ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 241 PAGES. Suite à une overdose littéraire dans le genre de l’imaginaire, j’ai voulu me tourner vers un thriller, un policier, enfin quelque chose qui me sortait la tête de la magie. J’avais lu du Arielle Sautet, puis du Olivier Norek… Il me fallait encore un livre ! Un livre que j’aurais envie de lire, hors services presses. Alors, j’ai jeté mon dévolu sur Immortel Ad Vitam, un roman de chez Noir d’Absinthe qui attendait patiemment dans ma PAL depuis Mon’s Livre 2018. Je n’ai pas eu de coup de cœur sur ce livre, mais ce fut une lecture fortement agréable. Aucun regret, je suis plus qu’heureuse de l’avoir acheté. Résumé : Fred n'est pas un loup-garou, ni un ange gardien. Il n'est pas de ces pâles suceurs de sang qui font tomber comme des mouches des lycéennes au brushing impeccable. D'ailleurs, tout le monde sait que ces bestioles-là n'existent pas. Fred a un physique banal et les poches trouées. Il n'arrive pas à garder une fille plus de trois semaines et sort de prison. Pour couronner le tout, c'est le jour où il essaie de se foutre en l'air qu'il apprend qu'il est immortel. Fred n'a pas de chance. Jean, lui, est flic. Il pensait avoir tout vu après trente ans passés a la Crim'. Mais voilà qu'un beau jour, un de ses cadavres se paye le luxe de se tirer de la scène de crime. Pour lui c'en est trop et il est bien décidé à le retrouver. Il ne manquerait plus qu'il parte en retraite avec une affaire non élucidée... Mon avis : Je ne m’attendais pas du tout à ça ! Telle a été ma réaction dès les premières lignes. La couverture ne m’avait préparée, le résumé non plus… C’est une sensation étrange. Je pensais tomber dans un autre type de récit, mais je me suis frottée à du Cécile Pommereau. Au début, ça procure un sentiment bizarre, mais on ne peut pas s’empêcher de continuer pour connaître le fin mot de l’histoire. Et puis, au final, on ne lâche plus le livre, on le dévore. On se retrouve happé par une intrigue farfelue, mais Ô combien réaliste en même temps. L’autrice mélange le policier et le fantastique avec brio. Ce que j’ai trouvé chouette, c’est que le côté surnaturel régit le texte sans pour autant que cela domine ; elle a tenu avant tout à rendre ses personnages authentiques et le scénario cohérent. On bascule entre les narrations aussi aisément qu’en tournant les pages, et tout avance très vite, mais en même temps… il est si difficile de se freiner ! C’est le genre de lecture parfaite pour l’été, la venue du soleil et du beau temps, le roman à lire d’une traite en bronzant ou en sirotant un petit cocktail. Bien qu’ayant une thématique sérieuse, cette histoire ne vous laissera pas indifférent. D’ailleurs, je dois bien admettre qu’elle a une double fonction : en plus d’être intéressante, elle muscle vos abdos avec son humour décalé.
Ce qui m’a vraiment surprise, c’est la plume de Cécile Pommereau. Ah ça, pour être étonnée, je l’ai été. Je n’ai pas pour habitude de lire un roman policier avec un style aussi oral. Mais, un style oral divinement bon et en adéquation avec les protagonistes, chargé de références (Lost, par exemple, une série qui a une grande place dans mon cœur) et de symboliques (c’est dingue comme l’autrice fait passer des messages puissants à travers un texte aussi humoristique). C’est compliqué à décrire, mais ce roman se divise en deux aspects : le sérieux et l’humour. Les deux s’entremêlent facilement, ce qui peut en dérouter plus d’un. Surtout quand, au final, Fred parle de sa mort de la même manière qu’il dirait « j’ai mangé une frite, ce matin ». C’est assez drôle, mais dans ce changement de gravité dans la narration, que cela soit chez Jean ou chez Fred, on finit par évoquer la mort sans peur avec une pointe d’ironie. Tout change, et pas que du point de vue de l’intrigue, mais aussi chez les personnages, leurs pensées, leurs façons de parler… et de ce fait, l’écriture se métamorphose. En gardant sa légèreté, elle amène des questions, parfois des réponses – mais très peu – sans oublier de faire passer des messages importants. Et de laisser aux lecteurs une certaine liberté de penser… J’ai apprécié cette façon d’aborder l’immortalité, cette plume rafraîchissante et incroyablement fine. Cela faisait du bien de lire un livre léger traitant du thème un peu tabou de la mort, mais aussi d’autres éléments de la vie qui peuvent effrayer. J’ai eu l’impression que ce livre démystifiait l’angoisse de la fin, du temps qui passe, tout en nous donnant une leçon. Le tout saupoudré de quelques gros mots, d’humour et de « pan pan ! ». En ce qui concerne les personnages, je vais parler des principaux – enfin des narrateurs, en l’occurrence. D’abord, Fred. C’est le premier que l’on voit parler, si je ne me trompe pas. Il est jeune, a tout perdu… En gros, sa vie c’est de la « merde ». Donc, forcément, il tente de se suicider mais… surprise, il ne meurt pas ! Et c’est ce souci d’immortalité qui va le mener sur la route de Jean, obsédé par un gars tué par balles mais qui se balade tranquillement en ville. Jean, lui, il est plus âgé que Fred. Si leur rencontre s’est montrée explosive, je ne vous parle même pas de l’évolution de leur relation. Une véritable montée d’adrénaline ! Fred a un caractère bien à lui, aussi têtu et borné qu’un ado en pleine crise. Jean s’avère plus sage, et un certain équilibre s’installe entre eux. Séparés, les personnages ne me paraissaient pas aussi attachants que quand ils se sont retrouvés à deux. Un véritable duo épique, drôle et décalé ! J’ai kiffé leurs interactions, leurs façons de penser propres à leurs personnalités à chacun (personnalités que vous découvrirez en lisant, je vous laisse ce plaisir !), la tournure que prend l’intrigue… Comme je le disais, c’était rafraîchissant, et Fred et Jean ont fort contribué à cette légèreté par leur franche authenticité. La fin m’a vraiment plu. Pour faire un parallèle avec Lost – l’une des références de ce livre –, je dirais que c’est le genre de fin qui risque de frustrer plus d’une personne. Comme on dit, ça passe ou ça casse. Avec moi, c’est passé, parce que j’aime énormément les fins ouvertes, la liberté d’imaginer toutes les possibilités, je ne vois pas ça comme une facilité, surtout quand c’est bien fait. Je ne dirai pas pourquoi, mais Cécile Pommereau a su insérer un message à la fin de son récit, une ultime leçon qu’on décide d’apprécier ou de déprécier, mais qui nous est quand même proposée. J’ai aimé cette fin, elle convient parfaitement au livre, à Fred, à Jean, à l’autrice, à tout. Elle était parfaite, c’est exactement le genre de conclusion dont le roman avait besoin. En lisant, j’avais peur d’être déçue du dénouement, et pourtant… c’est vraiment ce que j’ai préféré dans ce récit si spécial... On peut dire qu’il est à part des autres jusqu’au bout ! Grosso modo, Immortel Ad Vitam est un court one-shot mêlant magie, enquête policière, immortalité et humour. En décidant d’entrer dans le quotidien « merdique » de Fred, vous ne savez pas dans quoi vous mettez les pieds, ça je peux vous le dire. Mais ce que je peux vous dire, aussi, c’est que la plume franche et familière de Cécile Pommereau devrait vous conquérir par sa fraîcheur et sa légèreté ! De plus, le roman ne fait pas qu’entretenir correctement vos abdos ; il vous offre un véritable message, une leçon touchante… avec un dénouement (très) ouvert à prendre ou à laisser ! Une lecture parfaite en période estivale (même s’il se dévore à n’importe quelle saison) où le thème de la mort est démystifié le temps d’une intrigue loufoque.
6 Commentaires
DELPHINE GRIMOUILLE
20/7/2019 21:44:55
ca a l'air smpas je ne connais pas l'auteur alors pourquoi pas
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21/7/2019 22:35:55
Je ne sais pas si c'est le premier roman de Cécile, mais elle a vraiment un style particulier !
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Vampilou
20/7/2019 22:04:40
Non mais celui-là, il me rêver depuis un sacré bout de temps et comment te dire que ton avis me confirme pourquoi !
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