ÉDITION : L'HOMME SANS NOM. 384 PAGES. Durant le confinement que nous avons connu cette année 2020 à cause du Coronavirus, j’ai eu l’occasion de découvrir un roman qui dormait dans ma bibliothèque depuis plus d’un an. Il s’agit de ma toute première lecture des éditions de l’Homme sans Nom. Qui plus est, une lecture fort d’actualité puisque l’on plonge, en lisant Seconde Humanité, dans un monde futuriste en proie à une pandémie virulente. Si ce roman n’est pas un coup de cœur, je peux vous dire qu’il le frôle de très près malgré tout. Je le qualifie même d’excellent. Une belle façon de découvrir une maison d’édition francophone qualitative et un auteur plus que prometteur ! Résumé : César Séfria voit son destin bouleversé par une infime erreur. De son laboratoire s’échappe un virus qui provoque une pandémie en voie de décimer une grande partie des rescapés du Grand Bleu, catastrophe écologique planétaire. L’antidote échappe aux plus grands cerveaux, et la situation presse. À court d’idées, il se réfugie dans la lecture d’un manuscrit qui transcrit les derniers moments de cette apocalypse et suit quatre destins croisés, duos improbables, qui se battent pour sauver la Terre de la montée critique des océans et de son asphyxie. Pour son premier roman, Adrien Mangold explore les destins d’un chercheur, d’un soldat et d’une fillette qui pourraient alors marquer l’Histoire quand d’une inattention naît une pandémie, d’une convoitise une guerre, de l’apocalypse une seconde Humanité. Mon avis : Le début d’un roman offre toujours une première impression de celui-ci. Dès les premières pages de Seconde Humanité, je dois avouer que j’ai été subjuguée par la toute première scène. Je ne la décrirai pas afin de ne pas spoiler, mais elle est vraiment très bien rédigée et emplie d’émotions alors qu’on ne connaît même pas encore tous les personnages de l’histoire. On y rencontre César, un scientifique, qui doit gérer les conséquences d’un virus échappé de son laboratoire. Je ne vais pas vous cacher que lire cette histoire en pleine période de confinement fut une sacrée expérience. Si j’avais été plus attentive au résumé, peut-être l’aurais-je gardé pour plus tard. Pourtant, malgré la situation anxiogène, j’ai vraiment réussi à me plonger dans cette lecture auprès de personnalités fortes, munie d’un scénario bien ficelé. Le tout ancré dans un concept original : l’idée d’un livre dans un livre. Eh oui, parce que notre cher César doit trouver une solution pour guérir ce virus. Durant ses recherches, il tombe sur un manuscrit un peu spécial qu’il décide de parcourir… Et nous, lecteurs et lectrices, sommes embarqués avec lui dans une toute autre histoire mouvementée.
Sans trop en dévoiler, je dirais que le scénario coupé en deux parts distinctes forme un tout cohérent. Dès le commencement du second récit, on sent qu’il existe un lien entre la situation actuelle vécue par César et les péripéties des personnages de Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore (le titre du roman dans le roman). Si je dois soulever un point négatif (le seul !) qui ne tient qu’à moi : les transitions. Même si l’auteur a très bien structuré ses deux parties et qu’il a coupé où il fallait, j’ai éprouvé des difficultés à passer d’une histoire à une autre. Lorsque j’ai quitté César pour découvrir Matis le Sélénite, j’avoue avoir eu du mal à me plonger dedans. Ce nouveau personnage ne me disait rien, et le changement de police d’écriture a chamboulé ma lecture. Ayant une très mauvaise vue, je la trouvais même plutôt inconfortable. Ceci dit, je le redis : ça ne concerne que moi. D’un point de vue objectif, les transitions sont bien gérées et la typographie ne m’a pas empêché de passer un excellent moment au final. D’ailleurs, quand je suis arrivée à la fin de Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore, j’ai ressenti un vide après avoir versé ma petite larme et j’ai eu du mal à revenir à la première histoire. Le roman que lit César m’a touchée. Peut-être pas autant qu’à lui, mais il ne laisse pas indifférent, c’est évident. On peut même dire que l’auteur, impitoyable, sait comment s’y prendre pour triturer nos sentiments et jouer avec nos nerfs. Toutefois, il ne manque pas de messages et de valeurs à véhiculer, notamment par le personnage de Pino. Selon moi, ce récit souligne les défauts de l’humanité, les erreurs qu’elle peut commettre et ce qui la mène à sa première chute dans l’histoire de ce roman. Il évoque la guerre, la résilience, la reconstruction. Un monde sans pitié où existe une dernière once d’espoir, représentée sous la forme d’un Arbre particulier. Si le scénario est plaisant à découvrir, j’ai surtout été charmée par la plume de l’auteur. Le texte recèle de beaucoup de descriptions poussées et de formulations raffinées, ce qui ne fait que renforcer la qualité littéraire du récit. Des figures de style maîtrisées parsèment cet ouvrage excellent. Même si je n’ai pas lu une tonne de classiques, il m’est arrivé de me plonger dedans – ces œuvres d’un autre temps – et de visionner des films cultes (comme Metropolis). Outre la modernité présente dans ce récit qui fait échos à l’actualité, je le trouve presque similaire à ces lectures ancrées dans le passé. L’écriture soutenue épouse parfaitement l’intrigue dont elle conte l’histoire avec une fluidité et une technique non négligeables. J’ai trouvé la plume de l’auteur très poétique, voire onirique. Certains passages nous plongent dans une autre dimension, plus proche de l’irréel, de l’inexplicable. De plus, certaines descriptions et pensées relèvent plutôt de l’imaginaire et du rêve que de la réalité. Il s’agit du point fort de cette histoire de virus à première vue anodine : l’auteur sait conter en surprenant, torturant, émouvant. C’est un livre qui ne touche pas que l’esprit. Il touche le cœur aussi. Il m’a été difficile de m’attacher aux personnages au début. Comme dit plus haut, nous débutons l’histoire sur César Séfria et, même si son sort n’est pas des plus joyeux, ce n’est pas le personnage qui m’a le plus ému. Il m’a fait ressentir quelques émotions, une petite montée de tristesse à un moment particulier sans toutefois parvenir à me bouleverser autant que l’ont fait Pino, Matis, Sarah et Lazaro. Je ne vais pas trop m’étaler sur eux parce qu’ils sont au cœur de l’intrigue de la partie noire du roman. Cependant, je voudrais souligner que, même si j’ai eu du mal à apprécier Matis et Lazaro, le courant est tout de suite passé avec Sarah. Plus difficilement avec Pino au début. En terminant de lire leurs aventures, j’ai versé ma petite larme et pris conscience que j’avais aimé les suivre, connaître leurs pensées, leurs espoirs et leurs peurs. Ils m’ont tous les quatre affectée à leur façon (même Pino !), et c’est le cœur lourd que j’ai refermé Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore pour revenir à la narration de César Séfria afin de connaître le dénouement de cette situation catastrophique. En ce qui concerne Pino, Matis, Sara et Lazao, leur bravoure et leur dévotion sont admirables. J’ai adoré les relations qui se sont créées entre certains d’entre eux, l’évolution de ces quatre individu que rien n’était destiné à rassembler et qui, pourtant, représentent l’espoir de la Seconde Humanité. La fin du roman clôture bien l’histoire générale. D’ailleurs, on peut même parler de deux conclusions différentes : celle de Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore et celle du roman tout court. La première m’a plus touché que la seconde, comme vous avez pu le remarquer. Ceci dit, l’auteur a très bien terminé Seconde Humanité en restant cohérent et logique avec ses idées, sans pour autant fermer entièrement les portes de son univers. Je ne parle pas ici de cliffhanger. Le roman n’en contient pas, étant un one-shot. Toutefois, on sent qu’Adrien Mangold n’a pas fini de nous conter des histoires du même style. Et, pour ma part, Seconde Humanité m’a donné envie de lire ses prochaines publications ! Grosso modo, Seconde Humanité plaira sans aucun doute aux amateurs et amatrices de science-fiction ! Si vous appréciez les personnages forts et emblématiques, peut-être la mise en abîme de cet ouvrage original vous chamboulera autant qu’elle l’a faite avec moi. La plume de l’auteur, soutenue, reste très accessible. Un ouvrage qui pousse la réflexion beaucoup plus loin sur notre monde et l’humanité toute entière. Je vous recommande cette lecture et cet auteur au grand potentiel dont j’ai hâte de découvrir les prochaines sorties !
15 Commentaires
Vampilou
20/7/2020 17:46:02
Tu m'intrigues considérablement avec ton avis ma belle, l'univers me plaît beaucoup, alors je suis bien tentée pour le découvrir !
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20/7/2020 17:56:17
Si tu sautes le pas, n'hésite pas à me dire ce que tu en penses ! J'ai donné envie à une amie de le lire car elle l'avait dans sa PAL... Elle ne regrette pas ! ♥
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lheuredelire
20/7/2020 17:55:02
Ohhhh je l'avais repéré y a longtemps (au moment de sa sortie), tu me redonnes envie de le découvrir !
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20/7/2020 17:59:00
Franchement fonce ! L'auteur a sorti un nouveau roman ancré dans le même univers (sans que ce soit une suite pour autant) nommé Prototypes si celui-ci te plaît bien. Ce sera l'une de mes prochaines lectures ! ^-^
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Diament
20/7/2020 17:56:41
Je préfère passer mon tour ce n’est pas mon style..
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20/7/2020 17:59:40
Ah bah bon passage de tour, ui. x) Chacun son style de lecture, en effet ! :-)
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Kimysmile
21/7/2020 06:55:21
Pas. Mon genre mais superbe chronique !
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21/7/2020 15:46:30
Oui, en ce moment, c'est vrai que c'est délicat. Sauf si tu veux te mettre dans le "thème covid" lol
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21/7/2020 15:47:10
Pas de soucis ! :-) Je comprends qu'on ait tous nos goûts, nos genres de prédilection, etc. Avec plaisir quand même !
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21/7/2020 22:03:12
Malgré ton riche avis sur ce roman qui t'a énormément plu, je vais passer mon chemin. Ce n'est malheureusement pas ma tasse de thé :(
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23/7/2020 16:06:15
Voilà un avis bien élogieux. Mais je dois dire que, en ce moment, ce n'est pas forcément un thème que j'ai envie de trouver dans mes lectures ;-)
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