ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 456 PAGES. Depuis la fin de la série Game of Thrones, je vous avoue que je galère à trouver un univers de Fantasy aussi riche et prenant (pour ma part, bien entendu). Il y a bien celui d’une amie autrice que je veux lire, mais il est cours de réécriture… Donc, je me suis rabattue sur le premier tome de Mojunsha, totalement sceptique. Je ne pensais pas aimer à ce point ce roman… et il s'avère que c’est un gros coup de foudre ! Il a radicalement changé ma vie de lectrice. Une véritable tuerie ! Je remercie sincèrement Noir d’Absinthe pour sa confiance. (Oh, et vous avez vu cette couverture de fou ?). Résumé : Plus de huit cents ans après la chute des Rois-Panthères, les Kunji constituent la caste la plus méprisée du Royaume Mojun. Leurs tentatives pour renverser la dynastie des Mojunsha se sont toutes soldées par des échecs. Japsaro, descendant des Rois-Panthères, passe un pacte terrible avec Panthère-des-ténèbres, l’un des Avatars du Grand Dieu, afin de rendre aux Kunji leur prestige d’antan. Est-il cependant prêt à tous les sacrifices que lui demande Panthère-des-ténèbres en échange de son soutien ? Et surtout, sert-il vraiment sa cause ou n’est-il qu’un pion dans les luttes des Avatars du Grand Dieu ? Mon avis : Lorsque j’ai lu le résumé de ce livre, j’avais peur que l’on ne suive que le point de vue de Japsaro. L’idée de base semblait bien, même si je redoutais la manière dont cela allait être abordé. Je me suis dit « Un livre de fantasy avec une caste misérable, une rébellion ? Qu’est-ce qui le rend unique ? ». Quelques pages plus tard, j’avais ma réponse : tout. Tout dans ce roman le rend unique. Sara Pintado a créé un univers à elle, avec ses Avatars, ses règles, sa mythologie, sa profondeur, sa personnalité propre, ainsi qu'un scénario divin et cohérent du début à la fin. Ce tome se divise en trois parties ; chaque partie se déroule durant plusieurs années et tout est daté, selon le calendrier mojun. J’ai trouvé ça vraiment génial, parce que l’on suit la narration de divers personnages, de leur jeunesse à leur vieillesse (pour ceux qui survivent jusque là). Nous observons leurs évolutions, leurs attitudes changeantes, leurs regrets, leurs espérances… C’est incroyable. L’autrice a géré un monde, des centaines (voire, des milliers ?) de personnages et plusieurs intrigues (géopolitiques et/ou familiales) de malade : j’ai l’impression d’avoir découvert un univers à la Game of Thrones, en carrément différent. Ici, nous avons surtout affaire à une fresque au décor de jungle fantasmagorique, aussi riche que dense, aussi profonde que maniée à la perfection. Sara Pintado, pour moi, c’est une déesse, un Avatar suprême : Sara-la-Magnifique.
En plus d’avoir créé sa propre mythologie, des coutumes à ses peuples, l’autrice fait passer des messages forts et lourds de sens. Ils laissent leurs empreintes. Par Neyro, elle crée une femme forte, une Générale dure, froide et prête à tout pour son peuple. Elle lui attribue des défauts, des qualités, et certaines discussions en viennent à nous faire comprendre que dans un autre peuple, les femmes ont leur place dans une cuisine. Il y a une sorte de collision entre plusieurs valeurs différentes. Qu’est-ce que j’ai adoré cette diversité ! Un autre point qui m’a chamboulé : sa plume. Comme je vous le disais, Sara Pintado jongle entre plein de personnages différents, sans jamais s’arrêter et le tout… dans des points de vue internes. Elle passe de Shantaro à Aysso, de Aysso à Neyro, de Neyro à Sandako, de Sandako à Japsaro… sans jamais nous perdre. Bien entendu, elle précise lorsqu’elle change de narrateur, mais quand même… Son style s’est adapté à chacun de ses personnages. Ils avaient tous une personnalité à eux, leurs termes, leurs convictions, leurs pensées. C’est extraordinaire de se dire qu’une seule autrice soit parvenue à nous faire entrer dans plein de têtes différentes sans jamais s’emmêler (ni emmêler ses lecteurs). Ce don, ce travail, ce talent, peu importe comment on l’appelle, bah ça m’épate. Je suis plus qu’admirative, et cela rend le background du livre encore plus enivrant qu’il ne l’est déjà. Parce qu’en plus d’alterner ses narrations sans aucune difficulté, Sara Pintado nous offre une écriture fluide, descriptive et prenante. Elle nous embarque avec elle à travers son monde, tout en nous permettant de suivre le cheminement des personnages à l’aide de deux cartes illustrées à l’intérieur du roman (d'ailleurs, elles sont vraiment sublimes !). Dès les premières pages, sa plume nous happe, rend accro. Je n’avais qu’une envie : connaître la suite. À chaque fois. Je me demandais ce qu’il allait arriver aux héros et antagonistes, aux adultes, aux enfants, à tout le monde. Des émotions soufflées par-ci par-là, quelques descriptions bien dosées et une incroyable fluidité, le tout concocté avec sérieux et amour par une autrice au potentiel énorme. Je peux d’ores et déjà affirmer que Sara Pintado figure parmi mes auteurs préférés de tous les temps. Je ne vais pas parler de chaque personnage de cette histoire, parce qu’il y en a vraiment beaucoup, et qu’ils mériteraient tous d’être mis à l’honneur. Mais, si je fais ça, il se peut que cet avis devienne interminable. De manière générale, il y avait des personnages principaux, secondes et récurrents. Mais, il est difficile d’évaluer lesquels sont gentils et lesquels sont méchants, parce que ce roman se compose de nuances, d’injustices, d’un panel de tons et d’attitudes menant à une escalade interminable. Vous rappelez-vous le schéma de Game of Thrones ? Si X n’avait pas fait tuer Y, il n’y aurait pas eu le massacre de V, ni une vengeance de la part de R… etc. Bah, dans ce roman, cela fonctionne de la même façon. Japsaro aime Aysso, Aysso finit par aimer Shantaro, mais Shantaro aime-t-il Aysso ? Quel avenir pour leur mariage, leur peuple, et tout ce qui s’ensuit ? L’histoire nous fait découvrir ce qu’ils ont été, ce qu’ils deviennent et comment certains finissent. Il y a des passages merveilleux, d’autres plus durs et tristes… On passe par toutes les émotions. Le pire dans tout ça ? Nous sommes incapables de détester complètement un personnage ! Nous les aimons tous, à leur façon, tant l’autrice a su les rendre attachants et authentiques. Il y a des décisions ou des réactions que l’on approuve, d’autres non, et même si certains personnages peuvent parfois nous agacer énormément (coucou Kojo), on garde toujours à l’esprit qu’il y a des raisons derrière les actes, un vécu derrière les paroles. Envers et contre tout, on s’y accroche. On a peur pour tout le monde, peu importe le camp, alors que l’on sait au plus profond de nous qu’ils ne pourront pas tous survivre… Au final, tous les intervenants de cette histoire laissent leur marque dans notre vie de lecteur. J’ai fini par m’attacher à eux comme s’ils étaient des amis, voire une famille. C’est vraiment incroyable. La fin clôture ce premier opus avec dextérité. C’était ce qu’il fallait, ni plus ni moins. Il ferme une porte, tout en laissant les autres ouvertes – celles nécessaires au développement de la suite de la saga. Je suis triste du sort de certains personnages, heureuse de celui d’autres… Globalement, cette fin m’a plu et me donne envie de poursuivre ! Je sens que l’attente va être horrible, c’est un univers dans lequel je suis entrée très facilement et duquel je n’arrive plus à me sortir… Heureusement, cela n’entrave pas mon avancée dans mes nouvelles lectures, sinon je me serais retrouvée bien démunie, littérairement parlant. Grosso modo, le premier tome de Mojunsha débute une saga mythique de fantasy, une série que tous les amateurs du genre ne peuvent se permettre de louper. Elle est originale, dense, riche et très addictive. En plus de rafraîchir les codes de la fantasy, elle apporte son lot d’intrigues géopolitiques et familiales, non sans laisser des personnages de côté. Vous suivrez leurs péripéties, vous souffrirez avec eux, vous aimerez et vous haïrez, vous évoluerez à leurs côtés et, enfin, vous aurez peur pour n’importe qui, quel que soit son camp. G.R.R Martin a inventé un univers de dingue avec Game of Thrones, mais Sara Pintado revisite la fantasy avec Mojunsha. Êtes-vous prêts pour la rébellion ?
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ÉDITION : LUMEN. 480 PAGES. En 2015, j’ai découvert une trilogie de Fantasy YA. Une ancienne amie m’avait offert le premier tome, puis j’ai eu la chance de recevoir les deux tomes d’après en service-presse de la part de Lumen Éditions, que je remercie pour leur confiance et leur patience ! Let the wind rise clôture la trilogie Let the sky fall de Shannon Messenger… Si le premier tome m’avait vite fait plu (dans mes souvenirs), le deuxième avait été un coup de cœur et celui-ci est une véritable déchirure qui frôle le coup de cœur. Quelle vide je ressens, maintenant, d’être sortie d’un univers que j’ai tant adoré… Résumé : Vane Weston, le dernier sylphe de l’Ouest, est enfin résolu à se jeter dans la bataille. Ses adversaires ? L’armée de Raiden, mais aussi les Veilleurs – qui se laissent peu à peu corrompre par le mal –, et même sa propre nature, profondément pacifique. Pour assurer la sécurité d’Audra, il est prêt à tout, y compris prendre d’assaut la forteresse ennemie en compagnie des trois êtres dont il se méfie le plus au monde. Mais Audra, elle, n’a pas l’intention de l’attendre. Épaulée par Raf, le gardien avec qui elle a été capturée, elle décide de suivre les indications laissées derrière lui par le seul prisonnier qui soit jamais parvenu à échapper à Raiden. Les vents ont choisi leur camp, elle le sent ! Convaincue qu’ils la soutiendront dans l’épreuve qui l’attend, elle joue le tout pour le tout. Mais Vane et Audra se sont dressés contre l’oppresseur ensemble. Ils livreront donc la dernière bataille côte à côte… Survivront-ils au passage de l’ouragan ? Dans Let the Wind Rise, suite et fin de la série Sky Fall, Shannon Messenger mêle toujours avec autant de talent scènes d’action, créatures surnaturelles et humour rafraîchissant. Laissez-vous entraîner par le souffle épique de cette série fantastique ! Mon avis : Lorsque j’ai débuté Let the wind rise, cela faisait déjà plus d’un an que j’avais oublié une grande partie de l’intrigue, les différents, personnages, bref tout ce qui constituait l’essence même de la trilogie. Je savais juste que j’avais kiffé, j’avais retenu quelques trucs, mais… c’est tout. Ayant peu de temps devant moi, je me dis « tant pis, je commence le troisième tome, et on verra ! ». Et on entre directement dans l’action ! Ce tome fait suite à un événement choquant de la fin précédent, et je m’en rappelais (heureusement) mais sans tous les détails et certaines informations de base. C’est là que Shannon Messenger m’a bluffée. Même si on ne se rappelle pas de tout, elle nous remet dans le contexte, nous rappelle la chronologie des événements, qui est qui, qui a fait quoi, qui a dit quoi, comment ils en sont arrivés là. Le pire ? Sans que cela paraisse répétitif ! Elle insère ces rappels avec fluidité et naturel, comme si les infos coulaient de source (bah oui, nous sommes supposés les avoir lu dans les autres opus) tout en se parant d’une structure liée au « rappel » pour les trous de mémoire. Juste, merci à l’autrice pour une telle prouesse. Cela a rendu son scénario beaucoup plus logique, au fil des pages qui passaient, et surtout… ça m’a de nouveau fait m’attacher aux personnages. J’avais l’impression de retomber dans un refuge douillet, un cocon familier, je ne voulais pas m’en extirper. D’autant plus que l’intrigue nous tient en haleine… Pour ceux qui se souviennent de la fin du deuxième tome : Audra et Raf se sont faits enlever par Raiden (le méchant de l’histoire) et Vane est retourné près des Veilleurs avec la fille avec laquelle il devait se fiancer… Le gros bazar ! Et c’est là que tout commence, puis tout s’enchaîne. Nous suivons à nouveau les deux narrateurs/protagonistes de l’histoire : Audra et Vane. Et chaque chapitre s’alterne parfaitement, s’imbrique dans un scénario basique à première vue mais Ô combien addictif. On ne peut s’empêcher de tourner les pages, pour connaître le sort de ces personnages, voir où tout cela va les mener, qui mourra durant cet ultime opus… Je vous avoue, j’ai pas mal stressé durant ma lecture ! Shannon Messenger a l’art de jouer avec ses personnages, nos émotions et de se montrer impitoyable. Le livre reste assez prévisible à certains moments, y avait un gros truc que j’avais vu venir à des kilomètres (mais je ne vous dirai pas quoi, voyez par vous-mêmes !), néanmoins sa force réside dans les émotions, les actions et la cohérence des événements. Avec grand plaisir, je replongeais dans du YA made in Lumen, un genre auquel je ne touche plus tellement en ce moment… et qui pourtant me plaît beaucoup ! Ce troisième tome s’est avéré aussi prenant que le précédent tome, ne m’a (presque) pas perdu une seule fois malgré mes trous de mémoire et contient beaucoup de péripéties incroyables et magiques. Le tout sans laisser la romance dominer tout le texte. Une vraie bombe de Fantasy YA !
Au niveau de l’écriture – même s’il s’agit d’une traduction –, je dirais que ça se lit bien, c’est fluide. Je connaissais le style de l’autrice via les deux premiers tomes, mais là… Je ne sais pas, j’avais oublié à quel point c’était aussi aisé de la lire, à quel point on plonge dans ses mots, son univers, sa plume poignante. Elle rythme son récit écrit au « présent », à la première personne, d’une main de maîtresse. J’imagine qu’en VO, ce doit être aussi bon ! Dans tous les cas, je suis toujours autant ravie de lire Shannon Messenger, parce que je sais que sa plume addictive me happera sans conteste et qu’on aura affaire à une traduction de qualité chez Lumen Éditions ! En ce qui concerne les personnages, il y en a un paquet dans ce tome-ci, tout comme dans les précédents. Ils se sont accumulés durant la trilogie. Il m’est difficile d’évaluer quel personnage je préfère le plus. J’ai apprécié l’évolution de Vane, un personnage bisounours qui fait face à la guerre, à la souffrance, à la mort. Il subit des pertes, connaît la douleur, doit se battre. C’est un garçon authentique que j’ai adoré suivre du début de ses aventures jusqu’à la fin de cet opus. Très franchement, il est bien travaillé, et il a l’art d’alléger un peu les tensions en lançant une réplique amusante. Le second degré, c’est sa came ! J’aime également beaucoup Audra, elle est forte, courageuse, prête à tout pour sauver les gens qu’elle estime – surtout Vane. Sa situation dans ce tome m’a vraiment fait mal au cœur, mais j’ai apprécié de voir comment elle a vécu tout ça, en suivant ses pensées et ses questionnements. Enfin, pour le coup, j’ai adoré les protagonistes/narrateurs. Ma seule déception réside dans le personnage de Raiden. Même si le « je » fait barrage à la possibilité d’approfondir l’antagoniste, je trouve quand même que l’on a effleuré le personnage, qu’on a jamais vraiment pu le cerner. À un moment, on en apprend sur lui, sur son passé, mais je n’ai pas trouvé ça suffisant, j’avais l’impression que l’on survolait pour arriver à la fin (fin qui, je l’admets, était vraiment pas mal). Raiden est un bon personnage, mais je l’ai trouvé mal exploité, ce qui m’a légèrement déçue. Heureusement, en dehors de ça, les autres personnages rattrapent le coup, parce qu’il existe des nuances même parmi le camp que l’on suit. On ne peut pas dire qu’untel est gentil, l’autre méchant, ce sont des termes trop fermés. Cette diversité de nuances m’a vraiment plu, ce qui rattrape la déception de l’antagoniste mal exploité. Après tout, on reste quand même dans du Fantasy YA, la décision prise me paraît logique. J’en viens donc à la fin… Comment dire ? C’était… prévisible, sans l’être. Il y a du de la bagarre, des affrontements, des moments où mon cœur s’est tout simplement arrêté de battre. Cependant, d’un autre côté, quand je prends du recul, je me dis que je m’attendais un peu à ce déroulement. Est-ce que ça le rend mauvais ? Que nenni ! Il reste vraiment délicieux, c’était une excellente conclusion. Je suis vraiment contente de la tournure que le livre a pris. Disons que le deuxième tome reste mon préféré de la trilogie, mais que celui-ci contient beaucoup d’actions et de tensions en chaîne, accompagnés d’une bonne dose d’émotions. Le plus dur, avec ce final, c’était de tourner la dernière page… et comprendre que tout est terminé. Un doux sourire amer sur le visage, des yeux rivés sur le sol. Et maintenant, on fait quoi ? Grosso modo, si vous avez lu et aimé les deux premiers tomes de Let the sky fall, vous devez lire cet opus. Il clôture magnifiquement bien les aventures de Vane et Audra, narrées avec fluidité. C’est un tome bourré d’action qui tient en haleine et ne laisse aucun répit aux personnages, mais aussi à vos ressentis de lecteur. Si vous n’avez jamais lu la trilogie, en revanche, et que vous avez lu cette chronique quand même, je ne peux que vous la recommander. Le premier tome peut paraître moyen, mais la suite est tellement explosive que rater cette trilogie, c’est passer à côté d'une très belle histoire de magie où le vent est au cœur du pouvoir, d’amour et d’amitié. ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 241 PAGES. Suite à une overdose littéraire dans le genre de l’imaginaire, j’ai voulu me tourner vers un thriller, un policier, enfin quelque chose qui me sortait la tête de la magie. J’avais lu du Arielle Sautet, puis du Olivier Norek… Il me fallait encore un livre ! Un livre que j’aurais envie de lire, hors services presses. Alors, j’ai jeté mon dévolu sur Immortel Ad Vitam, un roman de chez Noir d’Absinthe qui attendait patiemment dans ma PAL depuis Mon’s Livre 2018. Je n’ai pas eu de coup de cœur sur ce livre, mais ce fut une lecture fortement agréable. Aucun regret, je suis plus qu’heureuse de l’avoir acheté. Résumé : Fred n'est pas un loup-garou, ni un ange gardien. Il n'est pas de ces pâles suceurs de sang qui font tomber comme des mouches des lycéennes au brushing impeccable. D'ailleurs, tout le monde sait que ces bestioles-là n'existent pas. Fred a un physique banal et les poches trouées. Il n'arrive pas à garder une fille plus de trois semaines et sort de prison. Pour couronner le tout, c'est le jour où il essaie de se foutre en l'air qu'il apprend qu'il est immortel. Fred n'a pas de chance. Jean, lui, est flic. Il pensait avoir tout vu après trente ans passés a la Crim'. Mais voilà qu'un beau jour, un de ses cadavres se paye le luxe de se tirer de la scène de crime. Pour lui c'en est trop et il est bien décidé à le retrouver. Il ne manquerait plus qu'il parte en retraite avec une affaire non élucidée... Mon avis : Je ne m’attendais pas du tout à ça ! Telle a été ma réaction dès les premières lignes. La couverture ne m’avait préparée, le résumé non plus… C’est une sensation étrange. Je pensais tomber dans un autre type de récit, mais je me suis frottée à du Cécile Pommereau. Au début, ça procure un sentiment bizarre, mais on ne peut pas s’empêcher de continuer pour connaître le fin mot de l’histoire. Et puis, au final, on ne lâche plus le livre, on le dévore. On se retrouve happé par une intrigue farfelue, mais Ô combien réaliste en même temps. L’autrice mélange le policier et le fantastique avec brio. Ce que j’ai trouvé chouette, c’est que le côté surnaturel régit le texte sans pour autant que cela domine ; elle a tenu avant tout à rendre ses personnages authentiques et le scénario cohérent. On bascule entre les narrations aussi aisément qu’en tournant les pages, et tout avance très vite, mais en même temps… il est si difficile de se freiner ! C’est le genre de lecture parfaite pour l’été, la venue du soleil et du beau temps, le roman à lire d’une traite en bronzant ou en sirotant un petit cocktail. Bien qu’ayant une thématique sérieuse, cette histoire ne vous laissera pas indifférent. D’ailleurs, je dois bien admettre qu’elle a une double fonction : en plus d’être intéressante, elle muscle vos abdos avec son humour décalé.
Ce qui m’a vraiment surprise, c’est la plume de Cécile Pommereau. Ah ça, pour être étonnée, je l’ai été. Je n’ai pas pour habitude de lire un roman policier avec un style aussi oral. Mais, un style oral divinement bon et en adéquation avec les protagonistes, chargé de références (Lost, par exemple, une série qui a une grande place dans mon cœur) et de symboliques (c’est dingue comme l’autrice fait passer des messages puissants à travers un texte aussi humoristique). C’est compliqué à décrire, mais ce roman se divise en deux aspects : le sérieux et l’humour. Les deux s’entremêlent facilement, ce qui peut en dérouter plus d’un. Surtout quand, au final, Fred parle de sa mort de la même manière qu’il dirait « j’ai mangé une frite, ce matin ». C’est assez drôle, mais dans ce changement de gravité dans la narration, que cela soit chez Jean ou chez Fred, on finit par évoquer la mort sans peur avec une pointe d’ironie. Tout change, et pas que du point de vue de l’intrigue, mais aussi chez les personnages, leurs pensées, leurs façons de parler… et de ce fait, l’écriture se métamorphose. En gardant sa légèreté, elle amène des questions, parfois des réponses – mais très peu – sans oublier de faire passer des messages importants. Et de laisser aux lecteurs une certaine liberté de penser… J’ai apprécié cette façon d’aborder l’immortalité, cette plume rafraîchissante et incroyablement fine. Cela faisait du bien de lire un livre léger traitant du thème un peu tabou de la mort, mais aussi d’autres éléments de la vie qui peuvent effrayer. J’ai eu l’impression que ce livre démystifiait l’angoisse de la fin, du temps qui passe, tout en nous donnant une leçon. Le tout saupoudré de quelques gros mots, d’humour et de « pan pan ! ». En ce qui concerne les personnages, je vais parler des principaux – enfin des narrateurs, en l’occurrence. D’abord, Fred. C’est le premier que l’on voit parler, si je ne me trompe pas. Il est jeune, a tout perdu… En gros, sa vie c’est de la « merde ». Donc, forcément, il tente de se suicider mais… surprise, il ne meurt pas ! Et c’est ce souci d’immortalité qui va le mener sur la route de Jean, obsédé par un gars tué par balles mais qui se balade tranquillement en ville. Jean, lui, il est plus âgé que Fred. Si leur rencontre s’est montrée explosive, je ne vous parle même pas de l’évolution de leur relation. Une véritable montée d’adrénaline ! Fred a un caractère bien à lui, aussi têtu et borné qu’un ado en pleine crise. Jean s’avère plus sage, et un certain équilibre s’installe entre eux. Séparés, les personnages ne me paraissaient pas aussi attachants que quand ils se sont retrouvés à deux. Un véritable duo épique, drôle et décalé ! J’ai kiffé leurs interactions, leurs façons de penser propres à leurs personnalités à chacun (personnalités que vous découvrirez en lisant, je vous laisse ce plaisir !), la tournure que prend l’intrigue… Comme je le disais, c’était rafraîchissant, et Fred et Jean ont fort contribué à cette légèreté par leur franche authenticité. La fin m’a vraiment plu. Pour faire un parallèle avec Lost – l’une des références de ce livre –, je dirais que c’est le genre de fin qui risque de frustrer plus d’une personne. Comme on dit, ça passe ou ça casse. Avec moi, c’est passé, parce que j’aime énormément les fins ouvertes, la liberté d’imaginer toutes les possibilités, je ne vois pas ça comme une facilité, surtout quand c’est bien fait. Je ne dirai pas pourquoi, mais Cécile Pommereau a su insérer un message à la fin de son récit, une ultime leçon qu’on décide d’apprécier ou de déprécier, mais qui nous est quand même proposée. J’ai aimé cette fin, elle convient parfaitement au livre, à Fred, à Jean, à l’autrice, à tout. Elle était parfaite, c’est exactement le genre de conclusion dont le roman avait besoin. En lisant, j’avais peur d’être déçue du dénouement, et pourtant… c’est vraiment ce que j’ai préféré dans ce récit si spécial... On peut dire qu’il est à part des autres jusqu’au bout ! Grosso modo, Immortel Ad Vitam est un court one-shot mêlant magie, enquête policière, immortalité et humour. En décidant d’entrer dans le quotidien « merdique » de Fred, vous ne savez pas dans quoi vous mettez les pieds, ça je peux vous le dire. Mais ce que je peux vous dire, aussi, c’est que la plume franche et familière de Cécile Pommereau devrait vous conquérir par sa fraîcheur et sa légèreté ! De plus, le roman ne fait pas qu’entretenir correctement vos abdos ; il vous offre un véritable message, une leçon touchante… avec un dénouement (très) ouvert à prendre ou à laisser ! Une lecture parfaite en période estivale (même s’il se dévore à n’importe quelle saison) où le thème de la mort est démystifié le temps d’une intrigue loufoque. ÉDITION : MICHEL LAFON. 311 PAGES. J’ai fini ce livre dans le courant du mois de juin, mais j’ai mis du temps à le chroniquer. En effet, il me fallait un peu de temps pour me mettre d’accord avec moi-même, savoir ce que j’allais dire dessus et, surtout, comment en parler. Le Passeur d’ombres, tome 1 est une lecture bonne, mais pas transcendante, comme l’illustre l’image à droite de ma note. Il y a eu du positif, comme du négatif. C’était une chouette lecture mais… il y a quelques mais. Je précise quand même que cette chronique est totalement subjective, vous pouvez être d’accord avec moi, tout comme ne pas l’être. Je remercie sincèrement Michel Lafon, particulièrement Camille, pour leur confiance. Résumé : Dylan est saine et sauve. Elle a échappé de justesse à un terrible accident. Du moins, c'est ce qu'elle croit. Car le paysage désolé qui l'entoure n'a plus rien de l'Écosse. C'est une plaine dévastée hantée par des esprits. Et le garçon qui l'y attend n'a rien d'ordinaire. Il s'agit de Tristan, le Passeur chargé de l'amener dans l'au-delà. Mais cette fois, tout est différent. Car cette fois, Tristan brise le plus sacré des interdits. Il tombe amoureux. Et cette transgression pourrait bien lui coûter son âme... ou celle de Dylan. Mon avis : Je trouvais la couverture magnifique, le résumé très prometteur et le concept fichtrement cool. Ce livre avait tout pour me plaire sans accroc, et pourtant… voilà, il y en a eu quelques-uns. Cela me peine d’écrire ça, mais c’est ainsi. Durant la première moitié du livre, et un peu plus (mais je n’irai pas jusqu’à dire les deux premiers tiers), je me suis vraiment fort ennuyée. Je ne voulais pas retourner dans le livre, le rouvrir. Quand je le lisais, je trouvais ça long, je pensais avoir bien avancé quand je ne lisais que dix pages… Le début m’a tout de suite plu, en revanche. Je l’ai trouvé très rythmé, bien structuré, mais dès que le passage de l’accident est passé, toute l’intrigue s’aplatit et devient terne. Même la rencontre avec Tristan ne m’a pas fait vibrer ; redondance et manque de rythme. Ce qui est dommage parce que, comme je le disais, le concept est très sympa. On découvre un paysage désolé, le lieu des esprits qui doivent voyager un long moment, en passant de repère à repère pour rester en sécurité. Oui, parce que durant leur traversée, les morts risquent de se perdre dans le néant et de devenir un Ombre. Destinée à jamais à errer en ces lieux, à tirer de nouvelles âmes dans son camp. Cela apporte un petit peu de piquant à l’histoire, mais le scénario n’en devient pas plus palpitant. Il se concentre surtout sur le rapprochement de Dylan et Tristan. Je me doutais bien que cette histoire était une romance fantastique, mais je ne m’attendais pas à ce qu’en plus d’être un peu fade, cela soit aussi niais… Plus d’une fois, j’ai levé les yeux au ciel en soupirant. Au moins, cette lecture ne m’a pas laissé indifférente ! Et puis, retournement de situation total : dès la moitié passée, j’ai commencé à me plaire dans cette lecture. En ignorant le côté « niais » du récit, je suis parvenue à rentrer dedans, à vibrer avec Dylan. Clairement, il y a eu un regain dans le texte, amplifié par un événement que je ne vous spoilerai pas. Cela m’a tenu en haleine jusqu’à la fin – une fin que j’ai totalement apprécié, mais je vous en reparle dans un prochain paragraphe. En fait, ce premier opus m’a ennuyé durant la première moitié, puis je suis devenue incapable de le lâcher. J’ai notamment adoré un certain passage, sur un certain bateau, avec une certaine eau… Mais je ne dirai rien de plus en ce qui concerne le scénario, vous en savez déjà un peu trop, oups. Au niveau de l’écriture (enfin, de la traduction), je n’ai pas du tout été dérangée. Le texte est fluide et simple. À la base, c’est une histoire jeunesse, donc forcément, le style d’écriture suit aussi. Ce que j’ai trouvé particulièrement chouette, c’est que c’était simple, mais pas dénué de figures de style, de descriptions, d’émotions… Pour le coup, Claire McFall mène bien sa barque (ahah quel jeu de mot), parce que le côté plume est très positif. Elle est parvenue à créer une atmosphère propre à son livre. De plus, ses descriptions bien dosées permettent une totale immersion dans l’univers, même durant la « faiblesse » du scénario dont j’ai parlé précédemment. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à continuer ma lecture. Il y a un bon potentiel dans l’écriture, et je n’ai pas trouvé la traduction mal faite. Au contraire, elle semblait respecter l’autrice, tout en étant compréhensible, à première vue. Après, je ne suis pas une experte dans le milieu. J’ai aussi trouvé intéressant que l’on suive le point de vue de Dylan, du début jusqu’à la fin, car cela permet au lecteur de découvrir l’univers de Claire McFall aux premières loges, à ses côtés. Autre chose de vraiment top : les dialogues. Ils étaient nombreux, mais tous parfaitement à leur place. Certains m’ont fait lever les yeux au ciel (bonjour la niaiserie), cependant ils restaient nécessaires, autant pour l’avancée lente de l’histoire et le rapprochement entre les deux personnages principaux. Au niveau des personnages, je vais redevenir certainement un peu cassante, et j’en suis sincèrement désolée. Je sais que c’est difficile d’écrire un bon livre, j’apprécie les efforts de l’autrice, mais il y a des éléments qui, malheureusement, ne passent pas avec moi. D’abord, j’ai bien aimé le personnage de Dylan, ainsi que celui de Tristan, mais avec difficulté quand ils étaient à deux. Surtout Dylan, qui devenait l’adolescente clichée désespéramment amoureuse. En revanche, lorsqu’elle était seule au début et durant une autre partie de l’histoire, je l’ai tout simplement adorée. On suit son évolution durant le récit, autant la sienne que celle de Tristan. J’ai trouvé ça enrichissant de les voir changer tous les deux, à leur manière, parce qu’on aperçoit vraiment une métamorphose. La traversée jusqu’à l’au-delà représente au final une quête personnelle, non pas seulement pour Dylan, mais aussi pour Tristan. Leurs caractères tantôt opposés, tantôt en adéquation rendaient leurs échanges parfois tendus. Ceci dit, leur relation a été très bien amenée, ni trop vite, ni trop lentement. J’ai un peu de mal avec les romances précipitées, alors merci Claire McFall d’avoir bien géré ce côté-là. Comme mentionné plus haut, j’ai kiffé la fin. Genre, vraiment. En un rien de temps, elle est devenue poignante, prenante, emplie de tensions et d’incertitudes. On se rend compte que l’ennui éprouvé durant la première partie était nécessaire, on ressent une certaine nostalgie, la métamorphose des personnages prend tout son sens… Je n’ai pas pu lâcher le livre à ce moment-là, j’en aurais été incapable. Le maîtrise du dénouement est belle, maîtrisée, c’est d’ailleurs ce qui fait que je garde un souvenir de « bonne lecture » en repensant à cette histoire. Elle n’est malheureusement pas transcendante à cause de l’énorme partie creuse qui m’a ennuyée, de réactions parfois trop clichées et de la romance beaucoup trop chargée en niaiserie pour moi. En revanche, l’idée de base a exploité son potentiel d’une bonne façon, l’univers est bien construit, la plume très fluide et un dénouement explosif. Grosso modo, Le Passeur d’ombres est une saga de fantasy jeunesse, composée d’une romance qui finit par dominer le récit. L’intrigue m’a paru ennuyante, jusqu’à s’avérer prenante et totalement addictive, surtout vers la fin. Une fin bien menée et logique avec l’histoire. Je ne vois pas comment un deuxième tome pourrait être intéressant, mais je pense peut-être malgré tout le découvrir. Ne sait-on jamais ! Je recommande cette histoire aux fans de romances fantastiques, bien écrites et faciles à lire. Chronique partenaire :
ÉDITION : LE CHAT NOIR. 352 PAGES. Par le biais de la dernière Masse Critique Babelio, j’ai remporté Mortal Song de Megan Crewe, le premier roman des Éditions du Chat Noir que j’allais lire jusqu’au bout (j’en ai toujours un en cours, de chez eux, qui est vraiment chouette mais je galère à trouver du temps pour le lire!). J’étais très heureuse de l’avoir gagné, sachant que j’adore cette maison d’édition. En revanche, j’éprouvais aussi quelques appréhensions, puisque je n’ai jamais lu de livre dans ce genre-là (histoires sur le folklore japonais, etc, bref la collection Neko du Chat Noir!). C’était tout nouveau pour moi, un essai dans un univers que je ne maîtrise pas du tout ! Je peux d’ores et déjà vous dire que j’ai passé un agréable moment de lecture, même s’il y a un truc ou deux que je n’ai pas appréciés plus que ça. Je remercie chaleureusement Babelio et sa Masse Critique, ainsi que les Éditions du Chat Noir, pour cet envoi. Résumé : La vie de Sora était remplie de magie, jusqu’au jour où elle découvrit que tout ça n’était que mensonges. Héritière du royaume des esprits du Mont-Fuji, Sora n’aspire qu’à une chose : accomplir son devoir au sein des dieux, les Kami. Mais une armée de spectres envahit la montagne le jour de sa cérémonie d’anniversaire. Échappant de peu à l’ennemi, la jeune fille apprend alors qu’elle n’a rien d’une divinité. Elle est un changelin humain, un leurre pour protéger la véritable descendante, cachée dans le Tokyo moderne. Tout en faisant face à sa nouvelle condition de mortelle, Sora entame un long voyage pour retrouver l’élue, celle de la prophétie, la seule à pouvoir sauver son monde du chaos. Ce monde qui n’était finalement pour elle qu’une vaste illusion… Mon avis : Je parlerais d’abord du scénario. À première vue, rien qu’avec le résumé, je le trouvais déjà assez original dans sa conception. Suivre une héroïne à qui l’on annonce qu’elle est un leurre ? Et qui, en fait, n’est pas du tout l’élue tant attendue ? Je trouvais ça très rafraîchissant et j’étais impatiente de voir comment l’autrice allait aborder cette désillusion. De ce côté-là, je n’ai pas été déçue, parce qu’elle en a parlé avec beaucoup de cohérence et de réalisme. À chaque instant, nous avons ressenti les émotions de Sora, du choc à la révélation à son évolution qui a suivi. Tout était parfaitement dosé, le thème a été exploité avec finesse, et comme je le disais, cela apportait un plus à cette histoire. D’ailleurs, ce n’est pas du tout le seul élément qui a été détourné au cours du récit. Au fur et à mesure de la lecture, certaines situations s’imbriquent dans l’intrigue et peuvent surprendre. Je vous garantis une chose à propos de Mortal Song : vous ne vous retrouvez pas du tout dans une histoire bancale. Pour être honnête, une seule révélation m’a paru aussi voyante que le nez au milieu d’un visage, et ce n’était pas non plus autour de ça que l’histoire tournait. Dans son ensemble, nous avons affaire à un texte au scénario original, très ancré dans me folklore japonais. J’ai apprécié le fait d’immerger complètement dans un univers que je ne connais que très peu, même s’il m’a fallu plus de temps pour terminer le livre. C’est encore tout nouveau pour moi, malgré cette lecture effectuée. Il me faudra en lire davantage pour m’y habituer. Dans tous les cas, l’intrigue m’a franchement surprise dans sa structure et dans sa construction initiale. Rien que la désillusion de Sora me donnait hâte de lire ce livre, parce que c’est un sujet très peu exploité dans les romans. Ou alors, on en parle, mais au final, le héros/l’héroïne redevient quand même « l’élu(e) » d’une façon quelconque et ça gâche toute la magie, toute l’ampleur de ce que cela consiste. Ici, Megan Crewe a très bien décrit les sentiments qui ont suivi : le choc, l’angoisse, le déni, l’abattement, l’obstination, l’acceptation… enfin, tout un tas d’émotions de jour et de nuit, qui vont dans un sens avant de prendre un autre tournant. Le tout avec énormément de logique. Pour cela, je félicite ce coup de maître, parce que c’était vraiment bien fait. De plus, si le premier chapitre et les deux derniers ont été les plus difficiles à lire (difficulté à entrer dans l’univers, déception de la fin), je tiens à dire que dès le deuxième chapitre, jusqu’à l’avant de l’avant-dernier, je ne me suis pas ennuyée. Plusieurs actions parsèment l’histoire, il y a de l’humour, du drame, des beaux moments comme des mauvais, des relations qui se créent. C’était une histoire très prenante, agréable à lire, chargée de toutes sortes de créatures merveilleuses (ou pas) comme les kami, les fantômes, les ogres, les kitsunes, et j’en passe.
En ce qui concerne l’écriture, il est impossible pour moi d’émettre un jugement impartial et juste, puisqu’il s’agit d’une traduction et que je ne connais pas la version originale du texte. De ce que j’en ai lu, malgré quelques faiblesses, le texte est globalement bien écrit, les descriptions nous plongent dans l’univers riche d’un Japon moderne, orné de magie, de nature et de beauté. Écrite à la première personne, l’histoire nous fait entrer totalement dans la tête de Sora, ce qui nous permet d’entrer en collision avec chacune de ses pensées. C’est aussi ça qui a rendu sa désillusion si poignante, si bien exploitée. Le texte en lui-même se composait d’un chouette rythme, avec un vocabulaire très accessible, même pour les non initiés au folklore japonais. Malheureusement, le premier chapitre contenait trop de fois le mot « ki » à mon goût et je ne parle même pas du mot « kami » qui revenait de très nombreuses fois, mais en-dehors de cela, nous avons là un récit fluide et accrocheur. La preuve, j’ai lu le milieu en deux traites, j’avais surtout traîné sur le début et la fin ! Au vu de son histoire et de sa plume très chouette à découvrir, ce livre est juste parfait à lire à l’extérieur, en printemps ou en été. En ce qui concerne les personnages, il y en a quand même beaucoup ! Sora, Takeo, Chiyo, Haru, Keiji, Midori, Omori, etc... J’ai énormément apprécié Sora, qui est très humaine (sans blague…) et dont les réactions m’ont touchée. Elle ne réagit jamais de manière trop égoïste, elle ne pense pas assez à elle, alors que tout son monde s’effondre. Certes, elle se laisse aller dans sa tristesse à certains moments, mais jamais ça n’a un impact direct sur ses amis ou sur le Mont Fuji, elle reste braquée sur ses objectifs coûte que coûte, même après qu’on lui ait dit qu’elle ne « servait à rien » dans la prophétie. C’est une femme courageuse, émotive et très vivante ! À côté d’elle, Chiyo m’a franchement moins plus. Au début, elle m’agaçait à un point où je n’en pouvais plus de lire ses interventions. Je levais systématiquement les yeux au ciel. Mais, plus tard, ça s’améliore beaucoup, ce que je trouve positif. Elle a une chouette évolution ! Takeo et Keiji m’ont paru un peu plus « fades », plus Takeo que Keiji au final. Le premier a zéro défaut, quand le deuxième en a quelques-uns ; j’ai trouvé que ça faisait trop un contraste kami/humain, comme s’il n’existait aucun juste milieu. Mais la façon dont évolue Keiji est aussi très intéressante à lire. En revanche, j’ai vraiment bien aimé Haru, même s’il ne faisait pas partie des principaux, il déborde d’énergie, de courage et de serviabilité, c’est vraiment chouette. Je n’ai aucun avis sur Midori, je l’aimais juste bien. Et, Omori m’a un peu déçue… Enfin, ce n’est pas seulement Omori qui m’a déçue, mais la fin du livre en lui-même. Je ne spoilerai pas, pour ne pas vous gâcher la surprise, mais ce que j’aime dans un roman, ce sont les méchants. Et celui-ci est un peu raté, selon moi. Je n’ai pas trouvé la hype que je ressens autour de gros bons méchants charismatiques, parce qu’Omori m’a laissé totalement indifférente, son histoire ne m’a pas vraiment touchée plus que ça. Et puis, la fin m’a laissé un arrière-goût de « Ah… tout ça pour ça ». J’ai nettement plus apprécié l’aventure, le milieu du livre, tout ce qui a précédé la fin, au final, mais ce n’est qu’un avis personnel et ça ne veut pas dire que c’est nul. C’est un avis subjectif. C’est juste moi qui n’ai pas accroché plus que cela au dénouement du roman, tout simplement. Le mieux est que vous vous fassiez votre propre avis, pour le coup. Grosso modo, Mortal Song est une histoire ancrée dans le folklore japonais, où une prophétie classique se transforme en une tragique malédiction pour une héroïne, préparée depuis l’enfance à devenir plus que ce qu’elle était en réalité. Au fil des pages, nous entrons en collision avec ses sentiments, logiques et cohérents, tous autant qu’ils sont. Sora évolue, au même stade que les autres intervenants du récit autour d’elle. À l’aide d’une plume soignée, fluide et accessible, Megan Crewe nous emporte dans un univers très rafraîchissant et surprenant sur bien des aspects. Ma déception réside dans le personnage d’Omori et le dénouement de l’histoire qui, à mon goût, manquaient un peu de profondeur… Il s’agit malgré tout d’une agréable lecture que je conseille à tous les amateurs du genre (ou ceux qui souhaitent le découvrir!). ÉDITION : MICHEL LAFON. 425 PAGES. Olivier Norek n’est pas un nom qui m’est inconnu. Il y a de cela quelques années, je découvrais Surtensions, écrit par cet auteur talentueux. Un véritable coup de cœur, je l’avais même chroniqué. Du coup, j’ai acheté tous ses livres, et mon amie L-A Braun (une autrice géniale) m’avait offert Entre deux mondes. Je dois encore les lire… En attendant, il me paraissait normal de demander à lire Surface. Comme j’avais reçu les épreuves non corrigées, je suis allée en librairie acheter la version éditée, pour le plaisir d’avoir ce beau bébé en mains avec la magnifique couverture. Aucun regret. Ce roman aussi est un gros coup de cœur ! Le King Norek a encore frappé (moins fort qu’avec Surtensions, mais quand même…!). Je remercie Michel Lafon, malgré tout, pour l’envoi de la version non corrigée que je garde en souvenir. Résumé : Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, blessée en service d’un coup de feu en pleine tête, se voit parachutée dans le commissariat d’un village perdu, Avalone, afin d’en envisager l’éventuelle fermeture. Noémie n’est pas dupe : sa hiérarchie l’éloigne, son visage meurtri dérange, il rappelle trop les risques du métier... Comment se reconstruire dans de telles conditions ? Mais voilà que soudain, le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt, enfermé dans un fût, remonte à la surface du lac d’Avalone, au fond duquel dort une ville engloutie que tout le monde semble avoir voulu oublier... Mon avis : J’étais à fond dans une envie fulgurante de lire du thriller, du polar, du policier, bref sortir de l’imaginaire. Alors, forcément, en pleines vacances en Espagne, mon réflexe a été de lire Surface ! Je vais vous parler du début, parce qu’il m’a émue. Je trouve qu’Olivier Norek a l’art d’entamer parfaitement un roman, avec le prologue adéquat et les mots justes. Il nous fait entrer en quelques secondes dans une nouvelle histoire, sans difficulté, le tout avec une brusquerie intense. Dans ce récit, on peut dire que le début tape dans un sujet très tabou dans la police : « les gueules cassées », comme on les appelait au temps de la Guerre. Et, à l’instar de cette période, ces personnes sont souvent mises de côté, repoussées pour ne pas « déranger ». Ce que j’ai adoré, avec le début du roman, c’est qu’Olivier Norek nous a montré différentes réactions en se servant de multiples personnages. Des bonnes réactions, comme des mauvaises, ainsi que l’attitude de son personnage face à cela. C’est clairement le début de l’intrigue, mais pas encore de l’enquête de Noémie. Avant d’entamer le côté policier, l’auteur nous plonge dans un aspect psychologique, creusant ainsi dès le début sa protagoniste et son entourage. De nouveaux personnages, une quête personnelle puis d’anciens cadavres, des secrets enfouis et déterrés… Noémie pensait s’embêter à Avalone. Elle ne savait probablement pas que son destin dépendait du bon vouloir d’Olivier Norek, un écrivain aussi sadique qu’incroyable. Le scénario alterne entre la reconstruction psychologique chez Noémie, à défaut d’une amélioration physique, et une enquête sans queue ni tête, où tout paraît décousu de prime abord. En effet, il s’agit là d’un véritable casse-tête, tellement c’est complexe et très creusé. Encore une fois, cet auteur m’épate ! Contrairement à Surtensions, dans cette histoire, nous ne sommes pas du côté des « criminels », nous ne suivons pas une enquête à « double-vue », mais à une seule : celle de Noémie. Une femme brisée. Une enquête compliquée. Moi qui suis un poil perspicace, je vous avoue que j’en ai eu le souffle coupé, tant le King Norek mène bien sa barque. Une belle pépite qui se dévore.
Si l’aspect scénario connaît une structure maîtrisée à la perfection, je peux vous assurer que la plume, elle aussi, ne laisse pas indifférent. En effet, l’auteur utilise des termes spécifiques à chaque sujet (police, plongée, etc) mais sans jamais nous perdre une seule seconde. Si quelque chose ne paraît pas clair à première vue, tout est expliqué dans la phrase qui suit, avec fluidité et naturel. Lorsqu’on lit, on sent que l’auteur s’est renseigné, il connaît son sujet, ce qui nous plonge littéralement dans son livre, sous la surface de mots simples et complexes à la fois. Ce que j’aime, aussi, c’est son écriture à la fois cassante et travaillée, sèche et prenante. Il y a dans les textes d’Olivier Norek cette consistance douce-amère, vacillant entre la spontanéité et la réflexion. Les pages défilent et se dévorent sans aucune modération. Même si j’ai un peu parlé de Noémie, plus haut, le moment est venu de donner mon avis sur les personnages de cette histoire. Il y en a tellement que c’est difficile pour moi de rassembler mes idées sur tout le monde – d’autant plus que la richesse de ce roman est de découvrir les personnages en lisant. Alors, je resterai sur Noémie, la protagoniste, parce que même si je parle d’elle ici, vous en apprendrez encore durant votre lecture. Personnellement, j’ai trouvé cette héroïne très forte. Elle a survécu à un accident quand même conséquent, puis a subi de multiples injustices. Même si l’on sent qu’elle souffre de tout ça, de l’abandon de ses collègues, de certains proches, elle se forge une carapace dure et intouchable. Seul son psy la voit telle qu’elle était avant et telle qu’elle devient dans son présent. Enfin, le psy et les lecteurs. Face aux autres, elle se ferme comme une huître, perd beaucoup confiance en elle, mais petit à petit, ce roman prend des allures de quête personnelle. Noémie change, évolue, se casse la figure, se relève, elle se frustre avec son enquête. Elle est vraiment très humaine. Et le plus dingue dans tout ça ? C’est qu’elle paraît si vivante et si cohérente que l’on oublie que l’auteur est un homme. On a carrément l’impression que la vraie Noémie Chastain nous raconte son histoire. Pour moi, ce n’est pas une fille brisée, mais une femme forte, une personne qui mérite le même amour qu’elle avait avant. Par le biais de Noémie, Olivier Norek révèle des choses tellement vraies sur notre société, les vérités éclatent au grand jour… Qui ne détourne pas la tête à la vue d’une personne abîmée ? Un visage défiguré, une jambe en moins, un front défoncé, et j’en passe ? Qui ne se sent pas gêné en la présence de quelqu’un de cassé comme Noémie ? C’est plus fort que nous. L’humain est habitué à voir deux bras, deux jambes, un visage lisse : un certain schéma. Et quand on s’en écarte ? Ça dérange. Malgré nous. Malgré les autres. Est-ce pour autant que ces personnes ne méritent pas d’être aimés, avant tout par eux-mêmes ? Comment cela pourrait-il être possible alors qu’ils sont sans cesse confrontés à des mines dégoûtées ? Noémie Chastain, c’est le genre de femme que je voudrais être malgré ses blessures, ses peines, son accident. Parce que c’est une personne authentique, réaliste et terriblement humaine. De peur de vous spoiler, je ne m’étalerai pas mais… la fin nom d’une brouette rose ! J’en suis encore toute retournée. Mon estomac s’est contracté, à mesure que je découvrais le fin mot de toute cette histoire. Et quand l’on pense qu’Olivier Norek a fini avec ses révélations, voilà qu’il martyrise une dernière fois notre petit cœur meurtri. Un final parfait pour une enquête menée d’une main de maître. Le King Norek a encore (bien) frappé ! Avec moins de force et de sadisme que dans Surtensions, mais toujours avec intensité et émotions. Je n’ai pas pleuré face à cette lecture, mais cette histoire triste a gravé ma mémoire. Grosso modo, Surface est un roman psychologique, avant de voir son intrigue prendre une direction policière. Par son écriture fluide et directe, l’auteur nous emmène à Avalone, aux côtés d’une femme courageuse et prête à tout pour résoudre une enquête difficile. C’est un récit haletant qui nous prend par les sentiments et ne nous lâche pas tout du long de notre lecture. Un récit dans lequel on apprend, on réfléchit, on s’émeut. Des cadavres déterrés, des secrets enfouis, des révélations inattendues… Pour apprendre à s’aimer et comprendre cette enquête, il faut aller au-delà de ce que nous sommes et de ce que nous pensons. Creuser. Plonger. Percer la surface et ouvrir les yeux ce qui se trouvent dessous. Un vrai coup de cœur que je recommande aux amateurs du genre ! ÉDITION : MOTS EN FLOTS. 454 PAGES. Ce roman traînait dans ma PAL depuis longtemps. Et quel regret… quel gros regret. Si j’avais su qu’il s’agissait d’une bombe aussi explosive, je l’aurais sorti depuis un moment de ma pile. M’enfin, regretter ne sert à rien. Le mieux qu’il me reste à faire est de chroniquer correctement cette lecture coup de foudre (je rappelle que je n’ai plus eu de coup de foudre depuis Sorcière de Chair écrit par Sarah Bushmann, et c’était en 2018). Je remercie sincèrement Mots en Flots, et particulièrement l’éditrice Flo, pour leur confiance. Toute ma gratitude envers Arielle Sautet, également, pour la patience dont elle a fait preuve. Mais, si ça peut te rassurer, Arielle ; ça en valait la peine. Résumé : Jusqu'où peut encore aller la télé-réalité? C'est ce que vont découvrir dix inconnus à leurs dépens. Candidats involontaires d'un toute nouvelle émission, ils n'ont d'autre choix que de jouer... Le but? Trouver la sortie, pour retrouver leur vie. Qui sont-ils? Pourquoi eux? Qui a décidé de les pousser dans la lumière sans qu'ils l'aient demandé? Entre rivalités, enfermement, amour, rires, et questionnements, ils s'enfoncent petit à petit dans un jeu malsain qu'ils ne maîtrisent en rien. Un jeu qui pourrait bien ne pas en être un. En changeant de perspective, l'entrée devient la sortie... Mon avis : En lisant le résumé, je vous avoue que j’ai directement pensé à l’émission Secret Story, qui a eu un succès monstre durant de nombreuses années. À tel point que, oui, j’ai déjà regardé (alors que je n’aime pas forcément la télé-réalité, je trouve ça terriblement stupide). D’un côté, je trouvais le concept d’Arielle Sautet intéressant. De l’autre, j’avais peur de tomber dans un Secret Story 2.0 avec bon nombre de clichés mal exploités. Cette impression s’est dissipée dès les premières pages. Nous entrons dans la tête d'une candidate de l'émission, tout le monde se rencontre, et qu’apprend-t-on ? Qu’un enfant se trouve avec eux dans la maison. Avec des adultes. Cet ajout risqué m’a vraiment plu. Les enfants, c’est innocent. C’est tabou. Et pourtant, l’autrice a pris le risque d’en insérer un dans son récit. J’ai trouvé que tout était mené à la perfection. J’avais peur de me perdre, avec dix candidats différents, mais il s’avère que l’autrice les maîtrise tous comme s’il s’agissait de personnes réelles. De plus, absolument toute l’histoire se repose sur un suspense haletant. Du genre, celui qui nous fait tourner les pages sans que l’on s’en rende compte. En un après-midi, j’avais déjà dépassé la moitié du livre. Je me suis forcée à ralentir, parce que sinon, je le dévorais tout cru. J’étais incapable de m’arrêter de lire. Les pages défilaient à une vitesse phénoménale, tandis que mes mains paraissaient aimantées au bouquin. Je ne pouvais pas le poser, c’était impensable. Encore un chapitre… Juste un seul… Et puis, paf, Arielle Sautet, nous enfonce un poignard dans le coeur. Comment ça, j’exagère ? C’est exactement ce que j’ai ressenti. Elle torture aussi bien ses personnages que ses lecteurs. Elle nous harponne dans son histoire, puis nous ligote au wagon d’une attraction super-forte en sensations. Ensuite, elle actionne le levier et nous empêche de descendre jusqu’à ce que ce soit totalement terminé. En fait, Arielle Sautet est une psychopathe. Une psychopathe qui nous a pondu un merveilleux chef d’oeuvre.
Par le biais de sa plume Ô combien addictive, directe et efficace, elle nous emmène dans une véritable critique de la télé-réalité. Elle y insère des caractéristiques liées à la thématique, mais aussi de véritable clichés retravaillés à sa sauce. C’est bien écrit, bien tissé, on ne s’ennuie pas une seule seconde, et chaque personnage profite de son devant de la scène à un moment donné. Ah, et aussi, je tiens à dire que ce roman m’a fait exploser de rire à plusieurs reprises ! Je finissais par me tordre le ventre, c’était la seule raison qui me faisait refermer le livre. Il contient des situations cocasses, des répliques cinglantes, pas mal de trashtalk et de drama, bref c’est de la télé-réalité mise sur papier. Mais de la bonne télé-réalité, puisque celle-ci critique justement ce genre d’émission. Une bonne façon d’exposer l’absurdité de l’être humain face à une caméra tout en finesse, le tout saupoudré par un style décoiffant et terriblement prenant. Ce roman contient dix personnages. Dix personnages tous aussi différents les uns que les autres. Je dois vous avouer que le fait qu’ils soient dix, enfermés dans une maison, m’a rappelé Dix petits nègres d’Agatha Christie, même si la suite n’a clairement rien à voir. Juste que je trouve ce chiffre, associé à un huis-clos, très symbolique. Et puis, comme la « voix » dans la maison le dit si bien ; aucun des candidats n’est vraiment innocent. Forcément, j’ai pensé à Agatha Christie. Cela fait penser à une revisite moderne, les morts en moins. Dans tous les cas, je trouve qu’Arielle Sautet a su rendre chacun de ses dix personnages très attachants. Chacun a eu son petit moment de gloire, sa mise en avant… Au débat, ils sont presque tous caricaturés et superficiels, mais plus on avance, plus on creuse en eux. Ainsi, on les comprend, on ressent leurs émotions, ils deviennent nos amis. Nous vivons toute cette aventure à leurs côtés. J’ai eu un énorme coup de cœur sur le personnage de David. C’est un gros connard cynique et fataliste, il m’a vraiment fait vibrer. Un personnage très haut en couleurs, alors quand il se retrouve dans la même pièce qu’Éloïse… ça fait des chocapics tant leurs échanges sont violents et électriques ! Il est très chiant, mais son côté bad boy m’a vraiment plu. J’aime beaucoup les personnages torturés, alors forcément, je ne pouvais qu’adorer David (et détester Marianne de tout mon être !). À côté de ce cocktail Molotov humain, j’ai vraiment adoré le trio qu’ont formé les deux surfeurs chill et le pauvre enfant qui se retrouvait là sans sa mère. Ils ont apporté fraîcheur et humour à cette histoire loufoque. En revanche, j’ai détesté le plus âgé d’entre eux, autant que Marianne. Il me semble qu’il s’appelle Pascal… Enfin vous avez compris l’idée. Dans ce lot de personnalités différentes, l’autrice nous offre de quoi nous identifier. Nous pouvons apprécier comme déprécier certaines d’entre elles ; à nous de choisir. Mais, nous devons tous les supporter, à l’instar des candidats qui se côtoient. En plus d’être spectateur, le lecteur se retrouve un peu « enfermé » dans cette maison malgré lui, auprès de gens qu’il ne connaît pas. Et c’est à lui de se forger son propre avis. Encore une fois, je félicite Arielle Sautet. La psychologie de ses personnages est vraiment développée au maximum et maîtrisée avec dextérité. En revanche, c’est quoi cette p*tain de fin là ?! Non, mais c’est une blague ?! De l’eau a coulé sous les ponts depuis que j’ai refermé ce livre, et ce final me hante toujours ! Comment l’autrice a-t-elle pu nous abandonner dans un moment pareil ? Ce n’est même plus du sadisme, à ce niveau-là, il faudrait un mot pour décrire ce qu’Arielle Sautet fait vivre à ses pauvres lecteurs… Non mais ! J’attends de pouvoir m’acheter le second et ultime tome avec impatience. Et même si je donne l’impression de faire ma grosse râleuse, je dois avouer que le cliffhanger de ce premier opus est merveilleusement réussi et qu’il met l’eau à la bouche. Un récit qui monte crescendo jusqu’à son point d’explosion. Vive les chocapics ! Grosso modo, que vous aimiez ou non la télé-réalité, vous trouverez votre bonheur avec Dans l’oeil du cyclone, le premier livre d’une duologie très bien débutée. Simple et directe, l’écriture de l’autrice ne vous laissera pas une seconde de répit et vous coupera le souffle. Du suspense, du rire, des larmes, de l’angoisse, de l’appréhension, des rebondissements… Croyez-moi, on ne se lasse pas avec La maison des guidés. Au contraire, nous nous retrouvons coincés avec des personnages authentiques et travaillés, que nous avons du mal à quitter, une fois la lecture terminée. Je ne pensais pas adorer à ce point ce roman. Et pourtant… En changeant de perspective, une bête lecture devient un énorme coup de foudre. ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 376 PAGES. Depuis sa version auto-éditée, Athnuachan me faisait de l’œil, et Cyrielle Bandura était le nom d’une autrice que j’avais décidé de suivre de très près. Lorsque j’ai vu que ce texte avait été accepté chez Noir d’Absinthe, j’étais plus qu’heureuse pour Cyrielle. Même si je n'avais pas encore lu son livre, je me doutais que c'était amplement mérité ! En le découvrant (enfiiin), j’ai réalisé que mon constat s’est avéré vrai : ce roman frôle le coup de cœur ! Je n’ai pas eu le petit « zing » espéré qui me fait dire « oui c’est un coup de cœur » mais ce n’est pas passé loin… Dans tous les cas, je sais maintenant prononcer le titre correctement grâce aux explications de Cyrielle à la fin du livre et j'en suis fière, héhé ! Je remercie sincèrement Noir d’Absinthe, particulièrement Dorian Lake, pour leur confiance et l’envoi de ce superbe ouvrage en format papier. Résumé : Presque mille ans ans après l’éveil des Dragons et la fin du monde des hommes, Sélène est choisie pour devenir une Guerrière, une protectrice de Mór-roinn, dernier rempart face aux horreurs qui menacent l’humanité. Pourquoi l’a-t-on choisie, elle qui rêvait d’une vie libre et sans contraintes ? Quel terrible secret lui cache-t-on depuis sa naissance ? Et surtout, quel but poursuivent vraiment ces créatures honnies, aussi majestueuses que dangereuses ? Les réponses risquent bien d’ébranler sa conception du monde… Mon avis : Je commencerais par dire que j’ai trouvé le scénario très particulier. Au premier abord, il paraît simple, puisqu’on suit une enfant entrer à l’Académie des Guerrières, un lieu où des femmes sont destinées à s’entraîner pour qu’un jour, peut-être, l’une d’entre elles soit sélectionnée pour devenir « l’élue » . Celle-ci doit se battre contre les Dragons qui menacent d’attaquer leur Académie, mais les Guerrières ne font pas que cela. Elles défendent les villages aux alentours, sauvent des personnes qui ne les remercient pas assez pour tout ce qu’elles font pour eux. Au fil de l’histoire, nous en apprenons toujours sur ces étranges Guerrières et leur mode de fonctionnement, en même temps que Sélène, l’héroïne, évolue entre ces murs. Petite parenthèse, certains chapitres sont même accompagnés de magnifiques illustrations mettant en scène certains Dragons évoqués par l'autrice dans son histoire, ce qui apporte un plus à l'histoire. Mais, pour en revenir à l'intrigue, comme je le disais : elle peut paraître banale. Mais quand on se pose sur ce roman pour le lire et qu’on se laisse happer par son originalité, cette impression se dissipe rapidement. Tout au long du livre, nous suivons une protagoniste qui ne cesse de grandir en même temps que le scénario se peaufine. C’est impressionnant, c’est comme si Sélène faisait en partie vivre le récit. Même si la (presque) totalité de l’histoire se passe entre les murs de l’Académie, on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Avec des liens logiques, un soupçon de réalisme et quelques émotions disséminées çà et là, l’autrice nous tient en haleine dans ce récit de Fantasy Post-Apocalyptique. De plus, si l’on y fait bien attention, seules les femmes peuvent se destiner au rôle de Guerrières. Dans la mentalité du roman, les hommes ont essayé et ont échoué, alors le flambeau est passé aux femmes. J’ai trouvé que c’était une lecture féministe, sans l’être à l’extrême, sans pousser des idées carrées bien trop loin ; il y avait juste ce qui fallait pour nous faire apprécier l’histoire. Je suis certaine, d’ailleurs, que ce roman peut plaire aux hommes également. En revanche, j’ai trouvé quelques éléments très prévisibles, c’est peut-être pour ça que je ne le qualifie pas de coup de cœur. Je ne vais pas vous dire ce que c’est, de peur de vous spoiler, mais il y a pas mal de retournements de situation que je voyais venir, des intrigues secondaires que je sentais arriver. Je ne dis pas que c’est négatif. D’un côté, je peux garantir que le livre correspondait à mes attentes, puisque je me doutais d’énormément de choses (et que ces choses me plaisaient de prime abord). De l’autre, je dirais que c’était une merveilleuse lecture, vraiment très bonne, mais il ne s’agit pas du livre qui me frappe de plein fouet ou qui m’électrocute. Après, comme je le disais, ce récit est vraiment très bon, avec une intrigue magnifiquement bien ficelée. Vous y trouverez beaucoup d’émotions (j’ai failli pleurer à un moment) et d’action, même si l’on entre clairement dans une sorte de huis-clos Young Adult. Ce premier tome pose bien les bases et n’ennuie pas le lecteur une seconde, ce qui fait de lui le commencement idéal pour une saga prometteuse. Au niveau de la plume, j’ai du mal à me faire un avis dessus, parce qu’elle m’a vraiment chamboulée. Et oui, je n’exagère pas. La façon d’écrire de Cyrielle Bandura n’a cessé de me surprendre, du début à la fin. C’est le genre d’autrice capable de tisser des phrases auxquelles on ne s’attend pas, même pour le passage le plus basique. Elle assemble ses mots de sorte que, pas une fois, je n’ai su à quoi m’attendre. Chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe… Tout était une véritable surprise pour moi. Si j’ai deviné pas mal de retournements de situations à l’avance, je peux vous dire que la plume de Cyrielle Bandura rattrape le tout ; elle est magique. Elle ensorcelle, elle épate, elle coupe le souffle. Et puis, elle nous emprisonne sans nous laisser une seconde de répit. Le plus merveilleux dans tout cela, c’est que par son écriture atypique, elle nous fait entrer aux côtés de ses personnages afin que nous vivions l’histoire à leurs côtés, rendant ainsi son roman très immersif. Je tiens à souligner que c’est une énorme qualité, surtout pour un roman de ce genre qui se veut un peu féministe sur les bords. En donnant aux lecteurs l’impression de vivre de dingues péripéties aux côtés des personnages, l’autrice les prend aux tripes et leur fait passer un message solide. Concernant les personnages, très franchement, j’ai trop à dire. Cela rallongerait énormément la chronique. Donc, je vais surtout parler de Sélène, même si en règle générale, j’ai vraiment kiffé certains personnages comme Maitilde et Deirdre. Mais bon, focus sur Sélène, donc, comme je le disais. C’est une héroïne que l’on observe grandir, faisant office de narratrice. Nous nous retrouvons dans sa tête, avec ses pensées, ses faiblesses, ses forces. Le roman nous ancre tellement en elle qu’elle paraît palpable, vivante. Personnellement, je me suis fort reconnue en Sélène sur certains aspects (beaucoup même, si ce n’est que nous n’avons pas le même physique !), notamment côté personnalité, tics et psychologie. J’ai apprécié de faire la rencontre d’une protagoniste aussi humaine, qui traîne aussi derrière elle des casseroles et des défauts, loin de la Mary-Sue qui me fait horreur dans les histoires. Elle peut échouer et réussir. Apprécier et détester. Se montrer héroïque et égoïste. Elle ressent des émotions. Ces émotions nous tirent dans les tréfonds de ses états d’âme. Et nous choisissons de l’aimer ou de la vomir. Dans mon cas, j’ai adoré Sélène. C’est une femme forte, courageuse, vaillante et terriblement fidèle à elle-même. En dehors de Sélène, je trouve que Cyrielle Bandura a aussi mis en avant certains de ses personnages, à tour de rôle, sans trop en abandonner ; ils ont tous eu leur petit moment de gloire, ce qui permet une identification plus large. Dans tous les cas, ce livre recèle de plein d’individus attachants qu’il nous est difficile de quitter une fois le livre terminé ! J'expliquais, précédemment, que j’avais deviné pas mal de tournants, mais j’ai omis de dire qu’il y en a un que je n’avais pas prévu : la fin. En effet, je dois avouer que le final du récit m’a étonnée. Je dirais même « dégoûtée », mais vous ne saurez pas pourquoi, bien entendu. Loin de moi l’idée de vous révéler le dénouement de ce petit trésor ! Néanmoins, je ne vous conseillerai qu’une chose : Gardez le cœur accroché, parce que l’autrice est une énorme sadique. Maintenant, il n’y a plus qu’à se mettre en PLS en attendant que le deuxième tome sorte… Grosso modo, si vous aimez la Fantasy, le Post-Apo, le Young-Adult, sachez que ce premier tome mélange ces trois genres et qu’il est divinement excellent. Bien qu’un chouïa prévisible, selon moi, l’histoire nous mène malgré tout vers une fin surprenante. Ce récit ne laisse aucun répit à nos émotions ! Des personnages attachants, un huis-clos bien rythmé et très prenant, des révélations au compte-gouttes… Les aventures de Sélène au sein de l’Académie des Guerrières ne laissent pas indifférent... Je vous recommande chaudement Athnuachan, tome 1 : L’Académie, le début d’une saga au potentiel élevé. PS : J'ai lu ce roman en même temps que l'adorable blogueuse et bookstagrammeuse Les Livres Enchantés. C'était marrant de constater que nos avancées restaient très proches l'une de l'autre, on se suivait dans la lecture sans le faire exprès et on se partageait nos avis au fur et à mesure. Une chouette expérience ! Si vous souhaitez lire sa chronique, cliquez sur le bouton ci-dessous. ÉDITION : NOWFUTURE. 242 PAGES. Je n’ai pas pour habitude de lire des essais. D’ailleurs, pour être honnête, je ne savais même pas que je pouvais en apprécier. Depuis peu, je tente de sortir de ma zone de confort, de découvrir des textes de non-fiction qui remuent, font marcher les méninges, poussent à la réflexion. Je vous affirme alors que La puissance de l’espoir est une très bonne surprise ! Autant par son contenu intéressant que par la véracité des propos de l’auteur. Je remercie sincèrement Nowfuture Éditions, particulièrement Delphine, pour leur confiance. Résumé : L’espoir, n’est-ce pas une chimère, une béquille pour les naïfs ? Soyons lucides : le monde tel qu’il est nous plombe les ailes. Cette sombre ambiance était déjà celle dans laquelle baignait Martin Luther King. À une époque de racisme écrasant, il a refusé de baisser les bras et il a agi. Son action lumineuse a rendu espoir à ceux qui souffraient sous le poids de l’injustice. En fédérant les énergies, en les encourageant à la solidarité, il leur a montré la puissance cachée dans leurs mains. Aujourd’hui encore, Martin Luther King nous ouvre la voie. L’espoir n’est pas un souhait, il est action ! La lutte contre les injustices sociales et économiques n’est pas achevée. La précarité guette un nombre croissant de citoyens. Le racisme ordinaire fait toujours des ravages. Fuyant la mort, les réfugiés sont traités chez nous comme des criminels. Il est temps de balayer la résignation et la passivité complice, comme en Espagne ces serruriers qui ont refusé d’expulser des gens de chez eux, en Grande-Bretagne ces employés de nettoyage qui ont exigé un salaire décent ou en Belgique ces familles qui ont accueilli des migrants. Mais la générosité et le courage individuels ne sont pas suffisants. L’auteur explique comment construire une mobilisation efficace et à long terme. Comment transformer les intérêts individuels en un projet d’intérêt public. Comment rassembler les rêves de chacun en un plan d’avenir solide porté par tous. L’espoir se décide et se construit. Et il soulève des montagnes. Préface de Jerry King Luther Afriyie, poète et défenseur des droits de l’homme. Mon avis : Difficile de structurer cette chronique comme je le fais habituellement. Je commencerais donc en parlant de l’introduction du récit qui donne une idée du ton. Bleri Lleshi débute son essai en nous expliquant la différence entre l’espoir et l’espérance, deux mots liés qui ne signifient pas la même chose, au fond. C’est une très belle mise en lumière appréciable, rédigée avec soin et profondeur. L’auteur explique également, par ce biais, la structure de son texte, ses choix, ses inspirations. Clair, net et précis, Bleri Lleshi expose déjà une partie de ses idées. On adhère ou on adhère ; c’est ici que tout se joue. Dans mon cas, cela m’a donné envie de commencer l’essai pour de bon ! Je savais bien qu’au cours de cette lecture, mon cerveau serait mis à rude épreuve, mais je n’imaginais pas une réflexion aussi poussée et légère à la fois. Tout au long de ma lecture, je n’ai pas été une fois embêtée par des termes trop compliqués – de plus, tout est vraiment bien expliqué – et j’ai même été surprise d’apprendre que l’auteur parle néerlandais, à l’origine. Je ne pensais pas du tout lire un livre néerlandophone. Quelle surprise ! Il était fichtrement bien traduit et fluide. Un ouvrage accessible à (presque) tous les âges. Je doute qu’un adolescent lise de lui-même ce genre de texte, sauf s’il veut vraiment réfléchir sur l’espoir, l’avenir et la société, mais la plume simple de Bleri Lleshi pourrait totalement convenir à un lecteur de quinze-seize ans. Au final, peu importe le public, la lecture de ce genre de récit s’avère inévitablement intéressante. Personnellement, j’ai vingt ans et je commence tout juste la lecture de ce type de texte. Pour l’heure, je n’ai pas encore regretté et je suis vraiment heureuse d’avoir pu découvrir La puissance de l’espoir en dehors du cadre scolaire, juste pour moi. Il s’agit là d’un livre agréable à lire. Les pages se tournent d’elles-mêmes, et pour notre plus grand plaisir, elles laissent leur marque dans notre esprit et dans notre façon de voir le monde. Par le biais de ce récit, j’en ai appris davantage sur Martin Luther King, un nom qui ne devrait pas vous être inconnu. L’auteur reconnaît lui-même s’inspirer de lui pour l’écriture de son essai, et les nombreuses piqûres de rappel sur ce personnage incroyable de notre Histoire m’ont vraiment plues. Lorsque Bleri Lleshi parlait de Martin Luther King, j’étais en haleine, accrochée au récit, avide des propos de l’auteur comme l’on se pendrait à ses lèvres au cours d’une conférence. Ce sont les passages que j’ai le plus adorés, en comptant les anecdotes qui parsemaient le récit. Les anecdotes. Il y en avait, et des tas ! C’est, selon moi, ce qui donne toute sa richesse à La puissance de l’espoir. Nous ne lisons pas un texte, des mots, des phrases. Nous suivons des parcours, des vies, des êtres humains, des pensées, de la justice, de l’injustice, l’évolution (ou la régression?) de notre société. Malgré ces ajouts sur Martin Luther King et ces anecdotes, l’auteur ne se perd pas dans ses idées et reste sur une ligne conductrice bien spécifique. En effet, le livre se divise en plusieurs parties, ainsi que sous-parties, nous permettant de savoir d’avance qui nous attend dans chacune d’elles. Et, lorsque tous les sujets sont approfondis, on ne peut s’empêcher de lâcher des « oh », des « ah »… et toutes ces onomatopées font échos au remue-ménage qui se crée dans notre esprit. Le texte de Bleri Lleshi, il m’a fait réfléchir, oui, mais il m’a aussi procuré un autre sentiment : celui d’être comprise. De lire noir sur blanc des situations, des témoignages, des explications avec lesquels je suis on ne peut plus d’accord. Je suis en accord avec sa vision des choses, donc forcément, ce livre m’a parlé. Ce livre qui, au début, ne m’évoquait rien. Aujourd’hui, j’essaie de le conseiller aux personnes désireuses de pousser leur réflexion plus loin. Mais pas que… L’auteur ne se contente pas de nous souligner une problématique, des maux, du négatif. Il saupoudre son texte de positif également. Par ailleurs, j’ai adoré le passage où il différenciait le pessimisme, le cynisme, le fatalisme, l’optimisme et l’espoir, ainsi que celui où il parlait de l’espoir actif et passif. De grandes explications, des exemples, des anecdotes tirées de sa propre expérience, ainsi que la précision aiguisée de ses sources… Tout est bon pour me faire vibrer ! Franchement, je ne m’attendais pas du tout à kiffer autant un essai sociologique. Cela me donne envie d’en découvrir davantage. « L'espoir est le moteur de la vie. Sans espoir, pas de vie. C'est l'espoir qui nous fait avancer, même les jours les plus difficiles. ». Je reprends ces mots de Bleri Lleshi, parce qu’ils m’ont profondément touchée. Le but de cet essai n’est pas simplement de nous faire prendre conscience de notre situation, de notre place en tant qu’être humain sur cette Terre injuste. Non, son but est aussi de nous pousser à troquer le désespoir contre l’espoir. Faire de cette dernière valeur notre moteur pour nous permettre d’avancer continuellement. Certes, le désespoir nous frappe parfois, mais doit-on le laisser nous piétiner ? En plus de nous apprendre beaucoup de choses et de nous faire réfléchir, l’auteur de ce texte propose à la fin de son récit quelques solutions pour nous aider à agir. Tous ensemble. Parce qu’elle est là, la valeur de cet essai : faire bouger les choses. Et comment les fait-on bouger ? Ensemble. Seul, on arrive à rien. À plusieurs, on soulève des montagnes. C’est aussi ainsi que Martin Luther King pensait, et ses idées traversent encore le temps aujourd’hui. Elles ont combattu le racisme omniprésent, ce qui a permis à beaucoup de Noirs de s’épanouir dans la société. Et même si ce combat est perpétuel, puisqu’il existera toujours des personnes intolérantes, il a rassemblé des gens et a fait bouger les choses. À nous d’en faire autant. Grosso modo, La puissance de l’espoir est une énorme surprise pour ma part. Un récit poignant, vibrant, empli de vérités et de précision. L’auteur nous guide dans ses idées sans se perdre, toutes logiques et cohérentes. J’ai dévoré cet essai en deux traites, tant la lecture fluide permet une immersion totale dans le texte, et je n’en ressors pas indemne. Ce récit remue, il remue tellement que maintenant, j’ai envie de rencontrer Bleri Lleshi simplement pour lui dire : merci. Merci d’avoir posé des mots sur ma pensée. À tous ceux qui souhaitent se mettre aux essais, je vous conseille de débuter par celui-ci. Et si vous aimez la sociologie en général, je ne peux que vous recommander cet ouvrage. N’oubliez pas : « L’espoir se décide et se construit. Et il soulève des montagnes. ». Envie de lire un autre avis sur cet ouvrage ? ÉDITION : SNAG FICTION. 523 PAGES. Pendant mes deux semaines de vacances en Espagne, au cours du mois de mai, j’avais dans l’idée de terminer le deuxième tome de Lune pourpre avant mon départ, mais il s’avère qu’il me restait 50 pages. J’ai donc dû l’emporter avec dans la voiture… et heureusement, parce que je me serais mal vue l’abandonner alors que j’atteignais la fin. De plus, il s’agit d’une très très bonne lecture ; un véritable coup de cœur ! Le premier tome m’avait déjà conquise, mais alors lui, il a fait plus que ça : il m’a fait rêver, m’a fait voyager, j’ai tout vécu avec l’héroïne. Et pour ça, je commence d’emblée ma chronique en vous disant que c’est un roman merveilleux. Je remercie sincèrement SNAG Fiction pour leur confiance, ainsi que Laëtitia Danae pour nos quelques discussions au cours de ma lecture. SPOILERS DU TOME 1 OBLIGENT ! Résumé : Heurtée par la bataille du bois des Murmures où elle a vu nombre de ses compagnons disparaître, la jeune Lilith n’a plus le choix et doit apprendre à s’endurcir. Plus déterminé que jamais à débusquer les Fronts Marqués, le roi Donovan semble prêt à tout pour asseoir son pouvoir et persécuter les peuples cachés. Pour l’arrêter, il n’existe qu’une solution : infiltrer Fall Marma, la cité ennemie ; et c'est à Lilith que revient cette lourde tâche. Celle de porter les chaînes. Celle d’être une asservie. Mon avis : Pour débuter, parlons du scénario. Il fait presque directement suite à l’intrigue du premier opus. Pour être honnête, j’ai lu Initiée il y a tellement longtemps que, lorsque j’ai reçu Asservie, je me suis dit « ouille, comment je vais faire pour me rappeler de tout ? ». Au départ, je pensais relire la fin du précédent, mais je n’ai malheureusement pas eu le temps. Ai-je regretté au final ? Absolument pas. L’autrice mène tellement bien son histoire, son univers et ses personnages qu’il m’a été facile de revenir dans sa saga. J’avais l’impression de retrouver un cocon familier, une bulle dans laquelle j’ai pris plaisir à m’immerger. Contrairement à Initiée, Asservie prend beaucoup moins de temps à démarrer. Nous avons le temps de nous remémorer certains noms, certaines scènes, et puis la faible tension du début laisse place à un véritable suspense haletant tout au long du récit. Pour ne pas spoiler, je vous dirais que, sans forcément bombarder son histoire d’action, l’autrice parvient sans mal à nous garder en haleine, à nous donner envie de tourner la page d’après, encore et encore. J’ai dû me contrôler, parce que si je n’avais que ça à faire de ma vie, le roman aurait été dévoré en moins de temps qu’il faut pour le dire. Une pépite, une véritable addiction que je conseille à absolument tous les fans de fantasy. On ne perd rien du fil de l’histoire, on suit Moira dans ses réussites, ses échecs, ses dérives, ses doutes, ses peurs. Je me suis retrouvée ballottée entre rebondissements et émotions. Pour vous dire, j’ai versé une petite larme à la fin de ma lecture… C’est incroyable comme Laëtitia Danae mène parfaitement sa barque, emmenant ses lecteurs et ses lectrices quelque part entre le rêve et la réalité. Oui, parce qu’en lisant son roman, j’avais l’impression que c’était réel, vivant, je me projetais dans tout ce qui arrivait à ses personnages. J’ai ri avec eux, j’ai pleuré pour eux, j’ai souffert à leurs côtés… C’était intense, émouvant, prenant. Depuis la lecture de ce deuxième opus, lorsqu’on me parle de « fantasy », je réponds « Laëtitia Danae ».
Bien entendu, je ne peux vous parler de cette perle sans mettre en avant la qualité de la plume de l’autrice. Étant habituée à sa prouesse d’écriture dans le précédent tome, je savais que je tomberais inévitablement sur quelque chose de bon. Mais, je ne m’attendais pas à ça. En plus de nous narrer une histoire palpitante avec beaucoup de profondeur et d’émotions, Laëtitia Danae a véritablement évolué. Sa plume, déjà très belle, a gagné en finesse. Elle pose une ambiance encore plus captivante, encore plus magique. Le rythme de ses phrases, parfaitement mené, ne cesse de me surprendre, d’accélérer les battements de mon cœur. De les diminuer, aussi. Et, surtout, la fluidité du texte est agréable, travaillée, tout ce qu’on attend d’un bon roman de fantasy. L’autrice écrit dans un style recherché, avec des mots juste, tantôt très secs et directs, tantôt plus doux et harmonieux. Ses phrases s’entremêlent dans ce mélange somptueux, donnant ainsi le ton sur le genre de récit : doux-amer. Un style que j’ai bu sans modération. Ce roman contient beaucoup trop de personnages, mais globalement, je peux vous dire qu’ils sont tous travaillés, même si l’on reste sur le point de vue de Moira – et c’est légitime, puisque c’est l’héroïne. En parlant d’elle, d’ailleurs, elle m’a véritablement touché dans ce deuxième opus. Elle doit porter des chaînes, se rabaisser, se faire maltraiter, mais elle subit, toujours, en gardant intactes ses valeurs et ses convictions. J’accroche rarement aussi fort avec les héros, parce qu’ils sont trop lisses et parfaits, mais ici ce n’est pas le cas de la protagoniste principale. Ses faiblesses, ses angoisses, ses défauts, tout cela fait d’elle une personne incroyablement merveilleuse. Par moments, on pourrait se dire « roh mais non, ne pense pas de telles choses » puis on se rappelle qu’en fait, ce genre de réflexion, c’est totalement humain, logique, cohérent. Dans sa situation, je pense qu’on ne survivrait pas plus d’une semaine. Et elle, elle s’est battue et se bat toujours. Elle est prête à mourir en se battant, malgré ses doutes et ses frayeurs. C’est un personnage que j’admire énormément, qui devrait servir de modèles à beaucoup de gens. Gros coup de cœur pour Moira dans ce tome, donc. En revanche, Hélian… je n’arrive décidément pas à l’aimer ! J’avais déjà eu du mal durant ma lecture d’Initiée, mais alors ici, c’était pire. Il m’a gonflé à un point…! Et le pire ? C’est que je ne sais vraiment pas dire exactement pourquoi je ne l’aime pas, c’est juste chimique. Ce personnage et moi, ça ne veut pas accrocher. En soi, ce n’est pas négatif comme retour, ça montre bien que les personnages de Laëtitia Danae font remuer beaucoup de ressentis en nous. Mais ils ne sont pas tous forcément positifs ! Dans tous les cas, même si je ne parle pas de tout le monde ici (Mutiane que j’adore, Melhen qui me fait parfois lever les yeux au ciel mais que j’apprécie quand même, Douce qui apporte sa fraîcheur, Shae dont la sagesse ne laisse pas indifférent, etc.), les intervenants de l’histoire se montrent tous intéressants. Évidemment, certains sont plus exploités que d’autres ; c’est impossible de creuser chaque personnage avec la même intensité, d’autant plus quand le lecteur suit le chemin d’un protagoniste en particulier. Néanmoins, je peux vous assurer que je ne me suis pas ennuyée un instant avec cette poignée d’individus hauts en couleur ! Pour terminer, parlons de cette fin. Attendez, je me mouche, je sors les violons, je me roule par terre et…. Aaaaaaaaah ! Vous me croyez si je vous dis que j’ai envie d’affubler Laëtitia Danae d’un millier de noms d’oiseaux ? Non, parce que sa fin m’a choquée. Pas toute la fin en elle-même, mais un passage en particulier, dont elle doit probablement se souvenir… Je n’ai pas pu m’en empêcher, j’ai pleuré. Et là, plus de deux semaines plus tard, cette scène hante encore mon esprit. Comment a-t-elle pu oser ? Mon Dieu, ça m’effraie à l’idée de lire le troisième et ultime tome tout en me donnant envie de le dévorer, pour savoir ce qui va se passer suite à toutes ces péripéties renversantes. Grosso modo, Initiée annonçait une trilogie démente, Asservie confirme cette théorie. Avec un scénario très bien ficelé, truffé d’émotions, de rebondissements et de tension, ce roman perce les codes de la fantasy pour les (re)modeler à sa guise. Au cours de votre lecture, vous rencontrerez des personnages intéressants et vivants, dénués d’incohérences. Vous aurez l’impression de vivre ce livre à leurs côtés. Si vous avez aimé le premier tome, vous adorerez celui-ci. Et, si vous ne connaissez pas du tout cette saga, qu’attendez-vous pour partir à l’aventure sur le dos de votre loup géant ? ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 166 PAGES. Après Chambre nymphale, j’ai enchaîné avec une autre publication signée Noir d’Absinthe, écrite par une autre autrice. Si je ne dis pas de bêtises, ces livres sont sortis plus ou moins en même temps et figurent dans la même collection ! Sans même avoir lu le résumé, je sentais que le livre de Louise Le Bars me plairait fortement. Une sorte de pressentiment ! Lorsque j’ai débuté ma lecture, je ne me rappelais plus du résumé (douce mémoire !) donc je me suis laissée totalement happer par l’histoire, sans trop me poser de questions… et je peux d’ores et déjà vous affirmer qu’il s’agit là d’un coup de cœur ! Je remercie Noir d’Absinthe, particulièrement Dorian, pour l’envoi de cette belle lecture en format ebook. Une chose est sûre, je compte bien me procurer la version brochée pour l’ajouter à ma collection Noir d’Absinthe ! Résumé : Olivier Moreau, un auteur de romans policiers en manque d'inspiration, décide de retourner dans le village de sa grand-mère tout juste décédée afin d'y régler certains détails. Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, sorte d'antique vampire végétal qui le fascinait enfant. Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l'écrivain en mal d'imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l'une que l'autre. Olivier découvrira que cette figure païenne ancestrale est bien plus qu'un simple conte bon à effrayer les enfants... Mon avis : Pour débuter, je parlerais du scénario. Je l’ai trouvé très bien ficelé du début à la fin. En effet, l’autrice nous fait suivre un écrivain en quête d’inspiration, et déjà cela m’a touchée, étant moi-même une passionnée d’écriture. Ce qu’Olivier ressent est très bien retranscrit, mais le plus terrible, c’est lorsqu’il fait la connaissance d’une charmante demoiselle qui lui fait lire son manuscrit. Et, c’est là que le roman de Louise Le Bars devient fichtrement intéressant et bien cousu, puisque le lecteur entre dans une sorte de mise en abîme : un récit dans un récit, une intrigue dans une intrigue. Bien entendu, je me suis douté que le manuscrit évoquait le Vert-de-Lierre, un mythe fictif inventé de A à Z par l’autrice elle-même, alors qu’il semble tellement vrai. On jurerait qu’il s’agit là d’une revisite, mais non… La maman de ce bébé a vraiment tout imaginé, du début à la fin des deux manuscrits qui s’entremêlent au cours du récit. Le plus beau, c’est que tout est cohérent, tout se tient, et même si le récit manque de rebondissements étonnants, on comprend très vite qu’il n’est pas fait pour ça. C’est une lecture très florale, supposée faire vibrer vos cœurs de lecteurs et de passionnés de mythes gothiques sans vous laisser respirer. Parce que, oui, du suspense, il y en a quand même. Plus précisément, l’autrice nous tient en haleine, non pas en ajoutant un plot-twist à son histoire, mais en nous immergeant sans relâche dans les pensées d’Olivier. Tantôt contradictoires, tantôt très réfléchies, ces dernières ne laissent pas une seule seconde de répit. Et, pour couronner le tout, aux états d’âme d’Olivier se mêlent ceux du personnage de Mary, dans le manuscrit qui est donné à l’écrivain. Toutes les émotions ressenties se retrouvent doublées, voire plus fortes pour l’un, moins pour l’autre, néanmoins jamais cette danse ténébreuse et fleurie ne s’arrête ; on se retrouve englouti malgré nous dans cette histoire (dés)enchantée.
Bien entendu, en plus d’un scénario qui tient la route, Louise Le Bars nous montre ses talents de conteuse de la plus belle des façons. Son écriture s’avère fluide et terriblement addictive, semblable à de faibles murmures cristallins envoyés à nos oreilles pour nous narrer les aventures d’Olivier et de Mary. Il contient des peines, des joies, de la colère, du soulagement, de l’affliction, du bonheur. Bénédiction ou malédiction ? Mythe ou réalité ? Au final, lit-on Louise Le Bars ou ses personnages ? Cela finissait par devenir difficile à savoir, tant les plumes sont uniques et se marient bien. De plus, elles ne se départissent pas de poésie, tout en restant accessibles à tout public, même si je pense qu’un adulte sera plus apte à apprécier la lecture d’une telle histoire. Certaines thématiques y sont abordées de façon abrupte et douce à la fois, un mélange de rudesse et de délicatesse. Une merveilleuse façon d’aborder sous tous les angles le mythe du Vert-de-Lierre, tricoté avec dextérité par Louise Le Bars. Très clairement, les personnages font vivre le roman. Ils sont attachants, consistants – même Mary, alors qu’elle est le personnage d’un livre ancré dans un autre livre ! – et cohérents avec leurs idéaux et leurs courants de pensée. J’ai adoré le lien qui unit Mary à la Nature, mais aussi celui qui se tisse entre Olivier et l’autrice du manuscrit, sans parler de la coalition entre le Vert-de-Lierre et tout le reste. Un véritable enchevêtrement de relations bien construit et qui prend tout son sens à la fin de l’histoire… Comme je le disais plus haut, Olivier m’a touché, de par son syndrome de la page blanche. Je ne l’ai pas vraiment vécu de la même façon, puisque lui c’est la fuite de ses idées qui le rend mal, alors que moi, c’était juste un dégoût temporaire de l’écriture en elle-même. Cependant, je me suis sentie très proche de lui dans son combat, dans ses pensées. Il est réaliste, humain, avec des défauts, des qualités, des forces et des faiblesses. J’ai eu envie d’en savoir plus sur lui, de le voir heureux, et j’ai passé toute ma lecture à angoisser pour lui parce qu’on le sent frôler le danger, jouer avec le feu. C’est très stressant ! La fin du livre nous dévoile des secrets auxquels on ne s’attend pas forcément, même si la puissance de ce récit ne se résume pas à un quelconque rebondissement. Ce n’est pas une lecture qui vous tiendra en haleine par des mystères et des secrets dans la narration, mais plutôt dans la façon dont les personnages vont appréhender ça. Par exemple, c’est comme si vous regardez un film, que vous voyez un personnage poser une bombe sous une table puis qu’un couple s’y assied. Vous allez passer tout votre temps à sentir votre cœur palpiter, à vous demander, non pas qui a posé cette bombe, mais quand est-ce que le couple la remarquera et s’il la remarque à un moment donné. Vert-de-Lierre, c’est exactement ce ressenti. Tout au long de cette courte et intense histoire, vous appréhenderez la fin. Et lorsqu’elle vous sera enfin donnée, vous soupirerez… de tristesse, de colère ou de soulagement ? À vous d’en juger ! Grosso modo, si vous appréciez les contes locaux – qu’ils soient repris ou inventés – et les romans aux allures gothiques et florales, je vous conseille Vert-de-Lierre les yeux fermés. Louise Le Bars, par sa plume suave et complexe, vous emportera sans mal dans deux histoires différentes, pourtant liées par un même nom, une même intrigue : le Vert-de-Lierre. Avec un héros humain et attachant, laissez les ténèbres vous happer. Elles vous permettront peut-être de comprendre le fin mot d’un mythe beau et horrible à la fois... ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 210 PAGES. Cette fois, je vais vous parler du dernier roman de chez Noir d’Absinthe que j’ai lu : Chambre nymphale. Je vous avoue que je ne connaissais absolument pas ce genre auparavant. Le style de l’autrice, le scénario, bref l’entièreté de cet ouvrage, tout est déstabilisant. Une véritable sortie de ma zone de confort. Je ne saurais vous dire si j’ai aimé ou non, parce que c’est une lecture très particulière. Une lecture bonne, mais vraiment à l’écart de ce qu’on a l’habitude de lire. Je reconnais la qualité du roman et de l’écrivaine, ça, c’est sûr. Après, comme je vous dis, je suis incapable de vous dire « j’ai aimé » ou « j’ai détesté ». Comme le roman, mon avis se compose de moult nuances et ne se range pas dans un moule précis. Je remercie sincèrement la Masse Critique Babelio, ainsi que Noir d'Absinthe pour l'envoi de ce roman. Résumé : À la suite d’un traumatisme, Otto se trouve confronté à un paysage de désolation et de ténèbres. En proie à ses démons, il évolue dans un univers de sombres fantasmagories, recréant la réalité en l’arpentant dans sa sensibilité, flirtant ou communiant avec la folie. Entre ses instincts archaïques et le Monstre dévorant, la métamorphose opère. Mon avis : Pour débuter, je dirais qu’il s’agit là d’un roman qui ne suit pas de scénario spécifique, ce que je trouve d’autant plus original. Enfin, si, il y a le synopsis de départ, un commencement, un milieu et une fin. Mais, ce que je veux dire, c’est qu’on se retrouve empêtré dans un perpétuel combat contre les démons d’Otto, à ses côtés, sans pause permettant de souffler. Maude Elyther nous fait entrer dans l’esprit de son personnage, où la frontière entre le rêve et le cauchemar ne tient qu’à un fil. Surtout, on se retrouve tiré dans la douleur mentale du personnage narrateur sans une seule minute de répit. À aucun moment il n’est aisé de débusquer le vrai du faux, de comprendre le traumatisme d’Otto. Tout nous vient au compte-goutte, et on suit les jours qui passent dans la vie du personnage, sans les sentir se dérouler. Tout se ressemble, les heures s’avèrent identiques, le temps figé, les peines englouties et recrachées continuellement. Selon moi, le roman commence en force, avec un début intense et chargé en émotions. Il nous plonge directement dans l’ambiance du livre, lequel se referme autour du lecteur comme un étau. Bien vite, il étouffe et devient oppressant. Malheureusement, vers le milieu, je l’ai senti se desserrer et j’ai fini par décrocher légèrement de l’histoire. Tout me paraissait répétitif, le livre perdait de son intensité. Mais bien vite, tout a basculé, j’ai retrouvé en la fin ce que j’ai apprécié au début. Une tension qui monte crescendo, toutefois saupoudrée de révélations et de brèches de réalités. On s’extirpe doucement du monde des rêves et des cauchemars pour comprendre le passé d’Otto, sa vie et tout ce qui l’entoure, non sans perdre l’aspect horrifique et onirique qui ne cesse de nous suivre dès les premières pages. Je vois cette histoire comme le chemin difficile d’une personne en deuil, incapable de se dépêtrer d’une boue toxique. Celle-ci recouvre, consume, coupe la respiration, non sans permettre d’ouvrir les yeux et de prendre conscience de certaines choses. L’autrice a vraiment bien géré l’aspect psychologique de son personnage, s’obligeant ainsi à mettre tous les autres en arrière-plan, mais c’est un choix esthétique appréciable et logique dans un tel récit. Au fil de l’avancée, on se rend compte que l’histoire prend une direction romantique, tout en restant malsaine et tragique. Les bases d’une romance se posent et elles sont très importantes pour la suite, surtout la fin du roman.
Là où le texte montre tout son potentiel, l’entièreté de sa qualité suprême, c’est lorsque l’on entre en contact avec la plume de Maude Elyther. Elle est douce et brute, consistante et irréelle, éphémère et éternelle. Sa façon d’écrire est incroyable, je dirais même que j’ai rarement lu une aussi belle plume. Les mots s’entrechoquent, explosent, attaquent avec une force et délicatesse à la fois. C’est un mélange intense de plusieurs extrêmes. L’autrice réussit à véhiculer des émotions, à poser des mots sur la souffrance, l’affliction, la part d’ombre de l’être humain, le montre que l’on cache en nous – et non pas dans le placard, mais au fond de notre âme. Vraiment, l’autrice a réalisé là une œuvre exceptionnelle du point de vue écriture. Ce n’est pas une plume que je risque d’oublier. J’ai hâte de voir ce que Maude Elyther a encore à écrire, à raconter. Je trouve son écriture hors du temps, de la norme, de tous genres. Un délice original et onctueux. Au niveau des personnages, on se rend compte qu’il n’y a qu’Otto, quasi, mais aussi plusieurs individus gravitant autour de lui comme Ethan, Stéphane, Milo, Félix, Barbara… Tous ces noms qui, de temps en temps, interviennent dans le texte pour rappeler que le protagoniste n’est pas seul face à ses démons. Ils sont fort mis de côté, comme les personnages très secondaires qu’ils sont, mais bizarrement, cela ne m’a pas dérangé. L’histoire concerne Otto, sa sensibilité, ses forces, ses faiblesses, toute l’intensité de son combat contre ses monstres, ses sombres pensées, son apprentissage, sa renaissance et son envol vers l’espoir. À la rigueur, Maude Elyther a décidé de nous en apprendre aussi un peu sur Stéphane, mais encore là, nous ne savons pas tant de choses, ni sur lui, ni sur ses peines. Nous savons juste ce qu’elles lui font et ce qu’il devient à cause d’elles. Dans tous les cas, la psychologie des personnage est très bien gérée, et l’autrice creuse au maximum en eux pour nous révéler leur profondeur. La fin du récit remonte une pente difficile, très rêche et difficile à vivre pour Otto, mais aussi le lecteur, plus perdu que jamais entre rêves et réalités. Un combat final s’effectue, entre le protagoniste et sa part d’ombre, son démon, plus fort qu'avant. Le récit n’a fait que monter crescendo, pour se stabiliser au milieu, et terminer par une bataille violente. Le milieu du livre m’avait malheureusement fait décrocher, mais à un certain moment, la plume de Maude Elyther a su récupérer mon intérêt. La clôture du récit est fidèle au reste de l’histoire, c’est une fin logique et appropriée pour ce type d’histoire. J’ai bien aimé l’ajout des peintures dans le livre, toutes réalisées par l’autrice, représentant son univers et certains de ses personnages. Cela rendait le récit beaucoup plus vivant ! Grosso modo, Chambre nymphale n’est pas un roman que je conseillerais à tout le monde. Il s’agit d’une histoire horrifique et onirique, frôlant les frontières entre la folie et la raison, la réalité et le rêve, avec des personnages contrôlés par leurs émotions. Un combat perpétuel face à ses démons, aux démons du protagoniste. Un récit court, mais intense, empli de violence et d’affliction, le tout narré par une conteuse incroyable à la plume extraordinaire. ÉDITION : LE MONDE DES ÉTOILES. 283 PAGES. Début du mois, j’ai terminé la lecture d’un autre livre : Araluna, écrit par Philippe Sombreval. Il traînait dans ma PAL depuis très longtemps, ce qui n’est pas très sérieux. Mais, je vous avoue que j’avais un peu peur de le lire comme le genre de ce roman ne figure pas parmi mes préférés (disons que j’aime pas l’historique, mais pas forcément la période du Moyen-Âge si ce n’est pas couplé à de la Fantasy). Pour le coup, je ressors quelque peu mitigée de cette lecture ! J’y ai trouvé de nombreux points positifs, mais globalement, je n’ai pas été totalement satisfaite (mais cela relève plus de mon avis personnel, cela ne veut pas dire que le roman est mauvais !). Je remercie cependant Philippe Sombreval et Le Monde des Étoiles pour cette découverte. Résumé : En cette mi-XIVème siècle, les caprices du destin et la guerre de cent ans vont amener un chevalier Breton en plein comté de Luxembourg. Le successeur de Jean l’Aveugle, mort héroïquement à la bataille de Crécy, confiera une mission capitale à celui qu’on surnommera plus tard « le loup noir de Bretagne » : protéger la cité d’Arlon et le pays qui l’entoure. Dès lors, aucun brigand ne pourra ravager et piller impunément sans être poursuivi par les « Compagnons d’Araluna ». Aventures, batailles épiques, romantisme, réflexion sur la guerre et la religion composent la trame d’Araluna. Un roman s’incrustant dans l’histoire régionale d’Arlon et de ses alentours. Mon avis : Pour commencer, je vais parler du scénario. J’avoue qu’a priori, je ne savais pas vraiment où l’auteur souhaitait nous mener. L’histoire semblait beaucoup tourner autour de son personnage, au même nom que lui, Philippe de Sombreval. Difficile de parler de l’intrigue sans en passer par le protagoniste. Au fil des pages, on en apprend sur ce chevalier au sale caractère. N’ayant pas lu le résumé, je ne saisissais pas le fil conducteur du récit. Je l’ai toutefois compris après être retournée lire le résumé (j’avais dû le lire et oublier certains détails). C’est dommage, parce que j’aurais voulu comprendre le roman sans devoir retourner sur la quatrième de couverture, mais ce n’est peut-être que moi. L’auteur mélange de réels éléments de l’Histoire à sa fiction, soucieux de respecter au maximum les événements tels qu’ils sont décrits. Quand il dérivait un peu, il y avait une note de bas de page explicative. J’ai trouvé ça très honnête de sa part et, personnellement, j’ai appris pas mal de choses sur l’histoire régionale d’Arlon et de ses alentours. Je pense que ce texte touchera plus particulièrement les lecteurs belges, surtout les Arlonais. Bien que basique, le scénario a fini par m’emporter et me donnait envie de continuer ma lecture jusqu’à la dernière page. Pendant la première moitié du livre, on rencontre plein de nouveaux personnages. J’étais un peu perdue, aux premiers abords, mais plus il y en avait, plus ça devenait intéressant. Ils apportaient une certaine fraîcheur aux Compagnons d’Araluna. L’intrigue reste globalement agréable, mais elle ne m’a pas du tout marquée de par sa prévisibilité et d’un léger manque de peps. En dehors de cela, elle s’avère intéressante au niveau historique, via sa dimension pédagogique qui attise curiosité et intérêt quant à l’histoire arlonaise.
La plume de l’auteur se lit très facilement, étant fluide et accessible à tout âge. J’ai fini le livre en quatre traites, je pense, preuve qu’il passe bien. Le seul souci est le manque de style. Je n’ai pas été happée par l’écriture, au point de boire chaque mot et chaque phrase. J’entrais et ressortais trop vite de ma lecture, sans me sentir gênée ou frustrée. Une autre raison qui, selon moi, en fait une lecture bonne, certes, mais pas transcendante du tout. En revanche, je tire mon chapeau à Philippe Sombreval pour sa faculté à nous parler de l’Histoire, avec des termes propres à cette période, sans nous perdre. Il dose bien ses informations et n’utilise pas des mots trop difficiles à la compréhension, parvenant à insuffler de la légèreté dans cette époque complexe. Par ailleurs, j’ai trouvé les scènes de combat, les personnages et les décors généralement bien décrits. Je trouve que, à défaut d’avoir une âme, la plume de l’auteur a su recouvrir le roman d’une certaine ambiance particulière. J’avoue que, concernant les personnages, je n’ai pas grand-chose à dire. Ils ne m’ont pas vraiment touchée, et je ne me rappelle même pas de la moitié (il y en a trop, en peu de pages). Au cours de la lecture, leur nombre ne m’a pas dérangée, mais là, j’avoue que peu me sont restés vraiment en mémoire. Même si l’histoire tourne autour de Philippe de Sombreval, j’ai trouvé ça chouette que chaque personnage puisse avoir son chapitre dédié et qu’on retrouve, au final, pas mal d’interventions d’individus secondaires et récurrents tout du long. Même le chevalier principal a son Némésis, ce que j’ai aussi trouvé sympa. L’auteur ne délaisse pas ses autres personnages pour le protagoniste central ! Je ne m’y attendais pas, mais j’ai vraiment bien aimé la fin. Elle refait un bon sur le début, ce qui nous montre que prologue, contenu et épilogue se retrouvent tous liés. Un peu avant la dernière page, au vu de ce qui se déroulait dans l’histoire, je me demandais bien comment l’auteur comptait clore son récit sans couper au beau milieu de l’intrigue, créant ainsi un cliffhanger. Pourtant, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé, et Philippe Sombreval parvient sans difficulté à poser une conclusion sur son ouvrage, sans nous laisser dans le flou. Il répond plus ou moins à toutes nos questions, sans oublier d’y laisser une touche de mystère. Je suis soulagée de voir qu’un vrai point final est posé, donnant tout son sens au mot « fin ». Même si le roman ne m’a pas du tout marquée, j’ai passé un chouette moment aux côtés des Compagnons d’Araluna et j’espérais une bonne conclusion à cette histoire. Et c’est arrivé, donc c’est cool ! Grosso modo, Araluna est un roman sur l’histoire d’Arlon et de ses alentours, au Moyen-Âge, où divers personnages évoluent sans trop laisser de côté les secondaires. Malgré sa fluidité et sa simplicité, la plume m’a paru dénuée d’âme, et je n’ai pas été totalement happée par le récit. En revanche, le livre se lit facilement, la façon dont la fiction est abordée reste agréable et la fin clôture parfaitement le récit. Le fait qu’il ne s’agisse pas de mon genre de lecture, à la base, a dû peser dans la balance… Cependant, le roman en lui-même pourrait plaire aux fans de textes moyenâgeux, notamment aux intéressé(e)s par l’histoire d’Arlon et de ses alentours ! ÉDITION : SCRINEO. 252 PAGES. Aujourd’hui, je vais vous parler de mon deuxième coup de cœur, mais aussi ma première découverte chez les Éditions Scrineo. À la base, on nous proposait des nouvelles sorties de la maison d’édition dans un programme, et j’avoue que je ne connaissais rien du tout. J’avais même oublié que j’avais demandé Le cirque interdit. Lorsque j’ai ouvert le colis, c’était donc la surprise totale (vive la mémoire de poisson rouge !). Mais, la surprise ne s’est pas arrêtée là… Je vous en parle en détail dans ma chronique ! Je remercie sincèrement Phénix-Web et les Éditions Scrineo pour leur confiance. Résumé : Bienvenue au cirque Vazatta ! Approchez sans crainte, venez rire avec nos clowns et admirer nos acrobates ! Le dernier cirque de France vous ouvre ses portes pour un spectacle envoûtant... Dans un pays gouverné par le Parti Zéro Risque, qui a banni toutes les pratiques jugées dangereuses, Maria décide d'infiltrer la troupe Vazatta. Sa rencontre avec les artistes et surtout avec Mathieu, acrobate et clown apprenti, va bouleverser ses certitudes... Jusqu'où faut-il aller au nom de la sécurité ? Peut-on vivre libre et ne jamais rien risquer ? Mon avis : Cela faisait des années que je cherchais un livre de ce genre. N’étant pas une fan du cirque dans la vie réelle (surtout à cause de la façon dont on y traite les animaux), j’apprécie néanmoins l’ambiance de tels événements, les acrobaties, etc. En lisant Le cirque interdit, j’ai pu constater que l’autrice ne traitait pas forcément le sujet du cirque précisément, il y avait autre chose derrière. Des mystères, des secrets, deux narrations ; l’une jouant avec le feu, l’autre jouant avec la glace. La tension ne fait que monter crescendo durant toute l’histoire. Célia Flaux mène son scénario d’une main de maîtresse, jonglant avec les émotions de ses personnages et le déroulement de son histoire. À chaque page que je tournais, je me demandais comment tout ça allait bien pouvoir se terminer… J’éprouvais même un pincement au cœur. L’autrice a l’art de nous bercer dans des décors et des moments somptueux, tout en spectacles et en acrobaties, entre joie et peine, humour et douleur. Tout dans cette histoire semble cohérent, surtout la manière avec laquelle le futur s’avère dépeint. Dans son roman, Célia Flaux pointe du doigt l’influence que prennent les Assurances, désireuses de protéger les gens du danger (ou de se faire énormément d’argent sur leur dos). On empêche les gens de prendre des risques, sous peine de les envoyer en Rééducation où ils ne deviendraient que des légumes incapables de toute pensée rationnelle. Cette réalité, dans laquelle vivent les héros de l’histoire, me glace le sang, m’effraie. Le pire ? C’est que cela pourrait tellement arrivé… Tout en anticipant les événements, Célia Flaux garde ce qu’il faut de familier et de contemporain pour que nous gardions les pieds sur Terre. Le tout saupoudré d’un fond fantasmagorique où jongleries, acrobaties et représentations clownesque nous happent et nous rappellent les joies d’un cirque. Une histoire très addictive, bien menée et magnifique.
Le plume de l’autrice a suffi à me rendre accro. Raccord au type d’histoire qui nous est offerte, elle s’avère riche en émotions et en descriptions, sans pour autant devenir rébarbative. Je ne me suis pas ennuyée une fois, alors que ce n’est pas un livre qui se base sur l’action et des aventures épiques à suivre de pages en pages. Célia Flaux parvient à nous enfermer dans son univers fabuleux et détestable à la fois, où tout risque est puni par la loi, grâce à une écriture fluide et chargée très certainement de petits bouts d’elle-même. On sent sa passion, son ton légèrement engagé. Elle y a mis ses tripes, c’est obligé ! Par ailleurs, j’ai été plus qu’émerveillée de découvrir des textes sous formats différents à chaque fin de chapitre. En effet, des bouts de journaux, de contrats, d’échanges par messages et d’autres choses sont insérés dans le livre, créant ainsi un objet-livre particulier et original, propre à lui-même. Il s’agit vraiment d’un roman merveilleux dans tous les sens du terme ! J’ai vraiment été subjuguée par la manière dont Célia Flaux traitait ses personnages, notamment les deux principaux (et aussi narrateurs de l’histoire) : Maria et Mathieu. On peut dire qu’ils ne manquent pas de force de caractère, de profondeur et d’entrain ! Maria, de son côté, est une personne fermée, asociale, très crispée, n’appréciant guère la lumière, les projecteurs, les costumes farfelus. On peut même dire qu’elle est vachement coincée comme nana ! De son côté, Mathieu est carrément son contraire ! Il est très extraverti, ouvert d’esprit, il aime les gens, le public, les projecteurs, faire des blagues… J’ai trouvé ça drôle, parce que ça amenait pas mal de situations cocasses, notamment dans sa narration lorsqu’il surnommait la nouvelle assistante de son papy Miss Glaçon. J’ai bien aimé leur façon de se tourner autour sans trop savoir comment appréhender l’autre… Et, bien entendu, l’évolution de ces deux personnages depuis qu’ils sont en contact est impressionnante. Leur relation, émouvante et poignante, a pris des tournants inattendus. Je ne saurais dire avec exactitude lequel des deux protagonistes-narrateurs j’ai le plus aimé, parce qu’ils s’égalisent parfaitement. En étant à ce point opposés, ils se complètent alors et ça fait des chocapics ! Merci à Célia Flaux de m’avoir fait connaître d’aussi beaux personnages, authentiques, chargés de défauts et de qualités qu’on apprécie envers et contre tout ! La fin du roman prend un chemin auquel je ne m’attendais pas, je vous l’avoue, mais cela n’a pas été pour me déplaire. Toutes ces histoires, ces tensions, ces montagnes de secrets et de mystères, cela nous projette dans une escalade vertigineuse où le moindre faux pas peut tout faire basculer. On peut dire que suite à toute cette ribambelle d’émotions, de doutes et de stress, le final du roman tient ses promesses. Une magnifique clôture pour un one-shot de qualité ! Je dois vous avouer que les personnages vont me manquer. Grosso modo, Le cirque interdit est une danse douce-amère, à la chorégraphie composée d’une dystopie fantaisiste propre au cirque. En dehors de l’intrigue principale, une tension ne cesse d’accroître, basée sur les non-dits, les secrets et des désirs de vengeance. En plus de bien doser le vocabulaire et la fluidité de sa plume, Célia Flaux offre des personnages hauts en couleurs, provoquant une explosion électrisante par leur simple contact. Ce roman m’a conquise par l’originalité de sa structure, de son scénario et de sa composition intérieure très particulière. Bienvenue au cirque Vazatta ! Approchez sans crainte, venez rire et pleurer avec Maria et Mathieu, ainsi que tous les autres. Le dernier cirque de France vous ouvre ses portes pour un spectacle envoûtant… sauriez-vous l’apprécier à sa juste valeur ? Un coup de cœur que je recommande à tous ! ÉDITION : MICHEL LAFON. 361 PAGES. Hiiiiii, la suite de L’Île des Disparus, hiii ! Je n’arrive pas à croire qu’aussitôt publiée, elle a été aussitôt dévorée… J’avais plus qu’adoré le tome 1, dont vous pouvez lire la chronique sur mon blog en cliquant ici. J’éprouvais une hâte indescriptible à l’idée de le lire, mais en même temps, j’avais trop peur d’être déçue, surtout en ce moment où les suites ont tendance à moins m’accrocher que le premier tome. Et pourtant… ce deuxième opus est encore meilleur que le premier ! Comment ça, vous ne me croyez pas ? Mais si, mais si ! Il était sensationnel ; un véritable coup de cœur. J’espère sincèrement qu’il y aura une suite, encore, parce que… wahou quoi ! Je remercie sincèrement les éditions Michel Lafon, particulièrement Camille, pour l’envoi de ce service presse. Résumé : Choisis ton destin, Fille de l'eau ! Le printemps est là, et pourtant, un épais brouillard a envahi l'archipel suédois. D'après la légende ancestrale, cette brume opaque annonce de terribles événements. Bientôt, elle va noyer les navigateurs et perturber les signaux des GPS, troublant l'équilibre de l'île. Changelin parmi les humains, la jeune Tuva tente par tous les moyens de découvrir la vérité, sur elle-même et sur le danger qui menace sa terre natale. Aux côtés de son meilleur ami Rasmus, et de Maria, sa fidèle alliée mara, la jeune fille comprend qu'une créature mythique offensée par les hommes s'est réveillée sous la forme de ce brouillard. Le peuple des océans dont elle pensait être la seule survivante est loin d'avoir dit son dernier mot. Mon avis : Tout d’abord, il faut savoir que le premier tome clôturait un arc sur les mystères de l’Archipel de Stockholm, tout en répondant à des interrogations sur Tuva, automatiquement suivies de nouvelles questions à son sujet… En soi, il y avait une certaine fin, mais en même temps, un suspense planant au-dessus de l’univers des deux autrices, un creux à combler amenant une certaine frustration. J’étais plus qu’heureuse de débuter cette suite qui, je l’espérais, répondrait à mes nombreuses questions quant au peuple de l’océan et à la nature de Tuva. J’ai apprécié les petits rappels sur l’intrigue du premier opus qui nous sont faits, nous rappelant avec subtilité ce qui s’était passé. J’ai adoré replonger dans l’univers des deux autrices, un univers qui m’avait manqué depuis tout ce temps que j’attendais la suite. Le scénario s’assombrit de plus en plus, au fil des pages qui se tournent. On retrouve l’aspect noir du premier livre, mais de manière plus poussée, comme si les ténèbres s’imprégnaient lentement des pages. Une immersion totale dans une intrigue bien ficelée, où frissons et tensions ne vous quittent pas une seconde. Tout le long de l’histoire, j’ai senti un certain malaise me saisir. Un malaise qui refusait de partir. J’éprouvais excitation et appréhension à l’idée d’atteindre la dernière page, parce que j’avais peur de ce qui allait se dérouler. Pourtant, malgré l’angoisse, je n’ai pu m’empêcher de tourner les pages. Encore et encore. Un véritable page-turner à vous glacer le sang ! Côté écriture, j’avais oublié à quel point ce roman se lit vite. Il contient des phrases et des mots simples, maniés à la perfection et ancrés dans un rythme difficile à déprécier. Il s’agit d’une traduction, j’en ai conscience. Et celle-ci est vraiment réussie. Elle régale les yeux, sans pour autant se montrer alambiquée et complexe. Tout réside dans sa construction basique. Comme quoi, la simplicité peut vraiment rendre accro, parfois. Cette simplicité associée à Tuva et son jeune âge. D’ailleurs, ça aussi, c’est quelque chose que j’adore dans cette saga : l’âge de Tuva respecté dans la narration. Bien que mature pour son âge, l’héroïne du roman s’exprime à la première personne dans la narration. Nous suivons tout à travers son regard, nous la voyons évoluer, nous grandissons avec elle. J’ai apprécié de constater qu’envers et contre tout, elle restait une pré-adolescente dans ses paroles et dans son attitude, dans certaines situations. Ce thriller fantastique ne se départit pas de cohérence et de réalisme, autant dans le scénario que dans la plume… De nouveaux personnages interviennent dans le récit, mais très secondaires. Nous gravitons surtout autour des protagonistes principaux que nous connaissons depuis le premier tome, toujours selon le point de vue de Tuva. Alors, j’étais un peu dégoûtée de voir Rasmus en retrait à ce point, mais en dehors de ça, j’ai été subjuguée par l’évolution des personnages plus qu’incroyable ! Tuva, déjà mature, devient encore plus adulte en oubliant même de quelle manière on redevient une ado normale. Par cette histoire, nous en apprenons un peu plus sur ses origines, mais aussi sur elle, son identité, ses doutes et ses peurs. Elle se demande où est véritablement sa place, se cherche, sans parvenir à se trouver. Une vraie quête de soi, mise en fond pour laisser l’intrigue principale prendre le dessus. J’ai été quelque peu déçue du personnage de Rasmus, dont les réactions m’ont énervée. La façon qu’il a de gérer sa relation avec Tuva m’a déplu, à tel point que l’estime que j’avais pour lui est redescendue dans ce tome. J’espère que, s’il y a une suite (normalement ?), ce personnage s’améliorera et que je pourrais recommencer à l’apprécier. Dans le premier tome, il avait justement bien agi, frôlant même de trop près la perfection. Au moins, cette suite aura contrebalancé la cadence, nous rappelant par ce biais que chaque être humain a des défauts. En dehors de ce duo, j’ai adoré le rapprochement entre Tuva et un certain personnage, dont je ne parlerai pas, pour ne pas spoiler. Mais, c’était vraiment sympa à suivre ! Lorsque j’ai atteint la fin, j’étais plus que triste de devoir quitter cet univers à nouveau… J’éprouve une sensation d’arrachement, de réveil abrupt après un merveilleux rêve (même si l’on pourrait plutôt associer cette saga à un cauchemar, quand on voit comme ils en bavent tout au long du récit !). L’envie de me replonger dans les aventures de Tuva me titille, me nargue, mais je sais que ça m’est impossible. J’ai l’impression de ne pas en avoir eu assez, une sensation de manque ne cesse de m’oppresser. D’autant plus qu’il s’agissait d’un final sensationnel ! De l’action, du stress, des ultimatums, de la rage, de la peur… Tout y était, tout s’entrechoquait, tout s’accélérait. Le début et le milieu faisaient vaciller le lecteur, tiraillé entre diverses émotions contradictoires. Des montagnes russes de sentiments, allant d’extrêmes à extrêmes. Ici, la fin, c’est un mur. Un mur sur lequel on nous pousse. Ça fait BANG, ça fait BOOM, ça fait mal. En plus ? Ce n’est que le commencement. Le pire ? C’est qu’il faut encore attendre. FRUSTRATION ! Malgré tout, ce final explosif aura comblé toutes mes attentes, me confortant dans l’idée que ce roman est fabuleux. Grosso modo, si vous avez apprécié (ou adoré) le premier tome de L’Île des Disparus, écrit par Viveca et Camilla Sten, vous devez succomber à cette suite. Plus palpitant, plus angoissant, plus enrageant, ce deuxième opus vous entraînera au fond de l’eau jusqu’à vous couper le souffle. Au fil des pages, vous sentirez votre respiration vous quitter, mais vous ne pourrez pas vous arrêter. Ce livre addictif ne se lit pas, il se gobe tout cru ! À l’instar du premier tome, L’Île des Disparus, tome 2 : le Secret du Brouillard figure parmi mes premiers coups de cœur de l’année 2019 ! J'ai aussi chroniqué... ÉDITION : BALIVERNES ÉDITIONS. 40 PAGES. En novembre 2018, j’avais lu un ouvrage de jeunesse que j’avais oublié de vous chroniquer. Il figure dans ma liste de chroniques à écrire depuis tout ce temps… et c’est maintenant que j’y arrive enfin ! En plus, c’était une belle lecture qui ne m’évoque qu’un agréable souvenir. Je remercie sincèrement Balivernes Éditions pour sa confiance. Résumé : Monsieur Fée n’est pas comme les autres fées de la forêt. Quand il essaye d’imiter la Fée des Bisous qui pique les fesses des amoureux, il ne provoque qu’éclats de rire. Quand il tente de faire apparaître des pansements comme la Fée des Bobos, il n’arrive qu’à changer les arbres en barbe-à-papa. Pensant n’être qu’un bon à rien en tant que fée, il découvre un jour une ville toute grise où tout le monde est triste. Et là, toutes ses erreurs amènent de la couleur sur les murs et des rires dans le métro. Il réalise alors qu’il ne faisait pas tout de travers, mais juste à sa manière. Plus tard, à son retour dans la forêt, il se rend compte que tout le monde est triste et que toutes les couleurs ont disparu… Mon avis : J’ai trouvé l’histoire du récit vraiment chouette à suivre, d’autant plus que nous avons affaire à un personnage qui a du mal à trouver sa place. Chez les enfants, c’est assez fréquent, on cherche à plaire, à se faire des amis, à se fondre dans la masse. On copie les autres, car on tâte après notre propre personnalité qui, au fil des ans, se dévoile petit à petit. Dans ce cas de figure, Monsieur Fée s’exclue lui-même, pensant être inutile, fade, sans saveur. J’ai beaucoup apprécié cette histoire, parce qu’elle renferme un sujet profond, peu exploité, et je trouve important que l’on en parle en employant les mots et le dessin, une morale et un jeu de couleurs. Les messages passés dans l’histoire font réfléchir, remettent beaucoup de choses en question. En tant qu’adulte, j’ai parfois du mal à trouver ma place, encore. Même lorsqu’on est plus âgé, cela reste difficile malgré tout de savoir si on a de la valeur ou non. Avec finesse, douceur et légèreté, ce livre prouve que oui, on en a mais que cette valeur ne se voit pas forcément avec les yeux. Elle se distingue avec le cœur, et surtout, notre entourage en prend conscience bien avant nous.
La plume de Morgane de Cadier, qui s’est occupée du texte, est fluide et simple ; adaptée aux plus petits. Elle explique le fond de sa pensée avec délicatesse, sans froisser, mais en effectuant une prise de conscience destinée autant aux jeunes qu’aux grands. Même à vingt-ans, cette histoire peut vous toucher. Personnellement, elle m’a fait ressentir des émotions, m’a mis du baume au cœur. Morgane de Cadier nous immerge dans son texte avec une facilité déconcertante, et Florian Pigé, l’illustrateur nous enferme dans une bulle de couleurs très chaudes. En parlant des illustrations, elles sont magnifiques. Les couleurs, le design des personnages… Florian Pigé a, encore une fois, su régaler mon regard et réchauffer mon âme d’enfant. Les tons dominants sont le jaune et le vert, représentant le ciel et la végétation. Un peu moins présents, l’orange et le brun s’invitent dans un mélange automnal. Vu que je l’ai lu en novembre, je devais sûrement l’avoir reçu vers septembre-octobre ; bref, il est parfait pour la saison ! Grosso modo, si vous recherchez un ouvrage pour vous (ou vos enfants, frères, sœurs, et compagnie), je vous conseille Monsieur Fée. Par son texte empli de vérité, il mènera ceux qui le lisent à une prise de conscience chaleureuse et il vous permettra de vous découvrir comme Monsieur Fée se découvre lui-même ! Le tout accompagné de magnifiques dessins chatoyants, rappelant avec nostalgie la meilleure saison de l’année : l’Automne ! ÉDITION : AUTO-ÉDITÉ. 20 PAGES. En une petite soirée, j’ai débuté et terminé la nouvelle de Brice Milan, un auteur que je ne connaissais pas du tout mais que j’ai découvert sur Simplement Pro. Il y proposait La vie en jeu, et le principe de l’histoire m’a directement fait penser à Black Mirror, une série sur Netflix que j’affectionne tout particulièrement. Forcément, j’étais très motivée à l’idée de me lancer de ce court récit. Je n’en ressors pas déçue, mais ce n’est pas non plus une lecture exceptionnelle ; disons qu’elle me laisse mitigée, comme certains épisodes de Black Mirror. Ici, le « mitigé » n’a rien de péjoratif, que du contraire, je suis tellement perturbée par ma lecture que je cherche encore, au moment où je l’écris, quel est mon avis sur la question. Un grand merci à l’auteur pour sa confiance ! Résumé : Yvan s'évade dans un monde virtuel qu'il a fabriqué, où Valérie, l'amour de sa vie le rejoint. La vie est un jeu, mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Une histoire d'amour de la vie et de la mort. Mon avis : Pour commencer, le scénario de l’histoire semble bien maîtrisé. L’auteur parle du sujet de la réalité virtuelle, il donne assez d’infos sans nous bombarder, de sorte à ce qu’on se retrouve immergé dans son univers. L’ambiance qui plane tout du long n’est pas sans rappeler mon malaise éprouvé durant certains épisodes de la série Black Mirror, donc je trouve ça plutôt positif. Si l’intrigue parvient à ce point à me « déranger », c’est qu’elle est vraiment bonne. Par ailleurs, l’histoire prend une tournure difficile à prédire, et l’incompréhension n’a pas cessé de me ballotter. Elle paraissait même me narguer, tentant de me dépasser. Je l’ai assimilée à la mort qui, par son mystère, dépasse complètement l’Homme. Entre le début et la fin, entre la vie et notre dernier souffle, y a-t-il un entre-deux ? Peut-on décrypter une telle incertitude ? Yvan y arrivera-t-il ? D’abord, tout est logique, clair et limpide, jusqu’à ce qu’on comprenne que l’auteur nous mène en bateau, mêlant une fausse réalité à tout ce que l’on croit connaître. Petit à petit, il distille des éléments de plus en plus flous. Jusqu’à… jusqu’à quoi ? Je n’ai pas tout compris, mais globalement, j’ai bien aimé suivre Yvan dans sa quête étrange et surréaliste.
Ensuite, ce que j’ai vraiment apprécié dans ma lecture, ça a été la plume de Brice Milan. Je ne m’attendais pas à accrocher à sa nouvelle, après les premières lignes. Je me disais que j’allais sans doute avoir des difficultés à la lire, d’autant plus que ça me sort de ma zone de confort, mais en fait, j’ai vraiment kiffé sa plume. Elle est fluide, douce amère, vraiment prenante. Je tournais les pages sur ma liseuse sans m’en rendre compte. Entre le soutenu et le familier, elle jongle avec dextérité entre un vocabulaire riche et simple, une construction complexe et basique. Et puis, se retrouver dans la tête d’Yvan, en sortir, y revenir, ça avait quelque chose de grisant, nous permettant d’observer et d’analyser ce qui dépassait le protagoniste. Mon plus gros souci, en revanche, c’est de ne pas avoir accroché tant que ça à Yvan ou Valérie. Tout y était, mais ils ne m’ont pas suffisamment touchée. Je ne pense pas que c’était le but de l’auteur, mais j’avoue que j’aime apprécier les personnages lorsque je lis une histoire. Ici, ça n’a pas eu l’effet escompté. Néanmoins, cela ne m’a pas énormément dérangée, tant le style se lisait bien. Enfin, concernant le final de la nouvelle, j’avoue que c’est là que je suis la plus mitigée. Je n’ai pas trop compris où nous menait l’auteur, ni le message précis qu’il souhaitait y faire passer, ce qui est dommage. J’ai l’impression de passer à côté de quelque chose, et ça me frustre. En revanche, ça ne veut pas dire que son texte est mauvais, loin de là. C’est plutôt moi qui éprouve la sensation de ne pas être le bon public cible, même si j’ai bien aimé les trois quarts du récit. Dans tous les cas, c’est toujours resté bien écrit jusqu’à la dernière ligne ! Grosso modo, La vie en jeu est une nouvelle, c’est-à-dire un récit court et percutant, qui raconte beaucoup en peu de pages. Le scénario et la plume m’ont happée, mais je suis très mitigée sur la fin que j’ai eu du mal à comprendre. Si vous appréciez la série Black Mirror, vous devriez succomber à cette histoire bien écrite et rapide à lire. Je la recommande chaudement à tous ceux qui souhaitent faire une pause entre deux grosses lectures, mais n’oubliez pas de laisser votre cerveau allumé durant la lecture, parce qu’elle demande beaucoup de réflexion. Ce n’est pas le genre d’histoire sur laquelle se jeter si on s’attend à du feel-good léger ! ÉDITION : FOLIO JUNIOR (GALLIMARD JEUNESSE). 356 PAGES. Courant février, j’ai décidé de continuer la saga Harry Potter aux côtés de plusieurs copines. Nous avons tout (re)découvert ce livre ensemble, dans le cadre d’une lecture commune. Au rendez-vous, il y avait Audrey de La tasse ébréchée, Ilona de Les lectures en couleurs d’Ilona, Abby de Jesaispaslire, Cynthia Rouzic et moi (bien entendu). Je n’avais plus participé à une LC aussi grande depuis des années. J’ai trouvé ça enrichissant, drôle et agréable. J’ai hâte de lire le troisième tome en leur compagnie (si elles seront toujours d’accord !). Résumé : Une rentrée fracassante en voiture volante, une étrange malédiction qui s'abat sur les élèves, cette deuxième année à l'école des sorciers ne s'annonce pas de tout repos ! Entre les cours de potion magique, les matches de Quidditch et les combats de mauvais sorts, Harry trouvera-t-il le temps de percer le mystère de la Chambre des Secrets ? Un livre magique pour sorciers confirmés. Mon avis : Et non, je n’avais jamais lu Harry Potter, je sais, c’est mal. J’avais sans doute expliqué mes raisons sur la chronique Harry Potter à l’école des sorciers, donc si tout va bien, vous saurez pourquoi je ne lisais pas cette saga avant. Si rien n’est expliqué sur cet avis, j’en suis désolée, mais le plus important, au final, c’est de sauter le pas ! Et quel plaisir cela a été de le faire avec les copines. Vraiment, cette LC était merveilleuse, l’une des meilleures que j’aie réalisées ! À chaque palier, c’était amusant d’écrire un long avis, en expliquant ce qui nous plaisait ou non (je fais référence à mes nombreuses piques sur Gilderoy Lockhart, que je hais et que je n’ai pas arrêté de trashtalk dans la conversation). Bref, c’était très mouvementé ! Au niveau du scénario, J.K. Rowling nous ramène à nouveau chez la famille Dursley, sauf que cette fois, Harry ne dort plus sous l’escalier. Néanmoins, sa vie est toujours aussi lamentable. J’ai trouvé ça cohérent avec les personnages. Vu qu’ils n’aiment pas la magie, ils le montrent bien. L’intrigue débute de manière totalement logique, mettant en scène un héros que je supporte moyennement mais qui m’a quand même fait énormément de peine. À le voir ainsi mal traité, j’éprouve une certaine compassion pour Harry, alors qu’en dehors de ça, ce n’est pas mon personnage préféré. Par la suite, des péripéties explosives se mêlent à l’histoire, créant ainsi un démarrage sur les chapeaux de roue. Bien que truffé de petits moments basés sur l’inattendu, j’ai trouvé l’histoire globalement prévisible. Après, connaître l’univers et un petit peu les films n’aide pas (même si j’avais tout oublié sur celui-ci). J’avoue avoir été surprise en ce qui concernait la chambre des secrets et le monstre qui y sommeille, parce que je ne me rappelais plus du tout de ça. En dehors de cela, par contre, le tout se devinait. Néanmoins, Harry Potter, peu importe le tome, c’est aussi un univers qui se savoure, qui se dévore et dont on ne se lasse pas, même lorsque l’on connaît tout. Ce n’est pas pour rien que certaines personnes relisent une bonne dizaine de fois chaque livre, si pas plus ! De mon côté, ça a été une très belle surprise, je pense avoir accroché plus qu’au premier tome. J’étais ravie de retomber à Poudlard, dans une intrigue haute en couleurs, pleine de peps et de jeunesse, aux côtés de noms qui me sont familiers : Harry Potter, Ron Weasley, Hermione Granger, et j’en passe. L’histoire sert à la fois de transition, entre le premier et le troisième opus, mais également d’introduction au personnage de Tom Jedusor. J’ai trouvé ces deux aspects très bien menés ! Le deuxième tome d’Harry Potter ? Je dis un grand OUI ! Un bon scénario, une intrigue cohérente et fidèle à elle-même et de nouvelles découvertes loufoques. Le tout saupoudré de magie et de merveilles… Je sais qu’il s’agit là d’une traduction, mais je parlerais quand même de la « plume » de J.K. Rowling, parce que c’est important de le souligner. Ayant lu des passages en anglais, je peux le dire, l’autrice a un style qui n’a rien de particulier. Il ne transcende pas par la finesse des mots et des phrases, ni même par sa magnifique sonorité. D’ailleurs, elle fait beaucoup de répétitions de mots et de noms. Mais, parce qu’il y a un mais, ce n’est pas le plus important dans Harry Potter. C’est ça qui est beau. L’écriture est relativement simple, accessible dès notre plus jeune âge, mais pas une fois elle ne se fane, pas une fois on s’en lasse. Tout le reste, que ce soit l’intrigue, les personnages ou l’univers, est sensationnel, prenant, addictif. À tel point que la plume le devient aussi… J.K. Rowling nous agrippe dans son histoire avec une facilité déconcertante, non pas uniquement grâce à ses mots, à leur fluidité, à leur sens, mais par son univers exceptionnel. Dans chaque tome d’Harry Potter, il s’avère que j’ai deux à trois personnages coups de cœur. Si dans le premier tome, il s’agissait de Drago et Neville, pour celui-ci, il y en a trois bien distincts : Fred et Georges Weasley, ainsi que Tom Jedusor. Pour les deux premiers, il faut savoir que je ne m’étais pas trop intéressée à eux dans le premier, ni même à Ron d’ailleurs. Néanmoins, ce tome met l’accent sur la famille Weasley, ce que j’ai vraiment trouvé très chouette. Cela m’a permis de les découvrir un peu plus en profondeur. Gros coup de cœur sur les jumeaux, leurs farces, leur bonne humeur à toute épreuve ! Ils débordent d’énergie, de sourires et de bêtises, lesquelles permettent de dédramatiser certaines situations. Lorsque l’intrigue devient un peu plus sombre, ils font partie de ceux qui nous rappellent que l’on se trouve encore dans une histoire jeunesse. Fred et Georges Weasley, une vraie bouffée d’air frais dans l’univers de J.K. Rowling ! À côte, nous avons le sombre et ténébreux Tom Jedusor. Je tiens à dire : je n’aime pas trop Voldemort. Je ne comprends pas trop ses objectifs (ou ne les conçois pas trop) et je ne lui trouve pas de charisme. Je préfère mille fois Gellert Grindelwald. En revanche, Tom Jedusor (ou du moins ce qu’on en apprend dans ce tome), je l’ai vraiment bien aimé. Très charismatique, dote d’un charme inébranlable, très calculateur… J’adore ce genre de personnage sombre dans les récits, en temps normal, alors forcément, il m’a comblée. Je trouve que J.K. Rowling l’a bien exploité, créant un certain malaise lorsque l’on évoque la manière dont il s’y prend pour parvenir à ses fins. Par contre, désolée, mais Gilderoy Lockhart, je ne peux vraiment pas… J’ai jamais eu un personnage en horreur à ce point ! Pourtant, il ne fait rien de spécial… Mais il m’exaspère tellement que j’en suis venue à souhaiter sa mort, alors que d’habitude, ça ne m’arrive quasi jamais lorsque je lis un livre. J’en arrive à vous parler de… la fin ! Elle était plus épique que celle du premier tome, un peu plus sombre aussi. Un nappage de noirceur fort appréciable que j’ai dégusté sans modération. La scène finale est ma préférée de toute l’histoire. Je ne vous spoilerai pas (je ne suis pas la seule à être aussi en retard dans ma lecture !) mais la conclusion de ce deuxième opus est vraiment parfaite et bien expliquée. J’étais trop déçue de tourner la dernière page ! Grosso modo, Harry Potter et la Chambre des Secrets mélange subtilement le jeunesse à davantage de profondeur, notamment dans l’univers et les personnages. Ces derniers, plus attachants à tour de rôle, n’ont cessé d’évoluer et d’en apprendre davantage sur eux et leurs objectifs. Une plume très simple, sans prise de tête, pour une histoire complexe, magique et rythmée à la perfection. La saga Harry Potter ? Je vous la recommande chaudement ! J’ai hâte de lire le troisième opus… PS : Merci à mes copines pour cette superbe lecture commune, la lecture du roman n’aurait pas été aussi agréable sans vous ! Je vous embrasse toutes. ♥ J'ai aussi chroniqué... Les chroniques des copines.... (Les autres sont à venir) ÉDITION : SNAG FICTION. 288 PAGES. Il y a peu, SNAG Fiction et moi-même signions un partenariat ; une collaboration dont je rêvais en secret depuis des mois. Lorsque l’attachée de presse de la maison d’édition m’a contactée pour lire, entre autres, Solar Blast, j’étais émerveillée ! En revanche, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre concernant ce roman. J’avais un peu peur d’être déçue, ne connaissant pas trop l’univers de la maison d’édition en dehors de la saga Lune Pourpre en Fantasy. Ici, Solar Blast est un roman d’anticipation, parlant du blast, un étrange phénomène. Cette incroyable découverte frôle de près le coup de cœur ! Je remercie sincèrement SNAG Fiction, plus particulièrement Cécile Ruelle, pour leur confiance. Je ne risque pas d’oublier Solar Blast de sitôt ! Résumé : 8h15 GMT + 1: Le monde s'apprête à entrer dans le chaos. Les retombées d'un souffle sans précédent vont se dérouler dans quelques minutes l'hémisphère nord d'électricité, plongeant la planète dans l'angoisse. Les réactions d'affiliation s'enchaînent et se déroulent en urgence. À bord du vol Paris-Los Angeles, les jumeaux Laly et Sam apprennent qu'ils vont débarquer avec l'ensemble de l'équipage de l'extrême nord du Canada. Une terre de légendes et de légendes partagées par les communautés Inuit et Cris. Une terre de glaces et d'aurores boréales où ils vont affronter la Grande Nuit du solstice d'hiver. Une nuit indienne sans fin dont la légende dit un jumeau doit mourir pour permettre à un nouveau monde de renaître... Mon avis : En lisant le résumé, je me suis dit : ouf, c’est un mélange de genres bien précis. Le concept du roman me plaisait bien, surtout le côté coupure d’électricité. J’étais impatiente de voir comment Delphine Laurent comptait traiter ce sujet, de quelle façon comptait-elle dépeindre les réactions humaines avec logique et cohérence. Pour mon plus grand bonheur, elle a réussi. Dès les premières pages, toutes les actions du roman s’enchaînent à une vitesse extraordinaire. Le scénario ne nous laisse aucun répit, sautant d’une narration à l’autre, sans jamais nous perdre. Nous avons deux points de vue que je nommerais de « repères » : Helena Mortensen et les jumeaux. D’un côté, nous suivons l’événement avec un regard scientifique, de l’autre nous subissons les conséquences du blast avec deux jeunes adolescents, aux côtés des passagers du vol Paris-Los Angeles qui a dû se poser en urgence. De temps en temps, l’autrice nous montre ce qui se passe à l’échelle internationale – voire mondiale – en nous offrant des petites narrations diverses, venant de personnages que l’on ne connaît pas du tout, mais qui en disent suffisamment long pour nous faire prendre conscience de ce qui se passe. L’intrigue est envoûtante, à tel point que pendant la première moitié du livre, j’ai été incapable de décrocher les yeux des pages qui tournaient, encore et encore. Du début jusqu’au milieu, je considère que ce roman a été un véritable page-turner ! Par la suite, je suis allée moins vite, parce qu’au fil de la lecture, le scénario s’obscurcit, une sorte de malaise s’installe, et j’avoue que cela m’a un peu perturbée au début. Quelque chose se tramait, et j’avais peur de savoir ce que c’était, si ça concernait la fin du résumé ou non, de quelle façon l’autrice allait mettre cette partie de l’histoire en place… Franchement, son histoire m’a impressionnée. Elle questionne l’humanité toute entière, développe une énorme prise de conscience (Que sommes-nous sans électricité ? Sommes-nous toujours des Hommes ? Allons-nous nous entraider ou, au contraire, en profiter pour laisser le pire de nous-mêmes surgir ? Aider son prochain ou piller et tuer pour survivre ?). Le plus effrayant, avec ce roman, c’est que tout ce qu’on y lit pourrait se réaliser de cette façon. Je pensais que le côté Science-Fiction serait moins discret, mais ce n’est pas plus mal, j’ai vraiment bien aimé la manière dont l’autrice aborde son histoire, qui aurait pu très bien figurer dans l’anthologie Black Mirror, une série sur Netflix construite selon un schéma similaire, à mi-chemin entre la morale et le malaise.
Le plus déroutant reste la plume de Delphine Laurent. Tantôt scientifique, tantôt riche, elle s’avère accessible de par sa simplicité déconcertante. La fluidité dont elle se pare capte le regard, donne envie de lire davantage, d’avancer, de dévorer chaque mot et chaque ligne. La seule chose que je lui reprocherais, ce sont les quelques coquilles restantes qui m’ont, à plusieurs reprises, coupée dans mon élan (Ex : « Quand » au lieu de « Quant », « Ballade » au lieu de « Balade », « Pleins » au lieu de « Plein »,…). De manière générale, le roman n’en contient pas beaucoup, mais les quelques fautes restantes m’ont malheureusement fait buter plus d’une fois. Néanmoins, cela ne m’a pas du tout dégoûtée de ma lecture, parce qu’en dehors de ça, la plume de l’autrice est fabuleuse, tranchante, hachée ; le genre de plume qu’on recherche et qu’on adore en lisant du young adult ! Et puis, ses descriptions suffisent à nous plonger, tête la première, dans ce désert de glace et de froid. J’entendais le moteur des motoneiges, je sentais le froid mordant se refermer autour de tout mon être, je tressaillais au contact des flocons sur ma peau, je humais l’odeur délicieuse des plats préparés par Tuuli et Laly, je voyais une tension vibrante planer tout au long du récit… Happée par la plume, happée par l’univers. En ce qui concerne les personnages, je dois dire que je suis un peu troublée. L’autrice nous en dit suffisamment pour nous plonger dans son histoire, mais pas non plus assez pour s’attacher à fond aux protagonistes. C’est peut-être l’effet recherché, mais je me suis sentie proche uniquement d’Helena, Laly et, à la rigueur, Matt. Les autres n’ont pas eu une importance suffisante pour que j’y accroche. Après, c’est un roman assez court et qui passe très vite, tant il est addictif. En prenant du recul, j’ai fait ce constat sur les personnages, mais sur le moment, j’ai tellement été prise par l’histoire que je n’y ai pas prêté attention. C’est assez drôle, en fait. L’autrice a réussi à me rendre accro à sa plume, à son univers, à son scénario, mais un peu moins à ses personnages, alors que d’habitude, c’est tout l’inverse. Pour en arriver là, elle maîtrise son sujet. Vraiment, elle le maîtrise ! Et qu’est-ce que c’est divin… J’ai été subjuguée par sa faculté à doser ses personnages, ainsi que leurs pensées et leurs réactions. Suivre Laly a été très chouette, on sent nos propres émotions se transformer en yo-yo, et la tension ne fait que monter crescendo. À côté de ça, nous découvrons un Matt distant, prenant de la profondeur au fil de l’histoire. J’ai aimé le voir s’ouvrir, comme il l’a fait, ce qui a permis d’en apprendre plus sur ses blessures, et celles de Laly en l’occurrence. Concernant Helena, elle a tout d’une femme forte, indépendante et dure, mais terriblement humaine. Elle fonctionne à l’instinct, pour faire ce qui lui semble juste, sans jamais se détourner de son objectif principal. En bref, j’ai surkiffé son personnage, ainsi que l’évolution de sa relation avec son acolyte Niels. J’avoue que je les vois trop ensemble, ces deux-là ! Mais, le moment est venu pour moi de fermer ma bouche, sinon j’en dévoilerais beaucoup trop sur les personnages… Et le but, c’est quand même que vous les découvriez tous par vous-mêmes ! Et nous en arrivons maintenant au final du bouquin ; un final brusque, violent, inattendu ! J’avoue que… je n’étais pas du tout prête ! Cette chronique est garantie sans spoilers, donc ne vous inquiétez pas, je ne vous gâcherai pas la fin, mais… Oh mon Dieu ! Je ne sais pas si je dois bénir l’autrice de m’avoir surprise à ce point ou si je dois l’affubler de noms d’oiseaux… Cette fin est à la fois parfaite, raccord avec le livre, son histoire et ses personnages, mais en même temps… tellement injuste ! Elle restera gravée dans ma mémoire, ça c’est sûr. Grosso modo, Solar Blast est un roman young adult de science-fiction, dans lequel le monde change radicalement. Doté d’un scénario rythmé et magnifiquement orchestré, ce livre est addictif et se lit tout seul. Le vocabulaire, riche et simpliste, accentue le réalisme des événements sans nous perdre une seconde. Il est tellement d’actualité qu’on ne dirait pas un roman de science-fiction, que je qualifierais pour ma part plutôt d’anticipation… Dans tous les cas, Delphine Laurent a su capter toute mon attention et me toucher avec ses mots. Cette lecture frôle de près le coup de cœur ! ÉDITION : NOUVEAU MONDE. 288 PAGES. Courant février, sur Babelio, il y a eu la Masse Critique Babelio spécialisée dans la « Non-Fiction ». Ayant pour habitude de me tourner vers des romans avec des histoires, des personnages, une quête, et tout ce qui s’ensuit, je me suis dit que c’était l’occasion de tester un ouvrage en décalage avec ma routine quotidienne. À la base, je pensais lire un livre sur la psychologie puis je suis tombée sur celui-ci ! En plus de tremper dans un univers que j’affectionne tout particulièrement, ce livre nous plonge dans des événements historiques, aux côtés de noms de personnages importants (ou non), de lieux et d’un tas d’autres sujets. J’avais donc l’occasion de sortir de ma zone de confort, tout en apprenant sur un univers de fantasy exceptionnel ! Je remercie sincèrement Babelio, ainsi que Nouveau monde éditions, pour cet envoi. Résumé : Derrière la fresque cruelle et fantastique imaginée par George R.R. Martin et enrichie par les scénaristes, se cachent de multiples références à notre histoire. De l'Antiquité à la Seconde Guerre mondiale, le passé est source d’inspiration inépuisable de la saga. Véritable vade-mecum de l’univers Game of Thrones, cet ouvrage richement illustré est une invitation à plonger dans les pages les plus tumultueuses de notre histoire. Mon avis : À peine ai-je reçu le livre que je l’ai débuté. J’étais incapable de le lâcher ! Tout d’abord, je trouve la couverture magnifique (en même temps, c’est Game of Thrones, ça ne pouvait qu’être beau !), laquelle contient un titre simple mais évocateur : Game of Thrones : de l’Histoire à la série. Pas de doute là-dessus, je savais à quoi m’attendre. Et je n’ai pas du tout été déçue ; cet ouvrage tient divinement ses promesses.
En première page, nous découvrons la préface d’Éric Alary, un professeur d’Histoire au lycée Descartes de Tours. Pour anecdote, j’ai fait la connaissance d’une bookstagrammeuse qui l’a eu comme enseignant il y a environ cinq ans. Concernant la préface, elle est complète, donnant les informations nécessaires sur ce qui nous attend, pauvre lecteur perdu dans cet ouvrage extraordinaire. Elle rappelle que la télévision et le cinéma produisent sans cesse des longs métrages sur les mythes, les légendes et les histoires romancées s’inspirant des décors de l’Antiquité et du Moyen-Âge. Aussi, elle souligne le succès phénoménal qu’a connu l’univers de G.R.R. Martin sur écran. Succès phénoménal atteint de par des raisons multiples, comme par exemple : un emprunt à diverses périodes de l’histoire ancienne et médiévale, non sans nous faire réfléchir sur le monde d’aujourd’hui. « L’ennemi est partout dans la série, comme dans la société d’aujourd’hui » nous explique Éric Alary. Il résume en quelques phrases ce dont va parler le livre, écrit par Cédric Delaunay. J’ai trouvé cette introduction vraiment utile et logique. Elle permet de pénétrer dans cet ouvrage, sans être happé par les nombreux thèmes et sous-thèmes qui le parsèment. C’est en lisant cette préface que l’on se rend compte que ce livre est réservé aux vrais fans de la série. Un lecteur lambda, ne connaissant rien à l’univers de G.R.R. Martin, risquerait de s’y perdre, à moins qu’il soit un mordu d’Histoire. À la rigueur, l’ouvrage peut servir d’introduction à la série, mais contient énormément de spoilers, alors je le recommande surtout pour les fans de la série (ou des livres) comme moi, à jour dans les saisons sorties. Tout le reste du livre est rédigé avec fluidité par Cédric Delaunay, auteur de diverses ouvrages d’Histoire (dont un sur les Mythes et légendes du Moyen-Âge). Il pointe énormément de sujets différents, en y amenant des exemples, des extraits des romans de G.R.R. Martin, le tout accompagné de plein de magnifiques photos légendées ! Par exemple, lorsqu’il parle de carte et de territoire, j’ai été surprise d’apprendre que beaucoup d’endroits dans Game of Thrones sont inspirés de lieux réels : Le Titan de Braavos (= Le colosse de Rhôdes), les Eyrié, les Cellules célestes, les Jardins aquatiques de Dorne, les arènes de Meereen etc. Tous des noms qui sont familiers aux fans de l’univers… Sachez que la plupart existe, de manière quelque peu détournée. Est-ce que la magie disparaît pour autant ? Pas du tout ! Plus les pages se tournent, plus on en apprend… C’est divin. Je ne me suis pas ennuyée une fois, j’ai appris beaucoup de choses, tant sur l’Histoire que sur la série. Mais, c’est une lecture durant laquelle il faut laisser son cerveau allumer pour capter le sens de tout ce qui est écrit. L’auteur n’évoque pas seulement les différents territoires, mais d’autres domaines très intéressants comme les justes et les réprouvés (où l’on parle de lèpres, de la Garde de Nuit, de la noblesse et des armoiries, des dothrakis, des Fer-nés, des Sans-Visage…), des destins funestes et sorts cruels (le procès de Tyrion Lannister, beaucoup de morts, d’émeutes, les noces pourpres,…), ceux que l’on aime ou… que l’on aime détester (Brienne de Torth, Mélisandre, Littlefinger et Varys, Tyrion Lannister, le Grand Moineau, Robin Arryn, Renly Barathéon, Khal Drogo, Joffrey Barathéon et Ramsay Bolton, Cersei et Jaime Lannister, Asha Greyjoy et Daenerys Targaryen). Tous ces noms doivent vous dire quelque chose, si vous regardez la série… et on ne parle pas que d’eux, je vous rassure ! Je pense n’avoir cité que la moitié, voire les deux-tiers, mais cet ouvrage vous réserve de fabuleuses surprises ! Cédric Delaunay fait un parallèle entre le mythe et la réalité, le fantastique et les légendes, sans oublier d’évoquer la géo-localisation et l’aspect géo-politique de l’histoire. Nous en apprenons un peu plus sur l’origine de certains peuples, ainsi que leurs religions, comme les dothrakis entre autres. En tant que grande fan de l’univers, j’ai été plus que comblée ! Ce livre est enrichissant, empli de souvenirs aussi beaux que tristes, aussi magiques que tragiques. Il me fait voir la série sous un autre angle, avec un regard neuf. N’avez-vous pas remarqué la ressemblance entre Brienne de Torth et Jeanne d’Arc ? Ou bien le sort de Jon Snow similaire à celui de Jules César ? Je suis restée sur les fesses, en apprenant certaines choses. Cette lecture m’aura fait réfléchir sur la série, l’Histoire mais également sur la société dans laquelle je vis, notamment en ce qui concerne la place de la femme. J’ai adoré constater, par ce livre, que G.R.R. Martin produit une sorte de cassure envers ses inspirations moyenâgeuses, aux mentalités peu enclines à voir une femme au combat, en créant des personnages tels que Brienne de Torth, Asha Greyjoy, Daenerys Targaryen, Arya Stark et Cersei Lannister. Il montre que la femme ne sert pas seulement d’épouse et mère, mais qu’elle peut aussi combattre, prôner des valeurs, se construire une ambition, désirer un trône, renaître de ses cendres ou parvenir à se venger. Malgré les destins funestes et sorts cruels qui parsèment l’histoire de Game of Thrones, j’ai réalisé que ces demoiselles pétillaient d’espoir et d’énergie ; la lumière au milieu de l’intrigue sombre propre à Westeros. Par ailleurs, cet ouvrage m’a aussi rappelé que, bientôt, la série toucherait à sa fin. La huitième saison sort courant avril, et j’avoue que je ne suis pas du tout prête ! Je vais verser quelques larmes à la fin, je le sens… Déjà que le livre s’est lu beaucoup trop vite, je n’ose imaginer mon état après le dernier épisode de Game of Thrones. C’est une longue période de mon adolescence et de mon début de vie d’adulte qui prend fin ! Grosso modo, si vous adorez Game of Thrones, que vous vénérez ce mestre de G.R.R. Martin, je vous recommande chaudement cet ouvrage. Il figure, selon moi, parmi les incontournables à lire sur l’univers. Il vous permettra, non seulement d’établir des liens entre mythes et réalités, mais aussi d’approfondir vos connaissances sur l’Histoire en général. Vous ferez des constats, des analyses et verrez des infimes détails auxquels vous n’avez pas prêté attention en visionnant la série. Par cette lecture, il y a aussi un message sage et plein de bon sens qui passe : il n’existe jamais rien d’original, l’inspiration se puise toujours quelque part, que cela soit dans le passé, le présent ou ce que l’on imagine comme futur. Peut-être que G.R.R. Martin n’a rien inventé, mais il a su utiliser son savoir et sa passion pour l’Histoire afin de construire un univers riche, exceptionnel et étourdissant. Ne passez pas à côté de ce livre, vraiment, il fera chavirer votre cœur et réveillera en vous des souvenirs inoubliables sur la série ! EDITION : MICHEL LAFON. 411 PAGES. La trilogie Inaccessibles de Katharine McGee se clôture avec ce dernier opus, nommé Démesure. La fin d’une histoire incroyable, que j’ai été heureuse de découvrir. Le premier tome avait été un coup de cœur ; le deuxième frôlait de peu le coup de cœur ; ce dernier tome, quant à lui, a juste été une lecture agréable. Un quatrième tome aurait été de trop, donc c’est bien que cela soit enfin fini, même si tourner la dernière page d’une saga qu’on aime procure toujours des sentiments tristes difficiles à ignorer. Je remercie sincèrement Michel Lafon, et plus particulièrement Camille, pour l’envoi de ce service presse. SPOILERS DES PREMIERS TOMES OBLIGENT ! Résumé : Au bord du précipice... Avery a quitté New York depuis plusieurs mois, tournant le dos à un amour impossible. Mais s'enfuir n'était peut-être pas la meilleure solution, car tôt ou tard elle devra faire face à l'objet de sa peur. Leda est devenue une autre personne depuis la mort de sa demi-sœur, dont elle est la principale responsable. Rongée par le poids de ses secrets, elle cherche à éviter tout contact avec le monde extérieur, au plus grand regret de Watt... La vie de Calliope menace de se transformer en un véritable enfer, mais la belle jeune femme a plus d'un tour dans son sac pour faire basculer la situation en sa faveur. Rylin pourrait retrouver la sûreté des bras de son grand amour, mais d'autres horizons l'attirent, et elle n'a pas envie de leur dire non, quitte à devoir mener deux vies de front. Dans la Tour, aucun d'entre eux n'est à l'abri. Tous sont surveillés par une personne dont le seul but est la vengeance. Mon avis : Je commencerais cette chronique en disant que j’ai été quelque peu déçue de cet opus, sur bien des aspects. En fait, je n’ai pas cessé de l’être depuis la fin du tome 2. Ma lecture en elle-même n’est pas une déception, ce n’est pas non plus une lecture mitigée, car au-delà de quelques points qui m’ont insatisfaite, j’ai globalement aimé ce livre, ainsi que la trilogie. Déjà, j’aimerais faire un parallèle entre le résumé et le scénario. On nous promet des choses, dans certaines formulations de phrases, qui n’interviennent pas dans le roman, ce que je trouve dommage. Cela n’a fait que créer une attente chez moi, une attente qui n’a pas été totalement comblée. J’ai eu l’impression d’être une âme perdue et assoiffée dans un désert, à qui on promet nourriture et eau, mais à qui l’on ne donne qu’une bouchée de pain et trois gouttes d’eau à la limite du potable. Il manque quelque chose à ce roman pour être un coup de cœur, un livre excellent. L’autrice tourne en rond, tout du long, jusqu’aux trois-quarts de l’histoire qui redynamise le tout. Le scénario reste cohérent, logique, et suit une ligne conductrice implacable ; celle qu’il faut pour mener à une conclusion parfaite et solennelle. Seulement, l’entre-deux m’a parfois ennuyée, alors que les précédents tomes m’ont toujours tenu en haleine. Il manquait ce suspense, cette emprise sur nous durant la lecture. Il manquait la coupure de respiration, les cliffhanger en fins de chapitres, les révélations abracadabrantes, on ressent la cruelle absence de l’excentricité qui dépeignait cet univers. Objectivement, le livre est bien écrit, bien mis en forme, totalement logique, cohérent, légitime. Il mérite d’exister, c’est un bon livre. Mais, moi, en tant que grande fan de la trilogie, je ressens un cruel manque, comblé de justesse par la merveilleuse fin qui lui a été attribuée. Bref, ce troisième opus aurait dû me plaire, mais le scénario ne m’a pas paru transcendant. En revanche, tous les autres aspects du livre ont relevé le niveau haut-la-main. En effet, la plume de Katharine McGee – en tout cas, sa traduction – reste fidèle à elle-même, toujours si bien rédigée, riche et addictive. Les descriptions parsèment ce livre, lui rendant une atmosphère propre à son univers bling-bling, très gossip et si dramatique à la fois, le tout accompagné d’une dimension futuriste. Lorsqu’on commence à lire cette autrice, on ne peut s’empêcher de vouloir continuer encore, encore et encore. Un mot, puis l’autre, puis une phrase, et un paragraphe, et des pages, et enfin tout le roman. C’est bien ce qui fait la richesse de l’histoire ; cette écriture prenante à toute épreuve, métamorphosant la plus ennuyeuse des scènes en moment intense en émotions. Mais, il n’y a pas que la plume de Katharine McGee pour rendre ce roman merveilleux. Les personnages ont une place très importante, au cœur de l’intrigue. On peut même dire que ce sont eux qui font l’histoire ; non l’histoire qui contient des personnages. Sans Avery, Leda, Rylin, Watt, Eris et Calliope, que deviendrait cette trilogie ? Tout tourne autour d’eux, de leurs secrets, de leurs qualités, de leurs défauts. Ce troisième opus se base, plus que n’importe lequel de la saga, sur la psychologie des protagonistes. C’était très élaboré dans les autres, mais alors celui-ci… Une explosion totale. Une vra ie pépite. On redécouvre Avery, on observe une réelle évolution chez Leda et Calliope, on voit Rylin se relever, tomber, se redresser à nouveau et on se rend compte de l’impact de toutes ces histoires sur le petit quotidien de Watt. Tous ces personnages, qu’on suit, qu’on aime, avec leurs cicatrices et leur passé, on les voit avancer vers l’avenir, se construire un futur… tous à leur façon. J’ai adoré cet aspect-là, vraiment. Je l’ai trouvé très bien mené, tous les personnages sont devenus attachants, des émotions nous submergent. Et, même s’il y en a moins que dans les autres, des révélations sont percées au grand jour, donnant une autre couleur au récit. Rien, ni personne, n’est noir ou blanc ; tout n’est que nuances. J’ai vraiment été ravie de voir ce que devenait tout ce beau monde qu’on a côtoyé durant trois tomes, cela fait même mal au cœur de se dire : bah merde, c’est fini, on ne les verra plus. Une page se tourne, à mi-chemin entre le sourire soulagé que ça ne vire pas trop à n’importe quoi et la mine triste à l’idée de ne plus retrouver un univers pareil. C’est le jeu, ma pôv’ Lucette. Des adieux, on en fait et en fera encore, surtout en lisant de bonnes sagas. La fin du roman, parlons-en peu, mais parlons-en bien. Elle était explosive, magistrale ; vraiment à la hauteur du premier tome prometteur que j’avais adoré. Encore une fois, la fin nous est dévoilée au début de l’histoire, dans le prologue. Il met en scène Avery, sur le toit de la Tour, qui décide de s’en aller, pleine de regrets. On se doute bien qu’elle… saute. Un sort tragique similaire au premier livre, rappelant l’élément déclencheur de tout ce qui a suivi. À nouveau, j’ai été intriguée, je me demandais bien comment Avery pouvait bien en arriver là, que se passait-il au milieu de tout ce bordel pour que ça nous mène à une fin aussi violente et choquante. Heureusement que l’autrice a continué sur son principe de base, cela a permis de créer une homogénéité au texte, mais surtout, de garder mon intérêt intact. À certains moments, j’étais quand même prête à ne pas le rouvrir, tant ça commençait à tourner en rond. La fin relève le niveau, d’une main de maître ! J’ai été subjuguée par ce dénouement, laissant place autant à une fin ouverte qu’à une fin fermée et chargée en conclusions. Katharine McGee maîtrise ses personnages, son histoire et son univers jusqu’au bout. Grosso modo, le troisième tome d’Inaccessibles conclut la trilogie à merveille ; il n’en fallait pas un de plus. Malgré des passages à blanc, creux et fatigants, le roman garde son atmosphère et son ambiance intactes. On replonge avec plaisir dans une intrigue composée d’une alternative semblable en étant différente des deux précédents livres. En plus de retrouver une écriture, fluide et belle, nous revoyons une dernière fois des personnages attachants, que nous avons suivi tout du long, avant que le moment de leur dire au-revoir ne nous frappe de plein fouet. En tant que tel, cet ouvrage n’était pas transcendant, mais de manière globale, il met le point final sur une trilogie haletante et impressionnante qui me marquera à jamais. J'ai aussi chroniqué... EDITION : BALIVERNES. 40 PAGES. À présent, je vous parle d’un autre ouvrage jeunesse que j’ai lu avec ma sœur, toujours dans la continuité de la collection de Les Petits Chats, publiée chez Balivernes Éditions, que je remercie chaleureusement pour cet envoi. Cet ouvrage suit parfaitement la lignée des petits chats ; un chouette ouvrage familial à lire et à raconter avant de dormir... Résumé : Il était une fois un chaton bâtisseur, avec de grandes idées ; formidable rêveur, il était plein d'envies, de projets enchanteurs. On appelait chat Teaud'sable ce joyeux créateur. Le chat Teaud’sable a un rêve : construire le plus beau et le plus grand de tous les châteaux. Alors que jusqu’ici, il a passé son temps entre parties de volley et de beach-ball, ou à jouer dans l’eau avec ses amis les chats Ravoile, il commence son œuvre et y passe le reste de la journée. Après avoir disposé délicatement sur les créneaux des coquillages choisis avec goût, il rentre de bonne humeur et rigolant à tue-tête. Mais en revenant le lendemain matin, il découvre un stupéfiant carnage : ses jolies tours ont été mises à terre et son château de rêve a été réduit en pâtée. Il va alors construire un nouvel édifice, mais restera à guetter pour découvrir qui viendra s’amuser à le détruire. Mais la nuit arrive et le sommeil aussi et le chaton s’endort et voit au matin son château à nouveau tout écrabouillé. Il va échafauder un nouveau plan et un nouveau palais de sable… Mon avis : Comme d’habitude, j’ai bien aimé retrouver les petits chats de Stéphanie Dunand-Pallaz et Sophie Turrel, toujours dans un contexte différent. Celui-ci nous ramène en été, sous la brise légère d’un vent estival et coloré. D’ailleurs, sur la couverture, les couleurs les plus exploitées demeurent le bleu ciel et le jaune/beige, couleur du ciel, de l’eau, du chat et du sable. Tout de suite, on sait à quoi s’attendre en observant cette première illustration, dotée du graphisme du chat que l’on reconnaît bien, si l’on est habitué à cette collection. Personnellement, ça m’a fait chaud au cœur de replonger dans un univers familier, aux côtés de ma sœur. Comme à chaque fois, elle a bu mes paroles, regardé les dessins et suivi l’histoire avec émerveillement, du haut de ses six ans (à cette époque, maintenant elle en a sept, elle grandit trop vite !).
J’ai adoré le message qu’a voulu faire passer Stéphanie Dunand-Pallaz, en passant par la métaphore. Selon son point de vue, les châteaux de sable sont nos rêves, nos ambitions, nos objectifs ; la foi en l’avenir qui nous anime. Si des gens tentent de les détruire, ces rêves, il ne faut surtout pas se laisser abattre ; il faut en construire des nouveaux. Encore et encore. Sans relâche ! Cette morale à l’histoire me touche beaucoup, personnellement, parce que j’ai vécu une enfance et une adolescence en me répétant que j’étais bonne à rien, parce qu’on me l’a souvent répété. Mais, jamais les paroles de mes proches (comme de mes ennemis) ne m’ont éloignée de la lecture ou de l’écriture ; je me serais toujours battue jusqu’au bout pour atteindre mes objectifs et je continue le combat, encore aujourd’hui, en construisant et reconstruisant par-dessus les débris causés par les échecs et les mauvaises langues. Il ne faut jamais cesser de croire en ses rêves. Merci à Stéphanie Dunand-Pallaz pour ce superbe message. De son côté, Sophie Turrel accompagne d’une main de maîtresse le texte de son acolyte. Encore une fois, elle nous offre des illustrations bien chargées en détails, en personnages et en couleurs. Tantôt, nous avons une vue panoramique de la plage, tantôt elle zoome sur le chat Teaud’sable, le héros de ce nouvel ouvrage. Même s’il se retrouve accompagné d’autres intervenants, elle cible fort ce personnage, dont on suit les aventures au long de l’histoire. Pour ma part, j’ai trouvé les reflets et le relief sur le sable très réussis. Tout en restant dans un dessin caricaturé, pour la jeunesse, Sophie Turrel nous offre quelques onces de réalisme, ce qui fait qu’on se croirait presque à la plage, avec le chat qui galère à construire ses châteaux de sable. Cela m’a évoqué l’été, les jours passés à jouer dans l’eau et le sable – alors que je n’aime plus trop les vacances à la mer, à présent, et on ne peut s’empêcher de trouver cette vague de nostalgie rafraîchissante. Grosso modo, Le chat Teaud'sable poursuit la lignée des chats avec un franc succès. La collection continue à faire parler d’elle, à nouveau avec un jeu de mot amusant en titre du livre. Le message passé par Stéphanie Dunand-Pallaz m’a énormément touché ; elle vous rappelle avec douceur que, malgré les obstacles, il ne faut jamais cesser de rêver et de tout faire pour réaliser ses objectifs. Sophie Turrel rend ce beau discours coloré, avec des reflets et un relief impressionnants. Un ouvrage qui ravira les petits et rendra l’avant-dodo beaucoup plus facile pour eux. Quoi de mieux que de lire un livre des petits chats pour endormir un enfant ? Surtout lorsque celui-ci évoque le rêve avec une certaine délicatesse… Je vous le recommande chaudement ! ÉDITION : BALIVERNES. 32 PAGES. Fin 2018, j’ai eu l’occasion de découvrir quelques albums jeunesse, dont La Grande migration des Petits Dinosaures, envoyé par Balivernes Éditions. Je les remercie sincèrement pour leur confiance et notre collaboration, toujours aussi charmante. Depuis toute petite, j’adoooore les dinosaures ! J’étais très contente de recevoir cet ouvrage. Il est agréable, coloré, plaisant à lire… mais je vous en dis davantage dans ma chronique ! Résumé : La nourriture commence à manquer ! La famille Dinosaure doit quitter son nid pour trouver un nouvel endroit où vivre. Mais des œufs viennent d’éclore et les parents doivent veiller sur les bébés, donc ce seront les grands enfants qui partiront en quête de ce lieu. Les parents ont confiance en eux et leur répètent que tout problème a une solution, quelles que soient les difficultés qu’ils pourraient rencontrer. Ils croiseront ainsi des énormes diplodocus, un volcan grondant et crachant des flammes, un marécage et une falaise, mais à chaque fois, ils sauront se débrouiller et finiront par trouver un petit paradis ! Mon avis : On découvre ici un nouvel ouvrage des éditions Balivernes, comme d’habitude, chargé en couleurs et en rythmique dynamique. C’est un livre qui se dévore rapidement, en compagnie d’enfants dotés d’yeux de lynx… En effet, soyez attentifs ! L’histoire se compose de tellement de dinosaures, aux noms différents, qu’il faut bien faire attention aux motifs figurant sur leurs peaux ! Par la suite, vous passez de spectateur à acteur, puisque le récit prend une dimension interactive, ce que je trouve vraiment sympathique, personnellement. Quoi de mieux pour titiller l’intérêt des enfants ? Ainsi, ils ont l’impression de faire partie de l’histoire, de participer un peu. Cela fait travailler leur mémoire, mais aussi leur attention, qui reste focalisée sur les aventures des dinosaures (ainsi que leurs motifs) tout du long.
Le texte, par Nicole Snitselaar, reste relativement facile, accessible aux plus petits, fluide pour les grands lorsqu’ils font la lecture. J’ai même été étonnée de voir autant d’écriture dans un livre jeunesse, puisqu’en général, il y en a un peu moins que cela. Ce n’était pas pour me déplaire, au contraire ! Comme je l’expliquais, les petits ont parfois du mal à conserver leur attention sur un seul et même sujet durant un certain temps. Avec des textes plus détaillés, un peu moins courts, où interviennent plusieurs personnages différents, cela leur permet d’apprendre à la maîtriser, ainsi que de fouiller dans leur mémoire. En plus de faire écho à une dimension interactive et pédagogique, cet album jeunesse rappelle avec subtilité et délicatesse que face à un problème, nous avons parfois (souvent) besoin d’être à plusieurs. L’isolation peut aider, dans certains cas, mais pas dans tous et pas dans les plus importants. Restez soudés, aimer et soyez aimés. C’est ce que rappelle si bien Nicole Snitselaar ! Son histoire et ses messages se retrouvent, quant à eux, accompagnés de superbes illustrations signées Coralie Saudo. Le vert et le bleu sont les couleurs dominantes, évoquant par ce biais la forêt, le monde sauvage, la nature, la couleur des dinosaures, etc... En voyant la couverture de l’ouvrage, nous savons d’ores et déjà dans quel type d’environnement nous allons tomber. Ces informations, couplées au titre, et tous les indices nous sont envoyés pour nous faire comprendre que nous allons passer un bon moment ! Grosso modo, La Grande migration des Petits Dinosaures se destine principalement aux plus jeunes, mais peut esquisser un sourire nostalgique chez les plus grands. Il s’agit d’un texte sur l’importance des relations, qui se base sur la solidarité, le tout en rendant la lecture interactive. Léna et moi avons apprécié suivre l’épopée de ces dinosaures, en quête de sûreté, mais le moment le plus drôle, c’était bien sûr quand il a fallu deviner l’identité des dinosaures à l’aide des motifs sur leurs peaux… Une histoire jeunesse parfaite pour une lecture et une relecture, aux côtés d’enfants dynamiques et imaginatifs. EDITION : RAGEOT. 311 PAGES. J'avais lu ce roman durant la journée du 1er décembre 2018 (jour de mon anniversaire) du début à la fin, mais je n'avais pas eu l'occasion de vous le chroniquer ! Je rattrape donc mon retard (ce qui me rappelle que je dois encore vous chroniquer pas mal de lectures personnelles, mais vu comme elles datent, tant pis, je ne les chroniquerai pas !). Bref, je vous parle ici du premier tome de Le noir est ma couleur appelé Le pari. Le roman est écrit par Olivier Gay, un auteur que j'avais déjà eu la chance de rencontrer deux années de suite à la Foire du Livre de Bruxelles. J'ai quelques livres de lui, à la maison, mais je n'avais aucune idée duquel j'allais commencer. C'est durant mon voyage de Paris jusque chez moi que j'ai dévoré son roman dans les différents trains que j'ai pris (ainsi qu'à la gare où j'ai dû poireauter bien deux heures et demi). Vous l'aurez compris, ce livre m'a occupé, et pas qu'un peu ! Ce fut une lecture divine ; un véritable coup de cœur ! Résumé : Normalement, Alexandre le bad boy du lycée n'aurait jamais prêté attention à Manon l'intello du premier rang. Pourtant, à la suite d'un pari, il a décidé de la séduire. Normalement, Manon n'aurait jamais toléré qu'Alexandre vole à son secours. Pourtant dans l'obscurité d'une ruelle, sa présence s'est révélée décisive. Alexandre doit se rendre à l'évidence. Rien n'est normal dans cette histoire. Manon acceptera-t-elle qu'il entre par effraction dans son univers ? Deux destins liés malgré les apparences... Mon avis : Aux premiers abords, le scénario peut paraître bateau et banal, mais l'auteur a réussi à y ajouter de quoi le rendre atypique et original. Quelques codes et caractéristiques du young adult d'urban fantasy reviennent dans ce récit, mais jamais ils n'alourdissent l'histoire ou la rendent moins réaliste pour autant. Au contraire, l'histoire n'est qu'une suite logique de péripéties et d'aventures, où la cohérence règne. Malgré l'intervention de la magie liée aux couleurs, on ne peut s'empêcher de trouver l'intrigue authentique et pleine de sens, baignée dans une réalité contemporaine poignante. En plus de nous tirer dans une épopée rurale très bien menée, Olivier Gay prend un malin plaisir à jouer avec nos sentiments... Je vous le garantie, cette histoire est un ascenseur émotionnel ! L'auteur parvient à nous faire angoisser, rire, pleurer, puis rire à nouveau. C'est incroyable, il mélange plusieurs thèmes et domaines à la perfection, jusqu'à provoquer un paradoxe émotionnel chez ses lecteurs. Le pire dans tout ça ? C'est que j'ai adoré ça et que j'en redemande !
La plume de l'auteur est incroyablement addictive. Je n'ai pas pu lâcher le roman avant de l'avoir terminé. Il m'était impossible de l'arrêter, cette idée me paraissait inconcevable. Une seule envie m'animait : plonger et replonger dedans, jusqu'à ce que toutes les pages se tournent. Et c'est ce qui est arrivé ! J'ai pris conscience de tous les déroulements de l'histoire seulement après être arrivée à la fin. J'ai fixé le vide un bon moment, dans le train, l'esprit assailli par des citations, des actions et d'autres aspects splendides de ce premier tome. Mais, surtout, je me posais une question existentielle : Comment Olivier Gay avait-il pu réaliser un tel miracle ? En un livre, il m'a fait retomber dans mon adolescence, vibrer pour un univers riche et des personnages attachants, mais mieux encore, il m'a fait apprécier une romance omniprésente dans un univers d'urban fantasy alors que je suis difficile en romance. J'avais l'impression de ravoir 16 ans, de suivre les aventures d'un duo amoureux envers et contre tout, mais en mieux construit et en plus intense. Je ressentais à nouveau la hype de voir des personnages se tourner autour, même lorsque la situation ne le permet parfois pas. Le plus merveilleux, c'était de pouvoir s'ancrer facilement dans l'histoire, via l'écriture de l'auteur, fluide et complexe à la fois. Elle nous transporte avec légèreté dans un cocon d'humour et de magie. Mon personnage préféré est, ni plus ni moins, Alexandre. Dès le début, j'ai su qu'il allait me faire rire ! J'ai plus qu'adoré suivre sa narration, alors que dans la vie réelle, c'est le genre de personne que je vomis un peu. Néanmoins, dans ce premier tome de Le noir est ma couleur, j'ai vraiment apprécié ses défauts, ses qualités et son cynisme. On dirait qu'on l'a fait tomber dans un chaudron de sarcasme quand il était petit, tant il en lâche des bonnes ! J'ai explosé de rire plusieurs fois en lisant ce livre, et ça ne m'était plus arrivé depuis belle lurette. L'intrigue se pare d'une ambiance grave à certains moments, mais Alexandre ajoute sa dose de légèreté. Cela permet de souffler, de prendre du recul avec ce qui se passe. De son côté, Manon est sympa, mais pas transcendante, un peu comme précisé dans l'histoire. Elle est quelconque, avec ses vices et ses bons côtés, mais je n'ai pas été particulièrement touchée par elle, sauf vers la fin... J'attends donc de voir son évolution dans la suite ! Pour parler de la fin... Laissez-moi vous dire qu'elle m'a littéralement déchiré le cœur. Comment l'auteur a-t-il pu se montrer aussi cruel ? Ce premier opus se clôture sur une cliffhanger de malade, et il m'est impossible de me procurer la suite pour le moment... Quelle véritable torture ! Honte et déshonneur à l'auteur, bouhouu ! (Je rigole, bien sûr, mais j'avoue que l'attente est horrible). Le pire, c'est de savoir que le reste de la saga est sorti mais... que je n'ai pas l'argent. Le jour où je peux me procurer le deuxième tome, il ne fera pas long feu ! Grosso modo, Le pari débute une saga young adult d'urban fantasy à la perfection, avec ce qu'il faut d'aventures, d'émotions et d'action. On ne s'ennuie pas une seule seconde, ballotté avec ferveur à travers les péripéties dangereuses de deux héros contraires, chacun attachant à sa façon. La plume fluide d'Olivier Gay nous permet, non pas seulement de dévorer chaque page à une vitesse fulgurante, mais aussi d'entrer dans son histoire, de la vivre avec Manon et Alexandre, pour le meilleur... et pour le pire. Attention, sarcasmes et crises de larmes garantis. Un page-turner à ne pas manquer ! Et voilà, le deuxième tome d'Inaccessibles, emballé c'est pesé (mais surtout dévoré !). Suite à la fin du premier tome, nous laissant sur un suspense abominable, j'étais très impatiente de lire cette suite. J'avais loupé le coche pour le recevoir en service presse, mais suite à l'échec de la Belgique contre la France au foot, en été 2018, l'attachée de presse de Michel Lafon nous a laissé choisir un livre au choix. Forcément, j'ai pris celui-ci, il me tardait de le lire ! Et, hormis la fin qui me laisse un peu mitigée, je n'ai pas été déçue. Ce roman frôle de près le coup de cœur ! Merci beaucoup à Camille pour cet envoi. SPOILERS DU PREMIER TOME OBLIGENT ! Résumé : Depuis la mort d’Eris, Leda est hantée par cette nuit tragique au millième étage de la Tour. Effrayée à l’idée que la vérité puisse faire surface, elle demande à Watt d’en surveiller les témoins. Mais ce dernier a d’autres projets en tête... Rylin est admise dans une école des étages supérieurs. Là-bas, elle sera forcée de retrouver celui à qui elle a brisé le cœur malgré elle. Pendant ce temps, Avery fait tout pour être avec celui qu’elle aime. Mais existe-t-il un seul endroit au monde où ils pourront être ensemble en toute liberté ? Tout juste arrivée à New York, la belle et mystérieuse Calliope gagne trop facilement la confiance de ses nouveaux amis… Dans la Tour, aucun d’entre eux n’est à l’abri. Ils sont tous sous surveillance. À un pas de la chute. Mon avis : Avec ce deuxième tome, nous retrouvions la suite de l'histoire sans l'un des personnages-clés qui nous avait accompagné durant tout un livre : Eris. Sa mort m'avait vraiment surprise, dégoûtée, la fin de La Tour aux Milles Visages avait réussi son objectif. Il m'avait tenu en haleine, au point que j'avais dévoré les trois-quarts de ce premier opus en un après-midi. Katharine McGee garde néanmoins le même nombre de narration, en ajoutant un nouveau personnage : Calliope. Au début, j'étais sceptique, mais le scénario est tellement bien maîtrisé qu'on a l'impression qu'elle a toujours été là et que l'histoire ne pourrait plus se passer d'elle, non plus. J'ai été, encore une fois, subjuguée en lisant ce roman. L'autrice mène drôlement bien sa barque, nous transportant dans un thriller futuriste aussi excellent que le premier ! Au niveau du schéma, on remarque que Katharine McGee souhait conserver sa marque de fabrique : le prologue est la fin, puis l'histoire retourne deux mois plus tôt, et toutes les péripéties de l'histoire nous amène à ce final choquant et mystérieux. Tout au long du roman, plein de questions nous trottent dans la tête. L'autrice a décidé de tuer un autre personnage, mais à nouveau, nous ne savons pas de qui il s'agit. À chaque narration, notre ventre se noue. On s'imprègne tellement de l'histoire, des individus qui la composent, qu'on a peur de cette descente en flèche qui menace de nous frapper de plein fouet à la fin. Ce roman est vraiment semblable à une tour dans sa construction : on monte, on monte, on monte, et puis paf, on tombe. Et, ça fait mal. Du moins, le premier tome s'était déroulé ainsi ; celui-ci m'a fait moins mal, mais je ne vous dirai pas pourquoi. À vous de le découvrir par vous-même ! Comme il s'agit d'une traduction, c'est difficile de juger le style de l'autrice à proprement parler, mais la traduction est incroyablement bien faite. Le style fluide nous incite à tourner les pages, encore et encore, jusqu'à ne plus être capable de rester éveillé devant l'histoire, happé par la fatigue du soir. Addictif, poignant et profond, ce livre traite de divers sujets comme la drogue, la hiérarchie et la pression sociales, la richesse, la pauvreté, l'amour comme on le voit peu (dans un cadre familial, scolaire...) ainsi que les remords, le chagrin, le deuil et la reconstruction de soi. En plus de garder un fond de dystopie, avec une dimension liée à ce qui se passe autour des personnages (comme les deux nouvelles tours en construction à Dubaï), l'autrice fait passer de magnifiques messages. Pour couronner le tout, le roman est un véritable page-turner, ce qui rend la lecture plus qu'agréable ! Un sacré bon mélange. Au niveau des personnages, je ne vais pas m'étaler, parce qu'il y en a déjà beaucoup dans les principaux, ainsi que les secondaires. Puis, je risquerais de vous spoiler... Vite fait, je dirais que, si au début, j'avais du mal à apprécier Calliope, elle est finalement devenue très attachante. Ce qu'elle fait reste impardonnable, mais j'ai adoré la façon subtile qu'avait l'autrice de nous mettre dans sa tête, de nous permettre de comprendre ce qui l'a menée à devenir ainsi, mais surtout, j'ai bien aimé voir une certaine évolution chez elle. À côté, j'ai été surprise de constater que mon avis a totalement changé sur Leda. Dans le premier tome, je ne l'aimais pas trop, encore moins à la fin, quand on apprend qu'elle tue accidentellement Eris. Seulement, dans cette suite, elle se dévoile, nous découvrons d'abord ses défauts avant ses qualités, nous voyons tout le mauvais chez elle, avant de voir le bon, et c'était vraiment incroyable la manière dont cela a été mené. Elle a fort remonté dans mon estime ! Concernant Avery, j'ai toujours été très indifférente dans ses narrations, mais dans ce deuxième opus, cela m'a paru déjà plus intéressant, notamment quand on voit comment sa relation avec Atlas progresse (ou régresse ? Je ne dirai rien !). Et, surtout, j'étais trop heureuse de retrouver Rylin (d'autant plus que son rôle dans cette suite est très différent de celui qu'elle avait dans le premier tome), ainsi que Watt. Ils restent tous les deux fidèles à eux-mêmes, on découvre d'autres facettes de leur personnalité, bref, on les re-découvre avec beaucoup de plaisir. Globalement, retrouver tout le monde mettait du baume au cœur, comme quand on revoie des anciens amis qu'on n'a plus vu depuis un long moment ! Le pire dans tout ça ? C'est que malgré leurs erreurs à tous, je n'ai pu m'empêcher de tous les aimer... Ils sont vraiment touchants, à leur façon, c'est incroyable ! J'en arrive au point qui m'a le plus déçue (bon, pas tant que ça, hein, ça reste un frôlement de coup de cœur !) : la fin. Le prologue promettait beaucoup, avec des spéculations, des indices sur la personne morte. Forcément, je m'étais attendue au pire, j'avais carrément peur d'atteindre les derniers chapitres... et au final, je n'ai presque rien ressenti. L'autrice a tenté de nous mener sur des pistes, vraies comme fausses, mais ce final ne m'a pas paru aussi impressionnant que celui du premier tome. Je m'attendais tellement à pire que j'ai dû mettre la barre trop haut, sans doute. Mais, ça n'enlève rien du tout à la qualité du livre ! Il reste malgré tout excellent. Grosso modo, si vous aimez les thrillers et les dystopies, notamment pour un public young adult, je vous conseille le deuxième tome d'Inaccessibles qui porte vraiment bien son nom : Vertiges. Vous en serez sûrement sujets au vu de tous ces personnages qui se rencontrent, s'aiment, se détestent, de tous ces quiproquos minuscules menant la plus douce des âmes à sa perte. De quoi avoir envie de se jeter d'une tour... Entre chantages, manipulations, amitiés et relations dangereuses, vous serez servis. Un deuxième opus presque aussi extraordinaire que le premier ! J'ai aussi chroniqué... Thriller dystopique.
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