. En Belgique et en France, c’est rare, parce que ce genre coûte cher, déjà de par l’ambiance qui doit être créée : maquillage, déco. Cela permet de dé-réaliser l’image pour donner à cette image l’impression d’être dans un autre monde. Célestine : Entre vos différents romans, y a-t-il des liens ? Katia Lanero Zamora : Non, sauf en cas de série/trilogie. Ils sont à des stades de développement différents, on ne parle pas forcément de la même chose. La trilogie, les chapitres sont construits comme des épisodes, il y a des mondes différents, un genre de science-fiction. C’était ma première œuvre finie, donc ce fut foisonnant. Il y a quand même la dualité des personnages avec leurs avatars (animaux totems), le côté dédoublement : il y a soi et ce que la personne devient. Juliette : Avez-vous des auteurs phares ? Katia Lanero Zamora : Je ne suis pas fidèle en littérature. Un livre peut ne pas m’intéresser sur le moment, mais je peux y revenir après. Le premier qui m’a mis dans un état second c’est La nuit des temps de Barjavel. Je me suis mise à pleurer à la fin du livre. Quand je l’ai lu, je me suis dit que je voulais créer quelque chose d’aussi grandiose qui fera voyager le lecteur. J’aime bien Neil Gailman, qui réveille cette part d’enfant qui a peur du noir, d’être abandonné. Alicia (moi) : Vous avez écrit une nouvelle pour Libération, où vous exploitez encore la relation mère-fille et le rapport à l’environnement, pouvez-vous nous dire si ce sont des schémas que l’on retrouve souvent dans vos histoires ? Katia Lanero Zamora : Libération m’a commandé un texte de science-fiction qui devait être positif sur l’avenir. En 2050, on arrive à la neutralité carbone. Avec une limite de signes, et ce, en 48h. Ils voulaient publier un auteur de SF cette semaine, on voulait être dans autre chose que dans le futuriste que l’on connaît tous. Il fallait que je le fasse, parce que Libération, c’était un coup de comm’. Je suis partie du passage de la transmission, et la relation mère-fille m’interrogera toujours. Les liens familiaux m’intéressent. J’écris un roman, dans un autre style, sur la relation entre frères. C’est deux frères qui vivent dans deux camps opposés durant une guerre civile. Je n’en ferai pas un roman, parce que je ne construis pas mes romans comme mes nouvelles. Bienvenue sur mon article de l’été, comme l’évoque ce titre sans originalité ! J’espère qu’il vous plaira ! Je vous offre une multiplication par cinq de pur plaisir estival dans les domaines de la littérature, le cinéma, la télévision et la musique. Au programme, je vous liste un top cinq de livres, films, séries et chansons que vous ne devez absolument pas manquer cet été ! Et si vous passez à coté, votre vie ne sera qu’une limace molle, fade et sans intérêt… Non je plaisante, bien sûr ! Vous faites ce que vous voulez. Je poste cet article pour vous partager des univers que j’adore et que j’aimerais vous faire découvrir. Si cela ne vous tente pas ou que vous les connaissez, vous avez le droit d’ignorer ce qui va suivre ! Maintenant, asseyez-vous (parce que rester debout, ça fait mal aux pieds !) prenez votre ordinateur, votre tablette ou votre téléphone, enfilez vos lunettes (si vous en portez !), tenez-vous droit, buvez une gorgée de votre thé glacé et… c’est parti mes petits ouistitis ! Tout d’abord, je vous plonge dans une liste de cinq délices littéraires, en raccord avec le thème principal du blog. #1 L’île des disparus, tome 1 : La fille de l’eau de Viveca et Camilla Sten, publié par les Éditions Michel Lafon. 320 pages. Genre : Fantastique. Un récit palpitant qui devient un point de rencontre entre les superstitions marines et la mythologie nordique… Entrez dans le quotidien de Tuva, une jeune fille timide et renfermée, qui verra sa vie basculer au cours d’une course d’orientation sur une île de l’Archipel de Stockholm. Le surnaturel du roman provoque peur, angoisse et malaise chez le lecteur, tout en l’oppressant par un style léger et rythmé. Le suspense s’ancre dans chaque page de ce roman, jusqu’à ce qu’il ait réalisé sa mission d’emmener le lecteur à la dernière ligne de l’histoire. Rejoignez le bateau à moteur de Tuva afin d’explorer les régions atypiques mentionnées dans le livre, mais méfiez-vous de l’eau… #2 « J’ouvre les yeux dans le noir. Le noir total. J’entends ma propre respiration, mais rien d’autre. Je soulève la tête – elle bute sur une surface solide, qui ne bouge pas d’un pouce. Il y a un mur juste devant mon visage. Non, pas un mur… un couvercle. » Si vous êtes fan du Young-Adult dans toute sa splendeur, si vous adorez les énigmes, les questionnements qui triturent l'esprit sans lui laisser de répit, les personnages attachants, l’action, la violence, les rebondissements étonnants et les aventures pleines de péripéties, vous devez lire cette trilogie ! Et pourquoi ne pas la lire d’une traite cet été ? Tous les tomes sont sortis et vous avez un mois et demi pour découvrir le destin d’Em et ses amis ! #3 Simon Thorn a le pouvoir de parler aux animaux. À douze ans, il découvre le secret de ses origines : il est un Animalgame, un être capable de se transformer en animal. Et sa première métamorphose pourrait bien décider du destin de tout un peuple, car il l’ignore mais il est l’héritier du roi des aigles et de la reine des loups… en guerre depuis toujours. Entre la vie de Simon qui part dans tous les sens, les aventures qu’il subit un peu malgré lui, les personnages singuliers et attachants qu’il rencontre et les révélations pesantes qui éclatent, vous serez servis. Que vous soyez adolescent ou adulte, l’histoire de Simon Thorn ne vous laissera pas indifférent ! Cette lecture légère rendra votre été plus doux ! #4 Les Els, tome 1 de H. Roy, publié aux éditions J’ai Lu. 443 pages. Genre : Fantastique, Urban Fantasy. Connor, une jeune étudiante qui vit avec son père à Eden Lake, reçoit sa tante en visite un jour après les cours. Son quotidien se retrouve chamboulé et la jeune fille devra s’armer de courage et de détermination si elle veut vivre et ne pas mettre son entourage en danger. Malgré un début lent, l’auteure s’amuse à martyriser ses lecteurs en leur provoquant des fausses joies, des peurs et des appréhensions, tout en les gardant en haleine jusqu’à la dernière ligne. Je vous conseille ce premiers opus pour parfaire le cocktail livresque de cet été, ainsi vous pourrez également découvrir le tome 2 qui est sorti récemment (au mois de mai ou juin, il me semble) ! #5 Ray Shepard, tome 1 : Amnésie de Morgane Rugraff, publié chez Plume Blanche Éditions. 384 pages. Genre : Fantastique. « Mon nom est Ray Shepard. J’ai vingt ans. Il y a longtemps, j’avais des parents et deux frères. À présent, il ne m’en reste qu’un. Il est devenu mon but, ma quête, mon obsession. Je n’aurai de cesse de le traquer. Mon frère, si tu crois encore assez en quelque chose pour t’y raccrocher, fais-le ; car je vais te retrouver et te tuer. » J’ai découvert le premier opus de Ray Shepard l’été dernier, donc je vous le mets dans la liste des découvertes de cet été. Un bon roman se doit d’être lu pendant de bonnes vacances ! Il promet une belle saga, si la suite s'avère aussi merveilleuse. L'intrigue cohérente nous emporte avec une facilité déconcertante, l'écriture est bien menée et chacun des personnages nous donne envie d'en savoir plus. Maintenant que vous savez quoi lire, avez-vous une idée de quoi visionner sur Netflix ou ailleurs ? Non ? Alors laissez-moi vous conseiller des pépites à ne pas manquer ! Il y en a pour tous les thèmes, tous les goûts.... #1 Kiss Me First (2018) créée par Bryan Elsley. Genre : Drame, Mystère, Thriller. Série britannique – 1 saison (6 épisodes/saison) sortie. Une jeune femme solitaire accro à un jeu de réalité virtuelle rencontre une fêtarde qui lui fait découvrir un monde de sensations fortes et de sombres secrets. Sortie au début de l’été 2018, cette série débarque sur Netflix en faisant doucement parler d’elle. Personnellement, je n’avais vu qu’un trailer passer, mais je ne l’avais même pas visionné, peu intéressée. Un soir, quand j’ai vu qu’il n’y avait que 6 épisodes à la saison 1, je me suis lancée sans y réfléchir à deux fois et cette histoire est mon coup de cœur Netflix de 2018 ! Une explosion de sensations, de jeux d’acteurs éblouissants, de mystère à ne plus en savoir respirer. La psychologie des personnages est travaillée pour le plus grand plaisir des amateurs de ce type de série. Je suis juste un peu déçue par le manque de potentiel qui résulte de la sortie de 6 épisodes, seulement. J’espère de tout cœur qu’une saison 2 sortira avec plus d’épisodes, plus d’exploitation, plus de mystère encore ! Un véritable mélange de Ready Player One évoqué par le principe de Réalité Virtuelle, 13 Reasons Why pour la complexité de ses personnages, de Skins pour certains thèmes abordés, de Matrix pour la référence à Red Pill, le tout saupoudré par un univers riche ! #2 Dark (2017) créée par Jantje Friese, Baran bo Odar. Genre : Science-Fiction, Drame, Mystère. Série allemande – 1 saison (10 épisodes/saison) sortie. En 2019, la disparition d'un garçon fait naître la peur parmi les habitants de Winden, une petite ville allemande à l'histoire étrange et tragique... Cette série, c’était mon coup de cœur 2017 (entre autres !) et je n’en ai pas assez parlé à mon goût. Il s’agit d’une histoire prenante, sombre et qui fera travailler votre cerveau. J’avoue que ce n’est pas l’idéal de réfléchir autant durant l’été, mais dites-vous que ça musclera votre cerveau endormi par la chaleur et la détente ! Dark vous emmènera dans une histoire complétement loufdingue mais dont vous ne pourrez plus vous passer, avec l’envie irrésistible de comprendre le pourquoi du comment. Rebondissements et émotions garantis ! #3 13 Reasons Why (2017) créée par Brian Yorkey. Genre : Drame. Série américaine – 2 saisons (13 épisodes/saison) sorties. Inspirée des best-sellers de Jay Asher, 13 Reasons Why suit Clay Jensen, un adolescent qui découvre sous son porche au retour du lycée une mystérieuse boîte portant son nom. À l'intérieur, des cassettes enregistrées par Hannah Baker, une camarade de classe qui s'est tragiquement suicidée deux semaines auparavant. Les enregistrements révèlent que la jeune fille, dont il était amoureux, a décidé de mettre fin à ses jours pour treize raisons. Clay est-il l'une de ces raisons ? J’en conviens, je vous conseille vraiment des séries déprimantes pour votre été ! Veuillez m’en excuser ! Si vous ne le saviez pas, la saison 2 de cette histoire tragique et chargée d’émotions est sortie début juin 2018, en pleine session d’examens. Le bonheur (ou pas) ! L’intrigue de cette série vous tient en haleine durant de longues heures ! Si vous ne savez pas quoi faire de votre été, je vous conseille de la débuter. Mais attention ! Les thèmes abordés sont assez difficiles, si vous ne vous sentez pas capable de visionner cette série seul(e), je vous conseille de la regarder avec un adulte de confiance. #4 Once Upon A Time (2011) créée par Edward Kitsis, Adam Horowitz. Genre : Aventure, Fantasy, Romance. Série américaine – 7 saisons (+/- 22 épisodes/saison) sorties. De nos jours, dans une bourgade du Maine appelée Storybrooke, les contes de fées existent encore. C'est ce que va découvrir Emma, une jeune femme au passé trouble, embarquée dans un merveilleux et tragique voyage par le fils qu'elle a abandonné 10 ans plus tôt. Une série pleine de rebondissements, de péripéties, de personnages attachants qui connaissent une évolution fracassante. J’ai suivi cette histoire durant mon adolescence, et je regarde les nouvelles saisons encore aujourd’hui. Je ne m’en lasse pas ! Des revisites de contes savamment effectués, une storyline complexe à vous faire tourner la tête, sans pour autant vous perdre tant la légèreté qui caractérise cette œuvre s’avère flottante ! Bref, une série gigantesque, chargée d’épisodes, qui saura vous occuper tout un été si vous vous ennuyez. #5 Black Mirror (2011) créée par Charlie Brooker. Genre : Drame, Science-Fiction, Thriller. Série britannique – 4 saisons (+/- 3 à 4 épisodes) sorties. Black Mirror, qui signifie « Miroir noir », est une anthologie télévisée britannique. Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d'une technologie dystopique, le « Black Mirror » du titre faisant référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat. Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement. Si vous ne connaissez pas cette série, il est évident que je vous la conseille. Je l'ai commencée depuis peu, mais je suis déjà accro ! De plus, vu le nombre d'épisodes par saison, croyez-moi, vous en viendrez vite à bout. Mon ancien professeur de sociologie ne cessait de nous conseiller cette série ; je comprends pourquoi. Chaque épisode fait réfléchir, et comme c'est une anthologie, il doit y en avoir au moins un qui vous touche, c'est fait exprès. Vous pouvez même les regarder dans le désordre ou ne pas regarder tous les épisodes, comme cela ne se suit pas. Vous êtes libres de sélectionner ce qui est susceptible de vous toucher, et je peux vous dire que c'est vraiment une série qui fera travailler votre cerveau. De quoi l'entraîner durant l'été ! À présent, passons aux cinq films que je vous conseille les yeux fermés. Il reste sept jours avant la fin du mois d'août, pourquoi ne pas organiser une semaine "marathon films" avec ces charmantes propositions ? #1 Ready Player One (2018) par Steven Spielberg. Genre : Science-Fiction, Dystopie, Action. Film américain - 2h20 min. 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant… Un film bourré d'action à en faire baver un Saint-Bernard, de références qui ne vous laisseront pas indifférents et de personnages très attachants. De plus, le DVD et le BLU RAY sont disponibles depuis le début du mois d'août... De quoi rendre possible une totale immersion dans cet univers merveilleux. Encore une fois, Spielberg nous en met plein les yeux ! #2 Tomb Raider (2018) par Roar Uthaug. Genre : Aventure, Action. Film américain - 1h58 min. Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d'une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d'innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir "Tomb Raider". Depuis l'annonce de ce film, je n'avais qu'une hâte : le tester ! En tant que grande fan de Lara Croft depuis l'enfance, je ne pouvais qu'adorer, malgré les appréhensions que j'avais vues sur la toile concernant Alicia Vikander. En toute franchise, j'ai trouvé ce film fabuleux, différent du jeu mais à la fois il rappelle sans cesse des scènes de cinématiques incroyables, tout en se démarquant. Un poil original, il se retrouve saupoudra avec fluidité des éléments qui caractérisent si bien un Lara Croft. Bonne soirée estivale garantie ! #3 Le ciel peut attendre (1946) par Ernst Lubitsch. Genre : Comédie romantique. Film américain - 1h52 min. Henry Van Cleve, un riche américain d'une soixantaine d'années, vient de mourir. Arrivé au purgatoire, il doit expliquer et justifier sa turbulente existence au gardien de l'Enfer. En effet, malgré un mariage heureux avec la charmante Martha, Henry n'a jamais pu résister à aucune jolie femme... Des moments de rires, dans une atmosphère de gaieté qui règne, plongez dans l'histoire de la vie de Henry Van Cleve au détour de sa conversation avec le gardien de l'Enfer. Une comédie qui parle avec légèreté du thème de la mort, de la rédemption et du bonheur d'une vie accomplie, pour le meilleur et pour le pire. Un excellent moment à passer durant une saison chaude ! #4 À la dérive (2018) par Baltasar Kormákur. Genre : Drame, Romance, Aventure. Film américain - 1h38 min. Tami Oldham et Richard Sharp décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime. Une aventure traumatisante inspirée de faits réels, ce qui rend cette histoire émouvante encore plus poignante. Sorti en juillet 2018, ce film vous fera passer des beaux moments comme des mauvais, dans une alternance maîtrisée de flash-backs qui, tout au long de l'histoire, jouera au yo-yo avec vos émotions ! Préparez toutefois quelques mouchoirs. #5 Vaiana (2016) par John Musker et Ron Clements. Genre : Animation, Famille, Aventure, Mythologie. Dessin animé Disney américain - 1h47 min. À partir de 6 ans. Il y a 3 000 ans, les plus grands marins du monde voyagèrent dans le vaste océan Pacifique, à la découverte des innombrables îles de l'Océanie. Mais pendant le millénaire qui suivit, ils cessèrent de voyager. Et personne ne sait pourquoi... Vaiana, la légende du bout du monde raconte l'aventure d'une jeune fille téméraire qui se lance dans un voyage audacieux pour accomplir la quête inachevée de ses ancêtres et sauver son peuple. Au cours de sa traversée du vaste océan, Vaiana va rencontrer Maui, un demi-dieu. Ensemble, ils vont accomplir un voyage épique riche d'action, de rencontres et d'épreuves... En accomplissant la quête inaboutie de ses ancêtres, Vaiana va découvrir la seule chose qu'elle a toujours cherchée : elle-même. Rien de tel que de rester sur les mers, après le film À la dérive, mais d'une manière plus joyeuse et spirituelle. Suivez Vaiana dans sa mission pour sauver son île, sa famille mais aussi dans le voyage qu'elle effectue pour se trouver. Un moment agréable qui apaisera vos émotions ; parfait pour terminer l'été ! Pour finir, voici cinq musiques à écouter pour terminer la période estivale et retourner dans la vie active. #1 On ne sauvera pas le monde ce soir, Antoine Galey. #2 Natural, Imagine Dragons #3 First Light, Lindsey Stirling #4 Sober, Demi Lovato #5 Bailando, Enrique Iglesias Merci d'avoir pris la peine de lire cet article. Encore désolée du temps qu'il a mis à sortir, je ne pensais pas qu'il me demanderait autant de temps. Et si vous connaissez des livres, musiques, films et séries dans ce que j'ai cité, n'hésitez pas à partager vos impressions par commentaires ! À bientôt pour de nouvelles aventures. :-) |