MONTEZ À BORD... ET NE VOUS NOYEZ PAS.
Résumé :
On raconte qu'en juin 1947, le navire « SS Ourang Medan » aurait sombré dans les eaux indonésiennes. Son équipage sera déclaré mort mystérieusement. Les circonstances troubles du décès de ces hommes et le caractère non concluant des rapports d'investigation ont fait basculer cette catastrophe dans le domaine du mythe. Pourtant, de nos jours, cinq jeunes gens réunis pour une sortie plongée s'apprêtent à découvrir qu'il y a peut-être du vrai dans cette légende urbaine… Plongez dans The Dark Pictures Anthology : Man of Medan.
Mon avis :
Après avoir testé le fabuleux Until Dawn, du même studio, j'ai eu envie de me lancer dans The Dark Pictures : Anthology, dont le premier jeu se nomme Man of Medan. Je suis passée de l'énorme flippette des jeux d'horreur à une grande fan des productions de Supermassive Games. Fort heureusement, ce sont des jeux horrifiques mais pas à l'excès non plus. Ils ne doivent pas valoir les sueurs froides qui nous frappent lors d'une game sur Outlast, par exemple. Mais pour une joueuse de mon gabarit, je trouve cette anthologie plutôt pas mal dans l'ensemble. Toutefois, Man of Medan n'aura pas comblé toutes les attentes que je plaçais en lui. Je ressors mitigée de cette game, réalisée avec ma coloc d'enfer qui a plus ou moins le même avis que moi.
Une bonne histoire pour un mauvais scénario
Au début, j'avais vraiment peur de débuter le jeu, du fait de ma thalassophobie (la peur des vastes étendues d'eau, des océans, des profondeurs marines, etc) mais au final, cela s'est bien passé. Lorsqu'il y avait des scènes sous l'eau, je laissais ma coloc prendre les rennes du jeu et me contentais de regarder en essayant de ne pas me sentir oppressée. En voyant la jaquette, les images de teasing, etc, je m'attendais quand même à beaucoup plus de scènes dans l'eau. Au final, il n'y en a peut-être qu'une ou deux à tout casser. Pour ma part, cela m'a rassurée, mais pour ceux et celles qui attendent beaucoup plus d'immersion dans l'eau, les océans, il risque d'y avoir une certaine déception de ce côté-là. Supermassive Games nous offre néanmoins un univers intéressant et riche, avec un soupçon d'historique (la 2nd Guerre Mondiale), ce que j'ai trouvé plutôt chouette. La principale chose que je reproche à Man of Medan est d'être beaucoup – mais alors là BEAUCOUP – trop court. C'est dommage parce que c'est au moment où l'on commence à vraiment élaborer des théories abracadabrantes que l'histoire prend fin, sans que l'on s'y attende. Dans Until Dawn, il y avait une construction de scénario très maîtrisée, de sorte que l'on sentait lorsqu'on atteignait les pivots importants de l'histoire. Ainsi, le climax ne surprend pas ; il arrive même plutôt avec à la fois de l'appréhension mais aussi de l'excitation chez le joueur. Man of Medan n'a pas suivi cette logique scénaristique de mon point de vue. Ce qui veut dire que, alors que je commençais vraiment à entrer dans le jeu, celui-ci a pris fin, comme ça, sans que nous avions conscience qu'il s'agissait du dernier chapitre du jeu. La frustration ressentie, ajoutée à ce gout de "trop peu", m'a fait me dire que la fin était totalement bâclée. De plus, je trouvais l'histoire très cohérente jusqu'au tout dernier chapitre qui, selon moi (et par rapport à la game que j'ai eue), n'avait aucun sens ! Les screamers, invention de Satan, le retour Même si ce n'est pas du tout mon dada, je trouve que les schémas employés pour les screamers sont bien pensés. Encore une fois totalement gratuits et flippants, certes, mais le principe est vraiment bien respecté, d'autant qu'un certain suspense planait au-dessus du mystérieux bateau abandonné...
Un jeu sympa mais pas transcendant
Toutefois, comme je le disais précédemment, mon avis reste mitigé. Pourquoi ? Parce que je trouve autant de points négatifs que de points positifs à ce jeu ! Même s'il est beaucoup trop court à mon goût, les graphismes restent de qualité. On y retrouve la vibe de Until Dawn avec un univers totalement différent, des personnages qui n'ont rien à voir avec le premier groupe d'amis que Supermassive Games nous a servi. D'autres personnalités, d'autres dialogues, d'autres relations. De nouvelles opportunités. Chacun des personnages est très attachant, et d'ailleurs Conrad m'a fait rire à plusieurs reprises avec son caractère de "fils à papa pourri gâté". Il détonnait par rapport aux autres, ajoutant la petite pointe d'humour qu'il fallait dans le jeu. D'ailleurs, il me semble que c'est lui qui figure sur la jaquette du jeu (et je ne sais toujours pas pourquoi !). À mon sens, le groupe était un peu petit – pas loin de cinq personnages – par rapport à Until Dawn où il y en avait huit. Cela n'a pas empêché les concepteurs du jeu de les approfondir comme ils pouvaient, faisant ressortir des émotions irrationnelles, des réactions logiques, des dialogues pertinents. Pour ceux qui n'aiment pas trop lire, par contre, le jeu propose beaucoup de lectures via un tas d'indices aussi intrigants les uns que les autres, lesquels informent sur ce qu'il s'est passé sur le bateau en 1947. Une petite aventure glaçante qui nous plonge au cœur de la mort de tout un équipage sur leur cargo. Que s'est-il passé ? Pourquoi aucune personne n'a pu s'en sortir ?
Où est le challenge ?
Je ne sais pas si c'est un point positif – mais pour moi, ça l'a été, vu que le jeu me stressait pas mal – mais les QTE sont trèèèès faciles. Il est difficile de les louper. D'ailleurs, pour les moments d'immobilité, Supermassive Games a changé la méthode employée dans Until Dawn ; il n'est plus question de ne plus bouger sa manette, ici. Il faut appuyer au bon moment sur des graphiques représentant les battements de cœur du personnage. Bien que cette nouvelle méthode paraît simple, ne vous y méprenez pas ; il m'est arrivé plusieurs fois de la foirer au dernier battement de cœur, ce qui amène une certaine frustration ! Mais du côté du gameplay et des QTE, je n'ai rien à redire. Le jeu reste accessible aux amateurs comme aux gamers affirmés, il suffit de choisir sa difficulté, et les paramètres permettent aussi de modifier celle des QTE. Malheureusement, les choix du jeu sont très limités. On nous fait croire que nos décisions ont de réelles – et grosses ! – répercussions alors qu'il n'en est rien. J'ai surtout eu la sensation de suivre davantage un film qu'un jeu, par rapport à Until Dawn ou encore Detroit : Become Human. Et, même si les QTE s'avèrent faciles à réaliser, il suffit parfois d'en rater UN SEUL pour sceller le sort d'un personnage, ce qui m'a valu une crise de nerfs à la fin parce que le jeu a tout simplement bugué, ce qui m'a empêché de marteler une touche. Perdre un personnage en manquant un QTE et en plus à cause d'un bug, ça a de quoi franchement faire rager même la personne la plus calme au monde face à ce genre de gameplay. D'autant que, bien entendu, on ne peut pas recommencer ses chapitres – ce que je trouve plutôt sympa, ne le nions pas, ils ont bien faits de garder cette logique suite à Until Dawn, ça permet de vraiment assumer les choix, les décisions, etc.
Le Conservateur
Dans Man of Medan, les chapitres – extrêmement beaucoup trop longs – sont parfois coupés non pas par une séance chez le psy, mais par l'intervention du Conservateur, le seul personnage qui revient dans tous les jeux de la Dark Pictures Anthology. Je l'ai trouvé vraiment cool, surtout au début du jeu, mais vers la fin on le voit de moins en moins, ce qui est dommage. Les indices qu'il donne sur le jeu sont très vagues, ils peuvent vouloir tout et rien dire à la fois. De plus, il semble amusé de la situation et ne perdra pas une occasion de le montrer. Je suis quand même contente que l'on retrouve un même personnage à travers les différents jeux de l'anthologie, cela offre un point de repère auquel s'accrocher à chaque nouvelle aventure. Je suis juste vraiment déçue qu'il ait disparu à mesure des longs chapitres de Man of Medan, ne réapparaissant qu'à la fin pour nous dire "Oh la la dommage, vous avez perdu des gens". Je pense qu'il aurait pu être plus pertinent. Maintenant, à voir comment il a été exploité dans Little Hope...
Trajectoires et "totems"
Comparé à Until Dawn, il y a dans Man of Medan des tableaux – et non des totems – pour nous situer sur le sort des personnages, afin de savoir ce que nous devons ou non éviter, par quel biais, etc. Le problème est qu'il y en a vraiment très peu, et les quelques tableaux que l'on trouve ne sont pas toujours très limpides. D'ailleurs, l'histoire en elle-même manque de clarté à certains moments. Par exemple, si l'on veut sauver l'un ou l'autre personnage, dans une certaine scène, il est difficile de comprendre comment on a raté, comment on a pu perdre X alors qu'on faisait tout correctement, et j'en passe. Sans les solutions d'internet, je n'aurais pas tout compris. Cela rend l'intrigue un peu brouillon. On ne comprend pas toujours où les décisions nous mènent, et la plupart sont sans réelles conséquences. En regardant le let's play de Squeezie, j'ai aussi compris quelques petites subtilités. Au final, je trouvais cela très intéressant, ça m'a fait me dire que l'univers était profond – et il l'est ! – mais nous détenons quand même très peu d'infos, malgré la présence d'indices et de tableaux par rapport au cheminement que l'on prend. Aussi, il suffit parfois d'une seule décision pour manquer tout un pan de l'histoire avec un personnage, ce qui en plus de raccourcir l'histoire, nous empêche peut-être d'accéder à certaines clés pour comprendre parfaitement le jeu. Mais, a contrario, cela pousse aussi le joueur à élaborer ses propres théories. J'ai réfléchi un petit moment sur le jeu pour rendre logiques des scènes du passé et du présent, trouver des liens entre tout cela, et ça m'a permis de mettre en place des hypothèses, de les partager à ma coloc pour avoir son avis, ce qui a dynamisé notre expérience de jeu ! Pourquoi je recommande et déconseille à la fois ce jeu ? — L'implication du joueur est présente MAIS parfois faussée, on a plutôt la sensation de suivre un long film qu'un vrai jeu — Les personnages sont bien construits, attachants, avec chacun leur personnalité MAIS ils ne sont que cinq (faciles à perdre) — Gameplay très agréable MAIS les QTE sont vraiment trop faciles, il n'y a pas de véritable challenge — Le graphisme est de qualité MAIS il n'y a pas beaucoup de décor, peu de scènes dans les profondeurs marines (j'avoue que ça ne m'a pas déplu, toutefois ça peut embêter d'autres joueurs) — Une histoire qui part trop bien, avec la 2nd Guerre Mondiale, des indices intrigants, un mythe à découvrir MAIS parfois le scénario manque de clarté et le climax m'a fortement déçue — Le jeu est court, rapide à faire entre deux gros jeux, pour se vider la tête MAIS les chapitres sont vraiment trop longs, à tel point que ça commence à peser, et puis selon moi le jeu est beaucoup trop court, on commence à peine à entrer dedans qu'il se finit déjà — CONRAAAAAAAAD (c'est une raison d'y jouer, ok ?) — Le Conservateur est vraiment cool MAIS on le voit peu vers la fin du jeu, c'est dommage — Émotions irrationnelles et dialogues pertinents ayant de la cohérence (et là il n'y a pas de mais, c'était vraiment sympa) — Possibilité d'établir des théories MAIS parce que le jeu en lui-même n'est pas assez complet et donne pas autant d'informations qu'il devrait — CONRAAAAAAAAAAD (oui, ce perso a refait mes soirées, ok ?) En bref, même si ma chronique paraît globalement négative, j'essaie surtout d'apporter des nuances à mon avis parce que j'ai passé un très bon moment sur Man of Medan, le souci étant que le bon moment s'est arrêté au moment où j'ai compris que le jeu s'arrêtait net, ce qui laisse des zones d'ombres non éclairées, des situations beaucoup trop injustes et la sensation d'une fin bâclée par rapport à ce que promettait le scénario. Aussi, je l'avoue, ce jeu a souffert tout du long d'une intense comparaison avec Until Dawn, comme cela peut se voir aussi dans l'avis parce qu'il s'agit du même studio et qu'il nous avait promis "un jeu à la hauteur de Until Dawn" ou, en tout cas, dans la même veine. Je suis déçue de ne pas avoir retrouvé la vraie vibe de ce jeu-là qui, je le rappelle, est un énorme coup de cœur pour moi. Je trouve que Man of Medan n'a pas tenu ses promesses. Il s'est avéré chouette sur le moment, avec des personnages intéressants mais je ne le rejouerais pas, n'étant pas curieuse du reste des choix. Maintenant, place à Little Hope, que j'ai déjà commencé ; en espérant être beaucoup plus conquise.
Connaissiez-vous Man of Medan ? Y avez-vous joué ? Avez-vous envie de l'essayer ou pas du tout ? Qu'avez-vous pensé de l'article ? N'hésitez pas à laisser vos impressions en commentaires, ça fait toujours plaisir de discuter avec vous !
6 Commentaires
Vampilou
25/6/2021 15:55:50
Ah, les QTE, grande source d'angoisse pour moi, j'ai failli en mourir plus d'une fois dans "Until Dawn" 😂 Je pense que ça peut être sympa, je garde l'idée pour une soirée avec mon frère et ma belle-sœur !
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25/6/2021 16:17:29
Oh bah dans ce jeu, les QTE sont plus faciles, ça te fera sûrement passer un plus beau moment. Mais ils peuvent être mortels, attention. XD J'ai hâte d'avoir ton avis si jamais tu le testes !
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Kimysmile
26/6/2021 08:48:29
Je ne connais pas du tout !
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Coucou c'est julie les bons mots sur Twitter.
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