ÉDITION : LYNKS. 239 PAGES. Récemment, j’ai eu l’occasion de découvrir un autre roman édité chez Lynks Éditions. Je trouvais la couverture et le titre fort attirants, mais c’est surtout le résumé qui m’a intriguée (ce n’était pas le même que celui de la chronique, il me semble qu’il s’agissait d’un extrait, mais celui-ci est tout aussi bien). J’ai passé un chouette moment en compagnie de Chora et de Théo, je peux déjà vous dire qu’il s’agit d’une agréable lecture ! Merci à Lynks Éditions pour leur confiance et cette histoire qui sort de l’ordinaire. Résumé : Chora se réveille dans un lit d’hôpital. Orpheline. Ce n’est pas normal. C’est elle, qui aurait dû mourir en premier. Mais ses parents, scientifiques reconnus, sont morts dans l’explosion d’un accélérateur de particules capable de renverser le cours du temps. Sabotage ? Attentat ? C’est ce que pensent l’inquiétante Epone, responsable de la sécurité et Théo, jeune gendarme aux traits curieusement familiers. Dévastée, Chora décide de découvrir la vérité. Sauf que… Les heures lui sont comptées. Car si le drame l’a dotée du pouvoir de se déplacer dans le fil de sa propre histoire, chaque voyage détraque un peu plus le rythme fragile de son cœur en sursis. Mon avis : Lorsque j’ai débuté Asynchrone, j’attendais mon train à la gare. J’avais une heure devant moi (à cause de soucis de transport), donc j’en ai profité pour me plonger tête la première dans cette intrigue. Et quelle intrigue ! Je dois avouer qu’a priori, le scénario n’était pas clair à mes yeux, j’étais aussi perdue que l’héroïne du roman. Cependant, petit à petit, tout se délie, nous comprenons où l’auteur veut en venir, et c’est vraiment génial. Bien que triste – beaucoup même –, ce roman commence avec force et émotion. Même sans connaître Chora et ses parents, on rentre sans mal dans le fil de l’histoire. Mon cœur se serrait quand je lisais la détresse dans les mots que nous servait Fabien Clavel suite au terrible accident du début. Saupoudrée de rythme et de rebondissements, l’intrigue de ce livre accroche le regard, happe l’attention. Quand je devais l’arrêter, c’était très souvent par obligation, non par envie. C’est une histoire qui se dévore d’une traite. L’héroïne se retrouve lancée dans une incroyable quête, touchée mystérieusement par la science, et en apprend sur elle-même tout au long du récit. J’ai adoré cette façon d’aborder le voyage dans le temps, différente de ce que l’on voit habituellement. Qui plus est, elle se montre fort maîtrisée. L’auteur y exploite notamment les thématiques de l’introspection, de la découverte de soi et des autres, mais aussi de la puissance des non-dits et des sentiments que l’on peut éprouver pour nos proches. Tout est question d’interactions sociales, le tout nappé d’une crédibilité dans l’univers qui renforce la cohérence du récit. Un somptueux cocktail de genres et de thèmes où ressortent, entre autres, les dérives de l’humanité.
Ce roman se lit tout seul. Mais quand je dis tout seul, je ne plaisante pas. Les mots sont employés avec justesse, dans une narration en « je » très appréciable. Cet auteur me rappelle ce que j’aime le plus dans cette façon de narrer ! De plus, son style s’avère incroyablement addictif. Chaque mot suivait l’autre, et je finissais par dévorer 50 pages sans rien voir venir. Je comprenais que j’abusais de la lecture lorsque mes paupières s’alourdissaient et que je remarquais l’heure. Aussi, Chora fait souvent des allusions à des philosophes, et j’ai trouvé ça très bien amené. On sent qu’elle est intelligente, mais au niveau de la forme, ça apporte une touche en plus qui rend le texte symbolique. Fluide et léger, il se montre toutefois poignant lors de certaines scènes dures (comme lorsque Chora apprend la mort de ses parents, cf. le résumé). Je ne connaissais pas du tout Fabien Clavel, mais sa plume m’a vraiment conquise et m’a plongée dans la nostalgie des romans young adult que je lisais durant mon adolescence. D’ailleurs, au cas où vous vous poseriez la question : je considère ce roman comme un récit de science-fiction young adult. YA pour les intimes. C’est vraiment un genre dont je ne me lasse pas, malgré les années qui filent à la vitesse de la lumière (ou comment se sentir vieille en une phrase). Enfin… tout ça pour dire que la plume de Fabien Clavel m’a littéralement immergée dans son univers singulier. Dans ce récit, il existe deux personnages importants, selon moi. Chora, la narratrice, et Théo. Je dois avouer que, si j’ai été absorbée par cette histoire originale et bien écrite, je n’ai pas ressenti d’attachement envers eux. Non pas qu’ils étaient mal construits, au contraire ! Mais ils ne m’ont pas plus touché que cela. J’ai apprécié les suivre, les retrouver, mais je referme le roman sans ressentir de manque spécifique à leur égard. Ceci dit, leurs interactions m’ont toujours paru spontanées, naturelles, et ça c’est un gros point fort ! Cependant, si vous voulez vous faire une idée d’eux malgré tout, au cas où vous ressentiriez l’envie de le lire, je peux vous en dire quelques mots. Chora est une jeune fille brillante, comme je le disais plus haut, mais pas que. Il s’agit d’un personnage extrêmement humain, préparé à sa mort précoce depuis son enfance (au vu de ses problèmes de cœur). Cela la rend très sensible à l’instant présent, aux autres, et elle attache beaucoup d’importance aux détails et à ses émotions. Théo, de son côté, est un homme très énigmatique, intrigant, et plus on en apprend sur lui, plus on souhaite en savoir plus. Généreux et serviable, il ne finit pas sur la route de Chora par hasard… Un duo assez mignon, l’air de rien, autour duquel tourne une partie du scénario. Et puis arrive la fin. Une fin qui, selon moi, se situe entre le prévisible et l’inattendu. En même temps, avec un tel sujet, des thématiques aussi précises, l’auteur n’avait pas beaucoup de possibilités pour se sortir de la ligne conductrice qu’il avait construite et qui paraissait dessinée depuis le début. Néanmoins, il parvient sans mal à se décaler de ce que l’on attend de lui. Pour ma part, c’est une bonne fin. Elle boucle ce qui a été lancé, sans forcément tout résoudre par la facilité, le tout avec pertinence. Ceci dit, c’est le genre de final qui en frustrera plus d’un, surtout les amateurs de conclusions définitives ne laissant aucune porte entrouverte. Un récit atypique, une écriture captivante, une fin bouclée à la perfection. Grosso modo, Asynchrone se veut accessible à tout public, notamment les jeunes adultes, mais m’a touché quand même du haut de mes vingt-et-un ans. Il s’agit d’un roman de science-fiction abordant plusieurs thématiques fortes, sur fond de voyages dans le temps. Le genre, exploité avec une originalité déconcertante, m’a plongé tout du long dans le récit, sans que je ne puisse en ressortir. Fabien Clavel, de sa plume fluide, nous happe dans son récit singulier. Malgré mon léger détachement (subjectif) envers les personnages, ceux-ci s’avéraient intéressants et développés. Une découverte sympathique que je ne peux que vous recommander… Et vous ? Que feriez-vous si vous pouviez remonter le fil de votre propre vie ?
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