ÉDITION : METAMIND (AUTOÉDITION) 100 PAGES Nouvelle chronique sur un sujet de réflexion intéressant, lié à la communication, j’ai nommé la PNL ! Cela fait un moment que je désire en savoir plus sur le sujet. Je me suis d’ailleurs procuré un livre d’exercices sur la PNL, qu’il me tarde de commencer lorsque j’aurai déménagé ! En attendant, je vais vous parler de cette lecture, gentiment proposée par MetaMind Editions via la plateforme Simplement Pro. Résumé : PNL ! Programmation Neuro Linguistique, quel terme barbare n’est-ce pas ? Et cependant, si vous lisez ces lignes, cela signifie que cet univers vous attire, intéresse et/ou passionne, n’est-ce pas ? Alors, sans plus attendre, plongez au cœur d’un écosystème pour comprendre l’ingénierie de la psychologie humaine afin de vous aider dans vos relations personnelles et professionnelles ! 😊 Accédez à tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la PNL sans jamais oser le demander : ✅ Ses origines, ses concepteurs et son histoire ✅ Les mythes qui l'entourent ✅ Panorama des 12 techniques éprouvées et couramment utilisées ✅ Son lien avec les différents langages du corps ✅ Ce que la PNL peut vous apporter dans votre quotidien Manuel et guide de base, vous avez entre les mains une mine d’information de référence qui vous aidera dans votre cheminement et apprentissage en PNL. Apprenez, expérimentez et pratiquez. Dès maintenant, progressez quel que soit votre domaine d’activité. Atteignez, puis dépassez plus efficacement vos objectifs ! 🎯 Mon avis : Le gros point fort de ce livre est qu’il se lit très vite. Non pas que je déteste les gros livres (au contraire), mais vu la complexité du début par rapport aux origines de la PNL, c’est chouette que le sujet ait été vulgarisé et condensé en un petit guide. En effet, lorsque j’ai commencé, j’ai eu du mal à rester concentrée. Faut dire que ça ressemblait beaucoup à ce que je voyais en cours de Communication, ce petit plongeon dans l’histoire et les origines de la PNL. Et vu ma concentration de petit pois (merci le TDAH !), le démarrage de ma lecture a été fastidieux. Mais c’était nécessaire ! Pour bien comprendre de quoi il en retourne et apprécier la suite, l’introduction est très importante. Je salue le travail de nuance et d’objectivité maximale (même si c’est impossible d’être objectif à 100%, en tant qu’humain) de l’auteurice. Le résumé n’est, à mon sens, pas du tout représentatif du contenu. On sent un grand intérêt pour la PNL, ce qui donne envie d’en savoir plus malgré les controverses autour de cette étude. L’auteurice nous parle des mythes qui l’entourent et apporte des explications autour de ceux-ci. J’avoue que je suis friande de ce type de chapitre, parce qu’il n’y a rien de mieux pour découvrir un principe que de comprendre les mythes et croyances qui se sont construits au fil du temps. Après, je découvre encore la PNL… Je ne peux malheureusement pas donner un avis plus éclairé. Je ne peux que laisser ma réflexion s’étoffer au fil de mes prochaines lectures et recherches sur le sujet. Il faut bien garder son esprit critique et prendre uniquement ce qui nous convient dans chaque contenu consommé ! Mon attention a été décuplée à partir du chapitre sur les 12 techniques couramment utilisées, puis sur le langage du corps. Pour le coup, c’était ce qui m’intéressait le plus, ce sur quoi j’avais le plus d’attente. Ce livre est tombé entre mes mains à un moment de ma vie où j’en avais le plus besoin. Autant vous dire qu’il m’a fait du bien et que j’ai appris 2-3 trucs très sympas ! Je n’ai pas manqué de corner les pages de ces chapitres (eh oui, je corne les pages de livres de développement personnel, huez-moi) pour retrouver ces informations plus tard. Quand ça parle de langage de corps, de signes, de communication, bref tout ce qui a un lien de près ou de loin avec mes études de comm’, la socio ou la psycho, je ne peux qu’apprécier mon immersion. Je regrette seulement qu’il n’y ait pas de schémas et images pour illustrer les différentes techniques, les langages et aérer un peu le texte. Pour moi, c’est vraiment ce qui manquait à ce livre. Grosso modo, cette petite lecture est idéale pour apprendre les bases de la PNL, comment la comprendre et de quelle façon elle s’emploie. Malgré un premier chapitre bourré d’infos historiques et de noms, ce petit ouvrage reste fortement intéressant. En abordant ainsi les mythes et les techniques utilisées, l’auteurice donne un bon aperçu de la pratique. Une fois le passage sur les origine passé, cet essai se lit très vite, de par son écriture fluide et claire. Je le recommande, surtout si vous souhaitez faire une pause entre deux grosses lectures et vous informer sur la Programmation Neuro Linguistique !
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ÉDITION : AUTOÉDITION 104 PAGES Une petite chronique sur ce blog, ça faisait longtemps, non ? Je pense revenir ici pour certaines lectures (pas toutes ceci dit). J’ai envie de vous écrire au feeling. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de ma dernière lecture terminée : Maîtriser la colère, par Mike. M. Miller. Merci à l’auteur pour sa confiance et l’envoi de ce service presse par le site Simplement Pro ! Résumé : Vous êtes à la recherche d'un moyen de gérer votre colère et de comprendre les causes de vos émotions négatives ? Vous vous sentez souvent en colère, frustré ou irrité et vous ne savez pas comment gérer ces émotions ? Vous avez peut-être déjà envisagé de faire du mal aux autres ou à vous-même lors d'un accès de colère ? 😡 🛑 STOP ! Ne laissez pas ces émotions vous contrôler ! Il est temps de prendre les choses en main et de retrouver un équilibre émotionnel. Notre solution ultime pour vous aider : MAÎTRISER LA COLÈRE : Guide complet pour une vie épanouissante 📚 Ce guide est conçu pour vous aider à identifier les causes de votre colère, à comprendre les émotions des autres, à explorer les thérapies et les techniques de gestion de la colère, et à construire une vie plus épanouissante. Il est le guide parfait pour tous ceux qui cherchent à mieux comprendre et gérer leur colère. À travers ce guide : ✔️ Vous apprendrez à identifier les causes sous-jacentes de votre colère et à en faire un outil puissant pour un changement durable. ✔️ Vous découvrirez des techniques efficaces pour gérer votre colère dans différentes situations. ✔️ Vous comprendrez les différents types de colère et comment les exprimer de manière appropriée. ✔️ Vous apprendrez à construire des relations sociales et de communication plus épanouissantes. Mon avis : Dans son ouvrage, Mike. M. Miller prend le temps d’expliquer ce qu’est le sentiment de colère. Ses origines, ses causes, ses manifestations… Mais il donne aussi des clés pour apprendre de cette émotion. Au début, avec le terme de « maîtrise » dans le titre et la façon dont était tourné le résumé, j’avais peur que la colère soit diabolisée. Ayant un pied dans le milieu du développement personnel depuis quelques années, je sais qu’il est aisé de tomber dans certaines dérives. Chose appréciable : l’auteur ne tombe pas du tout dans la diabolisation de l’émotion, encore moins dans le « il faut être positif à tout prix ! », au contraire. J’ai bien aimé l’angle avec lequel il aborde l’émotion de la colère. On commence avec une plongée dans l’histoire, dans une décortication et une analyse de celle-ci. Le jargon de la neuropsychologie est d’ailleurs parfois utilisé pour nous expliquer l’expression de la colère dans le cerveau, de façon physique, tout ce qui se trame dans l’esprit et le corps humains durant ce processus. Un ouvrage intéressant, court et facile à lire. La seule chose que je lui reproche, c’est la fréquence des coquilles, un peu trop présentes à mon goût. C’est vraiment dommage, parce que le livre est un super outil, il apprend beaucoup sur soi-même et donne toutes les informations nécessaires pour comprendre son émotion, l’analyser et la traiter. Il permet également d’identifier ses croyances et de poser des mots dessus. En outre, après une nouvelle relecture, cet ouvrage serait une pépite. Malgré ce petit couac, je le recommande aux personnes souhaitant en apprendre un peu plus sur cette émotion. Car elle a beaucoup de messages à nous faire passer et, en la voyant sous un prisme un peu plus serein et réfléchi, il est vachement plus aisé de vivre avec. Car c’est bien tout le propos du livre : supprimer une émotion est impossible, la contrôler encore moins. Maîtriser sa colère, pour Mike. M. Miller, c’est détecter d’où elle vient, quelle blessure elle titille, quelles sont les manifestations physiques que l’on ressent lorsqu’elle surgit (mains moites, coups de chaleur, respiration saccadée) et, en la détectant, de quelle façon la relâcher sans qu’elle crée de la souffrance, tant chez soi que chez les autres. Les émotions très vives ont tendance à pourrir l’estime de soi, les relations avec les autres et, dans certains cas, de magnifiques opportunités. Prendre du recul lorsqu’une émotion forte nous envahit relève parfois d’un parcours du combattant difficile à franchir. Les analyses de Mike. M. Miller sont intéressantes. Même si je connaissais beaucoup d’aspects dont il parle, cette lecture m’a paru bien structurée. Des conseils pour prendre du recul et se calmer sont donnés, telle que la respiration profonde (mais il y en a beaucoup d’autres, adaptables à chaque personnalité et besoin). Un chapitre est dédié à un exercice, et la fin nous réserve aussi quelques outils pratiques. Je n’ai pas encore eu le temps de les faire à titre personnel, néanmoins je trouve la démarche très pertinente ; il n’y a rien de mieux que la pratique. Ce livre offre des conseils, de la théorie et des outils, après c’est à nous de les mettre en application dans notre vie. Grosso modo, ce petit guide simple et rapide à lire détient pas mal d’informations sur cette émotion complexe qu’est la colère. Mon seul reproche concerne les coquilles un peu trop présentes à mon goût, mais c’est clairement un point améliorable en toutes circonstances. Le terme de « maîtrise » est exploré avec beaucoup de bienveillance, d’outils et de théorie ; je n’y ai pas vu d’injonction à la positivité absolue ou à la répression de cette émotion. Mike. M. Miller exprime à quel point il est important de pouvoir s’écouter pour mieux s’équilibrer. Et il rappelle aussi une chose essentielle : son livre seul ne suffit pas, il peut tout aussi bien être complémentaire à des consultations chez des professionnels car il n’y a aucune honte à exprimer ses difficultés. Prendre conscience d’une émotion forte est la première étape vers l’acceptation et la sérénité. ÉDITION : MICHEL LAFON 48 PAGES Pour ce nouveau billet, je vais vous parler de la nouvelle BD publiée chez Michel Lafon, d’après le récit de Patricia Darré, illustrée par Camille Le Souffaché et scénarisée par Fred Campoy. Ce qui m’a directement attiré le regard est la couverture, le style de dessin. Et, seulement après, j’ai découvert que l’héroïne portait le même prénom que moi : Alicia. Cette BD a alors sonné comme une évidence ! Je remercie les éditions Michel Lafon pour leur confiance. Résumé : Alicia est une adolescente comme les autres... À cela près qu'elle a un don très spécial : elle peut communiquer avec le monde invisible des esprits. Alicia est ce qu'on appelle une médium. En plus de son quotidien de collégienne, elle parle régulièrement aux morts, raccompagne des âmes errantes et va à la rencontre de fantômes dans des lieux hantés. Elle n'a pas choisi cette destinée... C'est elle qui a été choisie. Une nuit, Alicia se réveille en sursaut après avoir encore fait un cauchemar. Elle sait que cette fois ce n'est pas un rêve comme un autre : c'est un appel au secours. Alicia doit résoudre le mystère d'un spectre enragé en quête de vérité. Mon avis : Dans cette histoire, nous découvrons le quotidien d’une adolescente à la fois lycéenne et médium. On cerne très vite les profils des personnages qui l’entourent, de par leur façon d’être illustrés et les quelques caractéristiques qui leur sont attribuées. Ma seule déception réside dans le fait que la BD explore ces personnages en surface. Le jeunesse ne pardonne pas tout, malheureusement… Que le lectorat soit composé d’enfants ou d’adultes, je trouve cela important qu’une histoire permette une identification, et c’est très dur de s’identifier dans les autres personnages qui gravitent autour d’Alicia. Ils sont représentés comme des personnages « types », du style : le meilleur ami accro à TikTok, le petit-frère gamer, la maman ouverte d’esprit mais stricte avec la famille, etc… Pour tout vous dire, je n’ai même pas réussi à qualifier l’autre amie d’Alicia, tellement c’était très léger à ce niveau-là. En revanche, bien que sa résolution soit facile, l’intrigue est très chouette. Nous découvrons Alicia, son pouvoir et la façon dont elle va allier ça avec sa vie de lycéenne. Pour l’instant, il n’y a pas de gros enjeux, de trop gros impacts dans sa vie de tous les jours. Mais ses justifications sur son don auprès des adultes reste assez cocasse. J’ai eu l’impression de suivre une enfant avec des problèmes d’adultes, qui doit agit comme tel et apprendre à gérer ses propres émotions. Je pense que la dualité entre les deux vies d’Alicia, chacune colorée d’une façon différente, peut plaire, d’autant qu’elle véhicule certains messages intéressants. Aussi, il ne serait pas étonnant que si vous le faites lire à un enfant, celui-ci soit subjugué par le côté « enquête » de l’histoire, faisant d’Alicia une sorte de super-héroïne de l’Au-Delà. Maintenant, ça reste un premier tome, et peu d’informations sont données sur son don… Mystère et boule de gomme ! Comme je le disais au début de ce billet, les couleurs et le style de dessin ont directement accroché mon regard. S’il y a bien une chose que j’ai adorée durant ma lecture, c’est le design de la BD ! Le style de Camille Le Souffaché est éclatant et vivant, pile ce dont un enfant a besoin pour s’immerger dans l’univers proposé par Patricia Darré et Fred Camboy. De la même façon que les personnages secondaires passent à la trappe, la fin a quant à elle été très accélérée. Un peu dommage, quand on voit les thèmes abordés par le spectre que doit aider Alicia… Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler mais cet angle d’approche était intéressant, permettant de vulgariser un peu l’Histoire auprès des jeunes lecteurs et lectrices. Et puis, l’avantage qu’il y a sur l’effacement des personnages secondaires est que nous nous focalisons davantage sur Alicia, son don et sa double-vie. J’espère que la suite promet un peu plus de profondeur auprès des individus qui gravitent autour de l’héroïne, ainsi que des résolutions moins faciles… Et surtout (surtout !) davantage d’informations, car la fin laisse un peu sur sa faim. Grosso modo, ce premier tome d’Esprit es-tu là ? est une BD jeunesse à destination des jeunes ayant un intérêt pour les enquêtes, dans une construction graphique pimpante, et qui ont à cœur de suivre une héroïne intéressante. La fin un peu « bâclée » et les personnages secondaires génériques me laissent perplexe. Toutefois, j’espère que ces points s’amélioreront dans la suite de la saga. Cette BD n’en reste pas moins un bout de soirée agréable et cosy que j’ai apprécié vivre. ÉDITION : NATHAN 499 PAGES Hellooooo ! Avez-vous déjà rêvé d’aller dans l’espace ? L’Univers est gigantesque et peut nous faire tourner la tête… En tout cas, pour ma part, c’est un de mes rêves, et je trouve ça génial que des gens aient pu le réaliser (coucou Thomas Pesquet). Les éditions Nathan ont tapé juste en m’envoyant ce roman sans que je le demande au préalable car, en plus d’être totalement mon genre de lecture, ce texte signé Florence Hinckel est un coup de cœur ! Je remercie les éditions Nathan pour leur envoi et leur confiance. Résumé : Esther a 22 ans et fait de brillantes études d'astrophysique. Hantée par le souvenir de sa petite sœur disparue douze ans auparavant, elle s'est réfugiée dans les étoiles en attendant qu'il se passe enfin quelque chose dans sa vie. Et puis elle rencontre Hugo, au moment même où la plus incroyable aventure qui attend l'être humain durant ce siècle se dresse sur son chemin : la conquête de Mars. Candidate au premier voyage habité vers la planète rouge, Esther est bien décidée à réaliser son rêve coûte que coûte. Elle ne se doute pas à quel point ce rêve va la mener loin. Mon avis : L’Aube est bleue sur Mars est une histoire qui fait rêver. On peut aisément s'identifier à cette jeune femme qu'est Esther, et l’on plonge pieds joints dans ce rêve qu’elle souhaite réaliser depuis toujours. On peut dire que le scénario est très réussi : un début prometteur (ainsi qu'une suite à sa hauteur), un rythme qui empêche toute lassitude et des personnages entiers. On voit que l’autrice n’en est pas à son premier roman et qu’elle sait ce qu’elle fait et ce qu’elle veut raconter. De prime abord, j’avais été surprise par le nombre de sources présentes à la fin de l’ouvrage. En le lisant, j’ai compris pourquoi il y en avait tant. Florence Hinckel a réussi à intégrer diverses informations et à les vulgariser dans son roman. Je n’ai pas une seule fois été larguée, alors que ce n’est pas un sujet que je maîtrise. La plume de l’autrice est fluide et accessible, mais surtout polyvalente. Elle alterne entre l’émotion (dans les dialogues), la poésie (les lettres d’Hugo) et la rationalité (la narration d’Esther). Quel magnifique mélange ! Et quelle nuance, également ! L’autrice aborde des thématiques bien visibles qui sont l’écologie et le progrès, des idées qui s'opposent beaucoup au début de l’histoire. Lorsque Hugo et Esther se confrontaient, leurs deux visions restaient légitimes et cohérentes, mais aucun n'imposait sa vérité, et se créait alors un vrai débat sain. Impossible de connaître le fond de la pensée de l’autrice, encore moins de juger Hugo ou Esther. C’était rafraîchissant, totalement en accord avec mon mode de fonctionnement. Et c’était pareil concernant les autres personnages : ils avaient leurs objectifs, leurs idées, leurs modes de pensées, et je n’ai pas eu la sensation que l’autrice projetait son propre point de vue ou son jugement. Cela amenait beaucoup de nuances. Si certains comportements étaient critiqués par un personnage, cela ne définissait toutefois pas les concerné·e·s et nous sommes libres de nous faire notre propre opinion. Forcément, j’ai été très touchée par le personnage d’Esther, dont on suit le point de vue du premier au dernier mot. Nous la voyons passer par tous les états, toutes les émotions, et son voyage dans l’espace apporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Ce roman se veut proche de la réalité, de la psyché humaine, alors il contient peu d’action mais il est impossible à lâcher. La seule raison de mon retard est le manque de temps, mais si j’ai lu plus de la moitié en une fois, c’est qu’il est très addictif, je vous le garantis. Autour d’Esther gravitent d’autres personnages, et malgré le choix du point de vue interne, ils finissent tous par sortir du lot à un moment. Nous en apprenons beaucoup sur eux à travers le regard de la protagoniste et, comme Olga a touché Esther, elle m’a aussi beaucoup émue. C’est un personnage fort qui a grandement participé à mon amour pour ce livre. Quant à Jason, même si comme Esther je n’accepte pas tout chez lui, je peux compatir également. Ce roman met en évidence des blessures, des biais cognitifs différents des nôtres, des erreurs de jugement… J’ai aimé cette diversité de psychologies, ces façons parfois opposées de voir les choses, qui ont fait avancer l’histoire et ont contribué à l’évolution des personnages à chaque fois ! Le début et la fin sont liés, formant ainsi une boucle, ce qui permet une conclusion à la fois incroyable et cohérente. J’ai ressenti un « avant » et un « après » durant ma lecture : avant le départ dans l’espace, et après. Lorsqu’Esther part, Hugo prend moins de place dans sa vie (puisque nous n’avons accès qu’à ses lettres) et ça ne m’a pas forcément déplu. Ce n’était pas mon personnage préféré, même si son combat pour l’écologie est juste et honorable. Je n’ai pas accroché à sa personnalité. Mais avant ce départ, on sentait qu’Esther était très entourée, par sa famille et ses amis, et qu’elle aimait bien bouger. Par après, nous avons connu une Esther face à l’immensité de l’espace, limitée dans ses contacts, et coincée avec les mêmes personnes pendant des mois. Il y a eu aussi le passage de l'optimisme au pessimisme, face à de nouveaux éléments de l'histoire. Ce roman s’est vite transformé en un huis-clos qui mettrait n’importe quel claustrophobe en PLS. Ironique quand on sait que les personnages se trouvent dans l’immensité de l’espace, hein ? Pour autant, c’est aussi dans le « après » que l’histoire est devenue très intéressante. La seule thématique constante du roman était le processus de deuil d’Esther. Il n’était pas totalement fait. Ce voyage n’est pas que la réalisation de son rêve, mais aussi celui de sa petite sœur disparue. On peut sans mal associer ce voyage comme étant une quête de soi pour Esther. Un thème constant dans sa présence, oui, mais évolutif dans son développement. L'Aube est bleue sur Mars est une histoire magnifique, que j’ai du mal à qualifier de « science-fiction » tant elle semble réaliste (tant dans ses aspects optimistes que pessimistes). Pour une autrice que je découvre j’avoue être comblée et curieuse. Sans le savoir, j’avais son roman de la série U4, publié quelques années auparavant. Une chose est sûre : cette extraordinaire épopée vers Mars m’a donné envie d’en savoir plus sur cette autrice et ses romans. Grosso modo, L’Aube est bleue sur Mars est un one-shot de science-fiction young adult, tellement réaliste que j’ai du mal à le qualifier de SF. Ses personnages touchants m’ont émue, étiré des sourires et aussi parfois arraché des soupirs. J’ai refermé ce livre un peu triste de dire au revoir à Esther, Olga, Micaela, Mitchell et toute la bande. J'ai dû quitter une aventure palpitante malgré les rares scènes d’action, où la science et la psychologie fusionnent pour nous prendre aux tripes. Merci à Florence Hinckel pour ce roman, merci à elle de m’avoir fait voyager dans l’espace aux côté d’Esther. « Le jour n'a jamais autant d'intensité qu'après un séjour prolongé dans la nuit. Peut-être ai-je besoin de ces contrastes puissants pour me sentir vivante. » « Quand on est une fille, on apprend à ne pas trop rêver. On apprend à douter de tout, et d'abord de soi. » « Combien de temps encore l’espèce humaine va-t-elle réussir à survivre à ces soubresauts de la nature face à nos folies ? » « La nature d'adaptera, comme elle le fait souvent. Elle est si souple, si inventive, si surprenante.Mais la nature n'est-elle pas fatiguée de devoir le faire, encore et encore ? Combien de temps y parviendra-t-elle ? Et combien de nouveaux virus va-t-elle devoir inventer pour nous faire comprendre qu'elle n'en peut plus ? » ÉDITION : LIVR'S ÉDITIONS 430 PAGES Hey ! Ce dernier mois, j’ai eu quelques couacs, notamment la perte de mon ordinateur alors que je terminais doucement mon stage chez Livr’S Éditions. Un stage incroyable que je ne regrette pas ! Et malgré les obstacles qui se sont dressés sur ma route, j’ai pu mener la fin de ma tâche à bien, à savoir la relecture d’un BAT. Et ce BAT n’était autre que… La Divinatrice, écrit par Dawn G. Harris, actuellement en précommande chez Livr’S Éditions jusqu’au 25 juin 2022. Dans ce billet, je vais vous donner mon avis sur cette histoire à la fois atypique et addictive. Il s’agit d’un frôlement de coup de cœur, et je remercie beaucoup Emilie Ansciaux pour sa confiance ! Résumé : Alors qu’elle entame un nouveau chapitre de sa vie, les choses ne sont pas aussi claires qu’elles le paraissent pour Clarissa Davenport. En effet, son « talent » rare d’enfant, qui lui permet de voir le vrai caractère des gens sur leur visage, est revenu de façon alarmante. Elle est à nouveau harcelée, cette fois par un enfant éthéré terrifiant – un garçon – qui apparait à l’improviste, et toujours avec des intentions malveillantes. La vie quotidienne est bientôt assombrie par des évènements profondément troublants et horribles. Quelque chose a réveillé le mal et aiguisé les sens des plus forts devins. Pour trouver la paix à laquelle elle aspire, elle doit s’engager dans un combat passionné pour la survie des autres et réveiller son besoin d’extérioriser les forces qu’elle porte en elle, seul moyen de se libérer de la malédiction… Quel est le lien entre son « don » de devin et les violentes attaques contre les personnes qu’elle aime ? Qui la chasse vraiment ? Pour trouver des réponses, Clarissa doit regarder en elle-même et découvrir le secret de l’ancien pouvoir qui la traque. Mon avis : Dès les premières lignes, et surtout après avoir rencontré Clarissa, j’ai ressenti comme une vibe que j’ai déjà connue auparavant. Après réflexions, je me suis rendu compte que ce roman m’évoquait un peu Ghost Whisperer, une série que j’adorais à l’époque. Bien entendu, c’est très différent, avec un côté horrifique et tragique que l’on pourrait potentiellement retrouver dans Supernatural (même si je n’ai pas vu cette série en entier, seulement un épisode qui m’a traumatisée ah ah). En bref, c’est un récit qui s’adresse à un public cible en particulier : les amateurs et amatrices de surnaturel, avec une dose de suspense et d’histoires passées. Parce que, oui, ce roman contient des liens avec le passé, et au fil de la lecture, nous sommes amenés à tisser des passerelles entre ce qui a été et ce qui est, afin de comprendre comment arrêter ce qui sera. L’autrice ne perd pas de temps ; à peine les premiers chapitres sont-ils passés que des événements dramatiques surviennent, m’ayant laissé plusieurs fois la sensation d’être impuissante. Je lisais, lisais, lisais, toute penaude. Je ne pouvais RIEN faire, Clarissa non plus, et ça a parfois été très dur. Si ça n’avait pas été une relecture de BAT, je l’aurais sûrement lu moins vite, non pas parce qu’il ne me plaisait pas, mais pour pouvoir me remettre de certaines scènes inattendues. Si vous êtes un amateur ou une amatrice de lectures fantastiques et horrifiques, à la sauce Graham Masterton, Stephen King ou, pour les connaisseurs, Frédéric Livyns, je peux vous assurer les yeux fermés que vous adorerez La Divinatrice. S Là où l’autrice montre selon moi tout son talent, c’est avec son style d’écriture. Quelle claque ! Dawn G. Harris a le chic pour décrire des ambiances en jouant sur nos sens tels que l’odorat ou l’ouïe, et bien entendu la vue, le toucher et le goût. Elle arrive à alterner entre tout cela dans ses descriptions, avec un naturel si prenant, que l’on se retrouve malgré soi immergé dans le quotidien de Clarissa. Les mots employés sont accessibles, ni trop compliqués ni trop simples, et les passages très explicatifs n’ont rien de lourd. Elle maîtrise son univers, les liens entre le début, le milieu et la fin, construit de très bons personnages auxquels on s’attache vite (malheureusement…) et on se sent vite plongés dans les lieux où se déroulent les péripéties. À la base, il s’agissait d’un roman en anglais, que Livr’S Éditions a traduit. Sincèrement ? Je n’ai jamais vu une traduction aussi méticuleuse et respectueuse. Alors, non, je n’ai pas lu la version originale car je n’ai pas encore le niveau en anglais mais, contrairement à certains romans traduits que j’ai lus, celui-ci paraît naturel sans pour autant être truffé de répétitions ou formulations mal comprises et retranscrites. Ce roman a subi un travail de malade, à tel point que j’ai vécu ma relecture de BAT comme si je lisais le roman déjà publié. Alors publié… il doit tout simplement être incroyable ! Mais pourquoi est-ce un frôlement de coup de cœur, me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce que j’ai un seul truc à dire de « négatif », et c’est sur la fin. Bien entendu, ce n’est que mon avis et mon ressenti, rien de méchant, et peut-être que d’autres personnes aimeront ce parti pris. Selon moi, l’excipit (aka la toute fin du livre) est un excipit sans conclusion. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de fin précise, je n’ai pas senti une résolution ou une révélation plus importante qu’une autre, d’autant que cela semblait légèrement précipité. J’ai eu la sensation de lire un roman de 430 pages, super bien décrit, avec beaucoup de liens et de logique, des événements qui avaient du sens, et puis… La fin n’a pas comblé mes attentes de lectrice, n’a pas répondu à toutes mes questions et m’a paru un poil rapide. Ceci dit, un excipit sans conclusion, également nommée « fin ouverte » peut tout à fait convenir à d’autres personnes. J’aime beaucoup ce type de fin, c’est sur ce roman que cela n’a pas bien pris pour moi. En revanche, rien que pour sa façon d’approfondir ses personnages et les ambiances, Dawn G. Harris me donne envie de la lire à nouveau, dans d’autres contextes. J’ai adoré suivre Clarissa, ses peines, ses doutes, ses réflexions, son enfance, et j’ai aussi apprécié découvrir son entourage à travers son regard. Beaucoup de personnes gravitent autour d’elle, et même s’ils sont peu exploités (personnages secondaires be like), ils étaient tous importants dans l’avancée de l’intrigue et l’évolution de Clarissa. J’ai aussi beaucoup aimé sa colocataire mais au vu de mon souvenir des noms, je préfère ne rien dire que me tromper. Si vous lisez, vous verrez par vous-mêmes après tout ? Grosso modo, La Divinatrice est un roman mêlant à la fois fantastique et horreur. Il propulse loin des ombres une nouvelle autrice en devenir et amie de Graham Masterton, Dawn G. Harris, qui mérite beaucoup de succès. Elle maîtrise les codes du genre, avec un style fluide qui joue sur les sens, immergeant ainsi ses lecteurs. Malgré la fin qui ne répond pas à mes attentes (et qui sont personnelles), cette autrice réussit un tour de force extraordinaire. Haletante, son histoire ne m’a pas lâchée. Comment aurais-je pu la quitter des yeux si longtemps ? Cet art de tenir en haleine jusqu’à la dernière ligne, surtout moi qui galère à lire sur ordinateur et à lire tout court depuis quelques années, ce n’est pas un don donné à tous les artistes. Alors, si vous hésitez à le lire, arrêter de penser : foncez. D’autant que la couverture est méga super canon. « Tu n’es pas seule dans ce monde, même si tu as l’impression de l’être. »
ÉDITION : MICHEL LAFON 300 PAGES Coucou ! Aujourd’hui, je vous parle de ma dernière lecture en date. Notons ma ponctualité inattendue pour chroniquer une lecture que je viens de finir (ce n’était plus arrivé depuis un bail !). Cette lecture agréable se nomme Confessions d’une fille invisible, rejetée et (un peu) drama queen. Un petit vent de fraîcheur, accompagné par le retour du soleil. Je remercie les éditions Michel Lafon pour cet envoi que j’ai apprécié découvrir ! Résumé : Un roman drôle sur un sujet sensible : le harcèlement scolaire. Afin d'enquêter sur le sujet, Thalita Rebouças a fait appel à ses jeunes lectrices sur les réseaux sociaux, et plus de 5 000 d'entre elles ont participé et livré leur expérience. Décidément, plus rien ne va dans la vie de Teanira. Elle devait déjà supporter son prénom étrange, sa famille envahissante et son monosourcil gros comme une chenille... mais depuis que son père a été licencié et qu'ils ont dû déménager chez les grands-parents de Teanira, elle va devoir reprendre sa vie à zéro. Nouvelle élève dans un lycée où elle ne connaît personne, Teanira est persuadée que tout va très mal se passer. En même temps, dans son ancienne école, tout le monde se moquait d'elle et de ses chagrins d'amour... Mais cette année sera celle d'un nouveau départ, celle où elle se fera finalement des amis ! Enfin, ça, c'est ce qu'elle espère... ou bien est-elle vouée à la solitude éternelle ? Dans tous les cas, ce qui est sûr, c'est que Teanira est (un peu) drama-queen ! Mon avis : Si je ne m’étais pas interrompue, j’aurais certainement lu ce roman en 2-3 traites tant je m’immergeais bien dedans lorsque je le lisais. Tout est fluide, avec un style naturel – très familier ! – dans la narration. Certaines personnes peuvent trouver ce type d’écriture beaucoup trop simple… Pour ma part, j’ai vraiment apprécié ce vent de fraîcheur propre à une histoire douce, colorée et humoristique.
Avec beaucoup d’humour et de situations gênantes – j’ai beaucoup sué pour Teanira durant ma lecture –, l’autrice parvient sans mal à aborder des thèmes qui font l’actualité ; le harcèlement scolaire, les dérives des réseaux sociaux dans les lycées, l’introversion, la difficulté à se faire des amis, le fait de prendre soin de soi et d’apprendre à s’aimer (des thèmes que j’associe au développement personnel), le deuil, l’importance de la famille (et d’accepter les défauts de ceux qui nous entourent autant que leurs qualités). En bref, cette histoire cache derrière son aspect léger de magnifiques morales et réflexions. Dans ce premier tome – puisque la suite, Confessions d'un garçon timide, geek et (légèrement) amoureux sort le 25 mai 2022 –, le récit tourne autour de Teanira, une jeune fille qui de fille invisible passe à fille rejetée dans son ancienne école. Lorsqu’elle entame une nouvelle vie, elle n’a pas l’intention de se laisser faire et tente au mieux de ne pas se noyer dans l’océan virulent qu’est la période du lycée. Je me suis beaucoup identifiée à Teanira parce que, adolescente, j’ai aussi vécu du rejet, du harcèlement scolaire et des complications familiales. En grandissant, j’ai réussi à m’en sortir mais certaines situations font beaucoup écho en moi, d’autant qu’il y en a qui se sont presque déroulées de la même façon (et c’en est terrifiant d’ailleurs ! L’autrice m’a observée ?). Je crois que le reproche que je ferais à ce livre est le manque de profondeur chez les personnages secondaires. D’un côté, je trouve ça crédible parce que Teanira vit sa vie à elle, de ses propres yeux, avec ses ressentis et son côté drama queen prenait beaucoup le dessus (sans que ce soit dérangeant). D’un autre côté, je ressens un gros creux au niveau des autres personnages qui, à côté de la protagoniste, me paraissaient parfois trop ternes (même si j’ai adoré Zeca !). Ce qui m’attriste, c’est que le film sur Netflix – malgré ses défauts – parvient à faire ressortir un peu plus chaque personnage que le roman, alors même que la version cinématographique me semble « bâclée » à côté du roman. Ceci dit, ce n’est pas une mauvaise adaptation et j’ai adoré les plans, la colométrie, le fait que des dialogues du roman se retrouvent tels quels dans le film et, hormis des gros aspects changés pour une facilité scénaristique, il est agréable à regarder. Comme je le disais plus haut, le style de Thalita Rebouças est très simple, ce qui correspond à la mentalité d’adolescente de Teanira. J’étais plongée dans son esprit, ses doutes, ses peurs, ses questionnements, ses moments d’angoisse… Et, je le répète, beaucoup de situations gênantes m’ont fait suer. Je trouve que l’autrice a réussi à faire ressentir toutes les appréhensions de son personnage rien que par son écriture nerveuse, ce qui accentue le côté humoristique mis en avant dans le résumé. Ce qui est assez cool, c’est qu’on dirait que le personnage prend possession des mots, je ne voyais plus l’écriture mais Teanira, dans son entièreté, avec ses excès, ses réflexions, ses qualités, ses défauts. J’ai adoré me sentir si proche de cette jeune fille qui mérite de vivre de magnifiques événements. Un peu comme si je revoyais mon enfant intérieur avec la folle envie de la serrer dans mes bras et de lui dire que « tout va bien se passer, tu verras, tu es géniale ». J’ai vraiment été charmée par la conclusion du livre qui, d’une boucle, rejoint son début et permet d’offrir à la fois une finalité et une continuité. Un peu comme la vie. Quand un chapitre se termine, un nouveau commence. La fin de Confessions d’une fille invisible, rejetée et (un peu) drama queen donne cet effet-là, un effet qui m’a convaincue. Maintenant, je n’ai plus qu’une hâte (après avoir vu le film), c’est de lire la suite qui tournera autour de Davis, l’un de ses nouveaux amis… Grosso modo, Thalita Rebouças promettait de l’humour et il en a eu ! Ajoutez à cela de la couleur et de la douceur, avec une touche d’émotions excessives, et vous obtiendrez Confessions d’une fille invisible, rejetée, et (un peu) drama queen. Cette histoire parle à mon enfant intérieur, bouscule mon hypersensibilité et touche à mon âme d’ex-harcelée à l’école. Même si le récit paraît simple, j’avoue que ça m’a fait du bien de lire une histoire ainsi, avec un personnage vrai et plein de peps comme Teanira, où des valeurs que je partage sont véhiculées. Si vous cherchez une histoire légère et colorée, je vous recommande cette lecture. PS : Je ne l’ai pas dit mais le roman possède plusieurs recettes de cuisine qui ont l’air trop bonnes ! Pour ma part, j’ai mis des post-it pour pouvoir les refaire ! ÉDITION : LIVR'S ÉDITIONS 236 PAGES Il y a quelques temps, j’ai terminé un roman de fantasy pirate qui me faisait de l’œil chez Livr’S Éditions. Je l’ai acheté au Valjoly’maginaire, avec comme seule envie de lire un roman qui tend vers le développement personnel, la quête initiatique, etc. Face à cette demande qui, ne nous mentons pas, appartient beaucoup au genre contemporain (même s’il commence à s’immiscer dans l’imaginaire), l’éditrice m’a conseillé Aquaal d’Aurélie Genêt. Quelle surprise ! J’ai vraiment aimé cette lecture qui frôle de près le coup de cœur. Résumé : Parce qu’elle ne possède pas l’Aquaal, la magie de l’océan, Éléanore est condamnée à rester toute sa vie à terre. Une situation inacceptable pour cette jeune femme au fort tempérament. Pour échapper au mariage qu’on lui impose, elle grime ses traits et embarque sur un navire sous l’identité d’un garçon. Eléanore, dite La Mouette, est alors loin de s’imaginer quelles dangereuses aventures l’attendent, que ce soit parmi les pirates ou sur l’ïle Originelle, source de l’Aquaal. Mon avis : J’ai rapidement remarqué qu’il s’agit de deux histoires en une, chacune séparée par une numérotation de chapitres et une focalisation différentes. En effet, un chapitre sur deux est écrit en « je », l’autre à la troisième personne, et nous comprenons assez vite où nous nous trouvons. D’une part, nous suivons Éléanore qui a atterri sur une île étrange, d’autre part, nous cheminons son parcours sur le bateau pirate sur lequel elle a fini un peu de façon random. Eh oui, elle ne s’attendait pas à toutes ces péripéties… J’ai trouvé cette dynamique incroyablement bien réalisée, même si je n’ai pas compris les raisons qui ont poussé l’autrice à changer de focalisation. Je pense que l’impact aurait été le même avec un roman homogène à la première ou à la troisième personne. Dans tous les cas, hormis ce petit détail de forme – un détail qui ne tient qu'à mois –, l’histoire suit un cours très cohérent. J’ai très vite compris que l’autrice se passionnait pour l’historique quand j’ai vu à quel point elle abordait avec autant de justesse le monde de la piraterie. Si certaines personnes imaginent ce monde-là comme étant celui des Bisounours, détrompez-vous : Aurélie Genêt a redoré sa réputation horrible et meurtrière. Nous n’avons rien à envier aux pirates, si ce n’est leur goût pour l’aventure. La partie sur l’île comprend beaucoup de suspense. Même si La Mouette se retrouve seule, ces passages contiennent peu de moments creux. Elle ne cesse de tomber sur des obstacles, des créatures toutes aussi flippantes que les autres, sans parler de ses réminiscences proches de la hantise qui lui font prendre conscience d’un tas de choses. Je comprends mieux pourquoi il est important de qualifier ce roman de quête initiatique : nous entrons en plein dedans. La Mouette se construit, se déconstruit, se reconstruit et apprend au fil de ses expériences, de ses erreurs. Et elle en commet, des erreurs. Elle rencontre aussi l’échec, le regret, le remord, l’aventure… Et pas l’aventure qu’elle croyait vivre. Cette protagoniste a ses qualités et ses défauts, grandit et se rapproche aussi de la rédemption. De merveilleux thèmes sont abordés, telle que la place dans une société élitiste qui considère que l’aquaal détermine le niveau de prestige d’une personne, mais aussi dans un milieu où l’homme prend toute la place : la navigation. Dans son monde à elle, Éléanore n’a qu’une voie possible, une voie qu’elle n’a pas choisi et souhaite combattre en allant à contre-courant, apprendre sur elle-même, apprendre la vie. Et même si son chemin est semé d’embûches, de mauvais choix et de décisions parfois catastrophiques – admettons-le –, elle tente du mieux qu’elle peut de rebondir et apprendre de tout cela. En parallèle, nous suivons aussi cette recherche de la quête de l’Île Originelle comme étant le St-Graal. Cette île permettrait, d’après les rumeurs, d’offrir l’aquaal à ceux qui n’en ont pas – ce qui est le cas de La Mouette – mais aussi d’apporter du pouvoir à toutes les personnes désireuses de l’obtenir. C’est ainsi que nous suivons l’histoire d’une femme perdue, laquelle finira par s’entremêler dans celles de rêveurs insensés qui n’ont de cesse de courir après le « meilleur ». Je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir une allégorie d’une personne à la recherche du bonheur. Quelqu’un qui cherchera à être heureux placera cet état en haut d’une échelle qu’il essayera de grimper coûte que coûte, il s’épuisera tellement à la tâche qu’il en oubliera l’essentiel : le bonheur est là, partout, autour de soi, en soi… Et cette quête de l’Île Originelle m’y fait penser parce qu’elle est introuvable ; elle se soustrait à la cupidité des humains. Cette histoire, forte en nuances, rappelle qu’il n’existe ni bien ni mal, seulement des actes immoraux, établis par nos valeurs. Elle met à rude épreuve l’éthique d’Éléanore qui devra continuellement se battre contre elle-même pour avancer. Est-elle du bon ou du mauvais côté ? Quel chemin prendre ? Est-ce que les raisons justifient les actes ? Pire, quel fossé entre les intentions et ce qui se déroule vraiment ? Et quelles répercussions cela peut avoir ? Nous entrons dans une intense réflexion, tellement prenante que je me suis prise d’affection pour cette protagoniste – qui n’a rien d’une « héroïne », quand on y pense ! – parce que, malgré ses mauvaises décisions, elle reste humaine et fait ce qu’elle peut. Elle prend des mauvaises décisions, fait des choix erronés par ses biais cognitifs qui changent, qui sont ballottés au gré du vent et qu’elle tente de construire, déconstruire et reconstruire. Aurélie Genêt signe une superbe épopée, lourde de sens, en privilégiant une réflexion personnelle propre à chaque sensibilité, le tout dans un univers solide. Je n’ai que deux points négatifs à souligner, et cela n’enlève en rien l’appréciation que j’ai eu sur ce livre. Tout au plus, c’est ce qui m’a retenu de le classer dans mes coups de cœur. Je précise aussi qu'il s'agit de mon avis et qu'il est subjectif. D’abord, je dois avouer que la forme m’a parfois laissée dubitative. J’y ai vu beaucoup de verbes un peu ternes, quelques tournures faibles. Je pense que formulé autrement, ce roman aurait gagné en puissance émotionnelle, j’aurais certainement mieux senti les mots « entrer » dans mon esprit, les pensées entremêlées qui n'arrêtent pas de me secouer. Des gens apprécieront, et le roman reste assez fluide malgré cela mais, pour ma part, ça aurait été un plus que certaines descriptions ou certains passages soient moins vagues. L’univers est solide, le personnage très bien construit, alors une écriture toute en précision aurait accentué tout l’amour que je porte à cette histoire, c’est sûr. Ensuite, autre point (hyper personnel) que je ne détaillerai pas – pour ne pas spoiler – concerne la fin du récit. Il se passe un événement que je trouve dommage, j’ai cette sensation que « la boucle n’est pas bouclée », que ça donne un effet « bâclé » à la fin du texte qui, jusque-là, est monté crescendo. Ce livre, bien que neutre et réfléchi, a été trop rapide, trop trash, trop radical sur sa fin. C’est bien la seule chose que je lui reproche concernant le fond parce que tout le reste a roulé comme sur des roulettes, ou devrais-je dire a flotté comme un bateau sur l’océan. Grosso modo, Aquaal est un roman qui, de prime abord, semble coloré mais il dévoile toute sa noirceur au fil des pages. Bien que réfléchie, la protagoniste prend des mauvaises décisions qui peuvent toucher notre éthique, et c’est aussi pour ça que je l’ai vraiment aimée. Aurélie Genêt apporte à son histoire tout un panel d'interrogations menant à des réflexions incroyables. Éléanore est très bien construite, se questionne, remet des tas de choses en perspectives. J’ai ressenti plein d’émotions en le lisant, et cette alternance entre les deux timelines n’a fait que renforcer cela. Il y a un vrai jeu temporel, réfléchi pour nous conduire où l’autrice veut nous mener. Une histoire pleine de sens, de réflexion et de magie, où divers thèmes intéressants se rejoignent sur un bateau pirate où le pouvoir domine. Si vous aimez la piraterie, la fantasy et les quêtes initiatiques, je vous conseille d’embarquer illico presto à bord du Narval ! Retrouvez la chronique de ma copine Roxanne (papaya.books) en cliquant ici.
ÉDITION : LIVR'S ÉDITIONS 258 PAGES À l’occasion de la St-Valentin, je souhaitais lire une romance, un genre vers lequel je ne m’étais plus tournée depuis un certain nombre d’années. En effet, avec le temps, je me suis éloignée de ce style de romans pour me diriger vers l’imaginaire. Je dois fonctionner par phases parce que maintenant j’aime beaucoup en lire, surtout sous formes de webtoons. Et ce doux mois de février de 2022, j’ai repris la lecture par ma lecture de la romance Dans tes yeux, écrit par Aspi Deth ; une romance fantastique et rafraîchissante qui frôle le coup de cœur. Une très bonne lecture que je recommande aux amateur·ice·s de ce genre. Résumé : Chaque famille a sa propre histoire, certaines plus sombres que d’autres. Antonella Di Marzi le sait et a appris à vivre avec le poids du passé. Mais lorsque Alec fait irruption dans sa vie, ce n’est pas seulement son corps qu’il embrase mais son cœur. Leur amour naissant survivra-t-il à la terrible malédiction qui règne sur cette famille ? Ou cette passion dévorante causera-t-elle leur perte ? Mon avis : Nous entrons directement dans l’histoire, avec deux points de vue bien distincts : Alec et Antonella. Alec ouvre la danse, jusqu’à ce que l’on découvre la mystérieuse Antonella. J’ai apprécié ces changements de points de vue car ils permettaient un approfondissement de la psychologie des protagonistes, une confrontation des opinions et la présence de nuances dans une histoire qui emploie la romance pour parler d’émancipation. Bien que court et léger, le roman pose de bonnes bases, nous présente des personnages de prime abord très typés. Par la suite, ceux-ci s’ancrent dans l’histoire, se dévoilent à nous, et nous percevons leurs forces, leurs faiblesses et leurs objectifs. Le plongeon démarre, et nous découvrons la malédiction qui touche la famille des Di Marzi ; un mal qui illustre parfaitement les obligations et les attentes qui se produisent et se reproduisent au sein des schémas familiaux. Rentrer dans le moule, respecter les traditions, glorifier le sacrifice de sa propre personne au service d’une « entité » supérieure et faire la fierté de ses ancêtres. On peut dire que, sous couvert d’une romance osée, Aspi Deth aborde avec perfection diverses thématiques sociétales (le mariage arrangé, voire forcé, malédiction, les traditions familiales, la passion, la cécité, le développement de soi, etc).
Durant ma lecture, j’ai perçu les quatre différents types d’amour selon les Grecs, tels qu’Eros (la passion, l’impulsivité, notamment entre Antonella et Alec), Storgé (un amour fraternel et/ou familial qui se construit avec le temps, on pense notamment à Steve, Carmela ou encore à la relation qu’entretient Antonella avec sa mère), Philia (un peu comme Storgé mais plutôt focalisé sur l’amitié, la camaraderie, on peut tout autant l’entrevoir avec les interactions qu’ont Steve et Alec) et une légère pointe d’Agapé (un amour pur, inconditionnel, où la personne serait prête à se séparer de l’être cher pour que celui-ci soit heureux). On se rend compte que la relation entre Alec et Antonella oscille constamment entre Eros et Agapé ; une véritable explosion dans la romance qui, à première vue, rafraîchit beaucoup. Vous l’aurez compris, j’ai fort aimé l’histoire ! Si ce roman passe à côté du coup de cœur, je pense que c’est uniquement (et à titre très personnel) parce que la romance prend vraiment toute la place. Enfin, vous allez me dire : Mais c’est le principe ? Et, en effet, je l’ai lu pour ça ! Du côté romance, j’ai été très comblée, il n’y a pas à dire. Il me manquait une légère pointe de quelque chose : peut-être souhaitais-je en savoir beaucoup plus sur les personnages, parce que j’ai cette sensation de les avoir découverts sans vraiment les connaître. Aspi Deth a l’art de nous faire nous attacher très fort à des personnages – et j’ai vraiment été touchée par Alec et Antonella – toutefois, ils auraient pu être à mon sens un chouia plus développés. Par exemple : leur background, leurs autres relations, leurs blessures, leurs fonctionnements de pensées, etc. Mais le roman était déjà super ainsi, et j’ai dévoré chaque page. Une petite douceur, tantôt épicée tantôt tendre, que je recommande les yeux fermés pour la St-Valentin comme à n’importe quel moment. Je ne le dirai jamais assez mais lire Aspi Deth est un plaisir ! Sa plume, très fluide, m’emporte toujours dès les premiers mots, et il m’est souvent impossible de décrocher avant la fin, sauf obligations extérieures. Moi qui ne lis plus depuis un moment, j’avais gobé 50 pages en 30 minutes, sans parler du reste que j’ai pris un plaisir à découvrir lors d’un trajet en train. Mince, que c’était bon ! Un bon rythme, une chouette tonalité et surtout des répliques pétillantes ! Le style de l’autrice retranscrit aussi bien l’ambiance élégante de Venise que celle d’une romance caliente, entre un homme charismatique et une femme réservée. Alec, un personnage du type « dragueur » remplit un peu les clichés du Dom Juan. Toutefois, sa construction le rend attachant, ainsi qu’Antonella. En fait, je n’ai pas de meilleurs mots que ceux-ci pour décrire cette histoire : un récit avec des codes de romance vus et revus mais original par sa conception, son approfondissement et la plume de l’autrice. En d’autres termes, Dans tes yeux est un roman d’amour sexy, où l’émancipation d'une femme, illustrée par une malédiction familiale, demeure l’une des thématiques les plus intéressantes. Bien que tout semble pousser Antonella à ne vivre qu’à travers sa vie amoureuse – et donc les hommes –, ce personnage surprend par sa faculté à se libérer de ses chaînes ancestrales au cours du récit. Grosso modo, Dans tes yeux explore des codes de la romance que l’on connaît assez bien, pour les avoir souvent côtoyés, avec un somptueux mélange d’érotisme et de fantastique. Avec une plume fluide et entraînante, Aspi Deth nous embarque à Venise pour une superbe romance abordant des thèmes intrigants tels que la cécité, le mariage forcé et le devoir familial. J’ai passé un très bon moment de lecture et recommande cette histoire aux personnes désireuses de se rafraîchir ou de remplir leur jauge d’amour au maximum ! ÉDITION : FOLIO JUNIOR (GALLIMARD JEUNESSE). 448 PAGES. Avec beaucoup de retard, voici ma chronique sur le troisième tome de Harry Potter : Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban ! Pour tout avouer, je l’ai débuté il y a longtemps, pour le terminer ce début d’année 2021 – en mars/avril, pour vous donner une idée. Il s’agissait d’une lecture personnelle, ce qui m’a permis de le lire à mon rythme, sans me presser. Contrairement aux deux premiers tomes que j’ai dévorés d’une traite (ou presque), ce troisième opus ne m’a happée de la même façon. Je me suis sentie plus d’une fois indifférente durant ma lecture, ce qui m’a mené à le mettre de côté un long moment avant de le reprendre. Ceci dit, le rebondissement de la fin m’a fait revoir mon jugement, même si ça reste pour, ma part, une lecture mitigée. Résumé : Sirius Black, le dangereux criminel, qui s'est échappé de la forteresse d'Azkaban, recherche Harry Potter. C'est donc sous bonne garde que l'apprenti sorcier fait sa troisième rentrée. Au programme : des cours de divination, la fabrication d'une potion de ratatinage, le dressage des hippogriffes... Mais Harry est-il vraiment à l'abri du danger qui le menace ? Le troisième tome des aventures de Harry Potter vous emportera dans un tourbillon de surprises et d'émotions. Frissons et humour garantis ! Mon avis : Pendant les trois quarts du roman, j’ai éprouvé de la difficulté à m’attacher à l’intrigue et aux personnages. Bien entendu, j’étais heureuse de retrouver l’ambiance propre à cette saga et certaines personnalités qui, je l’avoue, me touchent particulièrement. Pour autant, je n’ai pas réussi à adhérer autant que je l’ai fait pour le deuxième tome, beaucoup plus frissonnant et palpitant de mon point de vue. L’aspect spooky de l’histoire n’a pas su me convaincre, toutefois j’étais curieuse de savoir les tenants et les aboutissants de cette aventure, étant spoilée par les films. Nombreuses sont les personnes qui m’ont dit « tu verras, on apprend des choses sur les Maraudeurs, c’est super intéressant » et, même s’ils ont raison et que c’est intéressant, je trouvais cela dommage d’avoir dû lire autant avant les révélations et explications. Ce serait mentir que dire que je n’ai pas aimé ce dénouement ; au contraire, il m’a totalement bouche-bée, et j’admire le talent dont a fait preuve J.K. Rowlings pour avoir bouclé la boucle, comme j’aime le dire. De plus, chaque personnage avait sa place, au bon endroit, au bon moment. Je pense que cette dépréciation générale du prisonnier d’Azkaban s’avère entièrement subjective. Certains l’ont adoré, d’autres moins. Je dois faire partie de ces moutons noirs ayant comme préférence la chambre des secrets… Disons que l’ambiance creepy un peu angoissante du deuxième opus m’a davantage touché que l’aspect spooky de celui-ci. J’ai adoré la place que prenait Hermione dans cette suite, surtout avec le retourneur de temps. Le personnage est davantage creusé, tant dans ses forces que dans ses faiblesses, ce qui me l’a fait apprécier encore plus. Elle se montre touchante, intelligente, pleine de ressources, et l’autrice nous dévoile certaines de ses blessures profondes comme la peur de l’échec, l’intransigeance (avec elle-même), et j’en passe. Je trouvais ça cool que tout trouve une explication à la fin du bouquin ; au moins, J.K. Rowling savait où elle allait. Comme pour les autres tomes, je ne trouve pas la traduction fameuse, même si je pense qu’en-dehors de cela, le style se veut simpliste pour rester accessible à tous les âges. Déjà que l’histoire ne m’avait pas happée comme ça avait été le cas précédemment, il faut bien avouer que ça n’a pas aidé. En revanche, l’autrice emploie un vocabulaire propre à son univers, l’ambiance magique de Poudlard nous englobe toujours autant sans nous permettre d’en sortir. Il n’y a rien à redire sur l’atmosphère ; pour le coup, c’est un des meilleurs aspects de cette saga. J’hésitais à en parler mais le passage avec la tante d’Harry au début du roman m’a beaucoup dérangée. Je n’étais pas à l’aise en lisant et me suis rendu compte plus tard que c’était parce que je trouvais les descriptions de l’autrice trop attardées sur le physique de la famille d’Harry, voire énormément exagérées. Elle mettait en avant leur surpoids, et le passage où la tante d’Harry est « gonflée » à cause de la magie m’a presque fait refermer le livre. J’ai dû me répéter que c’était peut-être innocent, que c’était une manière d’amuser le public-cible de l’histoire, toutefois je trouve toujours cela aussi limite. Les mœurs évoluent, peut-être que ce genre de scène passait mieux avant que maintenant… Comme je le dis, en-dehors de ces quelques déconvenues qui m’ont parfois sorti du livre, je l’ai malgré tout terminé, et non par masochisme mais par réelle envie. Il contient des richesses, des points forts et même de fabuleuses qualités, notamment par l’évolution de certains personnages, la profondeur d’Hermione qui s’ancre parfaitement dans cette ambiance qui devient peu à peu beaucoup plus sérieuse… On sent dans ce tome que J.K. Rowling quitte l’aspect enfantin afin de nous plonger petit à petit dans une dimension plus adulte. Grosso modo, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban continue avec certaines qualités cette saga magique que l’on connaît tous. Pour ma part, ça n’a pas été un coup de cœur et une scène du début a failli me faire refermer le livre. Evidemment, cela reste subjectif, je connais bon nombre de personnes ayant apprécié – voire, adoré ! – et opus. En ce qui me concerne, La chambre des secrets m’a davantage tenu en haleine, même si je ne peux nier le fait qu’on fait certaines découvertes intéressantes sur les Maraudeurs. Aussi, certains personnages ressortent un peu plus, comme Hermione, avec une psychologique beaucoup plus développée que dans les deux précédents. J’étais heureuse d’en apprendre plus sur l’histoire de Sirius et des parents d’Harry, ainsi que sur ce monde magique qu’a su créer J.K. Rowling. Malgré la simplicité de la plume, l’ambiance est au rendez-vous et promet. Gardez bien vos portes fermées ; le danger se trouve peut-être au pas de votre porte ! J'ai aussi chroniqué... ÉDITION : LE LIVRE DE POCHE. 308 PAGES. Je continue sur ma lancée livresque sortant des sentiers connus pour moi – c’est-à-dire, sortant de ce qui touche la SFFF dans toute sa splendeur – avec un retour sur une lecture « plaisir » de ce début d’été, j’ai nommé : La Chambre des Merveilles, par Julien Sandrel. Je connaissais cet ouvrage de nom depuis longtemps. Pour l’anecdote, on se rendait au restaurant avec ma famille, seulement mes parents avaient un truc à faire avant (et ça a pris bien 2h). Ayant oublié ma lecture en cours chez moi, je suis passée à la librairie de notre ville pour voir ce qu’il y avait dans le format poche, avant de tomber sur ce livre. Je l’ai pris – et j’ai bien fait, car j’étais quasi à la moitié quand on est arrivés au resto et l’ai terminé le lendemain. Il s’agit, comme vous vous en doutez bien, d’une claque, d’un gros coup de cœur ! Résumé : Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait. Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans… Mon avis : Je me rends compte que j’aime de plus en plus les romans contemporains, encore plus suite à cette découverte. Habituée à lire de la SFFF, je ne jurais que par ça, sans me rendre compte que je passais à côté de plein de romans merveilleux, tels que celui-ci. Plus j’évolue dans ma vie personnelle, plus je comprends que j’ai besoin de fraîcheur avec des livres de ce style-là. Comme vous vous en doutez, La chambre des merveilles est, à mes yeux, une petite pépite qui, malgré les thèmes abordés, m’a rafraîchie niveau lecture.
Concernant l’histoire, c’est simple : on suit Thelma à travers les rêves de son fils Louis qui, de son « vivant » écrivait dans un carnet ses rêves, ses envies, ses objectifs. C’était un garçon dynamique, avec des valeurs et des envies inhérentes à son jeune âge d’adolescent. Cette façon d’aborder le moment présent m’a émue. Julien Sandrel nous présente un ouvrage que je pourrais qualifier de développement personnel, bien qu’il y présente une histoire de fiction. Avec un scénario simple de prime abord, il a construit une véritable réflexion autour de diverses sujets importants. Pour commencer, le manque de temps n’est pas un vrai manque de temps parce qu’on a le temps qu’on se donne ; nous choisissons la manière dont nous le fragmentons. Si certaines personnes manquent véritablement de temps – car ça arrive –, ça reste toutefois toujours un choix : un choix de carrière, un choix social, un choix personnel (avant tout !). Thelma a choisi de se détacher de sa mère, a choisi d’élever son enfant seule, a choisi de se spécialiser dans sa carrière, probablement pour combler un manque, panser une blessure du passé. Le coma de ton fils remet tout en perspective. Ensuite, vient ce magnifique aspect qu’est le moment présent. Julien Sandrel parvient avec des mots juste, dénués de jugement et empreint d’une subjectivité propre à son personnage, de mettre en avant un point élément qu’on nie beaucoup trop lorsque l’on vit : on en oublie de vivre vraiment. On court après le temps, après les appels importants, on se précipite pour sauter dans le train à temps, sans nous regarder avec bienveillance, sans nous laisser du répit, sans nous poser et nous demander : mais en fait, pourquoi je me bats ? L’auteur nous explique avec de la couleur, de la nuance et une alternance de points de vue entre Thelma et Louis que la meilleure personne pour qui nous devons nous battre, c’est nous-même. En réalisant les rêves de son fils, un par un, Thelma connaît une véritable évolution sur le plan émotionnel, personnel et social. Son évolution donne envie de nous battre pour notre bonheur, ainsi que ceux qu’on aime. Un autre aspect que j’ai adoré dans cette histoire est l’insertion de l’amour sous toutes ses formes. Il n’existe pas que l’amour sentimental, surtout pour se sortir d’une mauvaise passe. Il existe l’amour d’un frère ou d’une sœur, d’un père ou d’une mère, et de son enfant, l’amour qu’on n’a pas eu et qu’on espérait de tout cœur avoir, l’amour escroc qui nous fait mal mais qui nous permet de grandir, l’amour d’amis ou encore d’inconnus. Mais surtout… l’amour de soi. Julien Sandrel aborde l’amour sous des tas de formes, ce qui rend ce bébé de 308 pages encore plus magique qu’il l’est au départ. Je n’ai pas pleuré en lisant La chambre des merveilles, mais j’aurais pu. Mon ventre s’est plusieurs fois noué, des frissons ont parcouru mon échine suite à des mots, des pensées, des situations. Avec cette sensation de se retrouver au cœur de l’histoire de Thelma et de Louis, que j’ai trouvé touchants. Mais il n’y a pas qu’eux. D’autres personnages gravitent autour de Thelma durant cette aventure aussi belle que triste, et chacun d’eux passe par plusieurs étape du deuil, de la guérison. Les émotions sont au cœur du récit. Nul besoin de descriptions travaillées, de dialogues travaillés ; tout coulait parfaitement, naturellement, et c’est en 1 jour et demi que j’ai dévoré cette merveille. Tourner la page m’a fait l’effet d’une claque. D’une véritable claque. Je n’ai qu’une envie : revivre cette histoire, la recommencer à zéro. De ce que je sais, un film est prévu, et je l’attends avec impatience. Julien Sandrel a su toucher mon cœur, ma sensibilité. Il a créé des personnages vrais, une histoire cohérente et emplie d’émotions – on sent les recherches effectuées pour le côté hospitalier, sans que ça soit pompeux, le tout est bien vulgarisé. Je ne peux que vous recommander cette lecture, peu importe le genre que vous lisez. Ce roman ne touchera pas tout le monde de la même façon, cependant il est dur de rester de marbre en le lisant. Rien que le résumé m’a secoué le cœur, secoué mes tripes. Le reste de l’histoire secouera votre âme. Merci à Julien Sandrel d’avoir écrit un roman aussi simple, aussi beau, aussi touchant. Et parce que ce roman est incroyable, voici quelques extraits sublimes : — « Je me suis souvenue des belles choses. J'ai inventé les délices à venir. Je me suis élancée sans filet vers l'inconnu, j'ai ri, j'ai pleuré. Je me suis demandé quelle femme je désirais être. Ce que je voulais devenir, moi, Thelma. Quelle trace je voulais laisser sur cette planète. » — « Cette nuit-là, mon fils m'a aidée à ressusciter quelques pages de jeunesse trop vite tournées. Cette nuit-là, j'ai compris que la vie – la vraie, celle dont on se souvient – n'est rien d'autre qu'une succession de moments de grâce juvénile. Et qu'aucune ambition d'adulte ne peut rendre plus heureux qu'un carpe diem adolescent. » — « On ne vit pas chaque heure de chaque jour comme si c’était la dernière, ce serait épuisant. On vit, c’est tout. » — « Après chaque cauchemar se lève un jour nouveau. J’attendais l’aube depuis l’accident de Louis, mais je me rendais compte que je devais continuer à avancer dans la nuit, qu’il était toujours possible de se frayer un chemin, quelle que soit l’épaisseur de l’obscurité. » — « Toute cette bienveillance autour de moi, ces personnes pour lesquelles j'étais importante, c'était nouveau. J'avais réappris au cours de cette histoire la puissance de l'entourage, de ceux que l'on appelle les proches et dont s'éloigne trop souvent, trop vite. » — « Je ne reconnais plus ma mère. C'est elle, bien sûr. Mais en plus ouverte, plus gaie, plus détendue, plus drôle. Et aussi en plus sincère, plus expressive. C'est ma mère en mieux. » En bref, La chambre des merveilles de Julien Sandrel aborde des thématiques incroyables telles que la prise de décision, le temps que l'on se donne, le moment présent, la vie qu'on mène, les rêves qu'on développe ou qu'on abandonne, ainsi que l'amour des autres et de soi. Avec une protagoniste attachante, entourée de personnages intéressants, l'auteur nous permet de découvrir la vie d'une adulte avec une âme d'enfant. ÉDITION : MICHEL LAFON. 282 PAGES. Aujourd’hui, je viens avec la chronique d’un ouvrage qui n’a rien d’une épopée de science-fiction ou de fantasy, encore moins un fantastique sombre doublé d’une enquête ou de meurtres en série. Non, non. Cette fois-ci, je vais vous parler d’un roman contemporain avec, en soi, tout ce qu’il y a de plus banal et cliché en termes d’éléments scénaristiques et personnages mais qui a eu le mérite de me retourner les tripes. Après avoir dévoré les deux tiers du livre en un après-midi, j’ai terminé ma lecture le lendemain au soir. En bref, il s’agit d’un énorme coup de cœur – j’avais parlé de coup de foudre sur le moment mais avec le recul, je me dis qu’il s’agit simplement d’un coup de cœur. Toutefois, mon expérience de lecture reste tout autant incroyable. Je remercie les éditions Michel Lafon – ainsi que Marion – pour l’envoi de ce service presse. Résumé : Rase-toi les jambes. N'abuse pas du maquillage. Ne porte pas de minijupe. Ne sois pas une de ces filles qui ne mangent jamais de pizza. Tu prends un milk-shake en plus ? Est-ce que tu as pris du poids ? N'en perds pas trop, tes formes vont disparaître. Mais attention, tu dois rester mince. Sois drôle mais ne cherche pas à être le centre de l'attention. Sois intelligente mais il te reste beaucoup à apprendre. Ne te laisse pas marcher dessus mais, arrête de te prendre pour la cheffe. Sois cool. Soit facile à vivre. Ne sois pas facile. Ne sois pas prude. Souviens-toi ma fille : il n'y a jamais eu de meilleure époque pour les femmes. Tu peux faire tout ce que tu veux ! Tu peux être qui tu as envie d'être ! Tant que tu n'enfreins pas les règles. Mon avis : Lorsque j’ai lu le résumé, j’ai tout de suite compris que j’allais kiffer ce roman. En effet, tout amène à penser qu’il s’agit d’une histoire féministe – et elle l’est ! – avec une véritable morale derrière. De plus, je meurs d’envie de lire de plus en plus de romans contemporains en ce moment, ce qui remet ma passion pour la lecture en perspective, étant d’habitude intéressée par les genres SFFF. Comme quoi, tout peut changer !
Dans Manuel d’une fille culottée, on suit Marine, une lycéenne plutôt heureuse dans sa vie, avec des parents aimants, un petit-ami, une meilleure amie – Chloé – partageant les mêmes délires qu’elle, et surtout un professeur très charismatique sur lequel elle aime poser parfois les yeux… Un jour, pourtant, tout bascule, et c’est là que Marine va commencer à se poser des questions qu’elle ne s’était jamais posée auparavant. Durant l’histoire, les autrices nous ballottent comme elles le font avec leur héroïne et nous amènent à nous poser les mêmes questions qu’elle, sans jamais rien imposer. En effet, ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman est la réflexion que l’on a, en tant que lecteur·ice, en lisant les lignes rédigées par Candace Bushnell et Katie Cotugno, accompagnées d’outils mentaux et de nuances non négligeables. L’histoire est simple, légère, et je la mettrais sans hésiter dans les mains d’une adolescente, vu qu’il s’agit du public-cible principal. Toutefois, ce bonbon sucré qu’est Manuel d’une fille culottée cache un arrière-goût amer et pique un peu la bouche… Les autrices ont mené d’une main de maîtresses un sujet qu’il n’est pas facile d’exploiter dans un roman pour adolescents, avec ce qu’il faut de remise en question et de développement personnel. Peu importe que cette lecture paraisse banale à première vue, elle fait du bien. Elle permet à notre âme de hurler toutes les injustices sexistes qu’il reste encore à retravailler, tandis que nos yeux parcourent les lignes de cette gourmandise à mi-chemin entre le cuberdon et une sucette au citron qui pique les lèvres. Si les thèmes abordés sont conséquents et nuancés, la plume des autrices permet de parcourir l’histoire de Marine avec beaucoup de légèreté. Il ne fait aucun doute que, écrit autrement, le récit ne m’aurait peut-être pas autant happée. Candance Bushnell et Katie Cotugno ont su se glisser dans la peau d’une adolescente avec brio. Leur protagoniste était humaine, avec des qualités comme des défauts, une réflexion personnelle, des conclusions propres à ses expériences, son vécu, ses idées reçues, son habitus, et autre. J’ai adoré la façon dont ses pensées étaient étalées, puissantes et justes, ce qui m’a plus d’une fois donné envie de serrer Marine dans mes bras. Elle pense à chaud, se contredit, revient sur ce qu’elle croit, sur ce qu’elle dit, se remet en question, réfléchit, prend du recul… Tout m’a paru cohérent du début à la fin grâce à la justesse des mots, à la finesse des phrases et tournures qui, par leur simplicité, nous engouffre dans les états d’âme d’une véritable adolescente qui souffre d’une situation et se cherche pour pouvoir en sortir. Une chose est sûre, ce roman ne m’a pas laissée indifférente (évidemment, je vous ai spoilé en disant que c’est un coup de cœur !). Ce que je veux dire par là, c’est qu’il m’a fait réagir plus d’une fois. Les palpitations cardiaques qui s’accélèrent, des onomatopées qui s’échappent de ma bouche, les doigts qui picotent, une vague d’émotion qui monte et monte jusqu’à ce que mes cils s’humidifient… Ce livre a beau présenter une histoire banale à première vue, il n’en reste pas moins incroyablement poignant, empli de vérités et d’émotions. Au début de ma lecture, j’avais un peu peur qu’il s’agisse d’une romance puisque tous les éléments menaient à penser cela. Quand j’ai remarqué que ça n’en était pas une, il m’a été impossible de me décrocher du roman, à tel point que je dévorais chaque page qui passait. Certes, il y a un peu de romance dans cette histoire mais elle reste un thème secondaire, voire très secondaire même. Cet aspect fait surtout partie de l’évolution de la pensée de Marine, de l’impact qu’elle a sur son entourage et de comment elle-même gère l’impact de son entourage sur elle. En ce qui me concerne, je me suis beaucoup identifiée à Marine, surtout quand je me retrouve face à des personnes qui, comme ça lui est arrivé, ne m’écoutent pas vraiment quand je tente d’expliquer en quoi je trouve notre système sexiste. Que cela soit pour les femmes et les hommes d’ailleurs, et je pense que ce récit signé Candance Bushnall et Katie Cotugno exprime bien à quel point ce n’est pas qu’une question de genre, de sexe ou de couleurs de peau, mais de stigmatisations stupides nées d’incompréhensions, de peurs et de faits discutables normalisés depuis trop longtemps. Grosso modo, Manuel d’une fille culottée est un roman féministe destiné principalement aux ados. Du haut de mes 22 ans, j’ai adoré cette lecture où l’on découvre une héroïne profondément humaine, avec des questionnements propres à ses expériences et son âge, mais aussi aux idées reçues. Les plumes des deux autrices se mélangent tellement bien que la fluidité du récit nous plonge avec grâce au milieu de doux nuages. Attention quand même à cette couleur rose bonbon, parce que l’arrière-goût plein d’amertume de cette histoire descend facilement à la gorge. Si vous aimez les histoires contemporaines qui se déroulent au lycée – avec un brin d’originalité et de nuances – et que vous êtes à la recherche d’une lecture facile, malgré tout emplie d’émotions, je vous recommande cet ouvrage signé Candace Bushnell et Katie Cotugno ! ÉDITION : SNAG FICTION. 620 PAGES. Avec un peu (beaucoup) de retard, voici mon avis sur Embrasée, l’ultime opus de la trilogie Lune pourpre de Laëtitia Danae. Comme les deux précédents tomes, celui-ci est un coup de foudre ! J’ai adoré ma lecture du début à la fin, et c’est avec une petite larme à l’œil que je quitte l’univers d’une autrice incroyable et talentueuse. D’autres mondes créés de ses petites mains m’attendent, certes, mais Lune pourpre est son premier bébé, le premier titre que j’ai découvert d’elle. Cette lecture me marquera à vie ! Je remercie sincèrement SNAG Fiction grâce à qui j’ai pu découvrir la suite d’Initiée, le tout premier tome de la trilogie, tant pour leur confiance que leur patience. C’est un immense plaisir de plonger dans leurs publications ! [SPOILERS DES DEUX PREMIERS TOMES OBLIGENT] Résumé : La série à succès sur le net se poursuit ! Après " Initiée " et " Asservie " Laëtitia Danaë signe ici le troisième et dernier tome de la série "Lune Pourpre". Au Royaume d'Hibendrill la tension est à son comble. Les personnages des précédents tomes doivent faire face à de nombreux événements aux 4 coins du royaume, quant à Moira, elle se prépare pour la bataille finale grâce aux secrets des premiers Amazones...Dans ce dernier opus, Moira est toujours centrale à l'intrigue, mais de nombreux événements se déroulent dans les quatre coins d'Hibendrill. Il est temps pour l'héroïne de se préparer à la bataille finale. Le coffre trouvé à Fall Marma contenait des indications inscrites en langue Originelle amazonienne. Pour obtenir plus d'informations, elle se rend sur les terres des premiers Amazones et fait une découverte incroyable : les Nephilim. Un peuple qui a décidé de se retrancher dans les confins d'Hibendrill. Ils sont pacifiques et ne veulent rien avoir affaire avec les guerres qui sévissent dans le royaume. Ils représentent la dernière chance pour vaincre le roi Donovan. Dans ce dernier tome, chaque personnage poursuit sa propre quête, une quête qui apportera sa pierre à l'édifice et permettra de faire avancer l'histoire, jusqu'au dénouement final. Mon avis : Tout d’abord, il faut savoir que ce tome ne laisse aucun répit. Contrairement aux deux premiers qui débutent plus lentement, juste le temps que l’intrigue s’installe, Embrasée nous plonge directement dans le bain de la guerre, de la violence, du sang… Et même si toute cette tension monte crescendo, elle ne met pas longtemps à s’immiscer dans l’histoire, ce qui amène toute la dose de gravité que nous aimons et redoutons à la fois. Beaucoup de points de vue s’alternent, offrant un large champ de vision sur ce qui se passe, créant un attachement énorme pour certains personnages.
’ai dévoré chaque chapitre, chaque page, chaque mot. Des passages m’ont fait sourire, d’autres m’ont émue… Il y en a même qui faisaient naître en moi un sentiment de colère, d’injustice, de frustration. Dans cet ultime opus, Laëtitia Danae montre d’un cran ; les enjeux se clarifient, des révélations éclosent… Toutefois, j’éprouvais au fond de moi une sensation forte durant ma lecture ; je sentais que je ne ressortirais pas indemne de ma lecture. C’était à la fois un magnifique voyage aux côtés de héros que j’admire et une quête initiatique pour des personnages beaucoup moins glorieux, qu’elle soit heureuse ou tragique. Mais c’était aussi un adieu déchirant, cette lettre d'adieu que l’on lit l’estomac noué car on sait que le dernier mot de la dernière page arrachera un bout de nous, probablement une larme, probablement notre âme. Plus on avance, plus le goût de la fin devient amer. Je relâchais mon souffle au bout de chaque chapitre, après chaque moment clé. Des frissons me parcouraient, je sentais que l’aventure montait jusqu’à un point d’explosion. Et moi, lectrice, j’étais impuissante face à cela, je ne pouvais qu’observer ce qui se passait, aimer et haïr Laëtitia Danae entre deux hoquets d’émotion. Malgré un rythme parfois très effréné, le scénario reste bien ficelé et met énormément de personnages en avant. On peut penser, de prime abord, qu’on aura du mal à suivre mais il n’en est rien. C’est tellement bien géré qu’on sait qui est qui, qui fait quoi, qui dit quoi… On suit cette histoire riche avec une facilité déconcertante tant l’univers et les mots transportent. À l’instar des premiers tomes, l’autrice aborde des thématiques profondes : le féminisme, l’équité des genres, la complexité émotionnelle, les rapports à la famille, les causes et les valeurs que l’on peut défendre, l’héroïsme, la politique… Dans Embrasée, on mesure l’impact de la bataille dont on nous parle depuis le premier tome, on creuse un peu plus profondément certains personnages, et on quitte l’univers toujours avec un goût de trop peu tant c’était extraordinaire ! Un univers fantasy à la fois merveilleux et cruel, doux et amer, où l’on s’accroche avec ferveur à la dernière étincelle d’espoir. La plume de Laëtitia Danae nous embarque dans des contrées lointaines, chatouille le nez de ses odeurs, emplit nos oreilles de sons exotiques. Si l’on ferme les yeux, on arrive à entendre l’eau ruisseler, on peut se faire caresser par le souffle de la magie ou encore on parvient à distinguer la voix d’un Daïsien qui s’immisce dans notre esprit. Un vocabulaire riche – j’ai appris des mots ! –, des descriptions bien dosées, de l’action coupée aux petits oignons et une pellée d’émotions fortes qu’on ne risque jamais d’oublier. Pensez quand même à préparer un paquet de mouchoirs ! Je ne peux pas vous parler de ce superbe roman sans vous citer tous les personnages qui m’ont bluffée lors de ma lecture : Melhen, Satheene, Hélian et Sid. Bien entendu, j’en ai aimé d’autres mais ce sont surtout ces noms-là qui me viennent lorsque j’écris la chronique. Pourquoi ? Eh bien, il faut savoir que durant les deux premiers tomes, je n’aimais pas Melhen, Satheene et Hélian (Sid n’arrive que dans ce tome-ci). Pourtant, lors de cet ultime opus, Melhen et Satheene m’ont énormément surpris. En restant fidèles à eux-mêmes, sans se métamorphoser complètement, ils ont chacun évolué à leur façon, d’une bien drôle de manière, et j’ai finalement appris à les apprécier lors de l’histoire. Quant à Hélian, je ne sais pas me l’expliquer mais je l’ai trouvé plus sympathique dans Embrasée que dans les autres tomes où je ne l’aimais pas trop. Et pour Sid, je vous laisse découvrir le pourquoi du comment ce personnage a gagné tout mon respect à vie. Bien qu’il s’agisse d’un coup de foudre, il y a deux-trois aspects qui m’ont un peu embêtée dans le final mais qui relèvent du détail. Je n’en parlerai pas ici afin d’éviter le spoiler, toutefois ce n’est que mon avis. On peut même appeler ça du chipotage ! Dans tous les cas, cela n’enlève en rien des points à ma lecture que je trouve tout simplement géniale. Je ne dirai qu’une chose : la bataille de la fin du tome 2 est une perfection, l’une des meilleures que j’ai pu lire dans toute ma vie de lectrice. Il me tarde de découvrir les autres romans de Laëtitia Danae ; il y a quelque chose dans ses écrits que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Grosso modo, Embrasée clôture avec brio la trilogie Lune pourpre où action, émotion et révélation sont au rendez-vous. Chaque personnage a sa place et évolue, que cela soit en bien ou en mal, ce qui accentue l’humanité derrière la magie. La plume de Laëtitia Danae nous absorbe jusqu’à nous couper le souffle, et le peu d’air qu’elle nous offre s’avère parfois bien plus dangereux qu’on le pense… Même si la fin souffre d’un trop plein de vitesse, j’ai adoré cet univers riche de fantasy young adult dans lequel des thèmes importants ressortent et font passer un message. Je conseille la trilogie Lune pourpre aux amateurs et amatrices d’histoires riches, denses et accessibles, ainsi qu’aux masochistes adorateurs de kleenex. ÉDITION : FLAMMARION. 297 PAGES. Aujourd’hui, je vous retrouve avec un billet sur Balles perdues, un roman débuté en 2018 et que j’ai lâché par manque de temps. Comme il s’agit d’une lecture personnelle, je vous publie un retour un peu plus bref que ceux réservés aux services presse. Bien qu’il ait une note dite moyenne sur Livraddict, ce roman a, pour ma part, frôlé le coup de cœur alors même qu’il n’appartient pas à un genre que j’ai pour habitude de lire. Je ne connaissais pas du tout Jennifer Clement, autrice au lyrisme engagé et des messages à passer, qu’il me tarde de découvrir dans d’autres ouvrages ! Résumé : Sur le parking d'un camp de caravanes, en plein coeur de la Floride, Pearl vit à l'avant d'une Mercury avec sa mère Margot qui dort sur le siège arrière. Elles se sont créé un quotidien à deux, fait de chansons d'amour, de porcelaine de limoges, d'insecticide Raid et de lait en poudre. Outre ce lien fusionnel, l'adolescente peut aussi compter sur sa meilleure amie, Avril May, avec qui elle fume des cigarettes volées au bord d'une rivière pleine d'alligators, et sur les autres personnages excentriques des caravanes voisines. Mais cet équilibre fragile bascule à mesure que Pearl prend conscience du trafic d'armes qui s'organise autour d'elle, tandis que sa mère s'abîme dans sa liaison avec Eli, un mystérieux Texan au passé trouble qui prend peu à peu sa place dans la Mercury. Mon avis : Happée par la jaquette de couverture de l’édition grand format de Flammarion, je retourne ce roman et tombe sur un résumé encore plus intrigant.
De genre contemporain, ce récit ne fait pas partie de mes habitudes de lecture. C’est ce qui m’a attirée. De temps en temps, bien que je sois fan des romans s’inscrivant dans la lignée de l’imaginaire, j’aime couper dans mes lectures avec des romans sans magie, où la puissance des mots résonne surtout dans diverses figures de style, une plume atypique et un scénario banal aux premiers abords. Ce que j’ai apprécié, dans Balles perdues, c’est que nous sommes partis en Floride, à l’intérieur d’une voiture où vivent Pearl et sa mère ; c'est dépaysant. La narratrice n’est autre que Pearl, et son regard de pré-adolescente va nous emmener dans sa drôle de vie, ses pensées à la fois sucrées et amères. Parce que Pearl a conscience de beaucoup de choses, elle est intelligente, pleine de ressources et fidèle à elle-même. Le style poétique de Jennifer Clement nous embarque dans un canot de sauvetage malmené par les flots. Autour de cette mère et de cette fille gravitent des dangers parfois trop subtils, tant pour l’une que pour l’autre. Elles ne se rendent pas compte du côté malsain de leur vie, ne voyant que l’aspect positif, lumineux, sucré. Et c’est par une plume douce et harmonieuse que Jennifer Clement en avant des aspects poisseux, recouverts de sang de crocodiles, de cendres de cigarettes et d’une désagréable odeur de soufre. Je trouve sa plume simple mais riche, chargée de figures de style riches, réfléchies, percutantes. Beaucoup de passages m’ont marquée par la façon dont ils avaient été écrits. L’autrice met des éléments en avant qui nous poussent à nous focaliser sur certaines problématiques exploitées dans ce récit. Elle parvient d’une main de maîtresse à aborder des thèmes durs en les enroulant dans la candeur de l’innocence avant de les renvoyer aux lecteurs, laissant un petit goût doux-amer. Nous, lecteurs impuissants, sommes spectateurs d’une situation que nous légitimons ou non, ainsi que de la chute douloureuse des personnages qui glissent entre les pages pour s’écraser. Voici quelques courts extraits du roman pour illustrer mes propos : — « Eli se disait que deux filles qui vivent seules dans une voiture, c'est tout ce dont rêve une arme. » — « Rose disait que chaque blessé de guerre était un vrai livre d’histoire. » — « Si vous habitez dans une voiture, ça veut dire que vous faites juste semblant de ne pas être une SDF qui vit sous un pont. Les gens croient toujours que le fait d'être sans domicile est contagieux. » — « C'était une femme seule. Cet homme, il est arrivé, il est entré en elle sans frapper et il s'est assis. » Ce roman parle d’un pan de la société, celui des plus démunis, celui de ceux qui voyagent, celui de ceux qui vivent dans des caravanes, presque dans un autre monde. Le shérif des lieux fait la loi, chacun est libre à son échelle ; on suit une communauté ancrée dans ses habitudes, ses connaissances, ses visions de la vie. Je n’y connais rien en Floride mais j’ai senti que je me trouvais ailleurs que chez moi, absorbée par cette histoire chaude, sèche, tranchante. Dès que j’ai repris ma lecture, à proximité du premier tiers du roman, je n’ai pas pu m’empêcher de dévorer la suite en trois traites. Si au début j’étais simplement intriguée, la suite m’a totalement ensorcelée, et ce qui m’empêche de considérer un coup de cœur sur ce roman m’échappe. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais il m’a manqué quelque chose. Et puis, j’avoue que la fin me laisse sceptique. Je ne sais pas vraiment me situer la concernant, encore moins me prononcer sur ma position quant à ce qui s’y passe. Tout ce que je peux dire, c’est que je me suis beaucoup attachée à Pearl et j’espère que le reste de sa vie, que nous ne connaîtrons jamais, l’épanouira et lui permettra d’atteindre le bonheur, le vrai. Bien qu’intriguée au début de ma lecture, je ne m’attendais pas à un tel déroulement et à ce que l’autrice nous laisse avec une boucle bouclée. Tout n’est cependant pas réglé à la fin du récit – et heureusement, ça le rend d’autant plus réaliste –, ce qui offre un sentiment de finalité inachevée. Je me pose des questions sur les personnages rencontrés, leur avenir, jusqu’où peuvent aller les thèmes abordés par Jennifer Clement dans la vraie vie, si l’histoire n’est que fictive ou si elle se base sur des tranches de notre réalité, etc. Je recommande ce roman poudreux aux lecteurs désireux de voyager. D’autant plus si vous recherchez une plume à la fois simple et lyrique qui vous poussera à réfléchir autour du quotidien d’un SDF abordé sous un autre angle, du trafic d’armes, de différentes visions de l’amour et d’un tas d’autres thématiques intéressantes… ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 394 PAGES. Depuis la sortie du premier tome de Sorcière de Chair – dévoré en moins de temps qu’il faut pour le dire, rappelons-le –, j’attendais avec une impatience non feinte la sortie de ce second opus. Je dis bien « second » car, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a aucun tome 3 d’annoncé, même si, je l’avoue, j’en mourrais d’envie. À l’instar du premier livre, celui-ci s’inscrit dans la même lignée du coup de foudre intersidéral. Encore une fois, Sarah Buschmann a remué mes tripes, mon cœur, mes émotions. Elle chamboule tout, ballotte nos pauvres corps de pantin à sa merci. Une vraie tortionnaire de personnages et de lecteurs. Et le pire ? C’est qu’on aime ça, on en redemande même ! Un énorme merci à Noir d’Absinthe de m’avoir permis de découvrir cette lecture, ainsi qu’à Sarah Buschmann pour avoir mis en place un univers tant riche qu’impitoyable. [SPOILERS DU PREMIER TOME OBLIGENT] Résumé : Australie, 2016. Un mois après les meurtres de Melbourne, Chiara Adamo rejoint la célèbre Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières à Sydney. Très vite, elle constate une recrudescence de Sorcellerie de Chair, dans l’outback australien. Pourquoi cette activité soudaine ? Que préparent les sorcières ? Commence alors une difficile traque, où chaque faux pas peut être fatal. Au milieu du désert, dans la prison souterraine de Simpson, 313, sorcière condamnée à perpétuité, purge sa peine. Dans ce lieu de non droit où les Enfers prennent chair, 313 devra lutter pour ne pas sombrer dans la folie. Deux âmes tourmentées, qui plongent toujours plus profondément dans l’abîme. Jusqu’où iront-elles, avant de réaliser qu’il n’y a plus aucun espoir ? Mon avis : Dès les premières lignes, mon cœur a battu la chamade un nombre incalculable de fois. Chaque mot tranchait mon esprit, cisaillait ma pensée, consumait mes émotions ; d’abord lentement, puis d’un coup net. Jusqu’à ce que l’espoir s’étiole dans la nuit. Ce premier tome m’a touché autant que le premier, si pas plus. Il est dans la continuité de ce que nous a proposé l’autrice dans Sorcière de Chair en nous offrant cette fois-ci le point de vue de Chiara (Noalle) en plus de celui d’Arabella (Sterenn). Ces deux narrations opposées sont entrecoupées de flash-backs, la force même de ce récit, lesquels nous plongent dans l’horreur du passé de ces deux sorcières torturées. De temps en temps, la narration laissait place à des passages écrits dans une autre police et nommés « essais ». Je les ai trouvés extrêmement difficiles à lire tant le ton neutre de ces analyses faisaient froid dans le dos. Aussi, j’ai trouvé ce second tome très riche par rapport à la société des sorcières. Si dans le premier tome, nous restions beaucoup dans la tête d’Arabella à ressasser avec elle son passé, à suivre une enquête plus que troublante, Chair Morte propose cette fois de nous retrouver aussi dans celle de la grande « méchante » : la sœur et némésis de Sterenn. Nous suivons parallèlement ces deux âmes en souffrance, chacune ayant baissé les bras quant à espérer retrouver le bonheur. Toutefois, elles mettent tout en œuvre pour atténuer au maximum la douleur qui régisse, depuis bien trop longtemps, leurs vies.
Je tiens à féliciter Sarah Buschmann pour ce scénario des plus bluffant. Malgré mon impatience à l’idée de lire ce roman, j’éprouvais l’appréhension du deuxième tome ; allait-il être à la hauteur du premier ? n’allais-je pas m’ennuyer dans le huis-clos de la prison ? comment allaient être exploitées Arabella et Chiara cette fois-ci ? Tant de questions trottaient dans ma petite tête, néanmoins les premières pages ont balayé mes inquiétudes. Les mots de Sarah ont aspiré mon âme comme l’on avale un grand verre d’eau. Je me suis perdue dans un océan noir poisseux duquel a jailli l’horreur du sexe, la perversité humaine, ainsi qu’une mélasse gluante d’angoisses pétrie par les fantômes du passé. La puissance de ce livre réside tant dans les mots que dans la cohérence de cette nouvelle intrigue violente, percutante, déchaînée. Elle s’étire et s’enroule autour du cou pour étouffer, faire s’expirer notre dernier souffle de vie. L’autrice nous propulse d’une narration à une autre, capable d’arracher un rire puis un sanglot la seconde d’après, un soupir de soulagement suivi d’une irrésistible envie de vomir. Elle nous torture du début à la fin et ne relâche sa bride que pour mieux la resserrer. De manière plus personnelle, j’ai préféré l’enquête d’Arabella du premier tome, toutefois ce qui importe dans celui-ci n’est pas la finalité de son investigation mais son déroulement. Elle se retrouve face à des morts inexpliquées, des complots politiques au sein d’une prison semblable à un tombeau enfoui sous le désert. J’ai apprécié suivre sa nouvelle aventure durant son incarcération, ainsi que ses doutes, sa souffrance, sa régression, une certaine évolution, ses qualités, ses défauts. La prison transforme Arabella, ce qui renforce l’attachement ressenti lors du premier opus. Ce qui permet de supporter l’aspect huis-clos du roman est sans aucun doute la grosse rupture qu’a effectuée Sarah Buschmann par le biais de Chiara. En nous emmenant dans son enquête à elle, on quitte le désert, on respire, on rigole, on grince des dents, on serre les poings, on les relâche, on mouille ses cils, le front se plisse, l’estomac se noue, se relâche, se renoue. On découvre la cause des sorcières et celle des aborigènes en Australie, ce qui nous en apprend un peu plus sur le fonctionnement de cette île, qui est à la fois le plus petit continent du monde. On sent l’authenticité et la recherche derrière ces thèmes abordés. Et, bien sûr, les neurosciences viennent compléter ce tableau dégoulinant de sang et de larmes. Encore une fois, l’autrice nous emmène dans les tréfonds de son esprit sadique et nous secoue jusqu’à ce que nous ressentions le haut-le-cœur tant attendu. Une main sur la poitrine, puis le ventre, les yeux fixés sur ces pages encrées de tourments. Et nous voilà enchaînés, sans nous en rendre compte, jusqu’à la toute dernière ligne. Une autre force de cette histoire est, sans hésiter, la plume de l’autrice que je visualise comme de la porcelaine brisée. De la douceur éclatée, de la tendresse mutilée, une poésie hachée. Elle nous happe et entre en nous comme de l’air. Il nous permet de vivre, de tenir debout, mais une fois corrompu par de la toxicité ou de la pollution, ce même oxygène peut s’avérer fatal. C’est ainsi que Sarah Buschmann écrit ; elle puise dans ce qui constitue un être humain puis l’écrase entre sa paume, avant d’inhaler la poussière que nous sommes devenus. Elle nous aspire comme son air vital pour mieux respirer, et nous en redemandons encore parce que sans ses mots, nous perdons pied. Son style m’a touchée, à tel point que je suis tombée amoureuse de son écriture. À tel point que je désire lire tout ce qu’elle écrira à l’avenir. À tel point que si je devais perdre la vie, là tout de suite, ce serait avec ses mots en tête. L’échos des pensées d’Arabella, de Chiara, de ces bourreaux et victimes que l’on se plaît tant à détester qu’aimer. Le lyrisme de sa prose m’a encore une fois conquise. Ayant pas mal parlé d’Arabella et Chiara, je voudrais aussi mettre en avant la faculté que l’autrice a de mettre en avant certains personnages secondaires sans les laisser de côté comme Nolan ou Alcyn. Ces derniers m’ont peinée (dans le cas d’Alcyn, il y a eu aussi un peu de rire face à ses piques) tant ils ne méritent pas ce qu’ils vivent. Aussi, je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais j’ai apprécié qu’un certain personnage du premier tome prenne un peu plus de place lors de cette suite. Malgré toute la violence prédominante de l’histoire, on ne peut s’empêcher d’espérer une bonne fin face à cette montée en escalade de souffrance. Quant à la fin… Elle m’a d’abord laissée perplexe. J’avais l’impression que Sarah Buschmann avait enfoncé sa main dans ma poitrine pour m’écraser un peu plus le cœur jusqu’à ce que les battements cessent. Ce final sonnait juste, sans mauvaise note, toutefois cela restait une mélodie difficile à écouter jusqu’au bout. Chaque mot me cisaillait un peu plus, j’avançais le ventre noué par l’appréhension quand je comprenais ce qu’il se passait, et puis l’épilogue m’a achevée comme une guillotine. Si ce roman n’a pas de suite, ce n’est pas un mal parce que cette fin se suffit à elle-même, tout comme celle du premier opus. En revanche, si l’autrice décide d’écrire un troisième tome, je me demande bien ce qu’elle pourrait mettre en œuvre pour nous torturer encore plus. Ce qui m’inquiète, c’est que je ne suis même pas sûre qu’elle ait puisé dans l’entièreté de son sadisme à l’heure actuelle. En outre, le tomber de rideau laisse un goût amer ; trois-cents pages supplémentaires ne m’auraient pas du tout déplu. Grosso modo, Chair Morte est plus qu’à la hauteur de Sorcière de Chair, peut-être même davantage plus sombre et violent. Il met en avant la perversité de l’âme et aborde plusieurs thèmes difficiles. Ce livre n’est pas à mettre dans toutes les mains ! Pour ma part, il s’agit d’un coup de foudre ; j’ai dévoré les mots de Sarah Buschmann du début à la fin sans m’en lasser. Je ressors de cette lecture toujours aussi assoiffée qu’après lecture du premier opus ! Je recommande ce roman aux amateurs de mélanges de genre tels que l’urban fantasy, le thriller, voire l’horreur pour ce second tome, et le policier. Venez suivre les nouvelles aventures d’Arabella au sein de la prison du désert et explorer la complexité de Chiara… Vous allez adorer les détester. Et n’oubliez pas de surveiller le contenu de votre assiette ! ÉDITION : L'HOMME SANS NOM. 384 PAGES. Durant le confinement que nous avons connu cette année 2020 à cause du Coronavirus, j’ai eu l’occasion de découvrir un roman qui dormait dans ma bibliothèque depuis plus d’un an. Il s’agit de ma toute première lecture des éditions de l’Homme sans Nom. Qui plus est, une lecture fort d’actualité puisque l’on plonge, en lisant Seconde Humanité, dans un monde futuriste en proie à une pandémie virulente. Si ce roman n’est pas un coup de cœur, je peux vous dire qu’il le frôle de très près malgré tout. Je le qualifie même d’excellent. Une belle façon de découvrir une maison d’édition francophone qualitative et un auteur plus que prometteur ! Résumé : César Séfria voit son destin bouleversé par une infime erreur. De son laboratoire s’échappe un virus qui provoque une pandémie en voie de décimer une grande partie des rescapés du Grand Bleu, catastrophe écologique planétaire. L’antidote échappe aux plus grands cerveaux, et la situation presse. À court d’idées, il se réfugie dans la lecture d’un manuscrit qui transcrit les derniers moments de cette apocalypse et suit quatre destins croisés, duos improbables, qui se battent pour sauver la Terre de la montée critique des océans et de son asphyxie. Pour son premier roman, Adrien Mangold explore les destins d’un chercheur, d’un soldat et d’une fillette qui pourraient alors marquer l’Histoire quand d’une inattention naît une pandémie, d’une convoitise une guerre, de l’apocalypse une seconde Humanité. Mon avis : Le début d’un roman offre toujours une première impression de celui-ci. Dès les premières pages de Seconde Humanité, je dois avouer que j’ai été subjuguée par la toute première scène. Je ne la décrirai pas afin de ne pas spoiler, mais elle est vraiment très bien rédigée et emplie d’émotions alors qu’on ne connaît même pas encore tous les personnages de l’histoire. On y rencontre César, un scientifique, qui doit gérer les conséquences d’un virus échappé de son laboratoire. Je ne vais pas vous cacher que lire cette histoire en pleine période de confinement fut une sacrée expérience. Si j’avais été plus attentive au résumé, peut-être l’aurais-je gardé pour plus tard. Pourtant, malgré la situation anxiogène, j’ai vraiment réussi à me plonger dans cette lecture auprès de personnalités fortes, munie d’un scénario bien ficelé. Le tout ancré dans un concept original : l’idée d’un livre dans un livre. Eh oui, parce que notre cher César doit trouver une solution pour guérir ce virus. Durant ses recherches, il tombe sur un manuscrit un peu spécial qu’il décide de parcourir… Et nous, lecteurs et lectrices, sommes embarqués avec lui dans une toute autre histoire mouvementée.
Sans trop en dévoiler, je dirais que le scénario coupé en deux parts distinctes forme un tout cohérent. Dès le commencement du second récit, on sent qu’il existe un lien entre la situation actuelle vécue par César et les péripéties des personnages de Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore (le titre du roman dans le roman). Si je dois soulever un point négatif (le seul !) qui ne tient qu’à moi : les transitions. Même si l’auteur a très bien structuré ses deux parties et qu’il a coupé où il fallait, j’ai éprouvé des difficultés à passer d’une histoire à une autre. Lorsque j’ai quitté César pour découvrir Matis le Sélénite, j’avoue avoir eu du mal à me plonger dedans. Ce nouveau personnage ne me disait rien, et le changement de police d’écriture a chamboulé ma lecture. Ayant une très mauvaise vue, je la trouvais même plutôt inconfortable. Ceci dit, je le redis : ça ne concerne que moi. D’un point de vue objectif, les transitions sont bien gérées et la typographie ne m’a pas empêché de passer un excellent moment au final. D’ailleurs, quand je suis arrivée à la fin de Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore, j’ai ressenti un vide après avoir versé ma petite larme et j’ai eu du mal à revenir à la première histoire. Le roman que lit César m’a touchée. Peut-être pas autant qu’à lui, mais il ne laisse pas indifférent, c’est évident. On peut même dire que l’auteur, impitoyable, sait comment s’y prendre pour triturer nos sentiments et jouer avec nos nerfs. Toutefois, il ne manque pas de messages et de valeurs à véhiculer, notamment par le personnage de Pino. Selon moi, ce récit souligne les défauts de l’humanité, les erreurs qu’elle peut commettre et ce qui la mène à sa première chute dans l’histoire de ce roman. Il évoque la guerre, la résilience, la reconstruction. Un monde sans pitié où existe une dernière once d’espoir, représentée sous la forme d’un Arbre particulier. Si le scénario est plaisant à découvrir, j’ai surtout été charmée par la plume de l’auteur. Le texte recèle de beaucoup de descriptions poussées et de formulations raffinées, ce qui ne fait que renforcer la qualité littéraire du récit. Des figures de style maîtrisées parsèment cet ouvrage excellent. Même si je n’ai pas lu une tonne de classiques, il m’est arrivé de me plonger dedans – ces œuvres d’un autre temps – et de visionner des films cultes (comme Metropolis). Outre la modernité présente dans ce récit qui fait échos à l’actualité, je le trouve presque similaire à ces lectures ancrées dans le passé. L’écriture soutenue épouse parfaitement l’intrigue dont elle conte l’histoire avec une fluidité et une technique non négligeables. J’ai trouvé la plume de l’auteur très poétique, voire onirique. Certains passages nous plongent dans une autre dimension, plus proche de l’irréel, de l’inexplicable. De plus, certaines descriptions et pensées relèvent plutôt de l’imaginaire et du rêve que de la réalité. Il s’agit du point fort de cette histoire de virus à première vue anodine : l’auteur sait conter en surprenant, torturant, émouvant. C’est un livre qui ne touche pas que l’esprit. Il touche le cœur aussi. Il m’a été difficile de m’attacher aux personnages au début. Comme dit plus haut, nous débutons l’histoire sur César Séfria et, même si son sort n’est pas des plus joyeux, ce n’est pas le personnage qui m’a le plus ému. Il m’a fait ressentir quelques émotions, une petite montée de tristesse à un moment particulier sans toutefois parvenir à me bouleverser autant que l’ont fait Pino, Matis, Sarah et Lazaro. Je ne vais pas trop m’étaler sur eux parce qu’ils sont au cœur de l’intrigue de la partie noire du roman. Cependant, je voudrais souligner que, même si j’ai eu du mal à apprécier Matis et Lazaro, le courant est tout de suite passé avec Sarah. Plus difficilement avec Pino au début. En terminant de lire leurs aventures, j’ai versé ma petite larme et pris conscience que j’avais aimé les suivre, connaître leurs pensées, leurs espoirs et leurs peurs. Ils m’ont tous les quatre affectée à leur façon (même Pino !), et c’est le cœur lourd que j’ai refermé Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore pour revenir à la narration de César Séfria afin de connaître le dénouement de cette situation catastrophique. En ce qui concerne Pino, Matis, Sara et Lazao, leur bravoure et leur dévotion sont admirables. J’ai adoré les relations qui se sont créées entre certains d’entre eux, l’évolution de ces quatre individu que rien n’était destiné à rassembler et qui, pourtant, représentent l’espoir de la Seconde Humanité. La fin du roman clôture bien l’histoire générale. D’ailleurs, on peut même parler de deux conclusions différentes : celle de Par-delà les montagnes, et bien plus loin encore et celle du roman tout court. La première m’a plus touché que la seconde, comme vous avez pu le remarquer. Ceci dit, l’auteur a très bien terminé Seconde Humanité en restant cohérent et logique avec ses idées, sans pour autant fermer entièrement les portes de son univers. Je ne parle pas ici de cliffhanger. Le roman n’en contient pas, étant un one-shot. Toutefois, on sent qu’Adrien Mangold n’a pas fini de nous conter des histoires du même style. Et, pour ma part, Seconde Humanité m’a donné envie de lire ses prochaines publications ! Grosso modo, Seconde Humanité plaira sans aucun doute aux amateurs et amatrices de science-fiction ! Si vous appréciez les personnages forts et emblématiques, peut-être la mise en abîme de cet ouvrage original vous chamboulera autant qu’elle l’a faite avec moi. La plume de l’auteur, soutenue, reste très accessible. Un ouvrage qui pousse la réflexion beaucoup plus loin sur notre monde et l’humanité toute entière. Je vous recommande cette lecture et cet auteur au grand potentiel dont j’ai hâte de découvrir les prochaines sorties ! Malgré le temps que j’ai mis à lire (et chroniquer) ce roman, je vous l’annonce d’emblée : Ambition, le premier tome de la tétralogie Ciel sans Étoiles, a frôlé le coup de cœur ! Ce roman de science fantasy aux allures de jeux-vidéos est le premier du genre que je lis. En effet, avant de découvrir cette histoire, je ne connaissais pas encore le style shadowrun, tirant son nom de celui d’un jeu sorti en 1989, et cette histoire m’a permis de m’y plonger en douceur. Je remercie SNAG Fiction, et plus particulièrement Cécile, pour l’envoi de ce service presse qui m’a vraiment fait passer un bon moment. Résumé : 2312, l’homme, fatigué des systèmes politiques et de leurs représentants accepte d’abandonner une grande partie de ses droits civiques contre des garanties de paix et de stabilité. Vient alors au pouvoir une organisation rassemblant les vingt plus grandes puissances économiques mondiales, appelée le Conglomérat. C’est dans ce contexte que la Terre poursuit la colonisation du système solaire. Mais un vaisseau de la mission Synope est mystérieusement stoppé et détruit par une barrière invisible. La collision révélera alors une incroyable réalité cachée jusque-là aux yeux des Humains : tout autour d’eux, vivent depuis des millénaires des créatures fantastiques dotées d’incroyables capacités… Mais personne n’était préparé à affronter cette Résonance originelle. Mon avis : « Shadowrun is a science fantasy tabletop role-playing game set in a near-future fictional universe in which cybernetics, magic and fantasy creatures co-exist. » d’après definitions.net.
En gros, Ambition mélange les genres et les créatures, aussi diversifiées les unes que les autres. L’humain augmenté côtoie le surnaturel, les avancées technologiques cohabitent avec des créatures fantastiques et qualifiées de merveilleuses dans les mémoires collectives, rendant ainsi la réalité un peu plus dure. Ce cocktail de genres m’a tout de suite intriguée lorsque j’ai lu le résumé… J’ai plongé dans cet univers spectaculaire dès la lecture du premier chapitre. Il donne le ton doux-amer dont le roman se pare tout du long. D’ailleurs, il nous laisse un souvenir beaucoup plus âcre que sucré ; il semblerait que l’auteur prend un malin plaisir à torturer ses personnages. Bien qu’un peu lent à démarrer, le scénario s’avère très cohérent dans son ensemble et chargé de péripéties et rebondissements. Il s’agit d’un bon premier tome avec les caractéristiques de ce dernier : une mise en place longue mais nécessaire, l’introduction des personnages-clés, des scènes très emblématiques pour nous faire comprendre les enjeux sociétaux, de nombreux dialogues dynamiques qui en apprennent sur les différents intervenants et leurs objectifs, etc… L’aspect politique du livre nous attire dans des passages très iconiques où de grands dirigeants entament des débats sans fin autour de plusieurs questions qui, selon moi, peuvent faire échos au racisme encore présent à notre époque. Les humains – souvent augmentés, aux organes vitaux améliorés – s’unifient contre ce qu’ils considèrent comme un « envahisseur », tandis que de l’autre côté, les créatures magiques se disent la même chose de toutes les autres races. Au final, les uns ont vécu sans se douter qu’il existait d’autres formes de vie invisibles autour d’eux, tandis que les autres ne se doutaient pas une seule seconde qu’ils seraient vus du monde entier à un moment donné. Cette société chamboulée doit réagir pour s’adapter (ou refuser ?) le changement. Ce lien, entre le futur de Yoann Dubos et le présent dans lequel nous plongeons actuellement, me fascine. Selon moi, Ambition s’imprègne tellement de la passion que l’auteur a pour les jeux-vidéos que, en lisant, j’éprouvais la sensation étrange de me trouver ailleurs que dans un livre. Sous mes yeux, je voyais défiler des cinématiques, des scènes d’action en accord avec celles, endiablées, d’un format plus visuel… Ce subtil pont entre littérature et aventure vidéo ludique ancré dans différents genres de SFFF que tout oppose m'a vraiment éblouie ! Ce que j’ai vraiment le plus apprécié dans ma lecture a sans aucun doute été le style de l’auteur. D’une fluidité à toute épreuve – même dans les passages les plus complexes à narrer, comme les discussions enflammées du Conglomérat –, son écriture m’a happée dès que je replongeais dans ma lecture. À partir du moment où je parvenais à me remettre dedans, je ne mettais pas beaucoup de temps à me reconnecter avec son background impressionnant et ses personnages attachants. Je trouve les scènes d’action particulièrement réussies, dotée d’un entrain que l’on retrouve dans sa plume. Comme si l’adrénaline me gagnait autant qu’elle stimulait les différents protagonistes principaux comme récurrents. Un mélange entre langage soutenu et familier, où l’alambiqué cède de temps en temps sa place à la simplicité. Une fusion de genre, un style mixte et beaucoup de répliques marquantes ; le combo gagnant ! Je disais précédemment que les personnages sont attachants. Toutes mes chroniques sont garanties sans spoilers, et celle-ci ne fait pas exception. Sans trop en dévoiler, je vais parler de Miranda Clay, l’une des protagonistes. Je la considérerais même comme « héroïne », même si d’autres personnages gravitent autour de l’intrigue, laquelle dépasse parfois un peu la jeune femme. Malgré son caractère haut en couleurs, j’ai adoré découvrir toutes les nuances de Clay. Elle se montre courageuse, prête à tout pour les personnes qui lui sont chères – et qu’elle compte en général sur les doigts de sa main. Sa loyauté et son impulsivité ont d’ailleurs tendance à dépasser sa raison… Et derrière sa hargne et ses piques salées se cache une véritable pépite. J’ai de plus en plus de mal à me lier aux personnages principaux des romans, surtout ceux et celles qui sont les plus mis(e)s en avant. Ceci dit, avec Miranda, j’ai su dès le début que ça allait coller et que ses interventions me feraient toujours marrer. Elle aura su me faire ressentir diverses émotions fortes et un certain dévouement (que je ne saurais expliquer) envers sa personne. Je me proclame #TeamClay ! Pour en venir à la fin… Eh bien ! je pense que c’est vraiment le seul point du roman qui m’a laissé… perplexe. Je préviens d’avance que ce paragraphe est très subjectif (encore plus que le reste de mon avis !) : les dernières pages m’ont semblé « too much ». Non pas ennuyeuses, non pas lourdes… Disons que le roman mélange beaucoup de genres, d’aspects, de styles, et que le final m’a vraiment donné la sensation que cela allait encore plus loin, sans aucune limite. J’ai cligné plusieurs fois des yeux en me disant « Whaaaaat ? », tant ça m’a déstabilisée. Bien entendu, cela n’est pas du tout un défaut, je vous partage juste mon ressenti quant à l'un des revirements étonnant qui débarque un peu sans prévenir. Cette fin m’a vraiment perturbée ! Ceci dit, elle me donne envie d’en savoir plus, et tout le reste du roman a été un véritable délice. Je suis impatiente de lire Compassion, le deuxième opus de cette tétralogie au potentiel énorme ! Grosso modo, Ambition est un roman qui jongle entre la fantasy et la science-fiction, inspiré du style shadowrun propre habituellement aux jeux-vidéos. Si cet ouvrage rappelle sans contexte ce format audiovisuel que j’affectionne tout autant que la lecture, il reste accessible même aux lecteurs qui n’en sont pas férus. Tous les ingrédients pour vous faire passer un merveilleux moment sont au rendez-vous dans ce premier tome introductif : une mise en place maîtrisée, des personnages authentiques, un soupçon d’action survoltée et un style aguicheur. Cette histoire questionne l’humanité, ses enjeux sociétaux, ses réflexions au-delà du réel et de l’impensable et repousse ses limites toujours plus loin, jusqu’à ce que nos questions ne trouvent plus aucune réponse logique. Alors, intrigués ? Pensez-vous être de taille pour affronter la Résonnance originelle ? 2312 n’attend plus que vous… Une aventure très originale que je ne peux que vous conseiller, d’autant plus si vous aimez être surpris dans votre lecture ! ÉDITION : SÉMA. 248 PAGES. Mini-chronique de L’Obscur, écrit par Frederic Livyns : un roman fantastique d’épouvante pas comme les autres. Cette lecture m’aura bien fait frissonner ! Pour l’anecdote, j’avais lu la première moitié d’une traite, puis j’ai lu la fin en prenant mon temps (beaucoup de temps, d’ailleurs), ce que je regrette amèrement. Le final de ce récit m’aura vraiment chamboulée ! Je ne sais plus du tout ce qu’il en était lorsque j’ai refermé la dernière page, mais je sais qu’en ce moment précis, à l’heure où je rédige ces mots, ce livre a laissé en moi un certain souvenir. Ce n’est pas mon style de lecture, habituellement, mais je peux vous dire qu’il s’agit d’un véritable coup de cœur. Résumé : 2008 L'inspecteur Vernan est en charge de la plus grande affaire criminelle de l'histoire de son district. Un massacre monstrueux commis au sein d'une secte inquiétante que les journalistes n'ont pas hésité à nommer Les Démons de Francheville. 2011 En emménageant dans leur nouvelle maison, Virginie espérait que cela ressouderait les liens familiaux mis à mal. Mais très vite, des choses étranges se produisent: des ombres semblent se faufiler la nuit, des murmures se font entendre, ses parents se mettent à agir bizarrement...Le havre de paix qu'elle avait imaginé se transforme lentement en piège impitoyable. Bien décidée à résoudre le mystère qui plane sur la demeure, elle croisera la route de l'inspecteur Vernan . L'homme est toujours obsédé par le massacre qui a eu lieu dans la bâtisse bien des années plus tôt et semble en savoir plus qu'il ne veut le dire. Lorsque de nouveaux meurtres sauvages se produisent dans le quartier, le policier et l'adolescente fouilleront dans le passé pour trouver la clé de l'énigme. Et ce qu'ils y découvriront dépassera de loin le pire de leurs cauchemars ! Mon avis : Dès le début de l’histoire, je retrouve la plume familière de Frederic Livyns, un auteur dont j’ai déjà lu quelques ouvrages (mon travail chez Séma m’y force un petit peu, mais ce n’est pas pour me déplaire !). À la base, L’Obscur avait déjà été édité chez les Éditions Academia, et c’est en format poche qu’il a été repris chez Séma Éditions.
Il faut savoir que la couverture me parlait vraiment beaucoup, affichant des éléments mystérieux : la grille, la silhouette féminine à l’avant, la maison qui a l’air chaleureuse,… Le récit débute comme toute autre histoire de ce genre. C’est-à-dire par un déménagement dans une nouvelle demeure, où une famille décide de prendre un nouveau départ, une nouvelle vie. En tant que lecteur, nous nous doutons d’emblée que quelque chose cloche dans ce bâtiment, parce que nous avons eu quelques bribes d’histoires dès les premières pages qui laissent derrière elles des frissons et de la confusion. Je n’avais pas très bien compris ce que ces scènes, entrecoupées d’autres passages, faisaient là, ce que cela évoquait, etc. C’est vraiment à la fin du livre que tout prend son sens ! Je félicite cet auteur pour cette incroyable maîtrise du suspense, mais aussi de l’ambiance d’un roman. Tout du long, je me suis plongée dans l’atmosphère glauque de L’Obscur, pas sûre de savoir si j’allais arriver à en sortir. Alors que l’on évolue dans l’histoire, l’étau se referme, ce qui rend le livre diaboliquement oppressant. On suit Virginie, l’adolescente de la maison en proie à des recherches poussées dès lors qu’elle comprend que quelque chose ne tourne pas rond chez elle. J’ai beaucoup aimé la suivre durant l’histoire, parce que cela nous apportait un point de vue à la fois jeune, naïf et bourré d’espoir dans une histoire où on sait par avance qu’il est inutile d’en avoir. Néanmoins, on s’accroche à cette jeune fille dynamique et prête à tout pour sa famille. J’ai bien aimé tous les autres personnages intervenants, notamment la meilleure amie de Virginie, le policier ou encore leur voisin, lequel m’a touché par son histoire. Je dois dire, en revanche, que j’ai insulté l’auteur quand j’ai fermé la dernière page. La fin de ce livre… D’un côté, connaissant Frederic Livyns, je m’y attendais. Et de l’autre côté, il a réussi à me surprendre, à retourner mon cerveau avec ce dénouement incroyable. Je l’admire autant que je le déteste, je vous jure ! Une fin logique, cohérente, mais… argh ! Comment a-t-il pu ? Franchement, si vous aimez le fantastique, l’épouvante et les romans de type « horreur soft », je vous recommande L’Obscur les yeux fermés ! Frissons et atmosphère oppressante garantis, on ne s’ennuie jamais avec Frederic Livyns ! ÉDITION : POCKET. 344 PAGES. Hello les butterflies ! Ceci est une mini-chronique. Et pas n’importe laquelle : c’est la toute première de ce blog. En quoi cela consiste ? Eh bien à vous donner mon avis en bref sur certaines de mes lectures personnelles. Elles seront plus courtes que les chroniques que je rédige en général et que j’ai décidé de réserver principalement aux services presses, ayant beaucoup de difficulté à garder la motivation pour le blog. Le défi sera de vous donner mon avis sur un roman le plus brièvement possible. Pour débuter cette vague de mini-chroniques, je commence par Derrière la haine de Barbara Abel, un livre que j’ai lu pour mon cours de Littérature Contemporaine dans le cadre de mes études de Communication à la Haute École de la Province de Liège. Il s’agit d’un énorme coup de foudre ! Résumé : D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l'autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu'au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres. Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s'appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine... Mon avis : J’avoue que je ne pensais pas tomber sur une telle histoire lorsque j’ai débuté ce roman.
Dès les premières pages, l’autrice nous emmène directement sur une scène, que l’on devine comme étant située presque à la fin, où la tension et la haine règnent entre Tiphaine et Laetitia, les deux protagonistes féminins du récit. Ensuite, nous revenons des années plus tôt, dans le but de voir ce qu’il s’est passé jusqu’à cette terrible scène… J’avoue que j’ai tout de suite été happée par l’intrigue que nous proposait Barbara Abel. Nous entrons d’emblée dans la vie de personnages auxquels nous apprenons à nous attacher, nous en apprenons sur eux, sur leurs vies, l’amitié qui unit les deux couples, et bientôt les deux familles (quand les bébés pointent le bout de leurs nez !). Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé : je peinais à relâcher ce bouquin. J’ai lu plus de la moitié d’une traite, avide de connaître la suite. Barbara Abel maintient un suspense inébranlable tout du long, sans jamais faillir, sans jamais tomber dans un coup de mou. C’est incroyable, divin. Une lecture addictive et riche en rebondissements, le tout écrit avec une fluidité déconcertante, des figures de style très parlante et les émotions… C’est indescriptible. J’ai eu les larmes aux yeux à un moment ! L’autrice nous emmène dans un scénario qui, aux premiers abords, présente une situation positive et pleine de bonne humeur, malgré les petits couacs de la vie. Bien entendu, on se rappelle… On se rappelle de cette fameuse première scène du roman, durant notre lecture. On sait que ça va tomber, quelque chose va exploser entre les amis, on sent la douleur, les maux et la haine arriver. On se demande juste ce qui se cache derrière. C’est poignant, bien ficelé… Je vous le dis, l’intrigue m’a vraiment fait sombrer avec elle, avec ces personnages brisés à la psychologie de plus en plus instable, à cette noyade dans le deuil, la rancœur, la souffrance. Je trouve que l’autrice retranscrit toutes ces émotions avec beaucoup d’authenticité, ce qui rend ce roman oppressant. Je ne pourrais pas dire quel personnage j’ai le plus apprécié, parce que les quatre principaux rythment l’histoire avec beaucoup de complémentarité. En tout cas, une chose est sûre, la fin m’a marquée… Je ressors de cette lecture bouche bée, choquée de la facilité déconcertante avec laquelle Barbara Abel s’est joué de nous. Derrière la haine vous fera sombrer dans les abysses de l’affliction sans vous laisser une minute de répit. Si vous choisissiez de vous y abandonner, attendez-vous à ne pas être capable de vous séparer de ce livre avant sa dernière page… ou à ne pas savoir vous en relever. ÉDITION : NOIR D'ABSINTHE. 248 PAGES. Pour être tout à fait honnête, je m’attendais à une lecture de type humoristique. Une chick-lit mélangée à du fantastique, à de la revisite de conte. En réalité, c’est tout autre, puisque l’histoire se montre globalement triste. Marraine d’Emilie Chevallier Moreux narre l’histoire d’un personnage récurrent dans les contes, mais sur qui personne ne s’attarde jamais en général. Je trouvais l’idée originale, et je ne me suis pas trompée. En ce qui me concerne, ce récit frôle de près le coup de cœur ! Ce roman été lu en lecture commune avec Ivre de Mots (La tasse ébréchée a dû tracer sans nous, sniiif). Résumé : Il était une fois, une bonne fée qui se penchait sur le berceau des nouveau-nés afin de les inonder de bienfaits pour les siècles des siècles. Et comme le dirait si bien Ric, l’un de ses petits protégés : trop bonne, trop conne ! Mais quelle mouche a piqué Marraine Perrault pour qu’elle prenne pareils filleuls sous son aile ? Entre Peau d’Âne la mère maquerelle, Aurore la top-modèle siliconée, Cendrillon la veuve noire et Riquet l’alcoolique notoire, on ne peut pas dire que l’affaire soit une réussite. Pour couronner le tout, ses pupilles risquent fort de se dresser entre elle et ce bellâtre slave qui lui est – littéralement – tombé dessus dans un centre commercial new-yorkais. Parviendra-t-elle à se débarrasser de ces obligations qui l’accablent depuis si longtemps pour enfin trouver chaussure à son pied ? Pas si facile, quand on fait un petit 36… Mon avis : Le scénario se divise en deux. D’un côté, nous avons l’aspect mi-contemporain, mi-fantastique situé dans le présent. De l’autre, des souvenirs de Marraine (ou devrais-je dire Lilas), de sa vie d’antan, où ça fait davantage « ancien », proche des contes originaux, malgré des changements effectués pour convenir à la revisite subtile de l’autrice. D’ailleurs, j’ai découvert les contes de Peau d’Âne et Ric par le biais de ce roman, ce qui est vraiment intéressant. Après avoir fini Marraine, je suis donc allée me renseigner sur les contes originaux, afin de comparer les chemins pris, les fins… Vraiment, c’était enrichissant. L’autrice a modifié de petits détails qui ont changé totalement la donne ; le battement d’ailes d’un papillon qui provoque un ouragan plus tard. Pour le coup, j’ai trouvé les embranchements bien ficelés, que cela soit entre le présent et la réalité, mais aussi entre les différents personnages. Tout a un sens, tout a une explication. Et, bien entendu, tout se dénoue à la fin, sinon ce n’est pas drôle. Aussi, j’ai été subjuguée par les émotions que transmet l’autrice. Elle parvient, sans difficulté, à nous placer dans cette histoire où tout le monde a sa place, où chaque pièce complète un puzzle de prime abord complexe mais, au final, assez logique. Je salue la maîtrise d’Emilie Chevallier Moreux d’avoir pu jouer ainsi à sa guise avec trois contes variés, l’élément qui les attachait les uns aux autres et de changer de moindres détails, provoquant ainsi une escalade de conséquences cohérentes. Le seul point qui m’a légèrement déplu est l’ajout de romance dans l’histoire. Je ne verrais plus l’intrigue sans ça, maintenant, c’est clair. Mais n’étant pas fort fan de ce type d’histoire, de base, c’est le seul point qui me dérange, et c’est complètement subjectif. Par contre, le roman traite de sujets durs comme l’alcoolisme, l’inceste, la mauvaise estime de soi, et j’en passe. De manière élaborée, l’autrice parle de ces thèmes avec maturité, assombrissant ainsi davantage son intrigue. Cela m’a surprise, car comme je vous le disais, je m’attendais à quelque chose de plus drôle. Néanmoins, j’ai adoré cette teinte dramatique. Cela apporte un charme à l’histoire, au goût de sucre et de sel. En revanche, quelque chose de dingue, je vous le dis : c’est la plume de l’autrice. Une vraie bombe ! C’est fluide, c’est prenant, bien écrit. On entre dans le texte très facilement, on ne s’y perd pas, c’est toujours clair, sans prendre le lecteur pour un idiot. Les pages ne se lisent même pas, elles se survolent tant c’est léger et doux. On ressent une nette différence entre le passé et le présent, ces deux époques toutes deux narrées différemment. J’ai trouvé ça incroyable. C’est tellement bien manié ! Un peu comme si deux auteurs racontaient le même récit, mais avec une certaine homogénéité. Emilie Chevallier Moreux a la fibre d’une conteuse. Alors, les personnages… Globalement, ils sont tous très bien exploités. Quand je vois le conte d’origine de Peau d’Âne, je comprends ce que l’autrice a fait dans son récit. Elle s’est servie du pire trait chez chacun(e) des filleul(e)s de Marraine et elle les a accentués à l’extrême. C’est tellement ridicule, que ça en devient triste, au final. On comprend pourquoi tout le monde a viré ainsi sur le mauvais chemin. Ainsi, Emilie Chevallier Moreux explore avec Lilas le questionnement de vie que n’importe quel adulte responsable de plus jeunes pourrait avoir : qu’est-ce que j’aurais pu faire pour éviter cela ? On suit une Marraine torturée par son passé, ses choix, ses actes (ou ses non actes). Elle regrette, culpabilise, se sent en colère. Tout ce qu’elle a voulu construire a viré au cauchemar et elle ne sait pas comment arrêter la machine. Dans les pages, on sent sa détresse, son angoisse, son ras-le-bol. Elle veut vivre pour elle, comme jamais elle n’a pu le faire auparavant. On observe une chute douloureuse chez ce personnage. Une chute qui, dans tous les sens du terme, lui ouvre les yeux sur ce qu’elle veut vraiment pour son propre bien. Je trouve cette femme très authentique, bien ancrée dans ses époques. Je ne sais pas si je m’y suis identifiée, si je l’ai appréciée. Je parlerais plutôt d’attachement en mentionnant Ric, personnage très vivant et touchant à sa façon. Évidemment, j’ai détesté Peau d’Âne du début à la fin (alors que dans son conte, elle est moins tarée que ça, elle se retrouve juste dans une drôle de situation). Aurore et Cindy m’ont juste fait un peu « rire », parce que leurs situations sont ridicules, mais conformes au chemin de vie qu’elles ont pris en évoluant. Une chose est sûre, je ne verrai plus jamais la belle aux bois dormants et Cendrillon de la même façon, maintenant ! Sans spoiler, je dirais que la fin du roman convient bien à ce type d’histoire. La boucle est bouclée, de façon douce-amère, et c’est justement ce que j’ai le plus apprécié. D’ailleurs, la seconde partie du roman, je l’ai dévorée en une soirée, tant j’étais prise dedans. Une fois la moitié passée, il m’a été impossible de me stopper, alors que j’avais trouvé le début un tantinet long. Comme quoi… ! Grosso modo, Marraine est une revisite de conte 100% réussie, avec une parfaite maîtrise de l’effet papillon. Chaque personnage change de visage, nous offrant ainsi leur face la plus laide, la plus sombre, la plus… folle. Parce que de la folie, dans ce livre, il y en a (et pas qu’un peu !). Je m’attendais à une histoire humoristique et mignonne, alors qu’en réalité, elle est bien loin de tout cela. L’autrice touche, avec maturité, à des sujets durs qui enfoncent le récit dans les pires tréfonds de l’humanité. Bien que l’aspect romance m’ait un peu gênée, je dois avouer que j’ai adoré le reste. Notamment la plume de l’autrice, douce et légère, en totale adéquation avec la dualité de son univers, situé entre deux époques. Ce roman plaira aux amateurs de revisites, mais également de contes originaux. Parce qu’Emilie Chevallier Moreux ne se contente pas de chambouler les vraies histoires, tel un bourrin, sans but derrière. Non, non. De tout son cœur, elle nous plonge dans l’esprit d’un personnage souvent laissé en arrière et rend un véritable hommage aux textes dont elle s’inspire. Ce roman frôle le coup de cœur, alors il est certain que je le recommande à tous ! ♥ LIRE LA CHRONIQUE DE MA BINÔME ♥
ÉDITION : ASTUSF (NAOS). 261 PAGES. Dans le cadre de mon cours de Littérature Contemporaine, j’ai découvert la plume de Katia Lanero Zamora et je ne le regrette pas du tout. Au-delà du fait que ce roman a été un véritable coup de cœur, il m’a été possible de rencontrer l’autrice avec ma classe. Un article sur cette rencontre sera bientôt disponible sur le blog ! En attendant, je vais tenter de vous expliquer pourquoi ce livre est une pépite. Résumé : Amaryllis, 16 ans, n'a jamais connu que la maison où elle est née, le domaine d'Esver, reculé, magnifique, mystérieux. Dans ce manoir où elle vit seule avec sa mère, elle étudie la botanique avec l'espoir d'en faire son métier, malgré des nuits hantées par de drôles de rêves... Le jour où elles reçoivent une lettre du père annonçant la vente du domaine et le mariage de force d'Amaryllis à un de ses associés, tout bascule. Derrière les portes fermées d'Esver, la jeune fille trouvera-t-elle de quoi échapper à son destin ? Mon avis : Au début de ma lecture, j’avais la sensation que l’histoire tournait en rond, les jours d’Amaryllis étaient répétitifs, teintés de monotonie ; c’était parfois lourd à lire, même si l’autrice dose ses descriptions avec beaucoup de maîtrise. Plusieurs fois, je me demandais où elle comptait nous emmener, vers quoi on se dirigeait. À ce moment-là, je trouvais le roman sympathique, mais sans plus. Il manquait quelque chose, sans que je ne puisse mettre les mots dessus. Vers la moitié de l’ouvrage, un élément perturbe l’histoire, mais également le lecteur. C’est là que le roman s’accélère, qu’il prend une toute autre dimension, tout en continuant à nous napper de son mystère omniprésent. Dès lors, je ne pouvais plus m’arrêter de lire, je comprenais la longueur du début, les raisons de sa lenteur, toute la mise en place de Katia Lanero Zamora. Tout avait un sens. Absolument tout. Lorsque l’on comprend toute la finesse qui en découle, on dévore les pages, les mots, on se retrouve sous tension, on s’inquiète pour les personnages, parce que nous les comprenons enfin. Nous mesurons l’ampleur de la situation, l’intrigue s’est ficelée fort et à notre insu, jusqu’à devenir capable de nous étreindre à l’infini sans nous permettre de relâcher la pression. Le souffle coupé et le cœur battant, nous n’éprouvons plus qu’une envie : savoir comment finira cette descente aux Enfers. Ce roman a tout du genre Young Adult : la protagoniste adolescente, sa quête initiatique et personnelle, l’entremêlement de ses pensées, parfois contraires, parfois dénuées de sens, mais toujours crédibles et ancrées dans un contexte particulier. Il s’agit, pour les amateurs du genre, d’un ouvrage atypique qui joue divinement bien avec la frontière du genre fantastique et de la psychologie. Il n’est pas question de rêve ou de réalité, mais d’influences oniriques nées d’un trouble psychique puissant, le tout enrobé d’une dimension gothique très appréciable.
Côté scénario, le début m’avait semblé long, mais s’il y a une chose dont j’ai été amoureuse dès le début, c’est bien la plume de Katia Lanero Zamora. Lorsque j’ai commencé son ouvrage, lu les premières lignes de cette histoire profondes, j’ai senti un style maîtrisé par l’autrice, duquel découle une véritable fluidité qui rend le texte accessible à tous. Les phrases se lisent toutes seules, immersives au point de donner l’impression d’entrer dans le Manoir d’Esver, aux côtés d’Amaryllis et sa mère. Elle emploie tantôt des figures de style, tantôt une écriture directe et sans tact, toujours teintée d’un peu de poésie. Je ne saurais décrire parfaitement sa façon d’écrire, mais je sais que j’ai été marquée par la façon que l’autrice a de nous narrer une histoire. De plus, on sent une véritable recherche sur la botanique derrière cette histoire, mais jamais un terme ne nous perd ou ne nous sort du récit ; Katia Lanero Zamora l’explique ou fait en sorte que nous le comprenions sans effort. Un vrai texte naturel dans lequel on plonge avec une facilité déconcertante ! Dans cet ouvrage, il y a plusieurs personnages, ainsi qu’une certaine dualité instaurée parmi ces intervenants. Je n’en dirai pas plus, pour ne pas spoiler, mais je vais au moins vous parler de Amaryllis et de sa mère Gersande. Nous avons affaire à une véritable confrontation mère/fille, néanmoins bercée par un amour maternel très fort. Amaryllis est une jeune fille malade qui rêve de quitter son domaine, de voyager, elle rêve d’une vie en-dehors des murs de son Manoir, mais d’un autre côté, elle y trouve son confort et baigne dans une certaine sécurité dont elle n’espère pas se séparer au fond d’elle. J’ai bien aimé suivre ses pensées, son désir d’émancipation, l’évolution qu’elle subit, mais aussi sa façon de réagir aux révélations qui la frappent en plein visage. J’ai eu la sensation d’observer un oiseau éclore de son œuf : d’abord faible et incapable de voler, il combat des obstacles, fonce vers le vide… et prend son envol. Un personnage fort bien construit et réfléchi. De son côté, Gersande se montre austère, désagréable, froide. Au début, je me suis dit « mais c’est quoi cette mère ? ». Bien entendu, tout prend un sens, sa personnalité nous révèle des cicatrices bien plus profondes que ce qu’elle laisse paraître. Même si elle réagit étrangement avec sa fille (projection de ses envies sur Amaryllis, obsession pour la botanique et les études de sa fille, etc), on sent derrière qu’elle a envie de voir sa fille réussir où elle a échoué, qu’elle l’aime et qu’elle veut son bonheur (même si elle est aveuglée par les séquelles laissées par son passé). Au final, j’ai aimé et pas aimé Gersande, c’est une femme très complexe, il m’est difficile de me situer sur elle. Mais j’ai vraiment adoré sa construction, et son passé m’attriste énormément. Dans tous les cas, Amaryllis et Gersande présentent toutes les deux différentes facettes dans leur personnalité, dont une certaine dualité qui ressort très fort du texte lorsque l’on a fini le livre. Je vous laisse les découvrir. Je tire mon chapeau à cette autrice de talent qu’est Katia Lanero Zamora, parce que créer des personnages aussi attachants, comme s’ils étaient vivants et ressortaient du livre n’est pas aussi facile qu’on le croit. Difficile de vous parler du final de cette histoire sans en dévoiler trop. Je peux juste vous informer que c’est une fin douce-amère, absolument cohérente et logique avec ce que l’autrice a placé. Un peu avant la conclusion du roman, il est difficile d’essayer d’anticiper la façon dont la boucle est bouclée, mais lorsque nous y sommes, un sentiment de légèreté s’empare de nous, parce que peu importe que la fin soit triste ou heureuse (selon les interprétations), on y voit là une bonne conclusion ; une vraie fin. C’est là qu’on souffle, qu’on referme le roman, et qu’on se dit : « Pouah ! ». Grosso modo, Les Ombres d’Esver est un roman de fantastique young adult qui frôle la psychologie humaine, tout en se nappant d’une dimension gothique particulière. Une ambiance atypique plane au-dessus de ce récit, dans lequel on observe, impuissant, à une descente aux Enfers impitoyable. Des valeurs y sont véhiculées, et c’est en lisant ce roman que l’on découvre leurs subtilités. Malgré un début lent et parfois rébarbatif, le scénario s’intensifie vers la moitié de l’histoire, et ce commencement épineux prend tout son sens. On ne peut rester indifférent à la plume accessible de Katia Lanero Zamora, empreinte de fluidité et très descriptive, sans pour autant surcharger d’informations. En ce qui me concerne, ce livre est un énorme coup de cœur, alors si vous aviez un doute… oubliez-le et foncez ! On ne ressort pas indemne du Manoir d’Esver. ÉDITION : LYNKS. 239 PAGES. Récemment, j’ai eu l’occasion de découvrir un autre roman édité chez Lynks Éditions. Je trouvais la couverture et le titre fort attirants, mais c’est surtout le résumé qui m’a intriguée (ce n’était pas le même que celui de la chronique, il me semble qu’il s’agissait d’un extrait, mais celui-ci est tout aussi bien). J’ai passé un chouette moment en compagnie de Chora et de Théo, je peux déjà vous dire qu’il s’agit d’une agréable lecture ! Merci à Lynks Éditions pour leur confiance et cette histoire qui sort de l’ordinaire. Résumé : Chora se réveille dans un lit d’hôpital. Orpheline. Ce n’est pas normal. C’est elle, qui aurait dû mourir en premier. Mais ses parents, scientifiques reconnus, sont morts dans l’explosion d’un accélérateur de particules capable de renverser le cours du temps. Sabotage ? Attentat ? C’est ce que pensent l’inquiétante Epone, responsable de la sécurité et Théo, jeune gendarme aux traits curieusement familiers. Dévastée, Chora décide de découvrir la vérité. Sauf que… Les heures lui sont comptées. Car si le drame l’a dotée du pouvoir de se déplacer dans le fil de sa propre histoire, chaque voyage détraque un peu plus le rythme fragile de son cœur en sursis. Mon avis : Lorsque j’ai débuté Asynchrone, j’attendais mon train à la gare. J’avais une heure devant moi (à cause de soucis de transport), donc j’en ai profité pour me plonger tête la première dans cette intrigue. Et quelle intrigue ! Je dois avouer qu’a priori, le scénario n’était pas clair à mes yeux, j’étais aussi perdue que l’héroïne du roman. Cependant, petit à petit, tout se délie, nous comprenons où l’auteur veut en venir, et c’est vraiment génial. Bien que triste – beaucoup même –, ce roman commence avec force et émotion. Même sans connaître Chora et ses parents, on rentre sans mal dans le fil de l’histoire. Mon cœur se serrait quand je lisais la détresse dans les mots que nous servait Fabien Clavel suite au terrible accident du début. Saupoudrée de rythme et de rebondissements, l’intrigue de ce livre accroche le regard, happe l’attention. Quand je devais l’arrêter, c’était très souvent par obligation, non par envie. C’est une histoire qui se dévore d’une traite. L’héroïne se retrouve lancée dans une incroyable quête, touchée mystérieusement par la science, et en apprend sur elle-même tout au long du récit. J’ai adoré cette façon d’aborder le voyage dans le temps, différente de ce que l’on voit habituellement. Qui plus est, elle se montre fort maîtrisée. L’auteur y exploite notamment les thématiques de l’introspection, de la découverte de soi et des autres, mais aussi de la puissance des non-dits et des sentiments que l’on peut éprouver pour nos proches. Tout est question d’interactions sociales, le tout nappé d’une crédibilité dans l’univers qui renforce la cohérence du récit. Un somptueux cocktail de genres et de thèmes où ressortent, entre autres, les dérives de l’humanité.
Ce roman se lit tout seul. Mais quand je dis tout seul, je ne plaisante pas. Les mots sont employés avec justesse, dans une narration en « je » très appréciable. Cet auteur me rappelle ce que j’aime le plus dans cette façon de narrer ! De plus, son style s’avère incroyablement addictif. Chaque mot suivait l’autre, et je finissais par dévorer 50 pages sans rien voir venir. Je comprenais que j’abusais de la lecture lorsque mes paupières s’alourdissaient et que je remarquais l’heure. Aussi, Chora fait souvent des allusions à des philosophes, et j’ai trouvé ça très bien amené. On sent qu’elle est intelligente, mais au niveau de la forme, ça apporte une touche en plus qui rend le texte symbolique. Fluide et léger, il se montre toutefois poignant lors de certaines scènes dures (comme lorsque Chora apprend la mort de ses parents, cf. le résumé). Je ne connaissais pas du tout Fabien Clavel, mais sa plume m’a vraiment conquise et m’a plongée dans la nostalgie des romans young adult que je lisais durant mon adolescence. D’ailleurs, au cas où vous vous poseriez la question : je considère ce roman comme un récit de science-fiction young adult. YA pour les intimes. C’est vraiment un genre dont je ne me lasse pas, malgré les années qui filent à la vitesse de la lumière (ou comment se sentir vieille en une phrase). Enfin… tout ça pour dire que la plume de Fabien Clavel m’a littéralement immergée dans son univers singulier. Dans ce récit, il existe deux personnages importants, selon moi. Chora, la narratrice, et Théo. Je dois avouer que, si j’ai été absorbée par cette histoire originale et bien écrite, je n’ai pas ressenti d’attachement envers eux. Non pas qu’ils étaient mal construits, au contraire ! Mais ils ne m’ont pas plus touché que cela. J’ai apprécié les suivre, les retrouver, mais je referme le roman sans ressentir de manque spécifique à leur égard. Ceci dit, leurs interactions m’ont toujours paru spontanées, naturelles, et ça c’est un gros point fort ! Cependant, si vous voulez vous faire une idée d’eux malgré tout, au cas où vous ressentiriez l’envie de le lire, je peux vous en dire quelques mots. Chora est une jeune fille brillante, comme je le disais plus haut, mais pas que. Il s’agit d’un personnage extrêmement humain, préparé à sa mort précoce depuis son enfance (au vu de ses problèmes de cœur). Cela la rend très sensible à l’instant présent, aux autres, et elle attache beaucoup d’importance aux détails et à ses émotions. Théo, de son côté, est un homme très énigmatique, intrigant, et plus on en apprend sur lui, plus on souhaite en savoir plus. Généreux et serviable, il ne finit pas sur la route de Chora par hasard… Un duo assez mignon, l’air de rien, autour duquel tourne une partie du scénario. Et puis arrive la fin. Une fin qui, selon moi, se situe entre le prévisible et l’inattendu. En même temps, avec un tel sujet, des thématiques aussi précises, l’auteur n’avait pas beaucoup de possibilités pour se sortir de la ligne conductrice qu’il avait construite et qui paraissait dessinée depuis le début. Néanmoins, il parvient sans mal à se décaler de ce que l’on attend de lui. Pour ma part, c’est une bonne fin. Elle boucle ce qui a été lancé, sans forcément tout résoudre par la facilité, le tout avec pertinence. Ceci dit, c’est le genre de final qui en frustrera plus d’un, surtout les amateurs de conclusions définitives ne laissant aucune porte entrouverte. Un récit atypique, une écriture captivante, une fin bouclée à la perfection. Grosso modo, Asynchrone se veut accessible à tout public, notamment les jeunes adultes, mais m’a touché quand même du haut de mes vingt-et-un ans. Il s’agit d’un roman de science-fiction abordant plusieurs thématiques fortes, sur fond de voyages dans le temps. Le genre, exploité avec une originalité déconcertante, m’a plongé tout du long dans le récit, sans que je ne puisse en ressortir. Fabien Clavel, de sa plume fluide, nous happe dans son récit singulier. Malgré mon léger détachement (subjectif) envers les personnages, ceux-ci s’avéraient intéressants et développés. Une découverte sympathique que je ne peux que vous recommander… Et vous ? Que feriez-vous si vous pouviez remonter le fil de votre propre vie ? ÉDITION : ATELIERS HENRY DOUGIER. 221 PAGES. Avec un peu de retard, voici mon avis sur Olya, un roman écrit par Michel Louyot, auteur que je ne connaissais absolument pas. D’après ce que j’ai appris, il a remporté deux fois le Prix Goncourt ! Personnellement, j’ai demandé ce roman sur la Masse Critique Babelio parce que je voulais sortir de ma zone de confort et, en plus d’avoir une couverture attrayante, le livre m’a conquis par son résumé intéressant. Je ressors de cette lecture agréablement surprise, je ne m’attendais pas à apprécier autant. Ce n’est pas un coup de cœur, mais ce n’est pas non plus une mauvaise lecture. Ça m’a fait très plaisir de découvrir la patte de cet auteur ! Je remercie Babelio et les Editions Ateliers Henry Dougier pour l’envoi de ce roman. Résumé : « À elle seule, elle est la revenante, l'initiatrice, le rêve, le cauchemar, la trame de l'histoire, l'Eurasie, Éros et Agapé réconciliés. » Yoshi san est en révolte contre son père, un haut dignitaire japonais. Alors qu'il sombre dans la marginalité, il se perd dans les quartiers de plaisir d'une grande ville du sud-ouest du Japon où il rencontre une hôtesse de bar, Olya. D'origine russe, cette jeune femme à la fois sensuelle et énigmatique va bouleverser sa vie et l'entraîner dans une quête haletante des origines entre la Corée, la Chine, la Russie et la France. Un roman initiatique, une méditation politique sur les rapports passionnels entre l'Orient et l'Occident. Mon avis : On entre dans un scénario très centré sur la réflexion, la quête initiatique de Yoshi san, le personnage principal. Du coup, c’est une intrigue lente, où l’on se perd dans les pensées du protagoniste, qui réfléchit sur la vie, ses valeurs, en perpétuelle recherche avec ses origines. Pour ma part, je ne suis pas habituée à lire ce genre de roman. De plus, avec moi, ça passe ou ça casse. Cette fois-ci, il semblerait que cela soit passé comme une lettre à la poste. J’ai été surprise d’apprécier tourner les pages de ce livre enrichissant et bourré de politique. D’habitude, ce n’est clairement pas un sujet que j’aime lire, de par sa complexité, mais ici, l’auteur a su rendre son ouvrage accessible à tout public. On y apprend des choses sur la Corée, la Chine, la Russie, la France… et bien entendu sur le Japon ! Le livre contient d’ailleurs bon nombre de termes en plusieurs langues. Pour faciliter la compréhension, un glossaire figure à la fin du livre, avec la définition de chaque mot étranger. Je vous avoue que sur le scénario, je ne sais pas quoi dire de plus. C’était intéressant, très poussé, avec beaucoup de remise en question de la part du personnage. Son raisonnement fait sens, même si nous ne sommes pas forcément d’accord avec lui sur tout ce qu’il nous raconte. On sent le chamboulement dans son quotidien, les changements dans sa façon de penser… Ce livre a tout d’un roman initiatique, il faut savoir que l’on lit ce genre d’ouvrage pour apprécier véritablement sa lecture.
Franchement, la plume de l’auteur est incroyable. Des fois, il m’a un peu essoufflée, à ne pas mettre de ponctuations à certains endroits (notamment des points, parce qu’il mettait quand même des virgules), mais en-dehors de cela, c’est un livre très bien écrit. Les mots de Michel Louyot m’ont touché en plein cœur, alors même que je n’ai rien à voir avec tous ces pays, puisque je vis en Belgique. Malgré tout, ses mots sont choisis avec soin, ses phrases construites avec beaucoup de maîtrise et de poésie. Il utilise énormément de figures de style et puise dans la richesse de la langue française pour nous faire voyager au gré des pensées de Yoshi san sans jamais nous ennuyer. Sans spoiler, je fais référence à la répétition de l’idée du papillon, puisque l’écrivain insère souvent une scène où il évoque les mêmes concepts : les ailes, les chevilles… Tout respire la délicatesse et la douceur. J’ai appris que l’auteur avait beaucoup voyagé, que ce soit à Moscou, au Japon, etc… Du coup, ce qu’il nous raconte nous touche un peu plus à mesure que les pages se tournent. Michel Louyot est un très bon conteur, même si ses histoires n’ont rien de magique ; elles dépeignent une certaine fantaisie contemporaine que les amateurs du genre auront du mal à déprécier. Concernant le protagoniste, Yoshi san, on a affaire ici à un homme en guerre avec son père, en marge de la société dans laquelle il vit, parce qu’il vit au Japon et qu’il aime le communisme et l’ultranationalisme. Il admire la Russie, très anarchiste sur les bords, et il fait tout pour ennuyer son paternel qui ne s’est jamais occupé de lui. Sa mère est morte en couche. Je trouve ça bien expliqué, c’est présenté d’emblée dès le début du roman avec fluidité et netteté. On ne se perd pas dans ses explications. Avec ces infos, on comprend pourquoi ce personnage cherche à tout prix à connaître davantage ses origines, c’est un homme tiraillé, lequel passe son temps à se questionner et à remettre tout en question. Je vous avoue que je ne me suis pas spécialement attachée à lui, n’étant pas plus d’accord que cela avec ses idées, mais une certaine empathie naît. J’ai tenté de le comprendre du mieux que je le pouvais, même si j’étais surtout ébahie par la qualité de la plume de l’auteur, que par la construction de son personnage principal. Dans ce genre de livre, les intervenants secondaires sont extrêmement mis de côté, mais ont une certaine importance dans les réflexions de Yoshi san qui forgent le récit. Je pense à Sasha mais aussi – surtout ! – à Olya, la mystérieuse Olya. Le roman porte son nom, et ce n’est pas pour rien. À vous de découvrir pourquoi… La fin du livre clôture bien ce récit. Pour être franche, j’étais contente que cela se termine, parce que j’ai vraiment eu du mal à rester accrochée durant les cinquante dernières pages. C’est une lecture très informative, de laquelle découlent beaucoup d’éléments, de pensées, de concepts… Garder son attention jusqu’au bout peut s’avérer compliqué, donc ! Ceci dit, cela n’enlève rien au charme du roman, et on apprend pas mal de choses durant ce final. Une belle conclusion, propre à ce cher Yoshi san. Grosso modo, ce roman n’a rien de magique, mais dépeint une certaine fantaisie contemporaine – voire carrément historique – selon moi. Olya est une histoire sur fond de quête initiatique, avec une atmosphère politique, et un personnage tiraillé entre son père qu’il méprise et la société dans laquelle il ne se sent pas à l’aise. Tout du long, nous suivons Yoshi san dans la recherche de ses origines, le tout narré par une plume extraordinaire, riche en vocabulaire et en figures de style. Une très belle découverte qui ravira les fans de ce genre. Et, si l’envie vous prend de sortir de votre zone de confort comme je l’ai fait, je ne peux que vous conseiller de foncer ! Pour ma part, c'est une très bonne surprise. ÉDITION : ONYX. 166 PAGES. Aujourd’hui, je vous parle d’un récit cyberpunk, genre que je connaissais de loin. Il est probable que j’ai déjà lu des ouvrages de ce style sans le savoir, puisque j’adore la science-fiction, et qu’il s’agit de l’un de ses sous-genres. Dans tous les cas, Ein Blusten : Kevra en mission est un ouvrage qui m’a fait de l’œil depuis le teasing sur sa sortie. Lorsque la couverture a été dévoilée, il m’a paru évident que ce livre était fait pour moi. Et de fait : ce fut un coup de cœur ! Je remercie sincèrement les éditrices d’Onyx Éditions pour leur confiance et leur gentillesse. Si vous ne les connaissez pas encore, je vous invite à les découvrir ! En plus de détenir un fort potentiel, elles publient là un premier texte vraiment excellent. Résumé : Ein Blusten fait partie des Kevras, un corps d’élite rompu aux enquêtes difficiles et jouissant de passe-droits sans limites. Aussi, lorsqu’Oami, la fille du grand patron de la S.A.H.A disparaît, c’est à l’agent Blusten que l’on confie l’affaire. Dotée d’un sens du devoir à la limite de la névrose, Ein se lance dans un contre la montre effréné au cœur de la mégapole en compagnie d’Ejoa, une IA envahissante adepte du placement de produit. Entre interrogatoires musclés, explosions plasmiques et joutes verbales décalées, Ein ne ménage ni ses efforts ni ses victimes pour retrouver la jeune fille aux motivations méconnues. Rythmé et nerveux, Ein Blusten : Kevra en mission est un condensé d’action saupoudré d’humour corrosif. Le tout servi par une héroïne que vous allez adorer détester. Mon avis : Ein Blusten : Kevra en mission est un court roman, bref, rapide, efficace. Il se compose d’une ligne conductrice bien claire, et tout du long, nous suivons cette direction sans trop en sortir. Mais en quoi cela est incroyable, me demanderez-vous ? Il s’agit peut-être d’une intrigue fort schématisée, voire caricaturale, mais celle-ci se retrouve chargée d’action, d’humour et de piques virulentes. Cette lecture ne m’a laissé aucun répit. Nous bougeons autant qu’Ein Blusten, nous la suivons dans la mission qui lui est attribuée et qu’elle tente de mener à bien, tout en gérant une I.A. intrusive et en gardant son sale caractère qui fait d’elle ce qu’elle est. Tout semble exagéré, la mort est devenue banale, les Kevras ont la gâchette facile et n’hésite pas à se servir de leurs armes, à tuer des « innocents » et à faire des dommages collatéraux. Personnellement, je me suis senti mal à l’aise en lisant l’ouvrage. Non pas parce qu’il était mauvais, au contraire, mais il développait une nouvelle société dans laquelle je détesterais vivre. J’ai éprouvé beaucoup de malaise, car pendant un instant, je me suis fait la réflexion suivant : « Ne sommes-nous pas en train de tomber dans ce genre d’avenir ? ». Et ça, c’est effrayant. Les Kevras font fonctionner la loi, ils sont la loi. S’ils veulent tuer, et que la personne en face d’eux a un quelconque souci avec la justice, ils ont le droit de lui ôter la vie. Et cette sensation légère, un peu « je-m’en-fous-des-autres » mènent ces corps d’élite à se battre violemment n’importe où, n’importe quand. Voilà ce que j’ai ressenti, tout au long de ma lecture : de la peur, de l’angoisse, de la tension. En suivant un schéma simple, voire basique, J.M. Lykkès se montre très imprévisible. Certaines de ses phrases nous éclatent en plein visage de manière inattendue, sans nous laisser une seule seconde de répit pour nous remettre de nos émotions, reprendre le cours de l’histoire. Nous continuons, et c’est tout. Vraiment, c’est une sensation étrange. Elle intrigue, fait appréhender, mais surtout, elle capte l’attention et devient addictive. On veut connaître la suite, savoir comment tout cela va se goupiller. Qui gagne, qui perd, de quelle façon le gros bazar est remis en ordre, et aussi… sur quel placement de produit de la part d’Ejoa allons-nous tomber à la prochaine page ? Cette petite aventure, à la base si banale, s’avère intense, prenante, stressante et aussi profonde que légère. Pour couronner le tout, je tiens à souligner la maîtrise de J.M. Lykkès en ce qui concerne l’atmosphère humoristique qui plane sur son histoire. Je ne me suis pas lassée une seule fois des interventions d’Ejoa – que j’adore énormément –, des remarques grotesques de l’octopode mécanicien, ou encore du franc-parler abominable de la narratrice. Ein Blusten : Kevra en mission, c’est comme une gifle : c’est un geste simple, efficace, mais qu’on ne voit souvent pas arriver… et qui claque !
Pour en venir à la plume de J.M. Lykkès, je n’ai pas d’avis particulier. Je n’y ai pas décelé des figures de style particulières ou de métaphore quelconque. L’écriture reste simple, directe, franche, totalement raccord à la personnalité de l’héroïne. C’est une narration qui nous fait suivre Ein, et personne d’autre, donc nous prenons un malin plaisir à suivre son avancée dans la nouvelle mission qui lui est octroyée. L’auteur habille ses mots sans fioritures, mais il ne les dépose pas, comme ça. Il soigne ses phrases, son rythme, sa façon de conter son histoire. Cet aspect soigné se ressent à la lecture et nous plonge entièrement dans son récit. En ce qui concerne les personnages, je ne vous parlerais que d’Ein et Oami. D’abord, Ein, l’héroïne. Il s’agit d’une femme « forte ». Pourquoi ces guillemets ? Parce qu’une femme forte, dans les livres, ne l’est jamais à 100%. La plupart du temps, cela cache des angoisses refoulées, des peurs handicapantes qui forcent le personnage à ériger une carapace autour de ses émotions, de ses sentiments. Dans ce cas-ci, le roman n’a pas été aussi loin que pour en parler avec certitude, mais J.M. Lykkès laisse quelques indices sur Ein. Ce n’est pas simplement une Kevra sans cœur, même si elle s’acharne à le faire croire aux différents intervenants de l’histoire, à Oami, aux lecteurs même ! Durant tout le roman, elle tente de nous faire croire qu’elle est une connasse, un point c’est tout. Et Dieu sait qu’il y a des moments où j’aurais voulu lui en coller une (si je ne risquais pas de représailles, bien entendu !). Mais, au fond, il m’arrivait d’entrapercevoir une brèche, une infime faiblesse chez elle, la rendant plus humaine que Kevra, plus authentique que papier. Ein Blusten m’a touchée à sa façon et m’a fait passer par plein d’états différents, de l’empathie à la colère, du rire aux soupirs. De son côté, Oami est une jeune femme a priori normale. Elle a des réactions logiques au vu des situations dans lesquelles elle se trouve, même s’il y a eu des passages où elle m’a sincèrement cassé les pieds. Mais c’était le but, ça se perçoit durant la lecture. J’ai remarqué une dualité entre ces deux femmes, toutes deux différentes, tantôt emmerdantes, tantôt attachantes. Et cette dualité m’a vraiment plu, elle n’a cessé d’agrémenter le rythme de l’histoire et d’apporter un certain approfondissement aux protagonistes de cette histoire. Bien que caricaturés, à l’instar des rivaux auxquels les personnages principaux se confrontent des fois, les personnages de ce roman s’avèrent bien construits. L’auteur parvient à les approfondir, tout en les cantonnant à leur trait de personnalité dominant, sans pour autant tomber dans un ramassis de clichés. Vous avez compris l’idée. Personnellement, j’ai trouvé ça divinement bon ! Et puis arrive la fin du roman… Je ne vais pas vous spoiler, rassurez-vous, je déteste gâcher la surprise. Concernant ce final, je dirais juste que je l’ai trouvé très bien maîtrisé. Félicitations à l’auteur ! Il n’en a pas fait des caisses, tout en restant cohérent avec sa ligne conductrice. Et puis, l’histoire se clôture de la même façon que s’est déroulées l’intrigue : avec humour et panache, le tout nappé d’une petite note positive. Un au revoir à la fois facile et difficile, puisque la grande fan de l’univers en moi désire trop une suite, tout en ayant peur que cela fasse disparaître la magie. Grosso modo, Ein Blusten : Kevra en mission est un one-shot de genre cyberpunk dans lequel on entre sans aucun souci, mais duquel sortir nous déchire littéralement le cœur. L’univers créé par J.M. Lykkès mélange des codes que l’on connaît bien, sans citer le mot « clichés » (à mon sens un peu trop péjoratif pour ce récit incroyable !) tout en nous dirigeant dans une intrigue originale, bourrée d’humour et d’action. Si j’ai détesté Ein Blusten, je l’ai aussi vraiment adorée, une bonne femme forte comme on les aime avec le caractère piquant qui va avec. Sans oublier les personnages secondaires également attachants à leur manière… Si vous recherchez une histoire bien écrite, facile (et rapide !) à lire, sans prise de tête, et que vous aimez la science-fiction, je vous recommande chaudement ce premier roman des Éditions Onyx. Il s’agit d’un coup de cœur en ce qui me concerne ! Promis juré, cette chronique n’est pas sponsorisée par Ejoa, l’I.A. professionnelle dans les placements de produits, mais d’un ressenti plus que sincère. Foncez sur ce livre et découvrez l’exécrable Ein Blusten ! ÉDITION : LYNKS. 308 PAGES. Et voilà, j’ai pris mon temps, mais j’ai enfin terminé la lecture du deuxième tome de Le Passageur, nommé Le journal et le serpent, la suite de Le coq et l’enfant. À ma grande surprise, j’ai beaucoup plus apprécié cette lecture que la précédente (même si j’avais globalement aimé). Je ne l’ai pas lu lentement parce que je n’aimais pas, mais plutôt car mes soucis de vue ralentissent ma vitesse de lecture. Je remercie sincèrement Lynks Éditions pour cette découverte littéraire très atypique, et particulièrement Bleuenn pour sa confiance. Résumé : C'est bientôt Noël. Les enfants Soler ont emménagé à Paris. Matéo panse ses plaies. Luisa s'efforce de s'adapter à son collège pour surdoués. Et Diego protège les siens. C'est bientôt Noël. Le jour où Matéo s'inscrit dans son nouveau lycée, il croise une étrange fille rousse. Une fille qui menace son âme de Passageur. Une fille qui lui ressemble. C'est bientôt Noël. Mais dans le passé, où l'attire l'âme affamée, c'est l'été. C'est l'été dans Paris, occupé par les Allemands. C'est l'été, au sein de l'hôpital Sainte-Anne, où patiente, celle qui l'a convoqué. Une prophétesse aux pouvoirs terrifiants qui le veut pour messager. Pour Matéo, le temps est compté. Car il est le Passageur, et s'il n'accomplit pas sa mission, ce n'est pas seulement sa vie qu'il risque, mais celle d'une fille rousse de l'autre côté du voile, mais celles des milliers de personnes qui se battent au nom de l'humanité... Mon avis : Dans ce deuxième tome, je me suis sentie plus proche du thème abordé, puisque la seconde guerre mondiale est une période qui m’émeut beaucoup et que j’aime retrouver dans des textes. De plus, la trame du récit s’est très bien détaché de celle du premier tome. J’avais peur de retrouver encore le même schéma, mais de nombreux changements chamboulent l’histoire de Matéo, et nous tombons sur des révélations étonnantes autant pour lui que pour nous. Un déménagement, un nouveau personnage intéressant, un scénario différent et empli de nouveautés… Aucun doute, cette suite détrône le premier opus ! L’univers de l’autrice s’approfondit, des éléments particuliers s’imbriquent parfaitement à ce que l’on connaît déjà, mais surtout, il y a une évolution constante en ce qui concerne les personnages, l’intrigue et la corrélation entre ces deux concepts. De plus, encore une fois, l’alternance entre passé et présent nous immerge dans une histoire poignante, qui prend aux tripes, sans une minute de répit pour le protagoniste et les lecteurs. Nous avons affaire ici à de nouveaux rebondissements, lesquels s’assurent un rythme dynamique.
La plume d’Andoryss n’a pas changé depuis le précédent tome. Elle est toujours aussi fraîche, poétique et immersive. Nous suivons toujours les pensées de Matéo, un jeune garçon très sensible et empathique. Au fil de l’histoire, nous ressentons ses peines, ses rares joies et sa rancœur. Les mots de l’autrice sont puissants. Ils parviennent à nous noyer sous les émotions de ce jeune Passageur, sous les péripéties folles qui lui arrivent pendant sa mission, sous les autres intrigues secondaires qui continuent à pimenter un petit peu le récit. Andoryss maîtrise avec dextérité le présent et la première personne du singulier. On ne s’embête pas une fois en la lisant, et surtout, certaines phrases nous giflent avec force. Maintenant, quand je pense à cette autrice, je me remémore la justesse de ses mots et la richesse incroyable de son vocabulaire. Pour autant, cela reste du youg-adult, donc n’ayez pas peur de tomber sur des formulations complexes ; chaque phrase se lit avec une aisance déconcertante, une fluidité sans nom, et les pages défilent presque toutes seules ! Je profite de cette chronique pour souligner un point que je trouve important : le visuel. Si ce deuxième opus – tout comme le premier – se compose d’un scénario original, on ne peut ignorer sa couverture attrayante. Une aura entre l’angoisse et le mystère émane de la charte graphique de cette série. Je vous avoue que c’est ce qui a attiré mon regard, à la base. Que dire sur les personnages ? Que dire, si ce n’est que je ne parviens toujours pas à cerner Matéo ? Enfin, non, je raconte des bêtises. Je le cerne un peu mieux que dans le premier opus, quand même. Je commence à me faire une idée plus nette de qui il est, de ce qu’il veut, de ce en quoi il croit. Avec cette suite, où un aparté scénaristique sur Kathy s’intègre à la trame principale, je trouve que l’on découvre un peu mieux ce garçon. Notre avis est moins faussé, si je peux le formuler comme cela. Mais bon, je ne vais rien dire de plus, de peur de vous spoiler. Je me contenterai juste de dire que j’ai fort apprécié « l’étrange fille rousse », comme mentionné dans le résumé. Ce nouveau personnage apporte une autre dimension à l’histoire, une dimension qui ne cessera de se modeler et remodeler au fil de votre lecture. Si Matéo échoue, il met en péril des milliers de personnes qui se battent au nom de l’humanité. Sans surprise, la fin m’a aussi plu. Je ne vous dirai pas ce qu’elle contient. Ça, vous le découvrirez par vous-même si vous lisez l’ouvrage. Mais c’est une sorte de final doux-amer, vraiment très cohérent avec le contexte, les personnages et l’intrigue. Et puis, la dernière scène m’a arraché un énorme sourire, alors que je voyageais en bus jusqu’à mon école pour la rentrée. Et ça, c’est bon signe ! Grosso modo, le deuxième tome de Le Passageur raconte la nouvelle mission de Matéo, une mission très différente de la première, bien qu’elle se base sur le même schéma. Un nouveau personnage mystérieux, une âme affamée puissante, des intrigues secondaires intéressantes, le tout narré par Andoryss, une conteuse de talent… Croyez-moi, vous n’allez pas vous embêter, si vous vous plongez dans ce livre – ou dans cette série tout court. Bien meilleur que le premier tome, selon moi, Le journal et le serpent évoque la Seconde Guerre Mondiale, avec une alternance maîtrisée du passé, du présent, de l’Histoire et de l’intrigue propre à cet univers original. Une histoire que je recommande à ceux qui ont bien aimé le premier tome, voire qui ne l’ont pas spécialement apprécié, mais aussi une saga que je conseille aux fans d’Histoire, de young-adult et de paranormal. ÉDITION : LYNKS. 283 PAGES. J’avais déjà entendu parler de la saga Le Passageur via les réseaux sociaux, mais je connaissais surtout la maison d’édition (notamment leur attachée de presse, qui est une personne adorable avec qui j’ai eu l’occasion de discuter plusieurs fois sur des salons littéraires !). Lorsque j’ai vu sur leur compte Instagram que les deux lives Le Passageur étaient proposés en service-presse, dans une box livresque, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Je souhaitais plus que tout découvrir un ouvrage de chez eux ! C’est chose faite. Et je compte bien me procurer Les Nocturnes, un autre roman de cette maison d’édition qui me tente vraiment… Ici, je vais donc vous parler du premier tome de Le Passageur, un premier opus que j’ai apprécié à sa juste valeur et qui m’a déstabilisée, puisque j’ai été éjectée de ma zone de confort. Il s’agit donc d’une bonne surprise ! Je remercie sincèrement Lynks Éditions, particulièrement Bleuenn, pour leur confiance ! Résumé : Matéo n'aurait jamais dû hériter du don de sa mère. Il n'aurait jamais dû entendre les pleurs des fantômes. Désormais, il n'a d'autre choix qu'accepter son héritage... ou sombrer dans la folie ! C'est au temps de la Commune, au milieu des horreurs de la semaine sanglante, qu'il débute son apprentissage... Matéo Soler sait que les fantômes existent. Il le sait parce que sa mère en a aidé des dizaines à trouver le repos, jusqu'à ce qu'elle-même meure, des années auparavant. Ce que le jeune garçon ne pouvait pas deviner, par contre, c'est qu'il hériterait de son pouvoir. Devenu Passageur à son tour, le voilà contraint de lutter contre un trushal odji, une âme affamée. Pour s'en libérer, Matéo n'a d'autre choix que de rejoindre l'âme dans son époque d'origine afin d'y apaiser sa mort. Mais alors qu'il est propulsé au temps de la Commune et au milieu des horreurs de la semaine sanglante, il comprend que sa tâche ne sera pas si facile... Mon avis : Comme à mon habitude, j’avais juste survolé le résumé, sans trop m’y attarder, pour tout découvrir sans a priori. Et cela m’a beaucoup surprise… Dès la première page, une drôle de sensation s’est installée dès que je lisais ce roman, je ne saurais l’expliquer. Cela me rappelait mon état lorsque je visionnais Ghost Whisperer durant mon enfance. Quand une histoire touche au paranormal, au surnaturel, et que l’on y aborde les esprits, les fantômes, les apparitions étranges, je me sens très bizarre. Sans doute parce que je crois en l’existence de certains phénomènes, mais cela ne tient qu’à moi. Dans tous les cas, cette sensation ressentie lors de ma lecture n’a pas du tout été mauvaise. Une aura particulière se dégage de ce livre, et elle ne laisse pas le lecteur indifférent. En tout cas, moi, elle m’a troublée. Et ça me donnait toujours envie d’en savoir plus, de tourner les pages, de découvrir la suite des aventures de Matéo, du trushal odji et d’autres personnages, encore, que l’on apprend à connaître à mesure que le récit avance. J’ai lu cette histoire très lentement. Non pas parce qu’elle m’ennuyait ou que je la trouvais dénuée d’intérêt. En plus de manquer cruellement de temps, comme je l’expliquais plus haut, c’est un roman atypique, qui sort des sentiers battus. Je suis habituée à la lecture de l’imaginaire, et pourtant ce premier opus m’a éjectée de ma zone de confort.
L’intrigue fantastique ficelée par Andoryss touche au domaine des esprits, du surnaturel, de la mort. Lorsque l’on comprend que le but d’un Passageur est d’aider les esprits à trouver la paix (pour son bien, mais surtout pour le bien du Passageur), on pense d’emblée à un scénario tout cuit, bourré de stéréotypes et d’idées préconçues. Pire, on se persuade d’être tombé sur un auteur qui s’exprime sur ce sujet sans s’y connaître. Or, dans Le coq et l’enfant, un véritable univers travaillé s’est ancré dans notre réalité. Un Passageur doit retracer la vie du trushal odji qu’il entend, afin de l’aider dans son vécu, juste avant sa mort. Pour que son âme affamée s’en aille, Matéo doit donc repartir dans le passé de cette dernière pour effectuer une certaine mission. Et c’est grâce à la réussite de cette mission que le trushal odji s’en ira. Dans ce roman, Matéo retourne donc à l’époque de la Commune de Paris et de la semaine sanglante, une période de l’Histoire que je ne connaissais pas en profondeur. À ce moment-là, j’ai compris que, non seulement ce premier opus alternait entre YA, drame et fantastique, mais qu’en plus il se recouvrait d’une grosse couche d’historique un peu plus tard. L’autrice mélange les genres avec habileté, le tout dans la finesse et la légèreté. Légèreté fortement appréciable, d’ailleurs, pour une lecture aussi dure émotionnellement. J’ai eu de la peine pour Matéo, sa situation est injuste, ce qui apporte son lot de tristesse dans une intrigue déjà sinistre. Bien qu’excellente, l’intrigue de ce premier opus s’avère rapidement éprouvante. À la fois perturbante et plaisante. Cependant, un point m’a dérangé : la lenteur. Jusqu’au premier tiers de l’histoire, j’ai eu du mal à accrocher, parce que tout avançait au ralenti. J’ai vraiment commencé à m’éclater lorsqu’il y a eu plusieurs allers-retours vers le passé, que l’on immergeait vraiment dans la Commune de Paris, au cimetière du Père Lachaise… J’ai adoré en apprendre un peu plus sur Paris ! On sent aussi que l’autrice s’est renseignée sur cette période, voire qu’elle s’y intéresse beaucoup, à travers ses lignes. Ce sont des passages que j’ai lus avec beaucoup d’avidité. Ce que j’ai vraiment préféré, en dehors de l’aspect historique bien maîtrisé, c’est la plume de Andoryss. Tout le roman est narré par Matéo, à la première personne du singulier, donc. Je n’ai aucune préférence de ce côté-là, mais il faut que ça reste bien écrit tout de même. Et c’était le cas dans ce premier opus ! Le vocabulaire de l’autrice est impressionnant, tout en restant accessible à Matéo, un adolescent de 15/16 ans. Elle a su montrer l’étendue de ses connaissances, de son talent en écriture et de son style incroyable, tout en nous rappelant, par le biais des mots et des expressions, que nous suivions les pensées d’un jeune garçon. Pas une seule fois, j’ai été expulsée de l’esprit de Matéo, en me disant « là, c’est Andoryss qui parle ». À force de continuellement ressentir les émotions du protagoniste, on finissait même par croire qu’il a lui-même écrit son histoire, alors qu’il s’agit d’un personnage fictif. C’est un livre dans lequel on plonge tête la première, et il nous noie dans ses eaux glacées. L’écriture est fluide, addictive, vraiment bien dosée dans les émotions, les actions et les descriptions. Mais surtout, elle est poignante, donnant ainsi envie de continuer à suivre les aventures de Matéo. C’est ce qui m’a vraiment accroché au récit, lorsque l’intrigue se montrait un peu lente, durant le premier tiers. Un grand bravo à Andoryss pour une telle maîtrise de narration, nous avons clairement affaire à une conteuse fantastique ! Parler des personnages, ça va être un chouïa compliqué sans spoiler (et tel n’est pas mon but). Mais je peux vous parler du protagoniste du récit, Matéo. Je n’ai pas très bien cerné Matéo, c’est un garçon particulier, avec une personnalité décousue, voire un peu floue. On passe notre temps dans sa tête, et au final, j’ai eu l’impression d’avoir rencontré un adolescent vaporeux. Sa vie est triste, donc ses pensées le sont. On ne sait pas trop ce qu’il aime, ce qui le rend heureux. Il a l’air de vivre très simplement, de ne pas avoir beaucoup de loisirs. Puis, le don de Passageur lui tombe dessus, on sent qu’il n’en a pas très envie, qu’il a du mal et qu’il se bloque, ce qui l’empêche d’avancer. C’est un personnage très complexe, difficile à connaître en un seul tome. De plus, certaines révélations sont données seulement à la fin du livre, ce qui remet en perspective tout ce que l’on a lu juste avant et tout ce que l’on connaissait de Matéo. Mais, ça nous permet d’un peu plus de le situer, de comprendre son fonctionnement. De mon côté, je me suis attachée à sa narration, mais pas forcément à lui. Je suis très touchée par ce qu’il vit avec sa famille, notamment son père, mais en dehors de ça, je ne me suis pas sentie très proche de lui durant ma lecture. J’ai surtout été très sensible à la justesse de ses mots, à sa façon de voir les choses. Je l’ai adoré comme narrateur, mais je n’ai pas encore pu le cerner comme il se doit en tant qu’acteur de l’histoire, que Passageur, frère et fils. J’ai encore du mal à savoir qui est réellement Matéo Soler. Alors, j’ai vraiment hâte d’en apprendre davantage sur lui et le mythe des Passageuses dans le deuxième tome ! Malgré son début lent, l’histoire s’est beaucoup rattrapée sur son final. Des réponses à certaines questions tombent, l’autrice nous donne des explications sur certains éléments, elle éclaire des zones d’ombre, tout en gardant un récit énigmatique. Même si l’on apprend des choses, que des révélations nous sont dévoilées, un mystère brumeux plane encore au-dessus de la famille Soler, mais surtout Matéo. Un mystère qui sera résolu à mesure que l’on avance dans la saga. C’est avec cette fin que je me suis rendu compte qu’Andoryss avait vraiment bien dosé son premier tome ! Néanmoins, pour être tout à fait honnête, j’ai quand même trouvé cette conclusion très bien. Je n’ai pas été impatiente de sauter sur la suite, je prends même mon temps avant de la lire. Contrairement aux fins frustrantes de certains livres, celle-ci est passée comme une lettre à la poste. Et je n’ai donc pas ressenti le besoin viscéral de lire le deuxième tome tout de suite ! Est-ce un défaut ou une qualité ? Je ne saurais dire… Mais ce n’est que mon ressenti, après tout ! Je suis quand même très curieuse de découvrir la suite des aventures de Matéo. Peut-être que ce nouvel opus me plaira davantage ? J’ai vu qu’il évoquait la Seconde Guerre mondiale dans son aspect historique… Une période que j’adore, alors il y a des chances. Vous le saurez dans la chronique dédiée à ce deuxième tome ! Grosso modo, le premier tome de Le Passageur se place quelque part entre le YA, le drame, le fantastique et l’historique. Un véritable cocktail de genres qui devrait plaire aux amateurs de surnaturel, notamment dans le domaine des esprits. Étant peu habituée à ce type de récit, cette lecture m’a surprise de beaucoup de façons, à commencer par l’originalité de son intrigue et la plume incroyable d’Andoryss. Elle reste fluide, tout en se composant d’un vocabulaire riche, bien trouvé, en adéquation totale avec le narrateur et l’autrice du livre. Une lecture rapide, légère, traitant cependant un thème difficile à exploiter sans tomber dans le tout cuit. En plus d’avoir créé un univers atypique dans un contexte réaliste, Andoryss a su apporter une atmosphère à son histoire. Je recommande chaudement Le Passageur aux fans de paranormal et d’Histoire, mais aussi aux lecteurs qui, comme moi, souhaitent sortir de leur zone de confort ! |
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