ÉDITION : AUTO-ÉDITÉ. 20 PAGES. En une petite soirée, j’ai débuté et terminé la nouvelle de Brice Milan, un auteur que je ne connaissais pas du tout mais que j’ai découvert sur Simplement Pro. Il y proposait La vie en jeu, et le principe de l’histoire m’a directement fait penser à Black Mirror, une série sur Netflix que j’affectionne tout particulièrement. Forcément, j’étais très motivée à l’idée de me lancer de ce court récit. Je n’en ressors pas déçue, mais ce n’est pas non plus une lecture exceptionnelle ; disons qu’elle me laisse mitigée, comme certains épisodes de Black Mirror. Ici, le « mitigé » n’a rien de péjoratif, que du contraire, je suis tellement perturbée par ma lecture que je cherche encore, au moment où je l’écris, quel est mon avis sur la question. Un grand merci à l’auteur pour sa confiance ! Résumé : Yvan s'évade dans un monde virtuel qu'il a fabriqué, où Valérie, l'amour de sa vie le rejoint. La vie est un jeu, mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Une histoire d'amour de la vie et de la mort. Mon avis : Pour commencer, le scénario de l’histoire semble bien maîtrisé. L’auteur parle du sujet de la réalité virtuelle, il donne assez d’infos sans nous bombarder, de sorte à ce qu’on se retrouve immergé dans son univers. L’ambiance qui plane tout du long n’est pas sans rappeler mon malaise éprouvé durant certains épisodes de la série Black Mirror, donc je trouve ça plutôt positif. Si l’intrigue parvient à ce point à me « déranger », c’est qu’elle est vraiment bonne. Par ailleurs, l’histoire prend une tournure difficile à prédire, et l’incompréhension n’a pas cessé de me ballotter. Elle paraissait même me narguer, tentant de me dépasser. Je l’ai assimilée à la mort qui, par son mystère, dépasse complètement l’Homme. Entre le début et la fin, entre la vie et notre dernier souffle, y a-t-il un entre-deux ? Peut-on décrypter une telle incertitude ? Yvan y arrivera-t-il ? D’abord, tout est logique, clair et limpide, jusqu’à ce qu’on comprenne que l’auteur nous mène en bateau, mêlant une fausse réalité à tout ce que l’on croit connaître. Petit à petit, il distille des éléments de plus en plus flous. Jusqu’à… jusqu’à quoi ? Je n’ai pas tout compris, mais globalement, j’ai bien aimé suivre Yvan dans sa quête étrange et surréaliste.
Ensuite, ce que j’ai vraiment apprécié dans ma lecture, ça a été la plume de Brice Milan. Je ne m’attendais pas à accrocher à sa nouvelle, après les premières lignes. Je me disais que j’allais sans doute avoir des difficultés à la lire, d’autant plus que ça me sort de ma zone de confort, mais en fait, j’ai vraiment kiffé sa plume. Elle est fluide, douce amère, vraiment prenante. Je tournais les pages sur ma liseuse sans m’en rendre compte. Entre le soutenu et le familier, elle jongle avec dextérité entre un vocabulaire riche et simple, une construction complexe et basique. Et puis, se retrouver dans la tête d’Yvan, en sortir, y revenir, ça avait quelque chose de grisant, nous permettant d’observer et d’analyser ce qui dépassait le protagoniste. Mon plus gros souci, en revanche, c’est de ne pas avoir accroché tant que ça à Yvan ou Valérie. Tout y était, mais ils ne m’ont pas suffisamment touchée. Je ne pense pas que c’était le but de l’auteur, mais j’avoue que j’aime apprécier les personnages lorsque je lis une histoire. Ici, ça n’a pas eu l’effet escompté. Néanmoins, cela ne m’a pas énormément dérangée, tant le style se lisait bien. Enfin, concernant le final de la nouvelle, j’avoue que c’est là que je suis la plus mitigée. Je n’ai pas trop compris où nous menait l’auteur, ni le message précis qu’il souhaitait y faire passer, ce qui est dommage. J’ai l’impression de passer à côté de quelque chose, et ça me frustre. En revanche, ça ne veut pas dire que son texte est mauvais, loin de là. C’est plutôt moi qui éprouve la sensation de ne pas être le bon public cible, même si j’ai bien aimé les trois quarts du récit. Dans tous les cas, c’est toujours resté bien écrit jusqu’à la dernière ligne ! Grosso modo, La vie en jeu est une nouvelle, c’est-à-dire un récit court et percutant, qui raconte beaucoup en peu de pages. Le scénario et la plume m’ont happée, mais je suis très mitigée sur la fin que j’ai eu du mal à comprendre. Si vous appréciez la série Black Mirror, vous devriez succomber à cette histoire bien écrite et rapide à lire. Je la recommande chaudement à tous ceux qui souhaitent faire une pause entre deux grosses lectures, mais n’oubliez pas de laisser votre cerveau allumé durant la lecture, parce qu’elle demande beaucoup de réflexion. Ce n’est pas le genre d’histoire sur laquelle se jeter si on s’attend à du feel-good léger !
2 Commentaires
27/3/2019 17:38:44
Merci, Alicia, pour cette chronique très détaillée pour une histoire somme toute assez courte (contrainte imposée par l'Appel à Textes). J'apprécie que tu me dises honnêtement tes doutes à propos de la fin de l'histoire. Sans la dévoiler, je dirai que c'est une réflexion sur la réalité, la mort et l'amour. Brice
Répondre
Papillon Voyageur
27/3/2019 22:15:45
Avec plaisir ! :-)
Répondre
Laisser un réponse. |
|