EDITION : MICHEL LAFON. 411 PAGES. La trilogie Inaccessibles de Katharine McGee se clôture avec ce dernier opus, nommé Démesure. La fin d’une histoire incroyable, que j’ai été heureuse de découvrir. Le premier tome avait été un coup de cœur ; le deuxième frôlait de peu le coup de cœur ; ce dernier tome, quant à lui, a juste été une lecture agréable. Un quatrième tome aurait été de trop, donc c’est bien que cela soit enfin fini, même si tourner la dernière page d’une saga qu’on aime procure toujours des sentiments tristes difficiles à ignorer. Je remercie sincèrement Michel Lafon, et plus particulièrement Camille, pour l’envoi de ce service presse. SPOILERS DES PREMIERS TOMES OBLIGENT ! Résumé : Au bord du précipice... Avery a quitté New York depuis plusieurs mois, tournant le dos à un amour impossible. Mais s'enfuir n'était peut-être pas la meilleure solution, car tôt ou tard elle devra faire face à l'objet de sa peur. Leda est devenue une autre personne depuis la mort de sa demi-sœur, dont elle est la principale responsable. Rongée par le poids de ses secrets, elle cherche à éviter tout contact avec le monde extérieur, au plus grand regret de Watt... La vie de Calliope menace de se transformer en un véritable enfer, mais la belle jeune femme a plus d'un tour dans son sac pour faire basculer la situation en sa faveur. Rylin pourrait retrouver la sûreté des bras de son grand amour, mais d'autres horizons l'attirent, et elle n'a pas envie de leur dire non, quitte à devoir mener deux vies de front. Dans la Tour, aucun d'entre eux n'est à l'abri. Tous sont surveillés par une personne dont le seul but est la vengeance. Mon avis : Je commencerais cette chronique en disant que j’ai été quelque peu déçue de cet opus, sur bien des aspects. En fait, je n’ai pas cessé de l’être depuis la fin du tome 2. Ma lecture en elle-même n’est pas une déception, ce n’est pas non plus une lecture mitigée, car au-delà de quelques points qui m’ont insatisfaite, j’ai globalement aimé ce livre, ainsi que la trilogie. Déjà, j’aimerais faire un parallèle entre le résumé et le scénario. On nous promet des choses, dans certaines formulations de phrases, qui n’interviennent pas dans le roman, ce que je trouve dommage. Cela n’a fait que créer une attente chez moi, une attente qui n’a pas été totalement comblée. J’ai eu l’impression d’être une âme perdue et assoiffée dans un désert, à qui on promet nourriture et eau, mais à qui l’on ne donne qu’une bouchée de pain et trois gouttes d’eau à la limite du potable. Il manque quelque chose à ce roman pour être un coup de cœur, un livre excellent. L’autrice tourne en rond, tout du long, jusqu’aux trois-quarts de l’histoire qui redynamise le tout. Le scénario reste cohérent, logique, et suit une ligne conductrice implacable ; celle qu’il faut pour mener à une conclusion parfaite et solennelle. Seulement, l’entre-deux m’a parfois ennuyée, alors que les précédents tomes m’ont toujours tenu en haleine. Il manquait ce suspense, cette emprise sur nous durant la lecture. Il manquait la coupure de respiration, les cliffhanger en fins de chapitres, les révélations abracadabrantes, on ressent la cruelle absence de l’excentricité qui dépeignait cet univers. Objectivement, le livre est bien écrit, bien mis en forme, totalement logique, cohérent, légitime. Il mérite d’exister, c’est un bon livre. Mais, moi, en tant que grande fan de la trilogie, je ressens un cruel manque, comblé de justesse par la merveilleuse fin qui lui a été attribuée. Bref, ce troisième opus aurait dû me plaire, mais le scénario ne m’a pas paru transcendant. En revanche, tous les autres aspects du livre ont relevé le niveau haut-la-main. En effet, la plume de Katharine McGee – en tout cas, sa traduction – reste fidèle à elle-même, toujours si bien rédigée, riche et addictive. Les descriptions parsèment ce livre, lui rendant une atmosphère propre à son univers bling-bling, très gossip et si dramatique à la fois, le tout accompagné d’une dimension futuriste. Lorsqu’on commence à lire cette autrice, on ne peut s’empêcher de vouloir continuer encore, encore et encore. Un mot, puis l’autre, puis une phrase, et un paragraphe, et des pages, et enfin tout le roman. C’est bien ce qui fait la richesse de l’histoire ; cette écriture prenante à toute épreuve, métamorphosant la plus ennuyeuse des scènes en moment intense en émotions. Mais, il n’y a pas que la plume de Katharine McGee pour rendre ce roman merveilleux. Les personnages ont une place très importante, au cœur de l’intrigue. On peut même dire que ce sont eux qui font l’histoire ; non l’histoire qui contient des personnages. Sans Avery, Leda, Rylin, Watt, Eris et Calliope, que deviendrait cette trilogie ? Tout tourne autour d’eux, de leurs secrets, de leurs qualités, de leurs défauts. Ce troisième opus se base, plus que n’importe lequel de la saga, sur la psychologie des protagonistes. C’était très élaboré dans les autres, mais alors celui-ci… Une explosion totale. Une vra ie pépite. On redécouvre Avery, on observe une réelle évolution chez Leda et Calliope, on voit Rylin se relever, tomber, se redresser à nouveau et on se rend compte de l’impact de toutes ces histoires sur le petit quotidien de Watt. Tous ces personnages, qu’on suit, qu’on aime, avec leurs cicatrices et leur passé, on les voit avancer vers l’avenir, se construire un futur… tous à leur façon. J’ai adoré cet aspect-là, vraiment. Je l’ai trouvé très bien mené, tous les personnages sont devenus attachants, des émotions nous submergent. Et, même s’il y en a moins que dans les autres, des révélations sont percées au grand jour, donnant une autre couleur au récit. Rien, ni personne, n’est noir ou blanc ; tout n’est que nuances. J’ai vraiment été ravie de voir ce que devenait tout ce beau monde qu’on a côtoyé durant trois tomes, cela fait même mal au cœur de se dire : bah merde, c’est fini, on ne les verra plus. Une page se tourne, à mi-chemin entre le sourire soulagé que ça ne vire pas trop à n’importe quoi et la mine triste à l’idée de ne plus retrouver un univers pareil. C’est le jeu, ma pôv’ Lucette. Des adieux, on en fait et en fera encore, surtout en lisant de bonnes sagas. La fin du roman, parlons-en peu, mais parlons-en bien. Elle était explosive, magistrale ; vraiment à la hauteur du premier tome prometteur que j’avais adoré. Encore une fois, la fin nous est dévoilée au début de l’histoire, dans le prologue. Il met en scène Avery, sur le toit de la Tour, qui décide de s’en aller, pleine de regrets. On se doute bien qu’elle… saute. Un sort tragique similaire au premier livre, rappelant l’élément déclencheur de tout ce qui a suivi. À nouveau, j’ai été intriguée, je me demandais bien comment Avery pouvait bien en arriver là, que se passait-il au milieu de tout ce bordel pour que ça nous mène à une fin aussi violente et choquante. Heureusement que l’autrice a continué sur son principe de base, cela a permis de créer une homogénéité au texte, mais surtout, de garder mon intérêt intact. À certains moments, j’étais quand même prête à ne pas le rouvrir, tant ça commençait à tourner en rond. La fin relève le niveau, d’une main de maître ! J’ai été subjuguée par ce dénouement, laissant place autant à une fin ouverte qu’à une fin fermée et chargée en conclusions. Katharine McGee maîtrise ses personnages, son histoire et son univers jusqu’au bout. Grosso modo, le troisième tome d’Inaccessibles conclut la trilogie à merveille ; il n’en fallait pas un de plus. Malgré des passages à blanc, creux et fatigants, le roman garde son atmosphère et son ambiance intactes. On replonge avec plaisir dans une intrigue composée d’une alternative semblable en étant différente des deux précédents livres. En plus de retrouver une écriture, fluide et belle, nous revoyons une dernière fois des personnages attachants, que nous avons suivi tout du long, avant que le moment de leur dire au-revoir ne nous frappe de plein fouet. En tant que tel, cet ouvrage n’était pas transcendant, mais de manière globale, il met le point final sur une trilogie haletante et impressionnante qui me marquera à jamais. J'ai aussi chroniqué...
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