Il y a deux ans, je découvrais Sorcière de Chair, un roman d'urban-fantasy policier et horrifique écrit par Sarah Buschmann, une autrice francophone de talent à la plume douce et difficile à la fois. Un an plus tard, soit le 11 septembre 2019, je publiais une interview de cette autrice à propos de Sorcière de Chair, justement, roman publié et trouvable chez Noir d'Absinthe depuis sa sortie en 2018. Aujourd'hui, je reviens vous parler de l'histoire d'Arabella à l'occasion de la sortie de Chair Morte, le second tome de cette histoire de sorcières torturées, qui sort le 28 novembre 2020, c'est-à-dire... dans quelques jours ! /!!!\ PRÉSENCE DE SPOILERS SUR LE PREMIER TOME SORCIÈRE DE CHAIR /!!!\ Que raconte Chair Morte ? Australie, 2016. Un mois après les meurtres de Melbourne, Chiara Adamo rejoint la célèbre Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières à Sydney. Très vite, elle constate une recrudescence de Sorcellerie de Chair, dans l’outback australien. Pourquoi cette activité soudaine ? Que préparent les sorcières ? Commence alors une difficile traque, où chaque faux pas peut être fatal. Au milieu du désert, dans la prison souterraine de Simpson, 313, sorcière condamnée à perpétuité, purge sa peine. Dans ce lieu de non droit où les Enfers prennent chair, 313 devra lutter pour ne pas sombrer dans la folie. Deux âmes tourmentées, qui plongent toujours plus profondément dans l’abîme. Jusqu’où iront-elles, avant de réaliser qu’il n’y a plus aucun espoir ? Qui est l'autrice ? Book-trotteuse, Sarah Buschmann aime voyager à travers les livres et dans le monde, avec une pile de romans dans son sac à dos. Grande amatrice de fantastique, son appétit littéraire s’est peu à peu élargi à tous les mauvais genres, avec une prédilection pour les romans sombres et dérangeants. Ses différents penchants se sont rencontrés dans Sorcière de Chair et Chair Morte. L'autrice se confie à l'approche de la sortie du second tome... Lundi 24 novembre 2020, Sarah Buschmann a accepté de se faire interviewer en appel vidéo durant une bonne heure ! Questions et réponses intéressantes, anecdotes croustillantes et quelques infos exclusives sur Chair Morte ; Sarah Buschmann se confie ! Et, encore une fois, elle a de fabuleuses choses à raconter... « Je suis contente d’avoir fini, de voir ce roman sortir, mais je suis aussi très nerveuse. » En effet, la date de sortie approche, et Sarah Buschmann se questionne beaucoup : est-ce bien ? est-ce à la hauteur du premier tome ? comment cette suite va-t-elle être reçue par le public ? « J’ai pas mal de doutes. Et j’en ai eu vraiment beaucoup pendant l’écriture du second tome, j’avais peur que les gens qui ont apprécié le premier soient déçus. » admet-elle. « J’ai envoyé le texte aux beta-lecteurs avant le travail éditorial, et les retours étaient vraiment positifs, même si une beta-lectrice m’a avoué que cela dépassait ses limites en termes d’horreur. Chair Morte est un peu plus violent que le premier tome. Pour certaines personnes, la violence sera peut-être trop importante. Après, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Disons que mes craintes parlent à l’heure actuelle. Mais les premiers retours ont été encourageants, espérons que ça continue ainsi ! » Quelques mots sur Chair Morte : Lors de notre échange, j'ai posé quelques questions à l'autrice afin d'en savoir un peu plus sur la trame de ce second opus. En effet, la fin du premier nous avait tous et toutes laissé sur notre faim, surtout si nous avions un minimum accroché à l'histoire d'Arabella. Il est évident que la sortie de cette suite rend impatient et intrigue également : que nous promet Chair Morte ? En quelques mots : beaucoup plus de violence, un développement plus approfondi des personnages, des aspects de l'Australie que nous ne connaissions peut-être pas et... beaucoup... beaucoup... beaucoup de couloirs ! Voici une petite interview de Sarah Buschmann à propos du second tome de Sorcière de chair : 1 — Au vu de la fin de Sorcière de Chair dans laquelle Chiara, la sœur d'Arabella, accusait sa sœur de ses propres crimes, on voit Arabella se faire incarcérer dans la prison du désert. Peux-tu nous parler de la place de la prison dans ton récit ? Est-ce que tu as dû beaucoup te renseigner sur le sujet ? Je me suis renseignée sur les effets psychologiques causés par l’enfermement, quels sentiments l'on peut éprouver dans ce genre de situation. Pour la construction de la prison, mon compagnon qui est architecte a créé le plan, que l'on retrouve au début de l'ouvrage. Il s’est basé sur ce que je souhaitais et sur la manière dont je l’imaginais. Il y a une partie de l’histoire qui se déroule dans la partie du désert, et l’autre du côté de Chiara avec la Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières (BTAS). Une série de meurtres se déroule au sein même de la prison. Comme Arabella est policière, on va lui demander d’enquêter. C’est dur pour elle de mener cette investigation. À travers son investigation, nous allons découvrir comment la prison fonctionne, ce qu’il s’y passe… 2 — Le lecteur va suivre deux narrations, alors : Celle d'Arabella et celle de Chiara, en parallèle. Ont-elles un lien entre elles ? Une grosse partie du développement se déroule en parallèle. Chiara est responsable des meurtres du premier tome et accuse Arabella, ce qui mène cette dernière en prison ; on va plonger dans leurs ressentis suite aux révélations qui ont été faites. On suit le parcours de Chiara, la méchante du premier tome, qui est un personnage que j’aime beaucoup et que je voulais davantage développer. Son histoire est plus sombre que celle de sa sœur. Cette double narration permet de voir ce qui se passe dans la prison, ainsi qu’à l’extérieur où des événements vont se dérouler avec les sorcières, mais je n'en dis pas plus ! 3 — En parlant de sorcières... As-tu apporté de nouvelles perspectives en rapport avec les neurosciences dans ce nouvel opus ? J’ai essayé de développer de nouvelles notions. Je fais un rappel du fonctionnement suite au premier tome, puis je réutilise le pouvoir sans décrire le processus à chaque fois. J’ai aussi amené une nouvelle manière d’utiliser le pouvoir et je me suis basée sur de nouvelles hypothèses sur le fonctionnement du cerveau. Dans Chair Morte, j’ai essayé d’explorer de nouveaux axes sur les neurosciences. 4 — Quels messages souhaites-tu faire passer avec cette nouvelle histoire ? Le message de Chair Morte s'inscrit dans la même ligne de conduite que celle de Sorcière de Chair. Une musique de Svedaliza m’a beaucoup inspirée et dans le clip, on voit danser une femme centaure. La voix chante « je suis juste une humaine, je suis faite de chair, d’os, de sang » et c’est l’idée que j’ai eu envie d’explorer avec le livre. Les sorcières apparaissent cruelles dans Sorcière de Chair. Ici, elles le sont encore, mais pas toujours. Et les humains peuvent se montrer cruels eux aussi… J’ai voulu nuancer le propos que j’avais essayé de faire passer avec Sorcière de Chair, en tentant de l’accentuer un peu plus encore. Et j'ai, notamment, à travers la cruauté observée chez les humains, étudié la question des personnes aborigènes en Australie. Lors de mon voyage là-bas, J'ai été marquée par la gentillesse et l’accueil des Australiens ; c’est le monde des Bisounours. Puis j’ai commencé à découvrir comment les personnes aborigènes sont traitées là-bas. En bref, c’est un pays merveilleux mais pas quand tu es une personne aborigène. J’ai plus été en contact avec les Australiens blancs. Beaucoup d’aborigènes vivent en communauté, à l’écart de la population. Ceux dans les villes sont souvent dans la misère, la pauvreté. L’image que l’on peut percevoir, ce n’est pas forcément une image positive, car quand on entend parler d’eux, c’est via les Australiens blancs qui les considèrent comme des « assistés », « au crochet de l’état », etc... Durant ce voyage, on a essayé de découvrir un peu ce qui se passait, sans être pour autant dans une démarche journalistique. Quand je suis rentrée, j’ai eu envie de comprendre, je me suis questionnée sur le sujet. Je ne l’ai pas développé dans le premier tome, car on suit des personnages dans des grandes villes où il y a peu de personnes aborigènes ; le contexte ne le favorisait pas trop. Ce n’est pas forcément le thème principal de l’histoire de Chair Morte mais c’est forcément quelque chose qui va transparaître. 5 — Wahou, c'est vraiment intéressant comme exploitation... Et, durant l'écriture de cette suite, as-tu une anecdote à nous raconter ? Mon copain trouve que les écrivains ont beaucoup trop tendance à ajouter des couloirs inutiles dans leurs romans. Quand il a commencé à dessiner le plan de la prison, j’avais déjà écrit le début de Chair Morte et, quand il a lu, il a dit que j’avais mis beaucoup trop de couloirs et que ça n’avait aucun sens. Selon ses dires d'architecte, dans une prison comme ça, il n’y en avait pas besoin d’autant. Cela l’avait agacé de devoir en ajouter tant. Maintenant, quand je lis un roman, je traque la présence des couloirs. C’est devenu un sujet de discussion avec lui, d'ailleurs. [sourire] Durant le travail éditorial, Morgane, mon éditrice, a souligné toutes les mentions de couloirs lors des corrections. C’était pour taquiner bien sûr, je ne les ai pas tous enlevés ! [rire] (D'ailleurs, cette conversation sur les couloirs a mené Sarah à parler de la Maison Winchester... Si vous ne connaissez pas ce mythe, je vous conseille d'aller vous renseigner dessus ; il s'agit d'un fait historique très intéressant !) 6 — Une ultime bafouille ? ♥ Je te remercie pour l’interview, mais aussi d’avoir autant soutenu mon premier tome, d’en avoir autant parlé, d’avoir transmis cet enthousiasme autour de Sorcière de Chair. Cela m’a beaucoup encouragée à écrire ce second tome, ça me fait plaisir de commencer cette nouvelle aventure en en parlant avec toi. Et moi ? Qu'est-ce que je ressens à l'égard de cette sortie ? Beaucoup trop d'excitation ! Le premier tome avait été un énorme coup de foudre, une claque phénoménale. Il est évident que cette sortie Noir d'Absinthe est la plus attendue pour ma part, même si j'apprécie beaucoup ce que la maison d'édition fait en général. Sorcière de Chair m'a chamboulée, m'a bousculée dans ma façon de percevoir la douleur, les blessures profondes de l'âme... Bref, ce livre a changé ma vie. Forcément, je suis curieuse de pouvoir découvrir la suite de l'histoire d'Arabella et Chiara, deux personnages cruels et brisés. J'avais eu la chance de débuter l'histoire en beta-lecture, et j'aurais pu continuer si des problèmes personnels n'avaient pas envahi mon espace vital à l'époque. J'ai été happée dès les premières lignes ; ce second tome sera probablement dévoré, tout comme le premier. Personnellement, si je peux te dire une chose, Sarah, c'est de ne pas douter. Je sens que ce roman sera clairement à la hauteur de mes attentes et je ne suis probablement pas la seule à penser ça ! Aie confiance en tout ce que tu as insufflé dans ce récit, parce que je suis sûre qu'il touchera autant les lecteurs et lectrices que Sorcière de Chair, voire davantage. Je suis tellement heureuse à l'idée de pouvoir replonger dans cet univers qui m'a tant manqué ! Où suivre l'autrice ? Comment se procurer ce nouvel opus ? Date officielle de sortie de Chair Morte : 28 novembre 2020.
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