ÉDITION : LE CHAT NOIR. 352 PAGES. Par le biais de la dernière Masse Critique Babelio, j’ai remporté Mortal Song de Megan Crewe, le premier roman des Éditions du Chat Noir que j’allais lire jusqu’au bout (j’en ai toujours un en cours, de chez eux, qui est vraiment chouette mais je galère à trouver du temps pour le lire!). J’étais très heureuse de l’avoir gagné, sachant que j’adore cette maison d’édition. En revanche, j’éprouvais aussi quelques appréhensions, puisque je n’ai jamais lu de livre dans ce genre-là (histoires sur le folklore japonais, etc, bref la collection Neko du Chat Noir!). C’était tout nouveau pour moi, un essai dans un univers que je ne maîtrise pas du tout ! Je peux d’ores et déjà vous dire que j’ai passé un agréable moment de lecture, même s’il y a un truc ou deux que je n’ai pas appréciés plus que ça. Je remercie chaleureusement Babelio et sa Masse Critique, ainsi que les Éditions du Chat Noir, pour cet envoi. Résumé : La vie de Sora était remplie de magie, jusqu’au jour où elle découvrit que tout ça n’était que mensonges. Héritière du royaume des esprits du Mont-Fuji, Sora n’aspire qu’à une chose : accomplir son devoir au sein des dieux, les Kami. Mais une armée de spectres envahit la montagne le jour de sa cérémonie d’anniversaire. Échappant de peu à l’ennemi, la jeune fille apprend alors qu’elle n’a rien d’une divinité. Elle est un changelin humain, un leurre pour protéger la véritable descendante, cachée dans le Tokyo moderne. Tout en faisant face à sa nouvelle condition de mortelle, Sora entame un long voyage pour retrouver l’élue, celle de la prophétie, la seule à pouvoir sauver son monde du chaos. Ce monde qui n’était finalement pour elle qu’une vaste illusion… Mon avis : Je parlerais d’abord du scénario. À première vue, rien qu’avec le résumé, je le trouvais déjà assez original dans sa conception. Suivre une héroïne à qui l’on annonce qu’elle est un leurre ? Et qui, en fait, n’est pas du tout l’élue tant attendue ? Je trouvais ça très rafraîchissant et j’étais impatiente de voir comment l’autrice allait aborder cette désillusion. De ce côté-là, je n’ai pas été déçue, parce qu’elle en a parlé avec beaucoup de cohérence et de réalisme. À chaque instant, nous avons ressenti les émotions de Sora, du choc à la révélation à son évolution qui a suivi. Tout était parfaitement dosé, le thème a été exploité avec finesse, et comme je le disais, cela apportait un plus à cette histoire. D’ailleurs, ce n’est pas du tout le seul élément qui a été détourné au cours du récit. Au fur et à mesure de la lecture, certaines situations s’imbriquent dans l’intrigue et peuvent surprendre. Je vous garantis une chose à propos de Mortal Song : vous ne vous retrouvez pas du tout dans une histoire bancale. Pour être honnête, une seule révélation m’a paru aussi voyante que le nez au milieu d’un visage, et ce n’était pas non plus autour de ça que l’histoire tournait. Dans son ensemble, nous avons affaire à un texte au scénario original, très ancré dans me folklore japonais. J’ai apprécié le fait d’immerger complètement dans un univers que je ne connais que très peu, même s’il m’a fallu plus de temps pour terminer le livre. C’est encore tout nouveau pour moi, malgré cette lecture effectuée. Il me faudra en lire davantage pour m’y habituer. Dans tous les cas, l’intrigue m’a franchement surprise dans sa structure et dans sa construction initiale. Rien que la désillusion de Sora me donnait hâte de lire ce livre, parce que c’est un sujet très peu exploité dans les romans. Ou alors, on en parle, mais au final, le héros/l’héroïne redevient quand même « l’élu(e) » d’une façon quelconque et ça gâche toute la magie, toute l’ampleur de ce que cela consiste. Ici, Megan Crewe a très bien décrit les sentiments qui ont suivi : le choc, l’angoisse, le déni, l’abattement, l’obstination, l’acceptation… enfin, tout un tas d’émotions de jour et de nuit, qui vont dans un sens avant de prendre un autre tournant. Le tout avec énormément de logique. Pour cela, je félicite ce coup de maître, parce que c’était vraiment bien fait. De plus, si le premier chapitre et les deux derniers ont été les plus difficiles à lire (difficulté à entrer dans l’univers, déception de la fin), je tiens à dire que dès le deuxième chapitre, jusqu’à l’avant de l’avant-dernier, je ne me suis pas ennuyée. Plusieurs actions parsèment l’histoire, il y a de l’humour, du drame, des beaux moments comme des mauvais, des relations qui se créent. C’était une histoire très prenante, agréable à lire, chargée de toutes sortes de créatures merveilleuses (ou pas) comme les kami, les fantômes, les ogres, les kitsunes, et j’en passe.
En ce qui concerne l’écriture, il est impossible pour moi d’émettre un jugement impartial et juste, puisqu’il s’agit d’une traduction et que je ne connais pas la version originale du texte. De ce que j’en ai lu, malgré quelques faiblesses, le texte est globalement bien écrit, les descriptions nous plongent dans l’univers riche d’un Japon moderne, orné de magie, de nature et de beauté. Écrite à la première personne, l’histoire nous fait entrer totalement dans la tête de Sora, ce qui nous permet d’entrer en collision avec chacune de ses pensées. C’est aussi ça qui a rendu sa désillusion si poignante, si bien exploitée. Le texte en lui-même se composait d’un chouette rythme, avec un vocabulaire très accessible, même pour les non initiés au folklore japonais. Malheureusement, le premier chapitre contenait trop de fois le mot « ki » à mon goût et je ne parle même pas du mot « kami » qui revenait de très nombreuses fois, mais en-dehors de cela, nous avons là un récit fluide et accrocheur. La preuve, j’ai lu le milieu en deux traites, j’avais surtout traîné sur le début et la fin ! Au vu de son histoire et de sa plume très chouette à découvrir, ce livre est juste parfait à lire à l’extérieur, en printemps ou en été. En ce qui concerne les personnages, il y en a quand même beaucoup ! Sora, Takeo, Chiyo, Haru, Keiji, Midori, Omori, etc... J’ai énormément apprécié Sora, qui est très humaine (sans blague…) et dont les réactions m’ont touchée. Elle ne réagit jamais de manière trop égoïste, elle ne pense pas assez à elle, alors que tout son monde s’effondre. Certes, elle se laisse aller dans sa tristesse à certains moments, mais jamais ça n’a un impact direct sur ses amis ou sur le Mont Fuji, elle reste braquée sur ses objectifs coûte que coûte, même après qu’on lui ait dit qu’elle ne « servait à rien » dans la prophétie. C’est une femme courageuse, émotive et très vivante ! À côté d’elle, Chiyo m’a franchement moins plus. Au début, elle m’agaçait à un point où je n’en pouvais plus de lire ses interventions. Je levais systématiquement les yeux au ciel. Mais, plus tard, ça s’améliore beaucoup, ce que je trouve positif. Elle a une chouette évolution ! Takeo et Keiji m’ont paru un peu plus « fades », plus Takeo que Keiji au final. Le premier a zéro défaut, quand le deuxième en a quelques-uns ; j’ai trouvé que ça faisait trop un contraste kami/humain, comme s’il n’existait aucun juste milieu. Mais la façon dont évolue Keiji est aussi très intéressante à lire. En revanche, j’ai vraiment bien aimé Haru, même s’il ne faisait pas partie des principaux, il déborde d’énergie, de courage et de serviabilité, c’est vraiment chouette. Je n’ai aucun avis sur Midori, je l’aimais juste bien. Et, Omori m’a un peu déçue… Enfin, ce n’est pas seulement Omori qui m’a déçue, mais la fin du livre en lui-même. Je ne spoilerai pas, pour ne pas vous gâcher la surprise, mais ce que j’aime dans un roman, ce sont les méchants. Et celui-ci est un peu raté, selon moi. Je n’ai pas trouvé la hype que je ressens autour de gros bons méchants charismatiques, parce qu’Omori m’a laissé totalement indifférente, son histoire ne m’a pas vraiment touchée plus que ça. Et puis, la fin m’a laissé un arrière-goût de « Ah… tout ça pour ça ». J’ai nettement plus apprécié l’aventure, le milieu du livre, tout ce qui a précédé la fin, au final, mais ce n’est qu’un avis personnel et ça ne veut pas dire que c’est nul. C’est un avis subjectif. C’est juste moi qui n’ai pas accroché plus que cela au dénouement du roman, tout simplement. Le mieux est que vous vous fassiez votre propre avis, pour le coup. Grosso modo, Mortal Song est une histoire ancrée dans le folklore japonais, où une prophétie classique se transforme en une tragique malédiction pour une héroïne, préparée depuis l’enfance à devenir plus que ce qu’elle était en réalité. Au fil des pages, nous entrons en collision avec ses sentiments, logiques et cohérents, tous autant qu’ils sont. Sora évolue, au même stade que les autres intervenants du récit autour d’elle. À l’aide d’une plume soignée, fluide et accessible, Megan Crewe nous emporte dans un univers très rafraîchissant et surprenant sur bien des aspects. Ma déception réside dans le personnage d’Omori et le dénouement de l’histoire qui, à mon goût, manquaient un peu de profondeur… Il s’agit malgré tout d’une agréable lecture que je conseille à tous les amateurs du genre (ou ceux qui souhaitent le découvrir!).
4 Commentaires
Vampilou
6/7/2019 18:07:34
Ah, c'est un roman qui me fait carrément rêver, je suis déjà ultra amoureuse de la couverture 😍 Malgré ton avis un peu mitigé, je tenterai l'expérience quand même, j'aime trop cette maison d'édition en plus !
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6/7/2019 18:09:22
Ah mais en soi, j'ai bien aimé, j'ai même + aimé que pas aimé, donc c'est au-dessus du mitigé, je trouve que c'était une lecture agréable. Seulement, la fin m'a un peu déçue. xDD Mais oui tente !! C'est une bonne ME, et ce roman est très chouette. :-)
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7/7/2019 22:23:02
Il reste très agréable à lire, mais le genre peut ne pas plaire à tous !
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