Mercredi après-midi, j'ai terminé le deuxième roman que je lis de Jo Witek. En effet, après que l'auteure ait lu la chronique de Un hiver en enfer (ma chronique est ICI) et qu'elle ait tout simplement adoré, elle m'a demandé mon adresse postale afin de m'envoyer Le domaine. Je ne la remercierai jamais assez ! ♥ Toute ma gratitude vous est dirigée, Jo Witek, encore un très grand merci. Le domaine a été un terrible coup de cœur, à l'instar de Un hiver en enfer. Résumé : Gabriel accompagne sa mère embauchée pour l’été comme domestique dans la haute bourgeoisie. Les marais et les kilomètres de landes qui entourent le domaine sont une promesse de bonheur pour ce jeune homme passionné de nature et d’ornithologie. Pourtant, dès son arrivée, il se sent mal à l’aise et angoissé. Le décorum et l’atmosphère figée de la demeure déclenchent chez lui des pulsions incontrôlées de colère, de désir, de jalousie. Et quand les petits-enfants des propriétaires débarquent, avec parmi eux la belle et inaccessible Éléonore, Gabriel ne maîtrise plus rien de ses émotions. Désormais, c’est eux et surtout elle qu’il observe à la longue-vue. Désormais, le fils de la domestique est prêt à tout pour se faire aimer car il est fou d’elle. Jusqu’à la mettre ou se mettre lui-même en danger… Mon avis : Pour commencer ma chronique, je voudrais dire qu'une fois le livre fini, j'ai recueilli quelques avis par-ci, par-là, de gens qui avaient commencé le roman mais jamais terminé. Si vous vous sentez concernés par ce que je dis, surtout, ne lâchez pas le livre. Le début de ce dernier peut présenter certaines longueurs, je suis d'accord. Mais dès la deuxième partie (sur trois) de l'histoire, vous vous sentirez incapable de le lâcher. D'autant plus avec ce qui se passe par après. Encore une fois, Jo Witek m'a bluffée par son maniement précis et juste de la psychologie. On peut dire qu'elle s'y connaît et comprend les adolescents.
Sa plume a mûri depuis Un hiver en enfer. Je trouvais déjà que l'auteure écrivait magnifiquement bien dans le livre que j'ai dû lire pour les cours mais alors quand je me suis plongée dans Le domaine pour mon propre plaisir, je n'ai plus rien compris à ma vie. Les phrases, les mots, wahou, cette dextérité dans l'écriture m'a transportée dès la première page jusqu'à la toute fin, la toute dernière page refermée avec nostalgie. Quand on la lit, on en veut plus, toujours plus, infiniment davantage que ce qui nous est donné. Et quand nous refermons le roman, le seul mot qui parvient à franchir nos lèvres est « encore ! ». Le scénario est fichtrement bien expliqué et manié à la perfection. Certes, la première partie est longue, je le conçois. Au début, Gabriel arrive avec sa maman au domaine où cette dernière devra travailler pour pouvoir payer les études de son fils. Une fois installé là-bas, le jeune garçon apprend qu'il a une semaine de solitude avant que les petits-enfants de la patronne de sa maman arrivent. On se doute alors, à ce moment-là, qu'il s'écoulera une partie du roman où nous nous accoutumerons aux habitudes et à la façon de vivre de Gabriel. Dès le départ, un sentiment d'angoisse est présent, surgissant sous forme de cauchemars ou des craintes du protagoniste. Ce roman est imprévisible, on ne cesse de se demander où Jo Witek va lâcher sa grosse bombe qui va tout capoter. Quand la deuxième partie commence, nous voici baladés un peu plus fort dans l'histoire, secoués autant que Gabriel par l'arrivée d'une troupe d'adolescents. C'est là que l'auteure va développer la romance de l'histoire du côté des émotions qui assaillissent le personnage principal. Quelque chose de réussi à 200%. Je ne pèse pas mes mots, Jo Witek est devenue une de mes auteurs préférés en seulement deux bouquins tant les deux présentent des similitudes mais aussi de sublimes différences qui les caractérisent. Je suis complètement fan de son univers. Les personnages se font plus nombreux dans ce livre que le précédent que j'avais lu, ce qui m'a un peu déstabilisée aux premiers abords. Je m'étais dit, à priori, que Jo Witek se sentait plus à l'aise avec peu de personnes dans son livre afin d'exploiter leur psychologie à fond. Pas une seule fois je m'attendais à ce qu'elle réussisse un coup de maître en faisant apparaître autant de personnages d'un coup, sans perdre une fois son lecteur. Bon, il est normal qu'au début on ne sache pas trop qui est qui car on a une petite mémoire et qu'il faut s'y habituer mais si nous sommes bien ancrés dans l'histoire, il n'est pas trop difficile de retenir les noms et même les lieux. C'est encore plus enrichissant de côté-là, si je continue sur ma lancée de comparaison entre les deux bouquins que j'ai lu d'elle. Je me suis particulièrement attachée à Gabriel car je le comprends parfaitement. Comme Edward dans Un hiver en enfer, Gabriel manquait de quelque chose et tout ce qu'on avait envie de faire, c'était aussi le prendre dans nos bras pour le consoler et le conseiller. Refermé dans sa bulle et sa passion de l'ornithologie, il refoule beaucoup de craintes en lui. D'ailleurs, j'ai souvenir que nous avons abordé cette problématique en cours de sciences-sociales dans l'année, j'avais dû faire un travail dessus. Pour expliquer ce qu'est le refoulement : Par Freud, il est cité comme le premier des mécanismes de défense du Moi contre les pulsions négatives. Sauf que tout refoulement finit par jaillir à un moment donné et je crois que le réel sens de ce bouquin est de nous faire nous rendre compte où et quand cela arrive et pourquoi. Par ailleurs, Gabriel n'est pas le seul personnage très développé. L'air de rien, les autres sont tout autant mis en avant quand il le faut, même si ce n'est que brièvement. Comme je le disais plutôt, Jo Witek réalise un coup de maître avec ce livre. La dernière partie, mais également la fin, c'est LE MOMENT où on reste sur ses fesses au moins deux fois sur même pas cinquante pages. Sans mentir, un début de chapitre m'a carrément perturbée, j'ai dû relire la phrase, fermer le livre, le poser et me retenir d'éclater en sanglots, littéralement. L'auteure m'a surprise, j'étais révoltée, sans plus aucune envie de le lire. Une fois remise de mes émotions, j'ai repris le livre pour le terminer et, plus tard, nous voilà à nouveau complètement surpris. Je ne m'attendais pas à de tels rebondissements dans un roman de ce genre. Et clairement, à la fin d'une telle histoire, on ne peut qu'en redemander encore et encore. Grosso modo, si vous aimez les thrillers jeunesse, avec un poil de romance, lisez Le domaine de Jo Witek. Ce livre vous frappera de plein fouet, emportant votre esprit sens-dessus, sens-dessous dans son univers jeune et psychologique. Une vraie tuerie, comme Un hiver en enfer.
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