L’histoire d’Arcane prend place dans la région de Piltover ainsi que dans le district de Zaun situé en contrebas de la ville. Piltover est une ville progressiste qui base principalement ses recherches sur une source d’énergie nommée l’Hextech. Les habitants vivent dans l’opulence. Tout le contraire de Zaun qui est constitué de quartiers mal famés et pollués mais où la technologie et les recherches scientifiques n’ont pas grand-chose à envier à leur voisin. En effet, de nombreux scientifiques de Piltover se sont réfugiés à Zaun pour bénéficier de plus de liberté dans leurs recherches. Lors de l’épopée Arcane, vous aurez l’occasion de suivre de nombreux personnages ayant des origines, des buts ainsi que des moralités complètement différentes. Nous allons ici nous concentrer sur trois personnages : Powder (Jinx), Vi et Caitlyn. La naissance de trois légendes On commence à suivre l’histoire de Jinx lorsqu’elle est encore enfant. D’abord nommée Powder, elle vit avec sa sœur Vi dans les profondeurs de Zaun. C’est une gentille petite fille qui a peur de décevoir les autres. Elle idolâtre sa sœur, désire plus que tout devenir comme elle : forte et courageuse. Un évènement tragique va la transformer. Elle va progressivement se détacher du nom de Powder pour devenir Jinx (qui peut être traduit par « poisse » en anglais). Elle va sombrer peu à peu dans la folie au fil de l’histoire. Jinx se bat avec un minigun et un lance-roquette. Elle utilise également des grenades qu’elle fabrique elle-même. Vi est le diminutif de « Violet ». Comme sa sœur Powder, ce personnage vit dans les bas-fonds de Zaun. Elle est forte, intrépide et courageuse. Elle constitue un modèle pour sa sœur mais aussi pour d’autres personnages de la série, considérée comme la leadeuse du groupe d’amis dans lequel se trouvent sa sœur et deux autres enfants. Elle est déterminée à protéger sa sœur. Emprisonnée sur une île, elle rencontre Caitlyn, une jeune fille de Piltover, et noue une amitié avec elle. Vi se bat avec des gants de boxe imprégnés de l’énergie Hextech. Caitlyn provient d’une famille de marchands aisée et influente de Piltover. Elle possède le grade d’officière, désireuse de devenir shérif. Elle est l'exact opposé de Vi : elle n’a pas dû vivre dans la violence ou la pauvreté mais bien dans l’opulence et le confort. Elle s’associe néanmoins à elle. Une amitié improbable naît entre les deux femmes. Vi la surnomme « Cupcake » en référence au nom d’un des sorts du personnage dans le jeu vidéo League of Legends. Caitlyn se bat avec un fusil Hextech qu’on pourrait qualifier de sniper. On découvre assez rapidement que l’on va suivre des personnages jeunes, principalement ces deux sœurs qui ont perdu leurs parents (Powder et Vi). Jinx est considérée comme la Harley Quinn de l’univers de League of Legends. Du coup, ça a étonné plus d’une personne qu’une série soit créée en partie autour d’elle. Et quelle surprise ! Nous explorons lore du jeu-vidéo sous un autre format, afin de nous focaliser sur les personnages, les relations qu’ils entretiennent, dans un contexte de guerre où l’on utilise les jeunes en première ligne pour résoudre les problèmes des ancêtres. Ce n’est pas sans rappeler certaines œuvres du même genre, notamment Hunger Games où ce schéma se répète ; nous suivons des troupes de jeunes tentant de survivre dans un conflit d’adultes. Ce n’est pas toujours évident, et il y a de quoi devenir fou ou folle… Dans le cas de Powder (Jinx), il est intéressant de constater qu’elle a d’abord le rôle de la petite sœur surprotégée par Vi, au point que cette dernière confronte Mylo – un membre de leur groupe, au début de l’histoire – dès qu’il dit que « Powder jinx toujours tout » dans leurs missions, un mot subtil employé pour dire que Powder gâche toujours tout. Elle est petite, naïve et pleine de bonne volonté. Malgré tout cela, elle reste maladroite, dans son monde à elle et n’a pas conscience de ce dont elle est capable, ce qui la rend dangereuse pour ses compagnons. On sent en elle cette énorme blessure d’abandon (de ses parents morts, puis de sa sœur) et cette blessure de rejet (de la part de ses compagnons, du monde dans lequel elle grandit tant bien que mal, de la société), ce qui la renforce à devenir plus forte, plus indépendante. C’est sans compter la folie qui débarque dans son esprit pour lui faire perdre pied. Qui est-elle vraiment ? Powder ou Jinx ? Au final, l’arc de Jinx est complexe et montre à quel point il est difficile de se trouver soi-même, en tant que femme, dans une société régie par d’anciens principes. Elle cherche à se démarquer mais d’une façon créant beaucoup de douleurs autour d’elle. À mesure que l’histoire avance, Powder prend doucement le nom de Jinx pour narguer tous ceux qui ont osé prétendre qu’elle « jinx toujours tout » ; finalement, elle souhaite leur donner raison en créant des armes bien plus puissantes, bien plus explosives. Il existe en elle une force mentale surpuissante et destructrice la poussant à affronter cette société emplie de rejet pour les personnes différentes comme elle. C’est sa façon à elle d’y trouver sa place. Piltover VS Zaun Dans Arcane, deux sociétés très différentes sont dépeintes. D’un côté Piltover, une ville lumineuse à la pointe de la technologie, servant de relais marchant pour le reste du continent (Valoran). De l’autre, Zaun, un district situé en contrebas qui, autrefois, ne faisait qu’un avec Piltover. Zaun est constitué de nombreux quartiers pauvres où la violence occupe une place importante. Piltover ignore la détresse des habitants de Zaun ce qui attise, peu à peu, la haine des citoyens du district. Il suffit d’une étincelle pour allumer la mèche, c’est ce que Silco (le dirigeant de Zaun) a bien compris en revendiquant l’indépendance de Zaun. Il alimente davantage la haine de son peuple envers Piltover. Plongeon glacé dans la psychologie détraquée des champions de LoL Arcane opte pour une narration inscrite dans la focalisation interne. En d’autres termes, il existe un lien fort entre le spectateur de la série et les personnages. Vu qu’il y a une grande partie des personnages principaux qui sont féminins, cela favorise l’identification et le partage des émotions de ceux-ci. On peut sans mal déduire que Powder (Jinx) souffre d’une forte blessure d’abandon et de rejet, tandis que sa sœur, Vi, sera plutôt représentée par le mot « trahison » et Caitlyn incarne sans mal la « justice ». Tout au long des neuf épisodes, on se laisse emporter par le parcours de chacun des personnages, et le sort de Jinx, Vi et Caitlyn est parfois entrecoupé d’événements politiques, se déroulant au Conseil. Nous découvrons les rouages politiques d’une société ancrée dans le capitalisme extrême, où un fossé existe entre la haute-ville et la basse-ville, ce qui n’empêche toutefois pas le progrès de certaines inventions. Par le biais des différents points de vue, l’audience permet à la fois d’être sensibilisé par le sort de Powder (Jinx), de Vi, de Caitlyn ou encore Mel, qui occupe une place importante au Conseil. Et cela ouvre de riches possibilités de ressentis et d’identification. Par exemple, cette focalisation à la fois interne et omnisciente nous permet de comprendre entièrement le ressenti de Powder lorsqu’elle croit que sa sœur la rejette alors que nous, en tant que spectateur, nous comprenons ce qui se cache derrière ce quiproquo, sans pour autant diminuer le sentiment de rejet et d’abandon qu’éprouve Powder. Ce quiproquo amène de la frustration aux spectateurs car ceux-ci se doutent que la suite de l’histoire prendra d’énormes proportions. Arcane joue divinement avec le malentendu comme outil de construction de scénario. Une autre scène qui illustre bien cette mécanique est celle où Jayce, un ami de Caitlyn, monte au Conseil et souhaite « l’enfermer » dans un bureau pour la protéger. On comprend les intentions de Jayce parce qu’il agit à la suite d’un accident qui aurait pu coûter la vie à son amie mais, du fait de suivre également Caitlyn, nous pouvons ressentir de l’injustice, une forme de trahison. Peut-être même que durant cette scène, certaines personnes y verraient de la protection, de l’amour, quand d’autres y verront un enchaînement du personnage à la cheville d’un homme dans une société où il est difficile de trouver sa place. Dans tous les cas, cette focalisation à la fois interne et omnisciente provoque un tas d’émotions contradictoires, incitant ainsi à aimer et détester en même temps certains personnages ou encore certaines situations… Des messages, de l’émotion… un subtil mélange explosif ! La série joue sur l’émotion de son audience, notamment par des flash-backs de la part de Powder (Jinx) où l’on va voir celle-ci retracer les événements qui l’ont conduite là où elle en est aujourd’hui. Un combat interne, psychologique, se lance dans son esprit. Elle ne sait plus qui elle est. Powder, la petite sœur maladroite qui voulait faire de son mieux, ou Jinx, qui entend des voix, crée des explosions et paraît totalement folle ? Une quête initiatique s’impose à elle ; une quête durant laquelle elle doit trier dans ses pensées et émotions pour y voir plus clair. Ces flashs prennent de l’importance quand Powder et Vi sont séparées, parce que l’une comme l’autre se sera construit une pensée par rapport à leurs perceptions respectives, lesquelles ne seront pas toujours la réalité pour l’une comme pour l’autre. Powder se sentira rejetée, abandonnée… alors que Vi était juste dans l’incapacité de la retrouver. Une sorte d’énigme à résoudre, où il faut démêler le vrai du faux. Nous, en tant que spectateur, nous savons, mais par nos propres ressentis à nous, pas les leurs. Alors, notre réalité est-elle plus légitime ? De plus, la plupart des flash-backs interviennent dans des moments-clés, avec une certaine vivacité. Ils bousculent, perturbent, secouent. Par exemple, quand Powder décide de s’entraîner à taper des poings sur l’ancien exercice d’entraînement de sa sœur, on y voit l’apparition du spectre de Vi en train de s’exercer sur celui de Powder (Jinx) en train de se défouler. Cela représente aussi, d’une certaine façon, la force brute et féminine ; le fait qu’on associe des coups de poings à des personnages féminins, non pas masculins, alors qu’à côté les personnages masculins sont plus réservés (notamment Jayce, Viktor, Ekko, etc) par rapport à cette approche du combat. Amitié, amour, haine… Il est intéressant de remarquer les différents liens qui se créent dans l’histoire. Nous avons, d’une part, Caitlyn et Jayce, deux amis de la haute-ville qui souhaitent le meilleur pour leur génération. Ils ne se rendent pas forcément compte de ce qu’implique réellement une guerre, ni comment se sentent les gens de la basse-ville… À la suite de sa rencontre avec Vi, Caitlyn ouvre un peu plus les yeux, et une relation plus qu’amicale se profile entre les deux femmes. D’un côté, nous avons Vi et son austérité, ses coups de poings, son allure de garçon manqué, et de l’autre la douce Caitlyn, enrôlée chez les pacifieurs, douce fleur ayant vécu dans un palais doré. Une sorte de dualité force/douceur, impulsivité/réflexion, attaque/diplomatie, ce qui permet à l’une comme l’autre d’en apprendre plus sur cet énorme conflit qui règne au-dessus de leurs têtes. Leur entrée au Conseil pour exprimer leur avis est mémorable car, à leur façon, ce sont des femmes fortes et déterminées à changer les choses. D’ailleurs, on sent bien une blessure d’injustice profondément ancrée chez Caitlyn, l’incitant à prendre des décisions à risque. Son sentiment de justice est plus fort que la raison ; elle est capable de se mettre en danger pour défendre ses valeurs et tente, du mieux qu’elle peut, de tenir tête aux hommes désireux de brider sa parole. Avant de tomber sur Caitlyn, cependant, Vi a toujours été très proche de sa sœur Powder (Jinx), et c’est même le cas jusqu’au bout. Elle est sensible à ce que vit sa sœur et essaye de tout son cœur de l’aider, malgré les démons qu’a celle-ci. Peu importe ce que Powder (Jinx) fait, Vi semble incapable de la détester, de la rejeter. Elle veut l’aimer de toutes ses forces. Il est intéressant de constater que, petites, Powder et Vi avaient le même père spirituel, nommé Vander. Il s’occupait de la basse-ville et tenait fort à ces deux demoiselles. Lorsqu’il y a eu une cassure entre Vi et Powder, cette dernière s’est trouvé un nouveau père spirituel : Silco. Considéré comme un méchant, il est normal de se questionner sur ce choix mais l’on se rend compte assez rapidement que malgré tous ses défauts, Silco est le seul être capable d’apporter à Powder (Jinx) ce qu’elle recherche réellement : être aimée sans condition, comme elle est, sans abandon et sans rejet. Depuis le début, Silco l’accepte telle qu’elle est et peut-être même se voit-il en elle. Il va faire de son mieux pour qu’elle s’épanouisse, mettant à profit toutes les richesses qu’elle peut apporter, malgré le danger qu’elle représente. Une vraie relation paternelle s’instaure dans l’instabilité la plus totale, instabilité suffisant à faire évoluer Powder en Jinx. Une véritable fracture existe dans cette série, séparant l’avant de l’après. Nous constatons également que certains hommes s’inspirent de femmes pour se développer. Jayce réussit à prouver ce dont il est capable grâce à l’aide de Mel ; petit, Ekko voit Vi comme son modèle et se sert de cette image pour devenir la meilleure version de lui-même ; Vander n’infantilise jamais Vi et, quelque part, il s’inspire d’elle pour être aussi une bonne personne ; Silco semble également vouloir suivre Jinx, la pousser à se trouver elle-même pour affronter de grandes choses, reprendre ce qu’il a lui-même initié… On se rend compte qu’il y a un lien fort entre les personnages et que, bien souvent, les femmes jouent un rôle très important dans l’histoire. Évidemment, les hommes aussi, mais d’une autre façon. Il est d’ailleurs intéressant de constater comment Arcane brise les codes longtemps utilisés dans les histoires jusqu’à présent, rien qu’en ayant réfléchi aux personnages indépendamment de leurs sexes et leurs genres. Par exemple, Vi serait capable de contrer n’importe quel molosse à l’aide de ses poings, ne flanche pas devant la mort ou la douleur, alors que Jayce est un petit précieux n’osant pas sortir de chez lui pour affronter la dure réalité de la guerre ; deux personnages qui s’opposent aux normes établies par notre société. Un design original duquel ressort une grande précision... Fortiche, le studio français derrière Arcane, a décidé de mettre la barre à la hauteur de nos attentes en ce qui concerne le charadesign.
En effet, comme expliqué précédemment, le personnage de Vi, au style « garçon manqué » se sert de ses poings et a une hargne farouche à revendre. Cela se voit à travers les vêtements qu’elle porte, mais aussi sa coupe de cheveux très courte (de couleur rose) et l’énorme gant métallique qu’elle met sur ses mains pour davantage de puissance. Elle est habillée simplement avec un haut, un pantalon ceinturé et une veste en cuir rouge de « rebelle ». De son côté, sa sœur Powder (Jinx) garde un visage enfantin, malgré son physique de « femme fatale » lorsqu’elle grandit. Il y a un subtil mélange de dangerosité et d’innocence à la fois qui ressort de son physique. Elle est très mince, avec de longues tresses bleues, et un visage expressif. Ses yeux deviennent roses, car naturellement ils ne le sont pas. Elle porte des vêtements bruns, sombres, laissant entrevoir ses épaules fines, ses bras longs et son ventre mince. Il se dégage d’elle à la fois la douceur, le danger et l’instabilité. Elle a une arme jetant des explosions, puisque sa passion étant petite était de transformer des petites figurines en véritable piège mortel. Dans le jeu, l’une des répliques-clés de Jinx est « Les explosifs sont les meilleurs amis des femmes ! ». Elle est d’ailleurs décrite comme hystérique et criminelle ; ce que le design parvient sans mal à représenter. Caitlyn, quant à elle, est une pacifieuse, supposée faire le bien à Piltover, alors on la voit souvent avec l’uniforme des pacifieurs : le costume, le chapeau… Cela lui donne un air de « shérif » et caractérise davantage son besoin inextinguible de justice. Au cours de la série, on la voir sous diverses tenues, comme celles-ci-dessus, où elle attache ses cheveux, s’habille dans une tenue plus civile – mais avec un air steampunk – et s’arme de son sniper. Malgré tout, elle a un visage très doux et féminin, avec des airs de riches, comme pour rappeler d’où elle vient. Elle n’a rien d’une dure, comme Vi, ni d’une criminelle, comme Jinx. Dans League of Legends, Caitlyn est considérée comme la gardienne de la paix à Piltover. On peut dire que, par rapport aux personnages du jeu, la série a su faire ressortir les traits de caractère des personnages dans le visuel, que cela soit par le charadesign ou les tenues. Bien entendu, il y a plein de personnages à analyser mais nous nous concentrons ici sur les trois figures féminines emblématiques de la première saison. Vi et Caitlyn représentent l’union entre la haute société et la basse société ; Jinx, quant à elle, représente le chaos et agrandit cette cassure entre les deux. … sans parler de la bande-son magistrale ! Au niveau du générique, on se retrouve avec la musique Enemy de Imagine Dragons x J.I.D., spécialement conçue pour la série. Rien que le titre annonce la couleur et dévoile un élément important de l’histoire : l’ennemi. Qui est-il ? Qui se bat pour le bien, qui se bat pour le mal ? Les choses sont, en vérité, bien plus nuancées que ça… Nous sommes tous l’ennemi de quelqu’un. Finalement, Jinx devient l’ennemie numéro un de Piltover, ainsi que de sa sœur et d’elle-même, finalement. De son côté, Silco, représente le chef de Zaun (la basse-ville) et donc l’ennemi de Piltover également mais, si l’on suit l’histoire de son point de vue, le véritable ennemi s’avère être le Conseil, la haute-ville, les pacifieurs… Il est difficile de se positionner. Avec toute sa verve, la musique du générique est accompagnée d’une animation splendide où l’on voit défiler les personnages sous forme de statuettes, un peu comme les pions d’une guerre qui dépasse tout le monde. Un mélange de force et de poésie se dégage des dessins, tandis que la musique, rythmées, nous plonge déjà dans cet univers aussi explosif que le personnage de Jinx. Mais ce n’est pas tout ! Plusieurs artistes ayant une grande notoriété ont participé à la bande son d’Arcane. On peut notamment citer Woodkid, Bea Miller, Denzel Curry ou encore Sting. Nous avons choisi de réaliser une brève analyse des paroles de What Could Have Been de Sting en featuring avec Ray Chen. Cette musique intervient à un moment important du récit et capture parfaitement l’essence de ce moment. Accompagné par Ray Chen au piano, Sting nous conte l’histoire de Jinx à travers les pensées du personnage. « I am the monster you created » (Je suis le monstre que tu as créé). C’est la première ligne et elle est déjà lourde de sens. On se met à la place de Jinx, de ce qu’elle a vécu. Les ressentiments à son égard l’ont transformée, et sa folie qui en résulte est telle qu’elle se sent monstrueuse. « I gotta kill the part of me that saw » (Je dois tuer la partie de moi qui est vue). Cette ligne fait échos à son ancienne identité, Powder. Jinx est dans un perpétuel conflit avec elle-même. Elle ne sait pas qui elle est vraiment. Elle doit arrêter de resasser le passé et s’accepter comme elle est, devenir Jinx pour de bon. Au début de la musique, Jinx est sûr d’elle, elle sait qu’elle doit se débarrasser de Powder. Elle se qualifie également de monstre. Le refrain, quant à lui, nous montre la profondeur de sa tourmente, de sa souffrance. Bien que présent durant le début de la musique, le piano est rejoint, dans le refrain, par un violon qui apporte de la mélancolie au morceau. « What could have been » (Qu’est ce qui se serait passé si). Si le drame n’était pas arrivé, elle aurait probablement été différente. Sa relation avec Vi serait peut-être la même aujourd’hui que lorsqu’elles étaient plus jeunes. Ses amis qui ont perdu la vie lors du drame seraient probablement toujours ses amis aujourd’hui. « Why don’t you love who I am ? » (Pourquoi n’aime-tu pas la personne que je suis ?). Dans son conflit intérieur, Jinx se demande pourquoi Vi ne l’aime pas telle qu’elle est. Elle se sent seule et incomprise depuis que Vi l’a quitté. « What we could have been » (Qu’aurions-nous pu être). La nuance est très importante car le “we” est rajouté par rapport à plus tôt dans la chanson. Jinx parle ici plus intimement à Vi de leur relation de sœur. Auraient-elles pu rester ensemble si tout ça n’était pas arrivé ? En conclusion, Arcane est une histoire complexe dans laquelle des conflits politiques interfèrent dans la santé mentale et physique des personnages. Si certains s’élèvent pour devenir des légendes, des champions comme on les connait dans le jeu League of Legends, d’autres se servent de leurs blessures pour survivre. On peut se questionner sur le ressenti qu’éprouvent l’entièreté des protagonistes et antagonistes, toutefois ce serait beaucoup trop long. Rien qu’en nous basant sur ce que ressentent les femmes de la série – et en ne parlant que de Jinx, Vi et Caitlyn –, il y a beaucoup à explorer. Une chose est sûre : la série a su brillamment mettre en avant la douceur et la violence, par le biais de divers personnages masculins et féminins, dans une société particulière. Arcane, ou quand les femmes explosent le game pour évoluer vers une meilleure – ou pire – version d’elles-mêmes ! © Papillon Voyageur (Alicia Alvarez) & David Heins
3 Commentaires
Vampilou
20/2/2022 17:29:27
C'est une série qui fait l'unanimité, coup de cœur de l'année pour mon frère d'ailleurs ! En tout cas, voilà un article extrêmement complet et passionnant 😃
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21/2/2022 18:56:55
Eh bien, quel article ! Je n'ai pas encore vu la série mais io va falloir que je prenne le temps de m'y mettre sérieusement.
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