Bonjour Sarah ! Merci de prendre le temps de répondre à mes questions. Comme tu le sais, ton roman Sorcière de Chair m’a bluffée, il s’agissait de mon gros coup de foudre de l’année 2018, tombé à pic dans un moment important de ma vie. Par bien des façons, ton livre m’a donc marquée à jamais. Il me tient à cœur de l’évoquer, de le conseiller, mais aussi de parler de sa maman, c’est-à-dire, de toi. Voilà ce qui m’a poussée à venir t’interviewer ! Alors, si tu es prête… C’est parti ! 1/ Comment as-tu eu l’idée d’écrire une histoire ainsi ? Ce n’est pas courant de mélanger le domaine des neurosciences et de la sorcellerie dans un univers d’Urban-Fantasy, alors d’où tiens-tu une idée aussi géniale ? Bonjour Alicia ! Eh bien, quel accueil ! Ce que tu me dis me touche beaucoup (et fait légèrement enfler mes chevilles, mais personne ne peut les apercevoir ici alors l’honneur est sauf). Quand et comment mon idée est-elle née ? Au départ, comme pour nombre de mes idées, celle-ci est issue de mon esprit de contradiction. J’aime lire des polars depuis longtemps déjà, mais je me sentais incapable d’en écrire un : la rigueur et le réalisme qu’ils impliquent me paraissaient hors de ma portée. C’est donc tout naturellement que j’ai souhaité tenter l’expérience. Néanmoins, grande amoureuse de la littérature de l’imaginaire que je suis, je n’ai voulu faire aucune infidélité à ce genre. J’ai donc mélangé ce que j’aimais le plus (au monde, ou presque : je n’oublie pas le chocolat). Quant à l’idée de créer une magie basée sur les neurosciences, elle m’est venue à la suite de cours sur le sujet, lors de mon cursus de psychologie. 2/ Quel personnage préfères-tu dans ton roman ? Avec lequel te sens-tu la plus proche ? Mon personnage favori est Chiara. Je crois que j’aime bien sa façon de s’exprimer crûment, sans détour. Et celui avec lequel je me sens la plus proche ? Je pourrais tenter une blague de mauvais goût et répondre Eol… Je pense qu’il s’agit d’Arabella, principalement parce que c’est le personnage que j’ai le plus côtoyé et que je connais le mieux. Les personnages que j’ai créés sont plutôt différents de moi et en même temps, ils en possèdent tous une petite part. 3/ Pour l’enquête policière, quels moyens as-tu déployés pour développer tes recherches ? J’ai surtout mené mes recherches sur internet. Pour certains aspects un peu techniques, je me suis appuyée sur des cours d’un BTS Biotechnologies que j’ai fait il y a quelques années… Pour la petite anecdote, j’ai envoyé un mail à la bibliothèque d’Etat du Victoria pour leur demander des indications sur leurs caméras de sécurité, ce qui n’est certainement pas paru suspect… 4/ Pourquoi Noir d’Absinthe ? Avais-tu tenté d’autres maisons d’édition ? Qu’est-ce qui t’a attiré chez eux pour que tu envoies ton manuscrit là-bas ? Pour cela, je dois remercier un ami à moi, auteur également : Cédric Murphy. Il a repéré l’appel à soumission de manuscrits de Noir d’Absinthe. A l’époque, cette maison d’édition n’avait encore rien publié, c’est donc son texte de présentation qui m’a convaincue : personnages nuancés, textes adultes, mélange de genres… j’y retrouvais les ingrédients que j’avais essayé de distiller dans mon roman. J’ai également tenté d’autres maisons. J’ai obtenu quelques refus et pour beaucoup d’entre elles j’attendais encore un retour lorsque j’ai reçu celui de Noir d’Absinthe. J’ai décidé de tenter l’aventure dans cette maison et je ne regrette pas un instant. J’y ai fait la rencontre de personnes formidables que je peux compter aujourd’hui parmi mes amis. Nous nous appelons entre nous la « famille NdA » et c’est loin d’être un surnom de complaisance. Je me sens chez moi dans cette maison. 5/ Un bon nombre de critiques sont tombées sur ton livre, depuis sa sortie. Comment te sens-tu face au déferlement de retours positifs ? Est-ce que tu t’y attendais ou, au contraire, cela t’étonne ? Raconte-nous comment tu ressens « l’après-édition » ! À l’image de beaucoup d’auteurs, j’ai tendance à douter. Ces retours me font chaud au coeur et, en même temps, m’emplissent de l’angoisse de décevoir avec mon prochain roman. Néanmoins, chaque mot positif m’encourage et me va droit au coeur, même si je ne cesse d’éprouver une certaine surprise incrédule lorsque j’en reçois. Et côté encouragement, je ne peux que te remercier : tu t’y es employée sans relâche et j’en ai été très touchée à chaque fois. 6/ Quels messages souhaitais-tu faire passer via ton héroïne ? À travers ce livre, j’ai surtout essayé de la comprendre : comment a-t-elle pu en arriver à commettre des actes d’une telle violence ? comment s’est-elle coupée des autres et d’elle-même, jusqu’à laisser place au vide et voir disparaître ses émotions ? comment est-elle devenue aussi seule… l’unique message que j’ai cherché à faire passer est que rien n’est tout noir ou tout blanc. 7/ Peux-tu nous narrer une anecdote (ou deux, ou trois…) à propos l’écriture de ce roman ? Avais-tu un rituel bien spécifique lié à sa rédaction ? Les circonstances de sa rédaction ont été un peu particulières : j’ai écrit Sorcière de Chair alors que je travaillais en tant qu’hôtesse d’accueil dans une piscine découverte lors d’un été très pluvieux. Certaines journées, seuls six ou sept clients venaient sporadiquement perturber ma frénésie d’écriture. Mon seul rituel, durant cette période ? Vérifier que j’étais toujours seule dans la pièce. 8/ Pour terminer cet échange, donne-nous le titre de ton roman préféré (et s’il y en a plusieurs, tu peux tous les citer sans problème!). Meurtres pour rédemption de Karine Giebel : un bijou noir et désespéré, porté par des personnages torturés, extraordinaires de nuances. On les aime, on les déteste ; bien souvent les deux en même temps. Mais on ne les oublie pas. 1984 de George Orwell : s'il y a bien un livre que je suis heureuse d'avoir lu, c'est celui-là. Il ne s’agit pas uniquement d’un livre qui ouvre à la réflexion, mais également d’un roman implacable, noir, dans lequel on voit le héros se débattre dans une tentative de sauvegarde de son identité plus que de rébellion, qui laisse un goût d'inéluctable. J'en ai fait des cauchemars plusieurs soirs de suite et son étrange atmosphère ainsi que les questions qu'il soulève ne m'ont plus jamais quittée. Parmi les lectures qui m’ont marquée de manière indélébile, je peux également citer Tokyo de Mo Hayder, Hannibal de Thomas Harris, After midnight de Richard Laymon, Le club des petites filles mortes de Gudule… Côté fantasy, je ne peux pas ne pas mentionner L’Assassin royal de Robin Hobb. J’aimerais aussi citer Les Chroniques de MacKayla Lane de Karen Marie Moning, ma série d’urban fantasy préférée… sans oublier l’indispensable Harry Potter qui a bercé mon enfance et mon adolescence ni Pierre Bottero, dont j’ai relu encore et encore les livres, fascinée par son imagination et la beauté de sa plume. Où suivre l'autrice ? Où se procurer son livre ?
10 Commentaires
13/9/2019 21:54:29
À voir si c'est ton genre de lecture, mais oui, l'autrice vaut le détour. Elle est tellement intéressante... !
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Vampilou
13/9/2019 20:54:17
En voyant le nom de l'auteure, je ne pensais pas la connaître, mais quand j'ai vu cette sublime couverture, ça a fait tilt dans ma tête, ce roman me fait méga envie !
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13/9/2019 21:55:05
Ouii, je voulais me focaliser sur l'autrice, non le livre à première vue, même si y a une photo plus bas. c:
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Les lectures de la Diablotine
13/9/2019 22:41:13
Un auteur que je découvre avec ton interview ! :)
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16/9/2019 11:05:00
Merci pour cette jolie interview
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17/9/2019 20:39:29
Oh bah avec plaisir ! Je suis heureuse de t'avoir fait découvrir Sarah Buschmann, du coup, elle en vaut la peine !
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