ÉDITION : LUCE WILQUIN. 224 PAGES. Et dans la jungle, Dieu dansait de Alain Lallemand était mon dernier livre à lire pour l'école. Pour être honnête, je ne trouve pas la couverture attrayante et le résumé m'a paru tout sauf alléchant. Je me suis dit « abats les préjugés, le contenu sera peut-être bien malgré les avis qui se contredisent dans la classe ». Mais même en étant restée ouverte jusqu'à la fin, ce fut une véritable souffrance de vivre cette lecture. C'est le roman que j'ai le moins aimé dans la sélection de cette année. Marre de la crise et des égoïsmes, assez de cette surconsommation, des délires sécuritaires et des bâtisseurs de prison. Théo et Angela n’ont qu’un demi-siècle à eux deux, mais pour changer la société, ils ont compris qu’il ne suffit pas de s’indigner. Il faut cogner. Fascinés par la dernière des guérillas, ils gagnent la forêt tropicale de Colombie. ¡Viva la Revolución ! Un homme, une femme, un jardin d’Éden. L’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Et l’amour. D'abord, j'ai trouvé le récit très redondant. L'histoire débute d'une façon tellement lente que je me suis endormie en pleine lecture. Certes, cela peut m'arriver quand je lis un livre que j'adore aussi, mais ici, c'était clairement par ennui. Théo et Angela sont en plein voyage dans la Colombie, Théo désirant plus que tout faire partir d'une guérilla, alors qu'il est occidental. Ses raisons ne sont pas beaucoup mises en avant, on dirait même qu'elles sont là pour justifier ce désir une fois sur tout le livre. Personnellement, je n'ai pas très bien compris ce qui poussait ce personnage à vouloir rejoindre une guérilla, si ce n'était pas pour prendre les armes, ni défendre ses propres valeurs. Les motivations ne sont pas assez développées, ce qui rend le scénario moyennement cohérent, pour ma part. Aussi, aucun rebondissement ne vient surprendre le lecteur durant sa lecture, ce qui est dommage. Nous commençons le roman avec beaucoup de calme, jusqu'à venir à un moment où l'action prend peu à peu sa place pour... retomber aussitôt. Une montée mensongère d'adrénaline, carrément un faux espoir. Quand je croyais que j'allais enfin y trouver mon compte, que cela bougerait un tout petit peu, c'est comme si le livre m'avait dit « Ah bah non, en fait ». Il s'agit ici d'un ressenti très personnel, car cela pourrait plaire à un autre public que moi. D'ailleurs, j'ai remarqué que, même si je n'y accrochais absolument pas, le livre restait bien écrit. Malgré tout, la plume ne m'a pas happée. Elle ne me plaisait pas du tout. D'un point de vue objectif, oui, c'est une écriture maîtrisée, riche en vocabulaire, mais de manière subjective, elle m'a laissée indifférente. Ce n'était vraiment pas une lecture emballante. Néanmoins, j'avoue avoir beaucoup de respect pour l'auteur car écrire sur une telle thématique ne doit pas être facile. La guérilla est un sujet intéressant avec d'immenses complexités. Si l'auteur a reçu un prix sur son livre, c'est qu'il le mérite, et même si je n'ai pas trouvé quelques détails cohérents, la recherche se fait sentir et est retranscrite de manière correcte et authentique. Ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé qu'il a écrit quelque chose de « nul ». Notons également que, puisqu'on se retrouve en Colombie, des mots sont en espagnol, ce qui rend le récit pertinent et que les ajouts d'extraits de la Bible concernant la Création étaient bien placés. Ensuite, comme je le disais plus haut, le personnage de Théo m'a paru incohérent. En réalité, les protagonistes ne m'ont pas paru transcendants. Je n'ai pas réussi à m'attacher à eux. Je lisais leur aventure, et c'est tout. Néanmoins, on remarque la détermination de Théo et la carapace qu'Angela s'est construite pour ne pas souffrir. Ils sont lâchés dans une souffrance incessante qui les hantera jusqu'à la fin. Je ne vous cache pas que ce roman montre beaucoup de réalisme et de tristesse. Même s'ils ne m'ont pas totalement convaincue, les personnages ressentent quand même des émotions logiques suite à ce qui leur arrive (l'incohérence de Théo étant plutôt dans ses motivations). Ils veulent se battre mais la vérité les dégoûte et les écrase, à l'instar d'un pied s'abattant sur des fourmis minuscules. On m'avait dit que la fin était chouette. Personnellement, je n'ai pas aimé, comme tout ce que j'avais lu du roman jusque là. Certes, c'est un final mignon mais prévisible et pour moi trop « gnian-gnian ». Il y avait franchement possibilité de faire une fin avec plus de peps. Mais cela ne concerne que moi. De plus, on cache cette niaiserie derrière de pseudo-leçons tirés par certains protagonistes de l'histoire. D'ailleurs, un détail me chipote et crée une incohérence avec le personnage d'Angela, mais je ne vous dirai pas quoi, pour ne pas spoiler. Honnêtement, j'étais bien contente d'avoir terminé ma lecture. Grosso modo, Et dans la jungle, Dieu dansait s'est avéré être une lecture ennuyante qui tirait en longueur pour des détails. La thématique me semblait intéressante, mais l'intrigue et les personnages m'ont fait soupirer plus d'une fois. L'auteur maîtrise sa plume, seulement celle-ci n'était pas faite pour moi, et même les mots espagnols et les jolis passages de la Bible n'ont pu me convaincre. Néanmoins, je respecte beaucoup l'auteur d'avoir posé les mots sur un sujet pareil, avec des recherches qui se ressentent à la lecture. Son livre mérite son prix, même s'il ne m'a absolument pas convaincue.
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