ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 359 PAGES. Je peux vous dire, sans hésitation, qu’il s’agit là de la meilleure lecture que j’ai lue en 2018 ! Mon premier, et sûrement dernier, coup de foudre de l’année. Ce roman m’a électrocutée comme jamais, m’a accrochée comme je ne l’avais plus été depuis des mois. Et, même si j’ai lu un super roman au début de ce mois-ci, celui-ci dépasse largement mes attentes, en plus de me faire voir la littérature sous un angle différent. Je remercie Noir d’Absinthe et Dorian Lake pour ce Service Presse, ainsi que Sarah Buschmann pour avoir supporté mes nombreux messages ! Résumé : Australie, 2016. Sept ans après un massacre qui a décimé toute une famille, de nouveaux meurtres surviennent à Melbourne. Des homicides si sordides que la Sorcellerie de Chair, taboue depuis les grandes chasses qui ont déchiré le pays, est évoquée. Pour Arabella Malvo, lieutenant de la brigade criminelle, ils s’avèrent particulièrement déstabilisants. Pourquoi les victimes lui ressemblent-elles comme des sœurs ? Le meurtrier la connaît-elle ? Pourquoi maintenant ? Une chose est sûre : l'abîme qu’elle fuit depuis toutes ces années risque de s’ouvrir à nouveau sous ses pieds. Et cette fois, de l’engloutir pour de bon… Mon avis : Aux premiers abords, je me demandais bien ce que le scénario allait me réserver. Tout dans la couverture et dans le résumé montre que les genres Urban Fantasy et Policier s’entremêlent, pour les grands amateurs de ce mélange. Intriguée, j’ai donc été curieuse, mais je m’attendais à tout, sauf à une telle histoire !
Sorcière de chair se compose d’un scénario, d’une intrigue très balèze. Et quand je dis balèze… je ne pèse pas mes mots ! Dès la première page, Sarah Buschmann nous kidnappe pour nous abandonner dans les méandres d’un sadisme puissant. Celui dont elle se dote. Qu’on apprend à apprécier, à adorer même. Étant psychologue, elle parvient d’une main de maîtresse à associer la neuroscience avec le mythe des sorcières, à créer une corrélation cohérente entre les deux. C’était la première fois que je voyais ça. D’habitude, les récits du genre mentionnent les pouvoirs des sorcières. Il existe tout un tas d’explications très bien faites, mais dans ce cas-ci, c’est encore autre chose. Sarah Buschmann nous raconte comment ses sorcières font, par exemple, pour effacer la mémoire ou encore prendre le contrôle de quelqu’un. Des informations sur la façon qu’elles procèdent nous sont données, sans pour autant perdre le côté magique, fantastique et mystique. En plus de cet aspect enrichissant, l’autrice nous plonge sans mal dans une intrigue policière des plus ardue, sans qu’une carence n’empiète ses recherches. Le travail acharné qui se cache derrière son récit se sent, il nous enivre, nous rend accro, avides d’en savoir plus, toujours plus… Tout commence par un événement clé, et de fil en aiguille, nous nous retrouvons dans une enquête superposée par des intrigues sombres, familiales, grotesques (dans le bon sens du terme !) et, surtout, très bien ficelées. J’ai été subjuguée par la faculté de l’autrice à nous mener en bateau. Elle fusionne réalisme et magie avec naturel, à tel point que nous finissons par, parfois, oublier qu’il s’agit d’un ouvrage d’Urban Fantasy, où vivent et évoluent des sorcières, des vraies. Pas les gentilles magiciennes, non. Des sorcières exploitées sous un autre angle, celui de Sarah Buschmann… On les voit sous un nouveau jour. Néanmoins, je tiens juste à vous prévenir qu’il ne s’agit pas d’un livre pour les enfants et les jeunes adultes, ou en tout cas les âmes sensibles, parce qu’il contient quelques scènes violentes, tant physiques que psychiques. C’est un roman vraiment dark. Certains passages peuvent choquer. En revanche, de mon côté, c’est passé comme une lettre à la poste, mais j’avoue adorer lire des écrits tordus et sadiques ! Cet ouvrage n’a fait que combler mes attentes, mes espérances, tout en creusant un énorme trou béant dans ma poitrine. Je me sens vide, très vide. Au niveau de l’écriture, j’ai trouvé le style très bon. Vous allez me dire, jusqu’ici, je n’ai pas vraiment trouvé de défauts à ce roman non plus… En même temps, c’est un peu difficile de chercher une aiguille dans une motte de foin. Eh bien, dans ce cas-ci, c’est pareil ! La plume de l’autrice, douce et rêche à la fois, accompagne savamment le scénario saccadé par des émotions puissantes et des actions poignantes. Quelques scènes calmes parsèment le récit, mais la plupart du temps, nous restons en apnée, littéralement foudroyés par toutes les péripéties dont se pare l’enquête. Beaucoup de questions nous hantent, nous faisant douter de tous les personnages. Et ces questions s’amènent naturellement au fur et à mesure de notre avancée, de certaines phrases, d’un quelconque mot… Tout est calculé, jusque dans l’écriture de Sarah Buschmann. Elle se fait une joie de se jouer de nous ! La fluidité du roman transforme cette banale intrigue de sorcières en véritable page-turner. Addictif ? Pire ! Impossible de continuer sa vie sans atteindre la dernière page. Les personnages de ce récit sont tous très attachants, même les plus horribles et les plus cruels. L’autrice arrive à nous faire passer par plein d’émotions : la haine, l’amour, la colère, l’attachement, la tristesse, le dégoût, le soulagement, etc… Ses personnages passent par plein d’états d’âme différents, nous emportant dans leurs torrents de ressentis. Pour ne pas faire trop long, je ne parlerai que d’Arabella et Eol, ceux qui m’ont le plus touchée dans l’histoire. D’abord, Arabella. Cette femme correspond au type d’héroïne que j’aime vraiment. Elle ne s’apparente pas aux demoiselles en détresse ou aux Mary-Sue qu’on a parfois l’habitude de voir (et qu’on a très envie de baffer !). Nous avons affaire à une personne complexe, à la personnalité sombre, mais bien construite. Le savoir de l’écrivaine, lié à son métier, se ressent à travers tous ses intervenants, mais surtout lorsqu’il s’agit d’Arabella… Elle est approfondie avec dextérité, à tel point qu’il devient difficile de la détester au bout de quelques pages, même tout du long de l’histoire (un peu comme Eol, mais lui, c'est encore différent !). Nous ne suivons ni une héroïne, ni une vilaine, juste une antagoniste brisée. Plus j’en apprenais sur elle, plus je la trouvais attachante… D’habitude, je m’attache toujours aux personnages secondaires, aux dépens du protagoniste principal, mais ici, ce ne fut pas le cas (même si j’ai fort bien aimé Eol xD). D’ailleurs, pour parler de lui… Ce n’est pas du tout un gentil, je vous préviens. Il s’agit là d’un parfait connard, le grand méchant cruel qui jubile quand les autres souffrent. Un sadique prêt à tout, un peu à la Ramsay Bolton dans Game of Thrones ! Juste un chouïa différent, bien entendu. Ces deux œuvres ne se comparent même pas, mais c’est pour vous donner une idée. Il y a bien eu un moment où je l’ai vraiment haï (toujours en l’appréciant un peu malgré moi), mais l’autrice est parvenue sans mal à m’émouvoir à un autre passage le concernant… C’est infernal ! On ne peut même pas détester un personnage ! Comment Sarah Buschmann arrive-t-elle à nous provoquer autant de sentiments contradictoires envers un seul et même individu ? C’est tout simplement hallucinant. La fin du roman est juste rageante. L’autrice mène parfaitement sa barque, en nous guidant dans une intrigue bien ficelée, chargée d’un mystère haletant et envoûtant. Interrompre sa lecture, sortir du récit… impossible. Mais, alors, lorsqu’on atteint la dernière page, la phrase ultime, le point final… tout bascule. J’ai refermé ce roman en me retenant d’insulter Sarah Buschmann de tous les noms ! Comment peut-elle clôturer son récit d’une telle manière ? Elle a de la chance d’être en train d’écrire un deuxième tome, sinon je l’aurais tué ! Non mais ! (Trop de violence en moi xD). Je n’ai plus qu’une envie, là, actuellement : lire la suite. Grosso modo, Sorcière de chair est un roman sombre, profondément addictif, au point de garder notre attention accrochée – que dis-je, scotchée ! – jusqu’à son dernier mot. L’écriture fluide permet une immersion totale dans l’histoire incroyable et cruelle d’Arabella. En plongeant dans ce livre, vous vous engagez à suivre des personnages brisés, au passé trouble, mais surtout, vous entrez dans un univers trash, dans tous les sens du terme. Gardez votre cœur accroché. Ne vous méprenez pas, il est si facile de perdre son âme, lorsque nous faisons face aux démons d’une antagoniste aussi explosive… Saurez-vous résister à l’appel du sang et de la vengeance ?
5 Commentaires
Papillon Voyageur
5/1/2019 16:50:24
Tu as raison d'avoir envie, ce roman en vaut vraiment la peine. C'est une pépite à côté de laquelle il ne faut absolument pas passer ! Puis, Noir d'Absinthe est une ME très qualitative. Personnellement, je pourrais lire leurs romans les yeux fermés. C'est vraiment que du bon ! J'espère que tu te laisseras tenter et que tu apprécieras. Merci pour le commentaire. ♥
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Bon alors, j'ai longtemps hésité à mettre ce commentaire, sachant à quel point tu aimes ce roman, mais la blogosphère sert aussi à discuter, à argumenter, qu'on soit d'accord ou non, alors let's go !
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7/7/2019 22:17:07
Oh mais non, il ne faut pas hésiter, les goûts et les couleurs, ça se discute justement (comme dirait un prof de socio, ça se discute dans le respect de l'autre).
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