Il y a deux ans, je découvrais Sorcière de Chair, un roman d'urban-fantasy policier et horrifique écrit par Sarah Buschmann, une autrice francophone de talent à la plume douce et difficile à la fois. Un an plus tard, soit le 11 septembre 2019, je publiais une interview de cette autrice à propos de Sorcière de Chair, justement, roman publié et trouvable chez Noir d'Absinthe depuis sa sortie en 2018. Aujourd'hui, je reviens vous parler de l'histoire d'Arabella à l'occasion de la sortie de Chair Morte, le second tome de cette histoire de sorcières torturées, qui sort le 28 novembre 2020, c'est-à-dire... dans quelques jours ! /!!!\ PRÉSENCE DE SPOILERS SUR LE PREMIER TOME SORCIÈRE DE CHAIR /!!!\ Que raconte Chair Morte ? Australie, 2016. Un mois après les meurtres de Melbourne, Chiara Adamo rejoint la célèbre Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières à Sydney. Très vite, elle constate une recrudescence de Sorcellerie de Chair, dans l’outback australien. Pourquoi cette activité soudaine ? Que préparent les sorcières ? Commence alors une difficile traque, où chaque faux pas peut être fatal. Au milieu du désert, dans la prison souterraine de Simpson, 313, sorcière condamnée à perpétuité, purge sa peine. Dans ce lieu de non droit où les Enfers prennent chair, 313 devra lutter pour ne pas sombrer dans la folie. Deux âmes tourmentées, qui plongent toujours plus profondément dans l’abîme. Jusqu’où iront-elles, avant de réaliser qu’il n’y a plus aucun espoir ? Qui est l'autrice ? ![]() Book-trotteuse, Sarah Buschmann aime voyager à travers les livres et dans le monde, avec une pile de romans dans son sac à dos. Grande amatrice de fantastique, son appétit littéraire s’est peu à peu élargi à tous les mauvais genres, avec une prédilection pour les romans sombres et dérangeants. Ses différents penchants se sont rencontrés dans Sorcière de Chair et Chair Morte. L'autrice se confie à l'approche de la sortie du second tome... Lundi 24 novembre 2020, Sarah Buschmann a accepté de se faire interviewer en appel vidéo durant une bonne heure ! Questions et réponses intéressantes, anecdotes croustillantes et quelques infos exclusives sur Chair Morte ; Sarah Buschmann se confie ! Et, encore une fois, elle a de fabuleuses choses à raconter... « Je suis contente d’avoir fini, de voir ce roman sortir, mais je suis aussi très nerveuse. » En effet, la date de sortie approche, et Sarah Buschmann se questionne beaucoup : est-ce bien ? est-ce à la hauteur du premier tome ? comment cette suite va-t-elle être reçue par le public ? « J’ai pas mal de doutes. Et j’en ai eu vraiment beaucoup pendant l’écriture du second tome, j’avais peur que les gens qui ont apprécié le premier soient déçus. » admet-elle. « J’ai envoyé le texte aux beta-lecteurs avant le travail éditorial, et les retours étaient vraiment positifs, même si une beta-lectrice m’a avoué que cela dépassait ses limites en termes d’horreur. Chair Morte est un peu plus violent que le premier tome. Pour certaines personnes, la violence sera peut-être trop importante. Après, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Disons que mes craintes parlent à l’heure actuelle. Mais les premiers retours ont été encourageants, espérons que ça continue ainsi ! » Quelques mots sur Chair Morte : Lors de notre échange, j'ai posé quelques questions à l'autrice afin d'en savoir un peu plus sur la trame de ce second opus. En effet, la fin du premier nous avait tous et toutes laissé sur notre faim, surtout si nous avions un minimum accroché à l'histoire d'Arabella. Il est évident que la sortie de cette suite rend impatient et intrigue également : que nous promet Chair Morte ? En quelques mots : beaucoup plus de violence, un développement plus approfondi des personnages, des aspects de l'Australie que nous ne connaissions peut-être pas et... beaucoup... beaucoup... beaucoup de couloirs ! Voici une petite interview de Sarah Buschmann à propos du second tome de Sorcière de chair : 1 — Au vu de la fin de Sorcière de Chair dans laquelle Chiara, la sœur d'Arabella, accusait sa sœur de ses propres crimes, on voit Arabella se faire incarcérer dans la prison du désert. Peux-tu nous parler de la place de la prison dans ton récit ? Est-ce que tu as dû beaucoup te renseigner sur le sujet ? Je me suis renseignée sur les effets psychologiques causés par l’enfermement, quels sentiments l'on peut éprouver dans ce genre de situation. Pour la construction de la prison, mon compagnon qui est architecte a créé le plan, que l'on retrouve au début de l'ouvrage. Il s’est basé sur ce que je souhaitais et sur la manière dont je l’imaginais. Il y a une partie de l’histoire qui se déroule dans la partie du désert, et l’autre du côté de Chiara avec la Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières (BTAS). Une série de meurtres se déroule au sein même de la prison. Comme Arabella est policière, on va lui demander d’enquêter. C’est dur pour elle de mener cette investigation. À travers son investigation, nous allons découvrir comment la prison fonctionne, ce qu’il s’y passe… 2 — Le lecteur va suivre deux narrations, alors : Celle d'Arabella et celle de Chiara, en parallèle. Ont-elles un lien entre elles ? Une grosse partie du développement se déroule en parallèle. Chiara est responsable des meurtres du premier tome et accuse Arabella, ce qui mène cette dernière en prison ; on va plonger dans leurs ressentis suite aux révélations qui ont été faites. On suit le parcours de Chiara, la méchante du premier tome, qui est un personnage que j’aime beaucoup et que je voulais davantage développer. Son histoire est plus sombre que celle de sa sœur. Cette double narration permet de voir ce qui se passe dans la prison, ainsi qu’à l’extérieur où des événements vont se dérouler avec les sorcières, mais je n'en dis pas plus ! 3 — En parlant de sorcières... As-tu apporté de nouvelles perspectives en rapport avec les neurosciences dans ce nouvel opus ? J’ai essayé de développer de nouvelles notions. Je fais un rappel du fonctionnement suite au premier tome, puis je réutilise le pouvoir sans décrire le processus à chaque fois. J’ai aussi amené une nouvelle manière d’utiliser le pouvoir et je me suis basée sur de nouvelles hypothèses sur le fonctionnement du cerveau. Dans Chair Morte, j’ai essayé d’explorer de nouveaux axes sur les neurosciences. 4 — Quels messages souhaites-tu faire passer avec cette nouvelle histoire ? Le message de Chair Morte s'inscrit dans la même ligne de conduite que celle de Sorcière de Chair. Une musique de Svedaliza m’a beaucoup inspirée et dans le clip, on voit danser une femme centaure. La voix chante « je suis juste une humaine, je suis faite de chair, d’os, de sang » et c’est l’idée que j’ai eu envie d’explorer avec le livre. Les sorcières apparaissent cruelles dans Sorcière de Chair. Ici, elles le sont encore, mais pas toujours. Et les humains peuvent se montrer cruels eux aussi… J’ai voulu nuancer le propos que j’avais essayé de faire passer avec Sorcière de Chair, en tentant de l’accentuer un peu plus encore. Et j'ai, notamment, à travers la cruauté observée chez les humains, étudié la question des personnes aborigènes en Australie. Lors de mon voyage là-bas, J'ai été marquée par la gentillesse et l’accueil des Australiens ; c’est le monde des Bisounours. Puis j’ai commencé à découvrir comment les personnes aborigènes sont traitées là-bas. En bref, c’est un pays merveilleux mais pas quand tu es une personne aborigène. J’ai plus été en contact avec les Australiens blancs. Beaucoup d’aborigènes vivent en communauté, à l’écart de la population. Ceux dans les villes sont souvent dans la misère, la pauvreté. L’image que l’on peut percevoir, ce n’est pas forcément une image positive, car quand on entend parler d’eux, c’est via les Australiens blancs qui les considèrent comme des « assistés », « au crochet de l’état », etc... Durant ce voyage, on a essayé de découvrir un peu ce qui se passait, sans être pour autant dans une démarche journalistique. Quand je suis rentrée, j’ai eu envie de comprendre, je me suis questionnée sur le sujet. Je ne l’ai pas développé dans le premier tome, car on suit des personnages dans des grandes villes où il y a peu de personnes aborigènes ; le contexte ne le favorisait pas trop. Ce n’est pas forcément le thème principal de l’histoire de Chair Morte mais c’est forcément quelque chose qui va transparaître. 5 — Wahou, c'est vraiment intéressant comme exploitation... Et, durant l'écriture de cette suite, as-tu une anecdote à nous raconter ? Mon copain trouve que les écrivains ont beaucoup trop tendance à ajouter des couloirs inutiles dans leurs romans. Quand il a commencé à dessiner le plan de la prison, j’avais déjà écrit le début de Chair Morte et, quand il a lu, il a dit que j’avais mis beaucoup trop de couloirs et que ça n’avait aucun sens. Selon ses dires d'architecte, dans une prison comme ça, il n’y en avait pas besoin d’autant. Cela l’avait agacé de devoir en ajouter tant. Maintenant, quand je lis un roman, je traque la présence des couloirs. C’est devenu un sujet de discussion avec lui, d'ailleurs. [sourire] Durant le travail éditorial, Morgane, mon éditrice, a souligné toutes les mentions de couloirs lors des corrections. C’était pour taquiner bien sûr, je ne les ai pas tous enlevés ! [rire] (D'ailleurs, cette conversation sur les couloirs a mené Sarah à parler de la Maison Winchester... Si vous ne connaissez pas ce mythe, je vous conseille d'aller vous renseigner dessus ; il s'agit d'un fait historique très intéressant !) 6 — Une ultime bafouille ? ♥ Je te remercie pour l’interview, mais aussi d’avoir autant soutenu mon premier tome, d’en avoir autant parlé, d’avoir transmis cet enthousiasme autour de Sorcière de Chair. Cela m’a beaucoup encouragée à écrire ce second tome, ça me fait plaisir de commencer cette nouvelle aventure en en parlant avec toi. Et moi ? Qu'est-ce que je ressens à l'égard de cette sortie ? Beaucoup trop d'excitation ! Le premier tome avait été un énorme coup de foudre, une claque phénoménale. Il est évident que cette sortie Noir d'Absinthe est la plus attendue pour ma part, même si j'apprécie beaucoup ce que la maison d'édition fait en général. Sorcière de Chair m'a chamboulée, m'a bousculée dans ma façon de percevoir la douleur, les blessures profondes de l'âme... Bref, ce livre a changé ma vie. Forcément, je suis curieuse de pouvoir découvrir la suite de l'histoire d'Arabella et Chiara, deux personnages cruels et brisés. J'avais eu la chance de débuter l'histoire en beta-lecture, et j'aurais pu continuer si des problèmes personnels n'avaient pas envahi mon espace vital à l'époque. J'ai été happée dès les premières lignes ; ce second tome sera probablement dévoré, tout comme le premier. Personnellement, si je peux te dire une chose, Sarah, c'est de ne pas douter. Je sens que ce roman sera clairement à la hauteur de mes attentes et je ne suis probablement pas la seule à penser ça ! Aie confiance en tout ce que tu as insufflé dans ce récit, parce que je suis sûre qu'il touchera autant les lecteurs et lectrices que Sorcière de Chair, voire davantage. Je suis tellement heureuse à l'idée de pouvoir replonger dans cet univers qui m'a tant manqué ! Où suivre l'autrice ? Comment se procurer ce nouvel opus ? Date officielle de sortie de Chair Morte : 28 novembre 2020.
0 Commentaires
Dans le cadre de mes études de communication à l'HEPL (Haute École de la Province de Liège), située à Jemeppe, nous avons eu l'occasion de rencontrer l'autrice Katia Lanero Zamora, après lecture de son roman Les Ombres d'Esver ! Une femme vraiment inspirante avec qui parler de son livre s'avère enrichissant, notamment aussi concernant le monde de l'écriture (et pas que le côté lecture !). Bref, je suis ressortie de cet après-midi sur un petit nuage ! Cet article est dédié à cette autrice, mais aussi à mes camarades de classe, grâce à qui ce rendez-vous fut très animé. En revanche, il contient des spoilers sur Les Ombres d'Esver, alors si vous ne souhaitez pas être spoilé, je vous conseille de ne pas aller plus loin. Pour les autres... Bonne lecture ! Voici la rencontre en intégralité : Juliette : On dit souvent que les écrivains s’inspirent de ce qu’ils connaissent ? Katia Lanero Zamora : Une autrice libère en elle des expériences qui provoquent des émotions, un parcours personnel face à des épreuves que l’on fait. Il ne faut pas avoir fait de la botanique dans un Manoir pour écrire Les Ombres d’Esver, mais il y a des thématiques, des relations entre les personnages, de façon inconsciente. Je ne suis pas experte en botanique, je n’ai pas la même maladie qu’Amaryllis, mais concernant la thématique du livre, les obstacles qu’elle traverse, il y a quelque chose de personnel, quelque chose qui ressort de ma relation avec ma mère lorsque j’étais ado. On s’entend bien, ce n’est qu’une fiction. Mais j'ai eu une période de ma vie où je me suis retrouvée dans une situation de harcèlement psychologique dans mon couple, où je m’en suis sortie en devenant un dragon. Je m’en suis rendu compte par après, il y a beaucoup de moi dans Gersande. Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion d’avoir des questions sur ce roman, alors en parler avec vous me permet de prendre du recul. Jeanne : Est-ce que vous avez tout de suite voulu être autrice ? Katia Lanero Zamora : Dès que j’ai su que c’était quelque chose qui me plaisait tellement que je ne voyais pas ma vie sans, je savais que ça allait être dur, mais si je ne le fais pas pour moi, personne ne va le faire. Suite à mes études de romance, j’ai aimé puisé dans la langue, dans les mythes fondateurs, donc ça résonne. Emeline : Qualifieriez-vous votre livre, Les Ombres d'Esver, de fantastique ? Katia Lanero Zamora : C’est du fantastique. C’est un genre où le surnaturel surgit dans le réel. Cela met le personnage dans le doute, l’incertitude, Les Ombres d’Esver est plus proche du fantastique proche du gothique. Après, il y a des avatars recréés dans l’imaginaire d’Amaryllis, mais ça reste dans le domaine du fantastique. Léo : L’atmosphère gothique s’est-elle créée elle-même ? Katia Lanero Zamora : Cette image qui s’est imposée à moi a dicté son propre décor, avec tous ses éléments, quand le Manoir est devenu une sorte de serre dans mon imagination. Tout est devenu froid, austère, c’était encore pire que ce que j’avais imaginé au début. J’ai infusé des lectures que j’avais lues, comme Les hauts de Hurle-Vent, Le jardin secret, avec cette prégnance d’une grande bâtisse éloignée de tout avec très peu de personnes, une espèce de huis-clos dans une nature sauvage. Lorsque j’avais fini la première version, des comédiennes ont lu des extraits de Les Ombres d’Esver, et on m’a dit « Je ne savais pas que tu écrivais un roman gothique ! », je ne le savais pas non plus. Quelqu’un me l’a dit, et quand je l'ai su, je m’en suis servie pour mieux exploiter les ingrédients du gothique. Emeline : Pourquoi ne pas avoir choisi entre psychologique et fantastique ? Katia Lanero Zamora : C’est la puissance du trauma d’Amaryllis qui fait en sorte de créer cet univers, mais il n’en est pas moins réel parce qu’il sort de sa tête. Quand Harry demande : « Mais est-ce que tout cela est réel ou est-ce que c’est dans ma tête ? », Dumbledore répond « Mais pourquoi ce ne serait pas réel si c’est dans ta tête ? ». Léo : Cet univers existe-t-il que pour Amaryllis ? Katia Lanero Zamora : Son imaginaire est tellement puissant. Quand vient le moment de choisir entre sa mère et son père, son rêve devient réel ; c’est de l’imaginaire. Tom : Est-ce que ce mal d’Esver qu’Amaryllis combat, c’est ce traumatisme ? Katia Lanero Zamora : C’est la souffrance de cette petite fille qui n’a jamais été consolée, qui n’a jamais pu faire son deuil, et qui a grandi en elle. Elle n’est jamais sortie d’Esver, c’est comme si elle laissait tout en plan. Elle envoie une horde de cauchemars, elle a juste besoin d’être consolée, de se remettre de « l’abandon » de son frère. Avez-vous remarqué que le père n’a pas d’avatar dans Esver ? Ce serait facile que ce soit lui le coupable, il est déjà l’acte manqué, il n’existe pas dans l’imaginaire d’Amaryllis. En découvrant que cette petite fille n’avait jamais pu exprimer son deuil, jamais été consolée (toutes les attentions se sont concentrées sur la mort de son frère et de leur abandon), et par loyauté pour le parent, l’enfant n’aborde pas ce qui s’est passé et va occulter ses souvenirs. Je me suis renseignée auprès d’une psychologue de l’enfance, et c’est totalement possible. Alors, elle a recréé des personnages suite à cela. Amélia : Dans les personnages fantastiques, y a-t-il à chaque fois une raison derrière ? Katia Lanero Zamora : Le tout premier que j’ai vu, c’était Féroce. J’étais en Camargue, dans une résidence chez une maison d’édition, où l’on peut écrire de façon isolée. On a le temps de se plonger dans ce qu’on est en train d’écrire. En restant un mois là-bas, j’ai écrit la première version. Ma première question a été : Comment ont-elles survécu toutes les deux, toutes seules ? Comment avaient-elles à manger ? Comment la nourriture rentrait-elle ? Peut-être que quand elle était enfant, Amaryllis aurait eu des amis imaginaire... Tout de suite, j’ai vu Féroce en centaure (je regardais Game of Thrones, j’ai un peu fusionné Khal Drogo et son cheval) [rire]. On m’a dit « Pourquoi pas un bucentaure ? », et je trouvais ça chouette, surtout qu’il pourrait en avoir marre qu’on le confonde avec un centaure. Je suis tombée sur un tableau représentant un bucentaure dans une bataille navale ; c’est un navire qui a résisté le plus longtemps jusqu’au lever du soleil. Le père d'Amaryllis, c’est un commercial, un marin, donc c’est comme ça qu’elle connaît le mot bucentaure ! Mais qui est Féroce dans la vraie vie alors ? Contrairement au bucentaure qui était plutôt fort, viril, Horace était un petit homme, plein d’imagination, et Amaryllis le voyait comme un grand homme, contrairement à son père qui n’existe même pas dans son imaginaire. Par rapport à Rouage, c’était évident que son frère en chaise roulante soit un bonhomme un peu steampunk. La grand-mère, la gorgone, était une femme sur laquelle reposait toute la réputation de la famille, ça peut glacer d’un seul coup. Juliette : Vous avez parlez d’Harry Potter… Avez-vous puisé votre inspiration dans ce genre d’histoire, comme par exemple, La Belle et la Bête ? Katia Lanero Zamora : Je n’ai pas conscience que je mobilise telle ou telle image quand j’écris, je me rends compte qu’après coup… Ce sont souvent des images, des références visuelles, et ça me vient très fort de ma culture ciné de quand j’étais gamine. Jeanne : À quelle époque se situe l’histoire ? Katia Lanero Zamora : Début 20ème siècle, à peu près. Léo : Est-ce que ce roman est une quête initiatique ? Katia Lanero Zamora : Oui, c’est un cheminement propre aux contes, où le personnage se croit être d’une certaine manière et finit grandi à la fin de l’histoire. De façon inconsciente, j’ai créé une structure de conte avec trois épreuves. Amélia : Abordez-vous l’émancipation de la femme ? Katia Lanero Zamora : Par rapport aux thématiques qui traversent le livre, j’ai pu retirer : Mais qu’est-ce qu’on devient, lorsqu’on nous empêche d’être qui on est vraiment ? Tous les personnages vont traverser cette question et vont trouver des réponses, et celle qui a le plus de mal avec cette question, c’est Amaryllis. Les embranchements de ses parents ne lui conviennent pas, alors elle va réfléchir à ce qu’elle veut devenir. On a empêché sa mère d’être ce qu’elle voulait être, donc en tant que mère, elle a l’impression que c’est le meilleur pour sa fille, la vie de botaniste, que le destin qu’elle fantasme sera celui qui rendra sa fille heureuse. Dans son esprit, elle se charge de préparer un avenir pour sa fille avec une projection d’elle-même. Célestine : Est-ce que L’Aeternalis a un lien avec des recherches existantes ? Katia Lanero Zamora : Pour moi, c’était la cristallisation de tout le paradoxe de Gersande. Elle sait qu’il y a un cycle aux choses. Elle est paradoxale, par rapport à la mort aussi. Elle a une obsession de garder l’Aeternalis immortelle, cela voudrait dire dans le même stade le plus longtemps possible. Son envie de garder sa fille le plus longtemps possible, comme l’Aeternalis reste figée. Les changements de la plante correspondent aux changements d’Amaryllis. L'Aeternalis finit par repousser, lorsqu’elle fait moins attention à elle. Cette renaissance sur le fumier/compost, c’est la renaissance d’Amaryllis. Elle s’épanouit dans le grand bordel, dans le moins glamour. Cette fleur périt avec les flammes. Mais elles ont gardé les vingt-ans de travail sur la plante avec elles. Amélia : Pouvez-vous nous parler du parallèle entre le Manoir et la prison ? Katia Lanero Zamora : C’est le paradoxe de la zone de confort. Rester dans une zone qui nous est confortable et où on est en sécurité nous est positif, car on peut être soi-même, souffler, avoir les mêmes mécanismes. Sa relation avec sa mère, elle la connaît par cœur, le Manoir et ses ombres, elle les connaît. Cela fait plus peur de sortir, car ça peut être pire. Le Manoir est une prison dorée, une sécurité, au sens où « je sais ce qui m’attend ici, je ne sais pas ce qui m’attend dehors ». Alicia (moi) : Pourquoi Amaryllis et Gersande comme prénoms ? Quelle signification ? Katia Lanero Zamora : Les Ombres d’Esver, c’était d'abord une petite graine. J’étais, en 2012, en réunion pour le boulot, mais ça tournait en rond. Et quand je m’ennuie, je pars dans mon imagination (trait commun avec Amaryllis). Il y avait une maison, un Manoir, habité uniquement par une mère et sa fille. C’était la première cellule de ma construction de ce bouquin. Et ça m’a provoqué des interrogations : que font-elles là ? Qui a une maison pareille dans notre société ? Si elles sont seules, c’est qu’elles sont abandonnées ? Mais pourquoi ? Étaient-elles nobles ? Elles doivent avoir des noms recherchés, donc j’ai commencé une fiche de personnages avec cette idée principale. La mère et la fille, qui sont-elles ? La mère est un peu âpre, passionnée de botanique. Si elle est passionnée, alors pourquoi ne pas nommer sa fille avec le nom d’une fleur ? Je suis tombée sur Amaryllis qui, tout de suite, en le lisant me roulait sur la langue, je le trouvais très élégant. Sa signification : on l’offre en signe de victoire, on les cultive pour les offrir comme des fleurs de Noël, elles sont belles, robustes, et quand on m’en a offert, alors que je travaillais sur le roman, je me suis rendu compte en taillant la tige, qu’en fait la tige était creuse et que c’était rouge à l’intérieur. Il y a eu comme des gouttes de sang qui coulaient dans le vase quand je l’ai coupée : c’est une plante robuste qui saigne à l’intérieur. C’était parfait pour mon personnage. Quant à Gersande, j’avais envie d’une femme austère, psychorigide, avec une sécheresse visible et émotionnelle en elle, puis sa caste… Je trouvais que le prénom avait quelque chose de noble et d’âpre, et que ce n’était pas courant. Ça m’est apparu comme le bon prénom. Et là, je commence à avoir une vision de mes personnages, c’est comme s’ils prenaient vie. Ma question principale a toujours été, au début : que s’est-il passé ? J’essaie de creuser pour savoir ce que l’histoire va raconter. Elle s’appelle la méthode du flocon, je ne l’ai découvert que récemment. Célestine : On a compris qu’Esver signifie Rêves : pouvez-vous nous en dire plus ? Quel est le rapport entre les deux ? Katia Lanero Zamora : Oui, c’est un anagramme, mais c’est aussi le mot « rêves » dans l’ancien français. Jeanne : Avez-vous trouvé le titre au début ou à la fin ? Katia Lanero Zamora : Déjà, il me faut un titre de travail, pour que mes proches sachent sur quoi je travaille. Ma première version s’appelait Amaryllis. La deuxième version s’appelait La Vouivre, parce que cette créature m’a toujours fascinée. Et ça a été son titre, jusqu’à la veille de l’envoi chez l’imprimeur. Parce qu’il fallait signer le BAT (= Bon À Tirer), et l’éditeur m’a appelé pour me dire qu’il fallait changer le titre parce qu’il était pris, ça aurait été bête de créer un amalgame. Du coup, le maquettiste devait changer la couverture, etc. On a dû brainstormer assez rapidement, on est arrivé sur la piste « Mais pourquoi tu avais choisi La Vouivre ? », « Mais est-ce que tu crois que c’est vraiment le plus important ? », ah oui le plus important, c’est qu’elle doit consoler la petite fille de ses ombres. Les Ombres d’Esver a été proposé, j’en ai parlé à mon mari, et ça a été pris. Le livre La Vouivre m’a vraiment plu, il parle du mythe de la vouivre avec un rubis. Ça raconte l’histoire d’une nymphe qui se fait violer en route, elle appelle tous les serpents pour qu’ils tuent le gars qui lui a pris son diadème, elle le récupère et reprend sa vie. Cela concernait bien Gersande. Alicia (moi) : Quand Gersande détruit les objets de navigation d’Amaryllis, c’est parce qu’elle n’aime pas qu’elle ait la même passion pour elle ou parce qu’elle a peur pour sa fille ? Katia Lanero Zamora : Un peu des deux. Gersande comprend qu’Amaryllis a la même passion que son père, et elle déteste son père, elle déteste les hommes de par son expérience matrimoniale. Elle trouve que ce serait le pire destin pour sa fille de finir comme elle. Célestine : Quel est le lien entre les deux grands repas (quand elle était enfant, puis plus âgée) ? Katia Lanero Zamora : Oui, c’était important pour moi, pour aller au bout du bout du pire qu’il pouvait arriver au personnage : c’était de recréer la même situation. Remettre Gersande dans cette même situation d’humiliation, pour que la boucle soit bouclée, que la malédiction soit levée. Pour que l’horloge se remette à avancer. Nathan F. : Pourquoi 20h44 ? Katia Lanero Zamora : Parce que sur le planning d’un dîner mondain, je me suis dit que c’était le bon moment. J’avais envie d’une sonnerie à 8h44 qui sonne le matin quand le monde est éveillé et à 20h44 quand le monde devient noir en hiver. J’ai essayé de trouver le bon compromis pour que la nuit de Gersande se finisse à une heure acceptable, et qu’Amaryllis ne puisse pas voir sa transformation. Léo : Combien de temps vous a pris l’écriture du livre ? Katia Lanero Zamora : Entre le premier jet et la sortie, il y a eu 6 ans, mais j’ai travaillé sur 3 romans. J’ai dû travailler en tout et pour tout un an et demi sur Les Ombres d’Esver. J’ai besoin d’avoir une grande lucidité sur ce que je suis en train de faire, de jeter des parties, de trouver de la joie sur ma façon de travailler. Nathan F. : Avez-vous fait face au syndrome de la page blanche ? Katia Lanero Zamora : Je ne l’ai pas eu, en étant devant ma feuille, sans savoir quoi écrire. Mais plutôt, comment l’écrire, comment le mettre en valeur. Je pense à une scène fantasmée et je m’y accroche, je l’appelle la « scène hameçon ». Ma question n’est pas « quoi » mais plutôt « comment ». C’est très prenant, car on réfléchit à chaque réaction, chaque personnage. On est collé à eux, on voit leurs ressentis. Tom : Avez-vous un rythme particulier ? Katia Lanero Zamora : Chaque œuvre dicte son rythme, cela prend du temps à déterminer. Quelle est la meilleure façon de raconter une histoire ? Par exemple, ce qui prend le temps dans Le Seigneur des Anneaux, c’est d’expliquer les repères aux lecteurs pour qu’ils se retrouvent dans l’histoire. Ce que je voulais dans ce début lent, c’était la lenteur de la vie d’Amaryllis, l’ennuie qui en découle, prendre le temps d’installer. Une fois que ça part, ça part vraiment, et il faut attacher sa ceinture. Plus rien n’est comme avant après la mort de Rouage, ça s’accélère, après avoir montré les pièces du puzzle, il ne reste plus qu’à tout emboîter. Il faut installer correctement les éléments. C’est manipuler le lecteur pour lui donner des éléments qui ne sait pas à quel point ils sont précieux, afin que la révélation fonctionne et de donner des émotions. Être lucide sur ce que je suis en train de faire, parce que je ne veux pas ennuyer mon lecteur. Célestine : Vous dites que vous aimez être lucide quand vous écrivez, c’est par rapport à quoi ? Katia Lanero Zamora : Par rapport à ce que je suis en train de faire, de la même manière qu’un garagiste qui veut rénover une voiture. « Mais ça, si je le remplace, il y aura ça comme effet, mais si je change cela, ce sera tel effet ». Lucide sur mon personnage : s’il fait ça, il se montrera comme ça. Mais il ne peut pas faire certains trucs, s’il ne réagit pas de ce genre habituellement, etc. Alicia (moi) : Comment gérez-vous le « show, don’t tell » ? Comment avez-vous travaillé votre style ? Katia Lanero Zamora : C’est un style que j’ai. C’est important de l’éviter dans l’audiovisuel. En littérature, c’est beaucoup moins strict. J’ai une écriture très visuelle parce que j’ai été abreuvée de films, de séries, j’ai vite eu conscience de ce qu’était une scène, une séquence dramaturgique intuitive. Comment est-ce qu’on raconte une histoire ? Comment raconte-t-on le parcours d’un héros positif ? Comment raconter la corruption ? J’ai commencé à les appliquer à mon écriture littéraire, et maintenant avec les scénaristes que je suis, c’est important qu’ils apprennent à planter un personnage, pour que l’on ait une intuition de sa justesse. Nathan F. : La fin a-t-elle été pensée avant ? Katia Lanero Zamora : Pour moi, le climax a toujours été le moment du 20h44, quand plus rien n’est comme avant. Je savais que j’avais cette scène-là, c’était tous mes dominos que je pouvais mettre sur le chemin du lecteur pour qu’ils comprennent tous les enjeux, pour ne plus avoir de questions, et juste se demander « que va-t-il se passer ? ». La résolution, je voulais que ce soit positif, je ne voulais pas d’un drame en plus, je voulais que ces pauvres femmes s’en sortent. J’ai un épilogue, qui va sortir sur le site de l’éditeur, où je m’exprime 10 ans après à mes personnages. Juliette : Vous n’avez jamais pensé à faire une fin avortée ? Katia Lanero Zamora : Non. D’ailleurs, c’était drôle, parce que j’ai donné le livre à un ami lecteur, et j’avais imprimé juste les 2/3, il n’avait pas compris qu’il avait les 2/3. Et ça s’arrête au moment où elle saute de la tour, que sa mère se transforme pour la sauver, et qu’elle découvre que sa mère est la vouivre. Il finit, puis il me dit « C’est quoi ça ? Je suis déçu », j’ai dit « Il reste 60 pages, ne t’en fais pas ! » et il était soulagé. [rires]. Jeanne : Est-ce que la mère part avec Amaryllis à la fin ? Katia Lanero Zamora : Elles partent toutes les deux. Célestine : Moi j’ai compris qu’elles ne partaient pas. Katia Lanero Zamora : C’est intéressant, pourquoi ? Célestine : Je pensais que la mère restait en vouivre pour défendre son royaume. Katia Lanero Zamora : Les avatars restent sur place, ils voient l’avatar de Gersande, le monde imaginaire est fermé, tout est rentré dans l’ordre, mais Gersande et Amaryllis partent. Les avatars sont figés à Esver, il y a d’autres histoires qui se créent. J’ai fait du fantastique, où le réel est envahi par l’irréel, ce n’est pas un fantastique de passage, le concept est très différent. Léo : Est-ce que ça vous intéresserait un projet cinématographique sur Les Ombres d’Esver ? Katia Lanero Zamora : Complètement ! Je travaille pour la télévision, j’ai écrit un roman-nouvelle, pour une vague de fictions sonores en podcasts. Ce sont des fictions où l’on écoute des histoires, il y a des bruits de portes, des bruits de pas, ça nous entre dans une certaine immersion. Je travaille pour des scénaristes, je suis « script-doctor », je suis le docteur des scénarios. Je lis un scénario et je dis ce qui ne va pas, voilà les symptômes, si tu retravaillais ceci et cela, tu pourrais resserrer l’intrigue. On travaille avec des humains, c’est difficile de manière psychologique de dire à un auteur que quelque chose ne va pas. Léo : Avez-vous déjà pensé à une adaptation ou vous l’a-t-on proposé ? Katia Lanero Zamora : C’est difficile de faire du fantastique dans le monde francophone, car le monde anglo-saxon l’a bien développé avant nous, avec un savoir-faire et des techniques qui font que leurs films de SF, de fantasy et de fantastique sont bétonnés. En Belgique et en France, c’est rare, parce que ce genre coûte cher, déjà de par l’ambiance qui doit être créée : maquillage, déco. Cela permet de dé-réaliser l’image pour donner à cette image l’impression d’être dans un autre monde. Célestine : Entre vos différents romans, y a-t-il des liens ? Katia Lanero Zamora : Non, sauf en cas de série/trilogie. Ils sont à des stades de développement différents, on ne parle pas forcément de la même chose. La trilogie, les chapitres sont construits comme des épisodes, il y a des mondes différents, un genre de science-fiction. C’était ma première œuvre finie, donc ce fut foisonnant. Il y a quand même la dualité des personnages avec leurs avatars (animaux totems), le côté dédoublement : il y a soi et ce que la personne devient. Juliette : Avez-vous des auteurs phares ? Katia Lanero Zamora : Je ne suis pas fidèle en littérature. Un livre peut ne pas m’intéresser sur le moment, mais je peux y revenir après. Le premier qui m’a mis dans un état second c’est La nuit des temps de Barjavel. Je me suis mise à pleurer à la fin du livre. Quand je l’ai lu, je me suis dit que je voulais créer quelque chose d’aussi grandiose qui fera voyager le lecteur. J’aime bien Neil Gailman, qui réveille cette part d’enfant qui a peur du noir, d’être abandonné. Alicia (moi) : Vous avez écrit une nouvelle pour Libération, où vous exploitez encore la relation mère-fille et le rapport à l’environnement, pouvez-vous nous dire si ce sont des schémas que l’on retrouve souvent dans vos histoires ? Katia Lanero Zamora : Libération m’a commandé un texte de science-fiction qui devait être positif sur l’avenir. En 2050, on arrive à la neutralité carbone. Avec une limite de signes, et ce, en 48h. Ils voulaient publier un auteur de SF cette semaine, on voulait être dans autre chose que dans le futuriste que l’on connaît tous. Il fallait que je le fasse, parce que Libération, c’était un coup de comm’. Je suis partie du passage de la transmission, et la relation mère-fille m’interrogera toujours. Les liens familiaux m’intéressent. J’écris un roman, dans un autre style, sur la relation entre frères. C’est deux frères qui vivent dans deux camps opposés durant une guerre civile. Je n’en ferai pas un roman, parce que je ne construis pas mes romans comme mes nouvelles. Bienvenue sur mon article de l’été, comme l’évoque ce titre sans originalité ! J’espère qu’il vous plaira ! Je vous offre une multiplication par cinq de pur plaisir estival dans les domaines de la littérature, le cinéma, la télévision et la musique. Au programme, je vous liste un top cinq de livres, films, séries et chansons que vous ne devez absolument pas manquer cet été ! Et si vous passez à coté, votre vie ne sera qu’une limace molle, fade et sans intérêt… Non je plaisante, bien sûr ! Vous faites ce que vous voulez. Je poste cet article pour vous partager des univers que j’adore et que j’aimerais vous faire découvrir. Si cela ne vous tente pas ou que vous les connaissez, vous avez le droit d’ignorer ce qui va suivre ! Maintenant, asseyez-vous (parce que rester debout, ça fait mal aux pieds !) prenez votre ordinateur, votre tablette ou votre téléphone, enfilez vos lunettes (si vous en portez !), tenez-vous droit, buvez une gorgée de votre thé glacé et… c’est parti mes petits ouistitis ! Tout d’abord, je vous plonge dans une liste de cinq délices littéraires, en raccord avec le thème principal du blog. #1 ![]() L’île des disparus, tome 1 : La fille de l’eau de Viveca et Camilla Sten, publié par les Éditions Michel Lafon. 320 pages. Genre : Fantastique. Un récit palpitant qui devient un point de rencontre entre les superstitions marines et la mythologie nordique… Entrez dans le quotidien de Tuva, une jeune fille timide et renfermée, qui verra sa vie basculer au cours d’une course d’orientation sur une île de l’Archipel de Stockholm. Le surnaturel du roman provoque peur, angoisse et malaise chez le lecteur, tout en l’oppressant par un style léger et rythmé. Le suspense s’ancre dans chaque page de ce roman, jusqu’à ce qu’il ait réalisé sa mission d’emmener le lecteur à la dernière ligne de l’histoire. Rejoignez le bateau à moteur de Tuva afin d’explorer les régions atypiques mentionnées dans le livre, mais méfiez-vous de l’eau… #2 « J’ouvre les yeux dans le noir. Le noir total. J’entends ma propre respiration, mais rien d’autre. Je soulève la tête – elle bute sur une surface solide, qui ne bouge pas d’un pouce. Il y a un mur juste devant mon visage. Non, pas un mur… un couvercle. » Si vous êtes fan du Young-Adult dans toute sa splendeur, si vous adorez les énigmes, les questionnements qui triturent l'esprit sans lui laisser de répit, les personnages attachants, l’action, la violence, les rebondissements étonnants et les aventures pleines de péripéties, vous devez lire cette trilogie ! Et pourquoi ne pas la lire d’une traite cet été ? Tous les tomes sont sortis et vous avez un mois et demi pour découvrir le destin d’Em et ses amis ! #3 Simon Thorn a le pouvoir de parler aux animaux. À douze ans, il découvre le secret de ses origines : il est un Animalgame, un être capable de se transformer en animal. Et sa première métamorphose pourrait bien décider du destin de tout un peuple, car il l’ignore mais il est l’héritier du roi des aigles et de la reine des loups… en guerre depuis toujours. Entre la vie de Simon qui part dans tous les sens, les aventures qu’il subit un peu malgré lui, les personnages singuliers et attachants qu’il rencontre et les révélations pesantes qui éclatent, vous serez servis. Que vous soyez adolescent ou adulte, l’histoire de Simon Thorn ne vous laissera pas indifférent ! Cette lecture légère rendra votre été plus doux ! #4 ![]() Les Els, tome 1 de H. Roy, publié aux éditions J’ai Lu. 443 pages. Genre : Fantastique, Urban Fantasy. Connor, une jeune étudiante qui vit avec son père à Eden Lake, reçoit sa tante en visite un jour après les cours. Son quotidien se retrouve chamboulé et la jeune fille devra s’armer de courage et de détermination si elle veut vivre et ne pas mettre son entourage en danger. Malgré un début lent, l’auteure s’amuse à martyriser ses lecteurs en leur provoquant des fausses joies, des peurs et des appréhensions, tout en les gardant en haleine jusqu’à la dernière ligne. Je vous conseille ce premiers opus pour parfaire le cocktail livresque de cet été, ainsi vous pourrez également découvrir le tome 2 qui est sorti récemment (au mois de mai ou juin, il me semble) ! #5 ![]() Ray Shepard, tome 1 : Amnésie de Morgane Rugraff, publié chez Plume Blanche Éditions. 384 pages. Genre : Fantastique. « Mon nom est Ray Shepard. J’ai vingt ans. Il y a longtemps, j’avais des parents et deux frères. À présent, il ne m’en reste qu’un. Il est devenu mon but, ma quête, mon obsession. Je n’aurai de cesse de le traquer. Mon frère, si tu crois encore assez en quelque chose pour t’y raccrocher, fais-le ; car je vais te retrouver et te tuer. » J’ai découvert le premier opus de Ray Shepard l’été dernier, donc je vous le mets dans la liste des découvertes de cet été. Un bon roman se doit d’être lu pendant de bonnes vacances ! Il promet une belle saga, si la suite s'avère aussi merveilleuse. L'intrigue cohérente nous emporte avec une facilité déconcertante, l'écriture est bien menée et chacun des personnages nous donne envie d'en savoir plus. Maintenant que vous savez quoi lire, avez-vous une idée de quoi visionner sur Netflix ou ailleurs ? Non ? Alors laissez-moi vous conseiller des pépites à ne pas manquer ! Il y en a pour tous les thèmes, tous les goûts.... #1 ![]() Kiss Me First (2018) créée par Bryan Elsley. Genre : Drame, Mystère, Thriller. Série britannique – 1 saison (6 épisodes/saison) sortie. Une jeune femme solitaire accro à un jeu de réalité virtuelle rencontre une fêtarde qui lui fait découvrir un monde de sensations fortes et de sombres secrets. Sortie au début de l’été 2018, cette série débarque sur Netflix en faisant doucement parler d’elle. Personnellement, je n’avais vu qu’un trailer passer, mais je ne l’avais même pas visionné, peu intéressée. Un soir, quand j’ai vu qu’il n’y avait que 6 épisodes à la saison 1, je me suis lancée sans y réfléchir à deux fois et cette histoire est mon coup de cœur Netflix de 2018 ! Une explosion de sensations, de jeux d’acteurs éblouissants, de mystère à ne plus en savoir respirer. La psychologie des personnages est travaillée pour le plus grand plaisir des amateurs de ce type de série. Je suis juste un peu déçue par le manque de potentiel qui résulte de la sortie de 6 épisodes, seulement. J’espère de tout cœur qu’une saison 2 sortira avec plus d’épisodes, plus d’exploitation, plus de mystère encore ! Un véritable mélange de Ready Player One évoqué par le principe de Réalité Virtuelle, 13 Reasons Why pour la complexité de ses personnages, de Skins pour certains thèmes abordés, de Matrix pour la référence à Red Pill, le tout saupoudré par un univers riche ! #2 ![]() Dark (2017) créée par Jantje Friese, Baran bo Odar. Genre : Science-Fiction, Drame, Mystère. Série allemande – 1 saison (10 épisodes/saison) sortie. En 2019, la disparition d'un garçon fait naître la peur parmi les habitants de Winden, une petite ville allemande à l'histoire étrange et tragique... Cette série, c’était mon coup de cœur 2017 (entre autres !) et je n’en ai pas assez parlé à mon goût. Il s’agit d’une histoire prenante, sombre et qui fera travailler votre cerveau. J’avoue que ce n’est pas l’idéal de réfléchir autant durant l’été, mais dites-vous que ça musclera votre cerveau endormi par la chaleur et la détente ! Dark vous emmènera dans une histoire complétement loufdingue mais dont vous ne pourrez plus vous passer, avec l’envie irrésistible de comprendre le pourquoi du comment. Rebondissements et émotions garantis ! #3 ![]() 13 Reasons Why (2017) créée par Brian Yorkey. Genre : Drame. Série américaine – 2 saisons (13 épisodes/saison) sorties. Inspirée des best-sellers de Jay Asher, 13 Reasons Why suit Clay Jensen, un adolescent qui découvre sous son porche au retour du lycée une mystérieuse boîte portant son nom. À l'intérieur, des cassettes enregistrées par Hannah Baker, une camarade de classe qui s'est tragiquement suicidée deux semaines auparavant. Les enregistrements révèlent que la jeune fille, dont il était amoureux, a décidé de mettre fin à ses jours pour treize raisons. Clay est-il l'une de ces raisons ? J’en conviens, je vous conseille vraiment des séries déprimantes pour votre été ! Veuillez m’en excuser ! Si vous ne le saviez pas, la saison 2 de cette histoire tragique et chargée d’émotions est sortie début juin 2018, en pleine session d’examens. Le bonheur (ou pas) ! L’intrigue de cette série vous tient en haleine durant de longues heures ! Si vous ne savez pas quoi faire de votre été, je vous conseille de la débuter. Mais attention ! Les thèmes abordés sont assez difficiles, si vous ne vous sentez pas capable de visionner cette série seul(e), je vous conseille de la regarder avec un adulte de confiance. #4 ![]() Once Upon A Time (2011) créée par Edward Kitsis, Adam Horowitz. Genre : Aventure, Fantasy, Romance. Série américaine – 7 saisons (+/- 22 épisodes/saison) sorties. De nos jours, dans une bourgade du Maine appelée Storybrooke, les contes de fées existent encore. C'est ce que va découvrir Emma, une jeune femme au passé trouble, embarquée dans un merveilleux et tragique voyage par le fils qu'elle a abandonné 10 ans plus tôt. Une série pleine de rebondissements, de péripéties, de personnages attachants qui connaissent une évolution fracassante. J’ai suivi cette histoire durant mon adolescence, et je regarde les nouvelles saisons encore aujourd’hui. Je ne m’en lasse pas ! Des revisites de contes savamment effectués, une storyline complexe à vous faire tourner la tête, sans pour autant vous perdre tant la légèreté qui caractérise cette œuvre s’avère flottante ! Bref, une série gigantesque, chargée d’épisodes, qui saura vous occuper tout un été si vous vous ennuyez. #5 ![]() Black Mirror (2011) créée par Charlie Brooker. Genre : Drame, Science-Fiction, Thriller. Série britannique – 4 saisons (+/- 3 à 4 épisodes) sorties. Black Mirror, qui signifie « Miroir noir », est une anthologie télévisée britannique. Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d'une technologie dystopique, le « Black Mirror » du titre faisant référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat. Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement. Si vous ne connaissez pas cette série, il est évident que je vous la conseille. Je l'ai commencée depuis peu, mais je suis déjà accro ! De plus, vu le nombre d'épisodes par saison, croyez-moi, vous en viendrez vite à bout. Mon ancien professeur de sociologie ne cessait de nous conseiller cette série ; je comprends pourquoi. Chaque épisode fait réfléchir, et comme c'est une anthologie, il doit y en avoir au moins un qui vous touche, c'est fait exprès. Vous pouvez même les regarder dans le désordre ou ne pas regarder tous les épisodes, comme cela ne se suit pas. Vous êtes libres de sélectionner ce qui est susceptible de vous toucher, et je peux vous dire que c'est vraiment une série qui fera travailler votre cerveau. De quoi l'entraîner durant l'été ! À présent, passons aux cinq films que je vous conseille les yeux fermés. Il reste sept jours avant la fin du mois d'août, pourquoi ne pas organiser une semaine "marathon films" avec ces charmantes propositions ? #1 ![]() Ready Player One (2018) par Steven Spielberg. Genre : Science-Fiction, Dystopie, Action. Film américain - 2h20 min. 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant… Un film bourré d'action à en faire baver un Saint-Bernard, de références qui ne vous laisseront pas indifférents et de personnages très attachants. De plus, le DVD et le BLU RAY sont disponibles depuis le début du mois d'août... De quoi rendre possible une totale immersion dans cet univers merveilleux. Encore une fois, Spielberg nous en met plein les yeux ! #2 ![]() Tomb Raider (2018) par Roar Uthaug. Genre : Aventure, Action. Film américain - 1h58 min. Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d'une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d'innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir "Tomb Raider". Depuis l'annonce de ce film, je n'avais qu'une hâte : le tester ! En tant que grande fan de Lara Croft depuis l'enfance, je ne pouvais qu'adorer, malgré les appréhensions que j'avais vues sur la toile concernant Alicia Vikander. En toute franchise, j'ai trouvé ce film fabuleux, différent du jeu mais à la fois il rappelle sans cesse des scènes de cinématiques incroyables, tout en se démarquant. Un poil original, il se retrouve saupoudra avec fluidité des éléments qui caractérisent si bien un Lara Croft. Bonne soirée estivale garantie ! #3 ![]() Le ciel peut attendre (1946) par Ernst Lubitsch. Genre : Comédie romantique. Film américain - 1h52 min. Henry Van Cleve, un riche américain d'une soixantaine d'années, vient de mourir. Arrivé au purgatoire, il doit expliquer et justifier sa turbulente existence au gardien de l'Enfer. En effet, malgré un mariage heureux avec la charmante Martha, Henry n'a jamais pu résister à aucune jolie femme... Des moments de rires, dans une atmosphère de gaieté qui règne, plongez dans l'histoire de la vie de Henry Van Cleve au détour de sa conversation avec le gardien de l'Enfer. Une comédie qui parle avec légèreté du thème de la mort, de la rédemption et du bonheur d'une vie accomplie, pour le meilleur et pour le pire. Un excellent moment à passer durant une saison chaude ! #4 ![]() À la dérive (2018) par Baltasar Kormákur. Genre : Drame, Romance, Aventure. Film américain - 1h38 min. Tami Oldham et Richard Sharp décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime. Une aventure traumatisante inspirée de faits réels, ce qui rend cette histoire émouvante encore plus poignante. Sorti en juillet 2018, ce film vous fera passer des beaux moments comme des mauvais, dans une alternance maîtrisée de flash-backs qui, tout au long de l'histoire, jouera au yo-yo avec vos émotions ! Préparez toutefois quelques mouchoirs. #5 ![]() Vaiana (2016) par John Musker et Ron Clements. Genre : Animation, Famille, Aventure, Mythologie. Dessin animé Disney américain - 1h47 min. À partir de 6 ans. Il y a 3 000 ans, les plus grands marins du monde voyagèrent dans le vaste océan Pacifique, à la découverte des innombrables îles de l'Océanie. Mais pendant le millénaire qui suivit, ils cessèrent de voyager. Et personne ne sait pourquoi... Vaiana, la légende du bout du monde raconte l'aventure d'une jeune fille téméraire qui se lance dans un voyage audacieux pour accomplir la quête inachevée de ses ancêtres et sauver son peuple. Au cours de sa traversée du vaste océan, Vaiana va rencontrer Maui, un demi-dieu. Ensemble, ils vont accomplir un voyage épique riche d'action, de rencontres et d'épreuves... En accomplissant la quête inaboutie de ses ancêtres, Vaiana va découvrir la seule chose qu'elle a toujours cherchée : elle-même. Rien de tel que de rester sur les mers, après le film À la dérive, mais d'une manière plus joyeuse et spirituelle. Suivez Vaiana dans sa mission pour sauver son île, sa famille mais aussi dans le voyage qu'elle effectue pour se trouver. Un moment agréable qui apaisera vos émotions ; parfait pour terminer l'été ! Pour finir, voici cinq musiques à écouter pour terminer la période estivale et retourner dans la vie active. #1 On ne sauvera pas le monde ce soir, Antoine Galey. #2 Natural, Imagine Dragons #3 First Light, Lindsey Stirling #4 Sober, Demi Lovato #5 Bailando, Enrique Iglesias Merci d'avoir pris la peine de lire cet article. Encore désolée du temps qu'il a mis à sortir, je ne pensais pas qu'il me demanderait autant de temps. Et si vous connaissez des livres, musiques, films et séries dans ce que j'ai cité, n'hésitez pas à partager vos impressions par commentaires ! À bientôt pour de nouvelles aventures. :-) |