ÉDITION : SARBACANE. 305 PAGES. Ma nouvelle lecture scolaire se nomme Dysfonctionnelle, et c'est un one-shot. Sa couverture spéciale a tout de suite accroché mon regard, tandis que son titre me donnait envie d'en savoir plus. Quand j'ai appris que c'était un livre fort apprécié dans mon entourage, voire un coup de cœur pour certaines personnes, je me suis laissée aller dans ma lecture. Je m'attendais à quelque chose d'extraordinaire du coup... et ça a été le cas ! Cette lecture a frôlé le coup de cœur. L'histoire du livre est complexe à résumer, mais je vais essayer. La famille de Fidèle est... dysfonctionnelle. Une mère enfermée dans un hôpital psychiatrique, un père qui fait des allers-retour en prison, une copie de Jésus en guise de frère ou une diva mal léchée en tant que sœur... Quel effet ce mode de vie a-t-il sur chacun des membres de la famille ou son entourage ? Après avoir longuement attendu avant de le lire (puisque c'est ma troisième lecture pour les cours), mon envie de le découvrir s'était un peu dissipée. Du coup, j'ai eu un peu de mal à me mettre dedans, d'autant plus que le premier chapitre prend un peu de court son lecteur. Aucune information, juste des faits, on ne sait pas qui est qui, c'est assez déstabilisant. Par la suite, cela s'éclaire et devient facile à comprendre. Les chapitres qui ont suivi, le personnage narrateur féminin, Fidèle dite Fifi, nous raconte tout sur ses aînés et ses cadets. Elle introduit souvent le chapitre par la naissance de tel ou tel personnage, dans l'ordre, passant par elle, pour terminer par son petit frère Grégo. Une fois les bases établies, l'histoire est lancée, un peu dans le désordre. Elle raconte un élément A, qui se passe après le B, puis elle nous explique les conséquences de l'événement B qui était en fait avant le C... Enfin, vous voyez le genre ? Mais, bien que ça partait dans tous les sens, pas une fois l'auteure ne perd son lecteur. Et à partir du moment où ce dernier parvient à suivre l'écrivain dans son délire, c'est que c'est très bien écrit et que l'intrigue est archi bonne. Bon, après, l'intrigue ici était simple, mais vraiment étonnante. Les tournures que prend le livre étonnent toujours ! Pour en revenir à la plume d'Axl Cendres, je dirais qu'elle est toute simple. Basique, tout en restant fluide. Il est facile pour un adolescent, comme pour un adulte de comprendre l'histoire et de rester plongé dedans. Certes, ce n'est pas soutenu, mais ça colle plus au style de roman et ça provoque une additivité qu'on ne peut pas nier. Il y a également quelques grossièretés qui rendent le roman plus authentique. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça l'enrichit, néanmoins il reflète plus véritablement la réalité. Par ailleurs, l'humour présent est un plus dont on ne pourrait se passer. Ce livre est tellement drôle, parfois, qu'il en devient triste. L'écriture d'Axl Cendres passe pour n'importe quelle situation, qu'elle soit comique ou dramatique. Même si elle parvient à nous faire rire, elle est également capable de nous filer les larmes aux yeux la page d'après ; il faut se méfier de sa plume à double tranchant ! On peut aussi dire que ce livre vit grâce à ses personnages, surtout Fifi. C'est une narratrice que j'ai adorée littéralement, elle a su me toucher. Elle est intéressante, naturelle et fière de ce qu'elle est. C'est beau à voir. Ce qu'elle partage avec Sarah est vraiment bien amené, je trouve qu'apporter une relation homosexuelle/bisexuelle dans l'histoire était une superbe idée. Aussi, j'aime énormément Zaza. Sa façon d’interagir avec un accent bizarre fait rigoler et réchauffe le cœur. C'est une personne profondément gentil qui ne mérite que de la tendresse. J'ai eu du mal avec Sarah au début, surtout à un moment bien précis, mais vers la fin, ça allait mieux. Je la trouve trop girouette et un poil superficiel, mais il suffit de regarder sa mère pour comprendre qu'elle a reçu une éducation bien précise. Le contraste de vie entre elle et Fidèle est impressionnant, rendant leur idylle beaucoup plus croustillante. J'ai plus que tout adoré Maryline, qui fait des manifestations pour tout et n'importe quoi, ce qui est assez comique. Elle ne se bat pas pour une cause, mais toutes les causes du monde. Je la trouve un peu extrême, sachant que des causes se contredisent, mais elle est déterminée et douée de persuasion. Et puis, elle est féministe ! (THE argument). Enfin, il y a énormément de personnages dans ce livre, dont leur oncle et Mamadou qui me font vraiment rire. Ce serait difficile de tous les décrire et d'expliquer ce que leur rôle représente dans l'histoire, parce qu'au final, ils ont toute leur importance, infime soit-elle. Sachez juste qu'ils sont vraiment le point fort de Dysfonctionelle, même ceux qu'on déteste ! Pour moi, la fin est triste, bien que teintée par de la joie. Ne vous inquiétez pas, chronique garantie sans spoilers. Tout le long du récit, on se pose des questions, on se dit « Que va-t-il se passer à la fin, pourquoi on nous raconte tout cela ? ». Puis, les dernières pages arrivent, pour nous renvoyer au début que l'on ne comprenait pas... On apprend ce qu'il y a eu entre-temps, sur quoi cela finit, et c'est chargé d'émotions. C'est une lecture qui fait réfléchir, pleine de moral et de beaux messages. D'ailleurs, j'aimerais vous remettre deux citations qui m'ont profondément émue pour conclure : « Même avec une chose que tout le monde croit perdue, on peut faire quelque chose de merveilleux. » « Je pense qu'on ne tombe pas amoureux d'un garçon ou d'une fille, mais d'une personne. » Grosso modo, c'est une lecture comique et dynamique, truffée de sentiments et d'une histoire vraiment profonde. La famille dysfonctionnelle de Fidèle nous touche par sa complexité. Le tout dans une écriture simple, fluide, mais qui nous arrache soit le cœur, soit un sourire. Un dernier conseil : faîtes attention de ne pas rater les magnifiques messages qui passent dans ce livre.
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